
grade histologique ou la description
d’invasion vasculaire fournit des
informations pronostiques qui vont
dicter toute la suite de la prise en
charge, comme par exemple l’indi-
cation à un traitement adjuvant. Plus
récemment, la détermination de
marqueurs biologiques permet
d’orienter le choix d’un médicament
anti-cancéreux (voir l’article du Dr
Christen, directeur de l’INAP, dans le
numéro 45).
L’oncologie moderne n’aurait pas pu
se développer sans la révolution de
l’imagerie médicale. Le diagnostic,
le bilan d’extension, l’évaluation des
traitements et le suivi sont autant
d’étapes qui requièrent toutes les
possibilités de la radiologie moderne
comme la radiographie standard, la
mammographie, le CT, l’IRM, la scin-
tigraphie ou encore le PET.
Les « spécialistes d’organe », en par-
ticulier les pneumologues et les gas-
tro-entérologues, ont également
élargi le champ de leur activité en
oncologie, et proposent maintenant,
outre les interventions endosco-
piques diagnostiques, la mise en
place de stents, offrant ainsi des pal-
liations efficaces et rapides.
Les services de médecine interne, à
force d’assurer le quotidien, risquent
d’être oubliés. Ils sont là à chaque
étape, le diagnostic, l’administration
des chimiothérapies lourdes, la ges-
tion des urgences et des complica-
tions infectieuses, et cette liste est
loin d’être exhaustive.
La suite des soins en médecine pal-
liative reste encore souvent la der-
nière étape pour le patient et son
entourage. Outre le travail des
équipes de médecine, des soins à
domicile et des praticiens, la Chry-
salide, unité de soins palliatifs de 14
lits à La Chaux-de-Fonds, complète
la prise en charge des patients,
quand la maladie n’est plus la pré-
occupation principale. Cette unité
assure non seulement la prise en
charge des patients en fin de vie de
façon remarquable, mais également
le soutien des familles.
N’oublions pas la tâche si difficile du
médecin de famille, tout d’abord au
premier plan dans le dépistage et le
diagnostic, puis en travail de fond,
pour le soutien du quotidien comme
le traitement des comorbidités. La
participation du médecin généraliste
est certainement à redéfinir, et son
rôle devrait être élargi, particulière-
ment dans le cadre du suivi.
Incidence des cancers
dans le canton de
Neuchâtel et activité
des services d’oncolo-
gie et de radio-
oncologie en 2003
Le canton de Neuchâtel a le privilège
de bénéficier d’un registre des
tumeurs, soit le Registre Neuchâte-
lois des Tumeurs (RNT) dirigé par le
professeur Fabio Lévi. Ce registre
constitue un outil exceptionnel. En
effet aucune discipline médicale ne
peut connaître l’incidence exacte de
ces cas, ni leur évolution sur le long
terme. Je remercie le professeur Lévy
d’avoir fourni pour cette présenta-
tion, l’incidence des cas de cancer
pour l’année 2003. Le tableau 2 pré-
sente le nombre de nouveaux cas de
cancer diagnostiqués dans le canton
de Neuchâtel en 2003 et le nombre
de nouveaux cas vus dans les ser-
vices d’oncologie du canton. Bien
entendu, tout patient atteint d’un
cancer ne nécessite pas une prise en
charge par un service d’oncologie et,
d’autre part, une partie des cas est
traitée dans le secteur extra-hospi-
talier. Ces chiffres cependant per-
mettent de donner un ordre de gran-
deur de l’activité du service et de
l’augmentation potentielle des cas à
prendre en charge en fonction de
l’incidence des différents cancers.
L’activité du service est le mieux
représentée par le nombre de nou-
veaux cas. Le tableau 3 montre éga-
lement le nombre de consultations
ainsi que le nombre de traitements
par chimiothérapie administrés en
2003. Depuis avril 2004, tous les
nouveaux cas sont discutés dans un
colloque réunissant les équipes de
La Chaux-de-Fonds et des Cadolles,
pour une décision thérapeutique
consensuelle, soit 248 cas pour les six
premiers mois de l’année.
Colloques pluridiscipli-
naires en 2004
Les colloques pluridisciplinaires ont
été mis en place par mes prédéces-
seurs et par les médecins-adjoints
actuels. L’habitude d’une approche
pluridisciplinaire est déjà bien
ancrée et fonctionne de façon satis-
faisante dans la plupart des services.
Ainsi, pour l’hôpital de la Chaux-de-
Fonds, ont lieu toutes les semaines
la visite du service de médecine, le
colloque de chirurgie générale, le
colloque de sénologie et le colloque
de gynécologie oncologique, et pour
l’hôpital des Cadolles, la visite du
service de médecine, le colloque de
chirurgie générale. Chaque mois ont
lieu aussi le colloque de sénologie du
Nouvel Hôpital de Pourtalès orga-
nisé par la radiologie et le colloque
de confrontation anatomo-clinique
organisé par la pathologie. Le ser-
vice d’oncologie collabore égale-
ment régulièrement avec les ser-
vices de chirurgie et de médecine de
l’hôpital de la Providence.
L’approche pluridisciplinaire pourra
se développer davantage, avec
notamment le renforcement de
l’équipe médicale de radio-oncolo-
gie dès février 2005. Le déménage-
ment de l’hôpital des Cadolles au
NHP facilitera également la collabo-
ration, puisque les différents ser-
vices de chirurgie (générale, gyné-
cologique, ORL, urologiques...)
seront dans le même établissement
que la médecine et l’oncologie.
Perspectives
2005 – 2006
Deux étapes importantes seront
franchies en 2005. Pour la radio-
oncologie, il s’agit du remplacement
de l’ancien Cobalt par un nouvel
accélérateur linéaire qui permettra