Couche de surface
1 – Les principales forces responsables des mouvements atmosphériques
Elles sont de trois sortes :
- forces de gravité. Elles sont à l’origine des mouvements convectifs qui apparaissent
en présence de différences de densité de l’air.
- forces de gradient de pression. Ce sont les forces hydrodynamiques, donnant lieu à
l’écoulement du fluide entre des zones où les pressions sont différentes. Ces différences
de pression peuvent avoir diverses causes : distribution non uniforme de la température,
distribution non uniforme de la densité de l’air avec l’altitude, distribution non uniforme de
l’humidité, etc. Les mouvements induits peuvent être complexes à cause de la nature
non linéaire du couplage entre les composants du champ de vitesse, et à cause des
effets de viscosité ou de frottement.
- force de Coriolis, due à la rotation de la Terre, dépendant de la latitude du lieu et de
la vitesse du fluide. Elle a pour effet de dévier le champ de vitesse de l’air en
mouvement, quelle que soit la cause de celui-ci, dès lors qu’il s’effectue sur des échelles
d’espace importantes.
Les effets de ces forces sont différents selon les échelles d’espace et de temps considérées de
l’atmosphère. Par exemple, on conçoit bien que la force de Coriolis a des effets significatifs aux
grandes échelles (planétaires ou synoptiques), mais pas sur les mouvements convectifs à
l’intérieur d’un nuage. Autre exemple : le mouvement de l’air situé au voisinage de la surface
terrestre dépend des effets de frottement et de viscosité sur une zone qui s’appelle la couche
limite atmosphérique (CLA), et au-delà de cette zone, les mouvements de l’atmosphère dit
« libre » ne sont plus sensibles aux effets de surface. Pour ce qui concerne les échelles de
temps, le déplacement des systèmes nuageux examiné sur une échelle de plusieurs jours sur
une grande portion de surface terrestre, montre un caractère turbulent, tel que peuvent montrer
les animations satellitaires, avec des « bursts », des structures aléatoires qui se font et qui se
défont..., tandis que le passage des nuages au-dessus de nos têtes sur quelques heures
montre plutôt une lente déformation.
En météorologie, on distingue alors plusieurs échelles sur lesquelles se développent les
phénomènes atmosphériques :
- l’échelle planétaire, de dimension horizontale typique de l’ordre de 10000 km.
Comparée à l’épaisseur de la troposphère (10 km), cette échelle confère à celle-ci un
caractère bidimensionnel, c’est-à-dire comme une couche très mince au-dessus de la
surface terrestre et dont l’extension verticale est négligeable.
- l’échelle synoptique : elle couvre les phénomènes se déployant sur des dimensions
horizontales de l’ordre de 1000 km et de durée de vie de quelques jours (exemple :
système dépressionnaire).
- la méso-échelle, avec une extension horizontale de l’ordre de 10 à 100 km et une
durée de vie de quelques heures. Par exemple, les fronts sont descriptibles sur cette
échelle.
- l’échelle convective, avec une extension horizontale de l’ordre de 1 à 10 km et une
durée de vie d’une heure environ (exemple : phénomènes dans les nuages,
cumulonimbus...).
- la micro-échelle, avec une extension horizontale inférieure à 1 km et une durée de
vie de quelques minutes (exemple : tourbillons, tornades...).
Selon l’échelle sur laquelle est étudié un phénomène météorologique, les équations du
mouvement du fluide peuvent faire l’objet de simplifications adaptées. Ainsi, une théorie
développée pour une certaine échelle ne restera valide que sur celle-ci et ne devra pas être
étendue à des échelles différentes. N’oublions pas non plus que, du fait de la non linéarité des
processus de la physique des fluides, des couplages peuvent s’instaurer entre phénomènes ou
©Frédéric Élie, juin 2008 - http://fred.elie.free.fr - page 2/44