RESUME
Cette thèse s’inscrit dans le cadre de l’étude du lien entre le stress prénatal et les troubles des
interactions et la question particulière de l’échographie fœtale.
Dans un premier temps, nous avons étudié les implications de l’échographie fœtale sur les
représentations maternelles d’elle même et de son futur enfant par le prisme analytique.
Puis, nous avons mesuré par une étude prospective cas témoin, l’impact d’une image suspecte
et de bon pronostic vue à l’échographie fœtale, les « softs markers », sur les représentations
maternelles en pré et post-partum et sur les interactions précoces mère enfant.
Dans un autre temps, nous avons analysé, par une étude rétrospective, les profils cliniques des
enfants reçus en unité petite enfance dans leur première année de vie et tenté d’en dégager la
part des troubles des interactions.
Les résultats de ces études, montrent combien l’apparente bénignité de l’échographie fœtale
est trompeuse. La séquence échographique porte en elle plusieurs facteurs perturbateurs : le
décalage entre les attentes parentales et celles de l’échographiste, les caractériqutques de
l’image échographique et l’effet d’« annonce » de suspicion d’anomalie qui font écho aux
mouvements ambivalents des femmes enceintes pour leur fœtus. L’analyse des
représentations maternelles montre par ailleurs qu’après la sidération de l’annonce et la
suspension des investissements dans l’attente des résultats rassurants, la dynamique psychique
est détournée de ses objectifs premiers et que cette « déviation », s’amplifie et s’installe avec
le temps. Les mères montrent des patterns d’investissement évitant ou désorganisé de leur
enfant dont les conséquences vont être perceptibles au cours des interactions précoces
mesurées à la naissance et aux deux mois de l’enfant. À la naissance, la mère est en difficulté
pour percevoir les signaux de son enfant. Elle est plus intrusive et opératoire. L’enfant, lui,
montre moins d’initiative et des comportements de retrait. Les niveaux d’anxiété et de
dépression maternels sont supérieurs en pré et post partum dans la population clinique. Les
analyses multivariées montrent que le type de représentations et le niveau de dépression au
troisième trimestre prédit les perturbations de l’interaction. En unité petite enfance au cours
de la première année, nous constatons un pic de consultation avant trois mois. Les troubles de
la relation isolés (Axe II) représentent 25% des consultants et expliquent 18% de la variance
des 3 profils cliniques dégagés.
Ce lien puissant entre le pré et le post natal insiste sur la nécessité d’une prise en charge la
plus précoce possible en particulier dès la période prénatale.
MOTS CLES
Echographie fœtale, Diagnostic prénatal, Représentations maternelles, Interaction précoce
mère enfant, psychopathologie précoce.