De 8 à 10 fœtus sur mille sont atteints d`une cardiopathie

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Au cœur du fœtus
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Jimenez Maria , Blaysat Gérard , Fraisse Alain
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Cardiologie Clinique Saint Augustin, Bordeaux, France ;
Cardiologie pédiatrique CHU - Hôpital Albert Michallon, Grenoble, France ;
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Cardiologie pédiatrique et congénitale CHU La Timone, Marseille, France
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Exemple sur l’image de gauche d’une malformation cardiaque appelée
hypoplasie du cœur gauche qui est une hypoplasie extrême des cavités
gauches (à titre comparatif, cœur normal à droite), uniquement
accessible à un traitement chirurgical palliatif.
Ce dernier comporte 3 interventions à cœur ouvert dans l’enfance avec
à peine plus de 50% de chances de survie.
Le diagnostic prénatal (DPN) permet d’envisager une interruption
médicale de grossesse. Si à l’issue des explications les parents souhaitent
poursuivre la grossesse et envisager le traitement palliatif,
le DPN permet d’augmenter les chances de survie en organisant
la naissance dans une maternité de niveau III, à proximité ou dans
un centre médico-chirurgical de cardiologie pédiatrique.
De 8 à 10 fœtus sur mille sont atteints d’une cardiopathie congénitale.
Pendant la vie fœtale, la plupart des cardiopathies congénitales sont très bien tolérées. Mais à
la naissance, ou quelques jours après, le nouveau-né peut se décompenser. Aussi, quand cela
est possible, le dépistage par l’échographie anténatale permet d'organiser cette naissance et la
prise en charge précoce du bébé dans une maternité spécifique. Dans certaines cardiopathies
gravissimes difficilement compatibles avec la vie, une interruption médicale de la grossesse peut
être proposée aux parents.
Ce dépistage des cardiopathies est l’un des objectifs de l’échographie
morphologique du fœtus.
Trois échographies sont réalisées par les échographistes (gynécologues, radiologues etc.) pour
surveiller toutes les grossesses. C’est surtout la seconde échographie morphologique vers 22
semaines d’aménorrhée (5 mois ½ de grossesse) qui permet de voir le cœur, en particulier les 4
cavités (2 oreillettes et 2 ventricules) et les 2 gros vaisseaux qui partent du coeur.
Le taux de détection anténatale des cardiopathies est très variable selon la cardiopathie, il est
environ de 40 à 50 %. Ce sont surtout les cardiopathies sévères qui sont décelées.
L’échocardiographie faite par un cardiopédiatre est recommandée
dans les cas suivants s’il existe :
• des malformations cardiaques chez les frères ou
sœurs de l’enfant ou ses parents.
Un examen du cœur fœtal doit être systématique
quand les parents sont porteurs d’une cardiopathie
congénitale (particulièrement la maman) même si
le taux de récidive est faible, de l’ordre de 5 à 8 %.
• des anomalies cardiaques diagnostiquées par
le gynécologue en cours de grossesse
• une polymalformation du fœtus
Avec le soutien institutionnel d’
• un trouble du rythme ou de la conduction
cardiaque chez le fœtus (un traitement peut être
donné à la maman pour guérir le fœtus)
• certaines maladies maternelles (diabète, lupus…),
la prise de médicaments tératogènes
• une clarté nucale épaisse (détection à la 12ème
semaine d’aménorrhée lors de la 1ère échographie
systématique)
La cardiologie fœtale est une “nouvelle médecine”.
Elle doit encore faire beaucoup de progrès.
Elle permet de dépister certaines malformations
et ainsi améliorer la prise en charge. Cette médecine
présente beaucoup d'incertitudes et pose encore
des problèmes d’éthique médicale
ENV 001-01/12, M.MICHEL, PR
Lorsqu’il existe un doute sur le cœur, la maman est adressée à un cardiopédiatre qui va réaliser
un examen plus complet du cœur et qui va expliquer aux parents la malformation cardiaque, ses
risques, les incertitudes : s'il y a un espoir important de réparer complètement le cœur du bébé
par une chirurgie cardiaque, ou malheureusement au contraire si cette réparation n’est pas
envisageable, parce que la malformation est trop grave ou trop complexe. Souvent des contrôles
seront nécessaires pendant la grossesse pour s'assurer que la malformation ne s'aggrave pas.
Une amniocentèse pourra être proposée aux parents si un risque d'anomalie chromosomique
existe (trisomie 21 ou autre).
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