Au cœur du fœtusAu cœur du fœtus
Jimenez Maria1, Blaysat Gérard2, Fraisse Alain31 Cardiologie Clinique Saint Augustin, Bordeaux, France ; 
2 Cardiologie pédiatrique CHU - Hôpital Albert Michallon, Grenoble, France ;
3 Cardiologie pédiatrique et congénitale CHU La Timone, Marseille, France
De 8 à 10 fœtus sur mille sont atteints d’une cardiopathie congénitale. 
Pendant la vie fœtale, la plupart des cardiopathies congénitales sont très bien tolérées. Mais à 
la naissance, ou quelques jours après, le nouveau-né peut se décompenser. Aussi, quand cela 
est possible, le dépistage par l’échographie anténatale permet d'organiser cette naissance et la 
prise en charge précoce du bébé dans une maternité spécifique. Dans certaines cardiopathies 
gravissimes difficilement compatibles avec la vie, une interruption médicale de la grossesse peut 
être proposée aux parents.
Ce dépistage des cardiopathies est l’un des objectifs de l’échographie 
morphologique du fœtus.
Trois échographies sont réalisées par les échographistes (gynécologues, radiologues etc.) pour 
surveiller toutes les grossesses. C’est surtout la seconde échographie morphologique vers 22 
semaines d’aménorrhée (5 mois ½ de grossesse) qui permet de voir le cœur, en particulier les 4 
cavités (2 oreillettes et 2 ventricules) et les 2 gros vaisseaux qui partent du coeur. 
Le taux de détection anténatale des cardiopathies est très variable selon la cardiopathie, il est 
environ de 40 à 50 %. Ce sont surtout les cardiopathies sévères qui sont décelées.
Lorsqu’il existe un doute sur le cœur, la maman est adressée à un cardiopédiatre qui va réaliser 
un examen plus complet du cœur et qui va expliquer aux parents la malformation cardiaque, ses 
risques, les incertitudes : s'il y a un espoir important de réparer complètement le cœur du bébé 
par une chirurgie cardiaque, ou malheureusement au contraire si cette réparation n’est pas 
envisageable, parce que la malformation est trop grave ou trop complexe. Souvent des contrôles 
seront nécessaires pendant la grossesse pour s'assurer que la malformation ne s'aggrave pas.
Une amniocentèse pourra être proposée aux parents si un risque d'anomalie chromosomique 
existe (trisomie 21 ou autre).
La cardiologie fœtale est une “nouvelle médecine”. 
Elle doit encore faire beaucoup de progrès. 
Elle permet de dépister certaines malformations 
et ainsi améliorer la prise en charge. Cette médecine 
présente beaucoup d'incertitudes et pose encore 
des problèmes d’éthique médicale
• des malformations cardiaques chez les frères ou 
   sœurs de l’enfant ou  ses parents. 
   Un examen du cœur fœtal doit être systématique  
   quand les parents sont porteurs d’une cardiopathie  
   congénitale (particulièrement la maman) même si 
   le taux de récidive est faible, de l’ordre de 5 à 8 %.
• des anomalies cardiaques diagnostiquées par 
   le gynécologue en cours de grossesse
• une polymalformation du fœtus
• un trouble du rythme ou de la conduction 
   cardiaque chez le fœtus (un traitement peut être     
   donné à la maman pour guérir le fœtus)
• certaines maladies maternelles (diabète, lupus…), 
   la prise de médicaments tératogènes 
• une clarté nucale épaisse (détection  à la 12ème 
   semaine d’aménorrhée lors de la 1ère échographie 
   systématique)
Exemple sur l’image de gauche d’une malformation cardiaque appelée 
hypoplasie du cœur gauche qui est une hypoplasie extrême des cavités 
gauches (à titre comparatif, cœur normal à droite), uniquement 
accessible à un traitement chirurgical palliatif.
Ce dernier comporte 3 interventions à cœur ouvert dans l’enfance avec 
à peine plus de 50% de chances de survie. 
Le diagnostic prénatal (DPN) permet d’envisager une interruption 
médicale de grossesse. Si à l’issue des explications les parents souhaitent 
poursuivre la grossesse et envisager le traitement palliatif, 
le DPN permet d’augmenter les chances de survie en organisant 
la naissance dans une maternité de niveau III, à proximité ou dans 
un centre médico-chirurgical de cardiologie pédiatrique.
L’échocardiographie faite par un cardiopédiatre est recommandée
dans les cas suivants s’il existe :
Avec le soutien institutionnel d’
ENV 001-01/12, M.MICHEL, PR