SM GSGQ EE – Septembre 2007Life Nature
PROTOCOLE D’INTERVENTION
Travaux expérimentaux de réouverture
sur les dépressions humides du Sémaphore et de Kervégan
(Plouhinec – 56)
1- Constat
Le site Gâvres Quiberon recèle une diversité de zones humides (naturelles ou artificielles)
qui participent à la richesse écologique du massif dunaire.
On y trouve des dépressions humides intradunales le plus souvent d’origine artificielles (anciennes
carrières d’extraction de sable, recolonisées par une végétation riche et variée), des zones humides
arrières littorales, en limite de dunes grises/ parcelles agricoles, d’origine naturelle, alimentées par un
bassin versant continental voire par des ruisseaux s’y déversant…
Ces zones humides sont, en général, caractérisées par une mosaïque de milieux avec
présence ou non d’espèces végétales patrimoniales (d’intérêt européen, protection nationale…) et
une fréquentation d’espèces d’oiseaux également à très forte valeur patrimoniale. La présence de ces
espèces végétales et animales remarquables témoignent d’un bon état de conservation des zones
humides et donc d’une richesse écologique. C’est parce qu’il y a mosaïque de milieux (strate
herbacée, arbustives, eau libre, îlots de gétation, interfaces eau libre/ milieux ouverts/roselières…)
donc diversité biologique que l’on parle de grande richesse écologique.
On constate cependant sur de nombreuses zones humides une menace principale de
fermeture du milieu et donc de perte de la biodiversité. Cette fermeture du milieu se traduit le plus
souvent par un fort veloppement de végétations denses (saulaies majoritairement) provoquant des
phénomènes d’atterrissement par dépôt de matière organique entraînant une diminution de la surface
en eau libre et de biotopes pionniers favorables au développement de certaines espèces végétales
privilégiant les milieux ouverts.
Une strate exclusivement arbustive a tendance a coloniser les zones humides, fermant le milieu et
diminuant d’autant la diversité des biotopes.
A terme ce processus régressif conduit à une banalisation de la végétation et il constitue donc une
menace sérieuse en termes d’enjeux écologiques.
2- Objectif
L’objectif premier des travaux menés dans le cadre du programme d’actions Life Nature est
donc d’expérimenter à petite échelle une ré-ouverture des zones humides afin d’améliorer la
circulation de l’eau, de ménager des surfaces en eau libre et de favoriser le maintien de milieux
ouverts donc pionniers. Il s’agit de lutter ainsi contre la dynamique naturelle de fermeture sur certains
secteurs bien identifiés de manière à conserver la richesse du patrimoine naturel. En effet, si d’ici
quelques années, aucune action n’est entreprise pour inverser cette tendance de l’évolution vers un
appauvrissement biologique des zones humides, c’est toute la biodiversité qui disparaîtra. Ces milieux
rares et spécifiques deviendront des sortes de « friches » à caractère banal.
Pour précision, sur chacune des zones humides d’intervention retenues dans le Life Nature, un
secteur témoin sera laissé tel quel (sans intervention) de manière à suivre la dynamique naturelle et
éventuellement à préciser le stade climacique d’évolution.
Le suivi des résultats de ces expérimentations sera réalisé sur une période de 5 ans (toute la durée du
Life Nature Gâvres Quiberon). Les recueils d’expérimentations rédigés permettront d’orienter les
futurs travaux de gestion menés à plus large échelle. Le retour d’expériences du life Nature permettra
donc ainsi de préciser au mieux ces futurs travaux de gestion et donc d’investir dans l’action avec un
recul suffisant et le plus judicieusement possible.
SM GSGQ EE – Septembre 2007Life Nature
Le référentiel d’expérimentations sera alors le plus complet et le plus pertinent possible.
3- Localisation de l’intervention et description du milieu
Les deux dépressions humides concernées sont localisées sur la commune de Plouhinec (Morbihan).
Elles sont situées à l’extrémité Sud-Est du littoral de Plouhinec, au niveau du Sémaphore qui garde
l’entrée de la Ria d’Etel.
L’accès se fait, par la route qui mène à la Barre d’Etel jusqu’au parking en contrebas du Sémaphore.
Accès ensuite à pieds jusqu’aux dépressions humides.
Description : dépression humide d’environ 15 ha qui a succédé à une ancienne carrière
d’extraction de sable et qui est devenue au fil des ans, une dépression humide intradunale.
Conditions stationnelles très variées : implantation de milieux très différents
Statut réglementaire : zone NDs au POS, Site classé, Servitude militaire, ZNIEFF de type II,
Réserve de chasse et faune sauvage
Propriétaire : CEL
Usages : promenade (accompagnée parfois de chiens), activités naturalistes, chasse ???.
Milieux : Mosaïques d’habitats présents sur le site :
- bas marais calcaire à saule rampant
- roselière à cladium et roselière à typhas
- fourrés mixtes (ajonc, ronces, prunelliers)
- dunes grises
Espèces végétales emblématiques présentes :
Liparis loeselii (Liparis de loesel) : annexe II Directive habitats et de Spiranthes aestivalis (Spiranthe
d’été) : annexe IV Directive Habitats sur Kervégan.
Présence sur Kervégan de nombreuses plantes à valeur patrimoniale, telles que Pedicularis palustris,
Equisetum ramossissimum, Ranunuclus lingua, Rhinanthus major etc…
Espèces animales emblématiques présentes : Busard des roseaux, Gorgebleue à miroir,
Locustelle luscinoïde, Phragmite des joncs…
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SM GSGQ EE – Septembre 2007Life Nature
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4- Enjeux du site
Stations de Liparis loeselii et de Spiranthes aestivalis (sur Kervégan)
Mosaïque d’habitat d’intérêt communautaire : dépression humide intradunale, dune grise fixée.
5- Menaces et/ou dégradations
Fermeture par le saule roux (Salix atrocinerea), le saule hybride (salix repens x atrocinerea) et
le saule rampant desdunes (Salix repens arenaria).
Envahissement potentiel des biotopes favorables au Liparis et à la Spiranthe par un trop fort
développement d’une gétation dense (saules et grands hélophytes) : disparition de milieux
ouverts favorables au développement de ces 2 orchidées
Diminution de la diversité floristique et faunistique et de la qualité paysagère du site
6- Mesures conservatoires envisagées
Favoriser la conservation des habitats de la directive Habitat et notamment les « Bas marais
calcaires », « formation à saule rampant ».
Favoriser la conservation de la mosaïque d’habitats pour améliorer la diversité biologique et la
valeur paysagère du site.
Réouverture des secteurs colonisés par une végétation dense (grands hélophytes) pour
observer les effets du rajeunissement
Ouverture de la zone humide pour favoriser le développement de Liparis loeselli et de
Spiranthes aestivalis.
7 - Caractéristiques de l’intervention
Phase préalable aux travaux :
Accord du propriétaire pour la réalisation des travaux
Validation scientifique des travaux (CBN Brest, botanistes et ornithologue)
Relevés botaniques pour établir un état initial avant travaux (réalisés le 8 août 2007) – Annexe I
à ce document
Phase de travaux :
Des expérimentations seront menées sur 4 placettes au niveau de la dépression humide.
Chacune d’elles présente une série de 3 carrés de 2m x 2m.
Localisation des zones expérimentales :
- une zone de saule très dense (Salix atrocinerea)
- une zone le saule rampant Salix repens arenaria) et saule roux (Salix
atrocinerea) sont en mélange,
- une zone de saule rampant,
- le talus de la zone humide, pente Nord de la dépression humide, pour observer une
éventuelle remontée du Liparis sur les pentes de la cuvette.
Deux techniques seront testées sur chaque série de carrés expérimentaux :
- 1 carré sur lequel la végétation sera fauchée,
- 1 carré sur lequel la végétation sera arrachée.
1 carré témoin sera systématiquement préservé sans aucune intervention, il sera localisé à une
extrémité
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