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de l’opinion publique. Il lança ainsi une polémique contre le catholicisme qui eut pour titre
« Ecrasons l’infâme ! ».
Prolongements :
- Voltaire, malgré sa critique des religions, n’est pas athée. Il est un déiste, quelqu’un qui
admet l’existence d’un dieu inconnaissable, sans révélation, pour des raisons sociales et
philosophiques. Des raisons sociales, parce que la crainte inspirée par un jugement divin
de nos actes limite souvent les mauvaises actions et les crimes démesurés. Des raisons
philosophiques puisque tout a toujours une cause : si l’on remonte à l’infini à l’origine du
monde, on doit bien admettre une première cause, « un architecte du monde ».
- Voltaire est très enthousiaste pour le modèle économique, social et politique de
l’Angleterre. Il apprécie la liberté religieuse, le développement du commerce qui
encourage les échanges de pensées et l’équilibre des pouvoirs entre le roi et le
parlement. « Le prince, tout-puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire du
mal. »
- Les querelles de Voltaire et Rousseau sont assez célèbres. Voltaire vante les progrès de la
civilisation incarnées par les richesses, le luxe, le confort, les ornements, les ambiances
artistiques et délicates. A l’inverse, pour Rousseau, toutes ces choses provoquent la
corruption de l’âme et une oisiveté source de nombreux vices. (Cf le Discours sur l’origine
de l’inégalité et la réponse que Voltaire fit à Rousseau qui le lui avait envoyé.). Malgré
tout cela, Rousseau et Voltaire se retrouvent désormais face à face au Panthéon. Voltaire
y est entré en 1791 et Rousseau en 1794.
ROUSSEAU (1712-1778) est considéré comme le plus grand écrivain français du XVIIIème
siècle. Orphelin né à Genève, Rousseau part mener une vie de vagabond à l’âge de 16
ans. Il sera protégé par Mme de Warens, à qui il renda hommage dans ses Confessions. Il
s’essaie ensuite à un opéra (Les muses galantes) et répond à des questions de
philosophie de l’Académie de Dijon. C’est l’occasion pour lui d’écrire le Discours sur les
sciences et les arts (ces derniers entraînent une décadence morale soutient-il.) et le
Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes (la société altère la bonne nature
de l’homme.) Vivant chez divers protecteurs avec qui il se brouille souvent, il écrit ses
trois plus grandes œuvres La nouvelle Héloïse, l’Emile et le Contrat social . L’Emile est
condamné à Paris, et Genève condamne le Contrat social . Rousseau sait aussi se juger
lui-même comme le montrent ses Dialogues et les Rêveries du promeneur solitaire, sa
plus grande œuvre qui resta inachevée.
Rousseau est d’abord reconnu pour son apport dans le domaine de la politique : le
Contrat social est certainement l’œuvre qui a le plus influencé la Révolution française et il
est salué abondamment par Robespierre. Ce contrat est imaginé pour remplacer les
pactes qu’ont faits les hommes pour rentrer en société et qui ont été accomplis au
bénéfice des plus riches. Rousseau proclame ici l’idée d’un peuple souverain qui,
contrairement à ce que dit Montesquieu, n’a pas à partager ses pouvoirs.
La nouvelle Héloïse, ensuite, a été célébrée pour son aspect préromantique. Ce roman
épistolaire recrée un monde peuplé d’êtres vertueux loin des vices de la société. Il faut
pourtant s’imaginer la possibilité de pouvoir éduquer un enfant à la vertu quand bien
même il viendrait au monde dans notre société. Tel est donc le projet de l’Emile où le