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RÉSUMÉ
Mots clés : GADAMER, VÉRITÉ ET MÉTHODE, HERMÉNEUTIQUE,
APPARTENANCE, ZUGEHÖRIGKEIT, MÉTAPHYSIQUE,
TRANSCENDANTAUX, ADAEQUATIO INTELLECTUS ET REI, THOMAS
D’AQUIN, NICOLAS DE CUES, HEIDEGGER, NOMINALISME, NIHILISME,
THÉOLOGIE, FOI
L’herméneutique de Gadamer s’inscrit-elle dans la foulée de la critique
heideggérienne de la métaphysique ? Devrait-on, par surcroit, la considérer comme
une forme de nihilisme, où l’être serait réduit au langage et partant, à la pluralité des
interprétations ? La présente étude vise plutôt à montrer, sous la conduite des
indications de Gadamer lui-même, qu’il est impératif de reconnaître à son maître-
ouvrage une dimension métaphysique certaine et cruciale et dont la portée consiste
précisément à s’opposer aux interprétations nihiliste et nominaliste de notre rapport à
l’être. Pour ce faire il sera d’abord établi que le concept d’appartenance (Zugehörigkeit) est
le maître-concept de Vérité et méthode, comme l’avait vu Ricoeur, puis comment
Gadamer rattache explicitement celui-ci à la métaphysique médiévale des
transcendantaux, métaphysique qui demeure visible jusque dans les dernières
conclusions de l’ouvrage qui traitent de la métaphysique de la lumière
(Lichtmetaphysik). Nous verrons que c’est précisément à la lumière de cette proximité
constante avec la métaphysique des transcendantaux qu’il faut comprendre la thèse de
Gadamer à l’effet que l’être susceptible d’être compris est langage, de manière à y voir une