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De grands espoirs pour la zone euro, quelques 
craintes pour le Japon
Les marchés boursiers de la zone euro et du Japon ont 
réalisé une performance appréciable en monnaie locale 
en 2015, notamment par rapport aux actions améri-
caines et britanniques. Dans les deux régions, les actifs 
à risque ont été soutenus par des conditions assez simi-
laires : poursuite de l’assouplissement de la politique mo-
nétaire, monnaie faible soutenant les exportateurs et bas 
prix du pétrole assurant un revenu disponible plus élevé 
pour les consommateurs. Les perspectives d’expansion 
des bénéces d’entreprises se sont elles aussi montrées 
globalement favorables dans les deux cas.
Alors que la croissance dans la zone euro 
pourrait agréablement surprendre, elle conti-
nue de stagner au Japon.
Sur le plan économique, on constate toutefois quelques 
timides signes de divergence. Alors que la croissance dans 
la zone euro pourrait agréablement surprendre dans les 
prochains trimestres, elle continue de stagner au Japon, 
voire tomber en territoire légèrement récessionniste. S’il 
est vrai qu’aucun changement notable n’est survenu dans 
un cas comme dans l’autre, la conance des investisseurs 
à l’égard de la zone euro semble s’être renforcée grâce à 
de plus nettes indications d’améliorations à partir d’une 
base relativement faible.
En termes de reprise économique et de phase du cycle 
conjoncturel, la zone euro afche un fort retard sur le 
Royaume-Uni et les Etats-Unis. Même si la croissance est 
restée comparativement modeste cette année, la ten-
dance prometteuse en direction d’une convergence ac-
crue des conditions économiques entre les pays de la pé-
riphérie et du noyau de la zone euro s’est renforcée.
L’afux de migrants vers la zone euro apporte certes de 
nouveaux risques, mais recèle aussi le potentiel de doper 
le PIB si ces travailleurs permettent un renouvellement de 
la main-d’œuvre. Au niveau des bénéces, les entreprises 
nippones ont généré régulièrement une forte croissance, 
alors que l’expansion bénéciaire dans la zone euro com-
mence aujourd’hui seulement à prendre de la vitesse.
La priorité donnée au court terme par certains investis-
seurs risque de leur faire oublier que les titres du sec-
teur public n’ont été inclus dans le programme d’achat 
d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE) qu’au 
début 2015 – période à laquelle l’idée même d’un achat 
par la BCE d’obligations émises par des gouvernements 
de la zone euro était encore considérée comme impos-
sible par de nombreux acteurs. Ce programme d’achat a 
certes réussi dans l’ensemble à maintenir l’ination de la 
zone euro hors du territoire négatif, mais il n’a pas encore 
pu exercer une pression haussière durable sur les prix à 
la consommation. Il restera à voir si les mesures d’assou-
plissement additionnelles annoncées en décembre par le 
président de la BCE, Mario Draghi, et la perspective d’un 
nouvel assouplissement l’année prochaine vont donner le 
coup de fouet voulu à la croissance et à l’ination de la 
région.
Notre vue sur l’investissement multi-actifs
Comme lors des trimestres précédents, notre préférence 
va aux actions des marchés développés autres que les 
Etats-Unis. Notre optimisme à l’égard des actions japo-
naises s’est légèrement atténué au vu de l’absence ac-
tuelle d’un catalyseur clair susceptible de doper la crois-
sance et l’ination. Nous conservons toutefois notre 
surpondération, avant tout en raison de la croissance bé-
néciaire toujours forte des sociétés nippones, qui sou-
tient les évaluations. 
Nos prévisions pour les actions de la zone euro sont po-
sitives. Nous avons tiré prot de certaines transactions 
jouant sur la valeur relative des actions européennes, no-
tamment avec une position longue sur le DAX allemand 
alliée à une position courte sur l’indice OMX suédois. Les 
exportateurs allemands ont compté parmi les principaux 
bénéciaires de la faiblesse persistante de l’euro.