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Vue global macro et
allocation dactifs
En tant qu’investisseurs multi-actifs, nous consacrons
du temps et des ressources importantes à l’analyse
des tendances économiques et nancières qui sont les
principaux facteurs de prix des actifs.
Les points de vue macroéconomiques et de marché jouent
un rôle important dans notre processus de dénition de la
stratégie d’investissement.
Dans les pages suivantes, nous présentons nos
perspectives de l’économie mondiale à moyen et long
termes, ainsi que sur un horizon temporel plus court de
12 à 18 mois. Nous examinons également certains des
développements qui ont aecté nos décisions d’allocation
d’actifs au cours du dernier trimestre, et vous faisons
part de nos points de vue actuels sur les devises et les
placements alternatifs
Par Gregor Hirt, Chief Investment Ofcer Europe and Switzerland, Global Investment Solutions (GIS)
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Par Gregor Hirt, Chief Investment Ofcer Europe and Switzerland, Global Investment Solutions (GIS)
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Dans le contexte d’investissement actuel, rien ne doit
être tenu pour acquis. Chaque indicateur économique
publié fait l’objet dune analyse scrupuleuse, tout
comme les fréquentes déclarations des autorités
monétaires.
Bien que ces facteurs aectent clairement les prix des
actifs, leur impact n’est pas toujours prévisible. Le
ux ininterrompu d’actualités et les technologies de
communication instantanée encouragent la réaction aux
points de données individuels et favorisent une culture
axée sur le court terme. Il peut ainsi devenir plus difcile
de garder une vue d’ensemble, qui représente pourtant
le paramètre le plus important pour les investisseurs à
long terme.
Pour mieux comprendre l’environnement
d’investissement en ce début 2016 et aider à identier
les possibilités de placement les plus intéressantes
pour le prochain trimestre, nous examinons les thèmes
économiques et nanciers suivants :
La Chine en transition
De grands espoirs pour la zone euro, quelques
craintes pour le Japon
La relative solidité économique américaine
ouvre la voie à une normalisation des taux
Monnaies
Placements alternatifs
Dans chaque section Notre vue sur l’investissement
multi-actifs dans les pages suivantes, nous examinons
de plus près quelques positions clés prises dans certains
de nos portefeuilles
Nos prévisions macroéconomiques et opinions
d’investissement multi-actifs
Prévisions consensuelles pour la croissance et l’ination en
2016/2017
En % Croissance PIB Ination IPC
2015 2016 2017 2015 2016 2017
Economies développées 2.1 2.1 2.0 0.2 1.4 1.9
Etats-Unis 2.5 2.6 2.5 0.2 1.8 2.2
Zone euro 1.8 1.5 1.7 0.1 1.0 1.5
Japon 0.6 1.0 1.0 0.7 0.8 1.9
Royaume-Uni 2.4 2.3 2.2 0.1 1.3 1.9
Suisse 0.9 1.2 1.7 -1.1 -0.3 0.4
Economies émergentes 4.5 4.9 5.3 4.3 3.6 3.3
Chine 6.8 6.5 6.3 1.5 1.9 2.0
Russie -3.7 0.0 1.2 15.1 8.1 6.8
Brésil -3.1 -1.4 1.5 8.9 6.9 5.2
Inde 7.3 7.5 7.8 4.8 5.2 5.4
Monde 2.8 2.9 3.0 1.4 2.1 2.3
Dones à la n Novembre 2015
Source: Bloomberg Finance LP, UBS Asset Management
Gregor Hirt est Chief Investment Ofcer Europe and Switzerland au sein de l’équipe Global
Investment Solutions (GIS). Il est par ailleurs responsable en chef de la dénition de la
stratégie pour l’ensemble des mandats et fonds axés sur les rendements relatifs. M. Hirt est
un membre avec voix délibérative de l’Asset Allocation & Currency Investment Committee. Il
dirige également la recherche et l’analyse soutenant la dénition de la stratégie d’allocation
des actifs. Gregor Hirt a rejoint UBS Asset Management en 2014 et jouit de plus de 19 ans
d’expérience dans le secteur.
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La Chine en transition
En 2015, les signes d’un ralentissement plus prononcé
que prévu en Chine – plus grande économie au monde
en termes de parité du pouvoir d’achat et dépassée uni-
quement par les Etats-Unis en termes de PIB nominal
– ont suscité des angoisses chez les investisseurs. Cette
perte de vitesse assombrit les perspectives des écono-
mies fortement dépendantes des ressources naturelles,
telles que le Brésil et la Russie, qui ont déjà grandement
souert de la transition de la Chine d’un modèle de
croissance économique fondé sur l’industrie manufactu-
rière vers un modèle axé sur la consommation. Le Brésil
et la Russie sont confrontés à des obstacles structurels et
politiques, auxquels s’ajoute le fardeau dû au prix dura-
blement bas du pétrole.
Létablissement de liens plus étroits et plus
interdépendants avec l’économie et les mar-
chés nanciers du reste du globe est de bon
augure pour les perspectives de la Chine.
Pour la Chine, les dés ne sont pas nécessairement aussi
simples à identier. Le contexte de croissance mondiale
anémique devrait se traduire par un échissement de la
demande d’exportations chinoises, mais l’impact défa-
vorable sur léconomie pourrait être compensé jusqu’à
un certain point par une reprise de la consommation
intérieure. Bien que les mesures monétaires et budgé-
taires prises par les autorités chinoises pour doper l’éco-
nomie se soient montrées d’une efcacité plutôt limitée
jusqu’ici, il reste un potentiel pour des initiatives plus
substantielles en 2016.
L’intervention inattendue de la Banque populaire de
Chine en vue de dévaluer le renminbi en août ainsi que
la décision du Fonds monétaire international (FMI) d’in-
clure la monnaie chinoise dans son panier des droits de
tirage spéciaux signalent un progrès de la Chine dans
son eort de devenir un acteur plus inuent sur la scène
mondiale. Le pays est le premier exportateur au monde
depuis cinq ans. Le FMI estime désormais que le ren-
minbi est librement utilisable et que les investisseurs
étrangers disposent d’un accès sufsant aux marchés
onshore. Létablissement de liens plus étroits et plus in-
terdépendants avec l’économie et les marchés nanciers
du reste du globe est de bon augure pour les perspec-
tives à plus long terme de la Chine.
Notre vue sur l’investissement multi-actifs
Dans la composante relative en actions d’un grand
nombre de nos portefeuilles, nous avons exprimé une
préférence pour l’Asie du Nord (Corée, Taïwan et Chine)
par rapport à l’indice large MSCI Emerging Markets. Se-
lon nous, Taïwan et la Corée devraient tous deux pro-
ter de la vigoureuse demande mondiale pour les pro-
duits technologiques et les biens intermédiaires qu’ils
fabriquent. Bien que le rythme de la reprise conjonctu-
relle en Asie septentrionale soit modéré en termes ab-
solus, il est nettement plus soutenu que dans le monde
émergent dans son ensemble. Malgré l’évaluation at-
trayante des actions des marchés émergents, nous ne
sommes pas encore disposés à ajouter une exposition
directionnelle. Il se peut toutefois que les conditions
pour ce faire deviennent plus favorables en 2016.
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De grands espoirs pour la zone euro, quelques
craintes pour le Japon
Les marchés boursiers de la zone euro et du Japon ont
réalisé une performance appréciable en monnaie locale
en 2015, notamment par rapport aux actions améri-
caines et britanniques. Dans les deux régions, les actifs
à risque ont été soutenus par des conditions assez simi-
laires : poursuite de l’assouplissement de la politique mo-
nétaire, monnaie faible soutenant les exportateurs et bas
prix du pétrole assurant un revenu disponible plus élevé
pour les consommateurs. Les perspectives d’expansion
des bénéces d’entreprises se sont elles aussi montrées
globalement favorables dans les deux cas.
Alors que la croissance dans la zone euro
pourrait agréablement surprendre, elle conti-
nue de stagner au Japon.
Sur le plan économique, on constate toutefois quelques
timides signes de divergence. Alors que la croissance dans
la zone euro pourrait agréablement surprendre dans les
prochains trimestres, elle continue de stagner au Japon,
voire tomber en territoire légèrement récessionniste. S’il
est vrai qu’aucun changement notable nest survenu dans
un cas comme dans l’autre, la conance des investisseurs
à l’égard de la zone euro semble s’être renforcée grâce à
de plus nettes indications daméliorations à partir d’une
base relativement faible.
En termes de reprise économique et de phase du cycle
conjoncturel, la zone euro afche un fort retard sur le
Royaume-Uni et les Etats-Unis. Même si la croissance est
restée comparativement modeste cette année, la ten-
dance prometteuse en direction dune convergence ac-
crue des conditions économiques entre les pays de la pé-
riphérie et du noyau de la zone euro s’est renforcée.
Lafux de migrants vers la zone euro apporte certes de
nouveaux risques, mais recèle aussi le potentiel de doper
le PIB si ces travailleurs permettent un renouvellement de
la main-d’œuvre. Au niveau des bénéces, les entreprises
nippones ont généré régulièrement une forte croissance,
alors que l’expansion bénéciaire dans la zone euro com-
mence aujourd’hui seulement à prendre de la vitesse.
La priorité donnée au court terme par certains investis-
seurs risque de leur faire oublier que les titres du sec-
teur public n’ont été inclus dans le programme d’achat
d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE) qu’au
début 2015 – période à laquelle l’idée même d’un achat
par la BCE d’obligations émises par des gouvernements
de la zone euro était encore considérée comme impos-
sible par de nombreux acteurs. Ce programme d’achat a
certes réussi dans l’ensemble à maintenir l’ination de la
zone euro hors du territoire négatif, mais il n’a pas encore
pu exercer une pression haussière durable sur les prix à
la consommation. Il restera à voir si les mesures d’assou-
plissement additionnelles annoncées en décembre par le
président de la BCE, Mario Draghi, et la perspective d’un
nouvel assouplissement l’année prochaine vont donner le
coup de fouet voulu à la croissance et à l’ination de la
région.
Notre vue sur l’investissement multi-actifs
Comme lors des trimestres précédents, notre préférence
va aux actions des marchés développés autres que les
Etats-Unis. Notre optimisme à l’égard des actions japo-
naises s’est légèrement atténué au vu de l’absence ac-
tuelle d’un catalyseur clair susceptible de doper la crois-
sance et l’ination. Nous conservons toutefois notre
surpondération, avant tout en raison de la croissance bé-
néciaire toujours forte des sociétés nippones, qui sou-
tient les évaluations.
Nos prévisions pour les actions de la zone euro sont po-
sitives. Nous avons tiré prot de certaines transactions
jouant sur la valeur relative des actions européennes, no-
tamment avec une position longue sur le DAX allemand
alliée à une position courte sur l’indice OMX suédois. Les
exportateurs allemands ont compté parmi les principaux
bénéciaires de la faiblesse persistante de l’euro.
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