ANDRE CELINE
DCEM2
NANCY
Rapport de stage IFMSA : Arequipa Pérou juillet 2013
Introduction
Actuellement en DCEM2 à Nancy, j’ai choisi d’effectuer mon stage d’été à l’étranger, à Arequipa au
Pérou. J’étais à l’Hospital Nacional Carlos Alberto Seguin Escobedo dans le service de Cardiologie au
mois de Juillet 2013, au sein de l’université Catholique Santa Maria.
Arequipa est une ville d’environ un million d’habitants au Sud du Pérou à 2335 mètres d’altitudes
dans la cordillère des Andes, c’est la deuxième ville du pays. Elle est construite au pied de 3 volcans,
dont le plus imposant, le Misti, s’élève à près de 6000m d’altitude.
Appelée « la ville blanche » du fait de nombreuses constructions en pierre volcanique blanche, le
sillar, Arequipa est une ville agréable et à taille humaine. Il est facile de s’y déplacer à pied une fois
dans le centre. De nombreux minibus sillonnent la ville. Cependant il est difficile de savoir lequel
prendre : il n’y a ni horaires ni plans, il faut se repérer au couleur du bus et écouter les destinations
que le contrôleur cri à l’entrée du bus. C’est une habitude à prendre.
J’y suis allée en hiver, mais le climat y est sec et très ensoleillé avec des températures agréables en
journée, autour de 20 degrés et un peu plus frais une fois le soleil couché.
D’autre part, la région d’Arequipa est parfois sujette aux séismes dont le dernier en date en 2001 a
fait une vingtaine de morts. Pendant mon séjour la terre trembla légèrement à plusieurs reprises, ce
qui est fréquent là bas.
Stage
L’hôpital CASE Essalud, ou Seguro, est un hôpital proche du centre, uniquement pour les personnes
bénéficiant d’une sécurité sociale. Il a donc plus de moyen que les autres hôpitaux nationaux.
Il est nécessaire d’avoir une carte de l’hôpital et de porter sa blouse, un pantalon noir (autre que
jean) ainsi que des chaussures de ville (autre que des baskets) pour accéder aux étages.
Dans les services les patients sont en chambre double, sans sanitaires dans les chambres. Le
bâtiment est un peu vétuste mais l’hygiène y est correcte. Cependant les mesures mises en place
sont faibles, peu de pièces sont équipées d’un lavabo et de savon, et le réflexe de lavage des mains
entre deux patients est peu répandu.
Le premier jour, on m’a attitré un interne référent, Alberto, que j’ai suivi tout au long de mon stage.
Je suis resté principalement en unité de soins intensifs, l’unité coronaire, composée de cinq lits. La
visite commence à 8 heures avec un médecin cardiologue référent et un interne. Certains matins, j’ai
également pu assister à la visite en service de Cardiologie. Deux jours par semaines il y avait une
réunion de staff avec tous les médecins cardiologues référents et la chef de service, le docteur Jeny
Grace où il était discuté des cas délicats à envoyer à la capitale.
Le reste de la matinée était divisée en plusieurs activités selon les jours : salle d’angiographie avec
pose de pace maker, cathétérisme et coronarographie, consultations externes avec échographies
trans-thoraciques et trans-œsophagiennes, échographies de stress à la dobutamine, épreuves
d’effort sur tapis et consultations d’évaluation de risque cardio-vasculaire pré-chirurgie. Je terminais
habituellement mon stage vers 13h. Mais j’ai également demandé à faire des après-midi, qui
commençaient par une visite vers 14 heures puis des consultations internes ou des entrées jusque 16
ou 17 heures.
En salle d’angiographie, les médecins m’ont rapidement permis de m’habiller et de les assister. J’ai
donc participé à la pose de pace maker et de coronarographie.
Ce stage m’a permis de faire une bonne révision de mon module de cardio, cependant les pratiques
sont un peu différentes du fait de moindre moyen qu’en France. Par exemple en cas de Syndrome
Coronarien Aigu, s’il est vu dans les 12 heures, une fibrinolyse est réalisée. Passé ce laps de temps
rien n’est effectué. L’angioplastie percutanée n’est pas effectuée à Arequipa. A froid une
coronarographie est réalisée et si des lésions sont identifiées il est discuté d’envoyer le patient à
Lima pour une pose de stent ou un by-pass.
Il était donc fréquent dans mon service d’avoir des patients avec des récidives de douleurs
thoraciques et des signes ECG d’infarctus du myocarde évolués.
Enfin les médecins et tout le personnel ont été très gentils avec moi, ils m’ont tout de suite intégrée
à l’équipe et ils avaient toujours un mot sympathique. L’hôpital est catholique, de ce fait la religion y
est très présente et parait une part importante dans la prise en charge des patients mais aussi dans la
pratique des médecins.
Accueil
Avant mon arrivée, j’avais été mise en contact avec ma famille d’accueil. J’ai vécu dans une très
gentille famille, au Sud de la ville. Le père était chirurgien et les enfants étudiants en médecine. Ils
sont venus me chercher au terminal de bus, m’ont fait découvrir la ville et expliquer comment me
rendre à l’hôpital en bus, ou « combi ».
J’avais ma propre chambre et salle de bain et tous les repas m’étaient fournis. J’ai réellement été
traitée comme leur propre fille.
Programme social
Il a été organisé différentes activités par les responsables IFMSA de la ville, comme des visites dans la
ville, des repas internationaux et un après midi rafting. Le groupe d’étudiants qui s’occupait de nous
a été vraiment très sympa et très présent pour nous. Nous étions énormément d’incomings, environ
45, dont une grande majorité de français. Il était donc facile de rencontrer d’autres étudiants et
d’organiser des sorties ensemble.
Communication
A l’hôpital comme à la maison, tout se faisait en espagnol. Je n’avais pas pratiqué l’espagnol depuis le
lycée, le début fut un peu difficile mais très vite je m’y suis habituée. Je pouvais assez aisément me
faire comprendre. De plus le vocabulaire médical est très proche du français et se comprend
facilement. Je pense avoir beaucoup progressé, tant en expression qu’en compréhension et acquis
pas mal de vocabulaire au terme de mon séjour de 6 semaines.
Conclusion
Mon voyage au Pérou a été extraordinaire. J’ai pu visiter Cusco et le Machu Picchu, faire des treks au
canyon de la Colca, faire l’ascension du Misti, allée au Lac Titicaca et dans la jungle, la « selva ». Le
Pérou est un pays riche de diversités, tant en paysages, faune et flore, qu’en culture. A quelques
heures de voiture, tout change, le climat, la façon de vivre des habitants.
J’ai rencontré énormément de gens, tous attentionnés et ouverts, qui m’ont tant apporté et aidé
dans mon voyage. En particulier je n’oublierai jamais ma famille d’accueil, que j’espère pouvoir revoir
un jour. Ce fut une expérience unique que de vivre comme un membre à part entière de leur famille.
Le stage ne m’a peut être pas tant apporté qu’en France d’un point de vu technique mais m’a permis
d’apprendre tant d’autres choses et de découvrir une autre vision de la médecine, beaucoup plus
intégrée dans les croyances des patients et très chaleureuse.
Je conseille à tous de vivre ce type d’échange au moins une fois dans sa vie, c’est inoubliable.
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