Briefing mars 2009
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Soutenir financièrement les pays en développement dans le domaine des technologies
d’énergies propres et de l’adaptation redynamisera la demande internationale pour des
produits tels que les systèmes d’irrigation, les cellules photovoltaïques, les biogaz et les
constructions de protection du littoral. Cela relancera la croissance et l’emploi aussi bien
dans les pays en développement que dans les pays industrialisés.
Les contributions financières de l’UE envers les pays en développement ne doivent en aucun
cas être considérées comme de la charité mais plutôt comme le remboursement d’une dette
historique. Les pays industrialisés sont conjointement responsables à 64 % de la crise
climatique actuelle, en raison de l’énorme quantité de gaz à effet de serre émise depuis leurs
révolutions industrielles, au 19
e
siècle. Le principal responsable historique reste les États-
Unis, suivis de près par l’UE.
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L’Union européenne et les autres pays industrialisés doivent donc assumer leur
responsabilité en soutenant les pays en développement pour qu’ils puissent s’adapter aux
impacts déjà inévitables des changements climatiques et se développer d’une manière plus
durable. Greenpeace considère que les nouveaux pays industrialisés (NPI) doivent
contribuer de manière significative à ces efforts.
Les pays en développement les plus pauvres devront également mener des actions
autonomes, mais, jusqu’en 2020, les nations industrialisées doivent la marche.
L’énergie verte
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (Giec) considère
que les pays en développement devraient réduire leurs émissions de 15 à 30 % d’ici à 2020
par rapport à un scénario « business as usual » pour empêcher que le réchauffement des
températures ne dépasse le seuil critique des 2
°
C et maintenir le dérèglement du climat à
des niveaux maitrisables.
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Les pays en développement ont d’ores et déjà beaucoup de difficultés à rendre leurs
sociétés plus durables. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) considère que les
investissements pour subvenir aux besoins habituels en électricité s’élèveront à eux seuls à
165 milliards de dollars US (131 milliards d’euros) jusqu’en 2010. Dans le cadre des
politiques actuelles, moins de la moitié de ce montant est pour l’instant disponible.
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Mais des investissements bien plus importants seront nécessaires pour permettre de
maintenir le dérèglement climatique sous contrôle. Ce n’est pas « mission impossible », mais
il faut de toute urgence que ces pays investissent dans des énergies propres et efficaces
pour générer un développement rapide et durable, à condition que les nations industrialisées
apportent une aide financière massive.
Le marché international des énergies renouvelables connaît une croissance régulière et
contribue déjà au développement d’économies stables et concurrentielles. En 2007,
l’industrie des énergies renouvelables a enregistré un chiffre d’affaire global de plus de 70
milliards de dollars US (56 milliards d’euros), soit presque le double de l’année précédente.
Les technologies des renouvelables sont à des stades différents d’avancement économique
et technique, mais cette variété est sans aucun doute suffisamment grande pour offrir des
options intéressantes, aussi bien aux nations industrialisées qu’aux pays en développement.
Greenpeace appelle les pays à investir dans les technologies des énergies renouvelables
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Müller et. al. (2007). « Differentiating (Historic) Responsibilities for Climate Change ».
http://www.oxfordclimatepolicy.org/publications/DifferentiatingResponsibility.pdf
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Le Giec précise également que les pays industrialisés devraient réduire leurs émissions de 25 à 40 % d’ici à
2020, par rapport aux niveaux de 1990. Greenpeace exhorte l’Union européenne à s’engager à atteindre l’objectif
de 40 % de réduction (dont 30 % de réductions domestiques).
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AIE, World Energy Outlook, 2006.