jihad violent contre les Américains ou qu'ils préfèrent vivre en vertu de la charia (loi
islamique) plutôt que de la Constitution américaine, citant un sondage commandé par un
centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d'islamophobe par le Southern poverty
law center, une organisation antiraciste.
"La haine dépasse l'entendement", a lancé Donald Trump, évoquant le couple de tueurs
de San Bernardino qui a fait 14 morts mercredi dernier et les auteurs des attentats de
Paris. "Ça ne fait qu'empirer et on va avoir un autre World trade center", a-t-il prévenu.
Même à l'échelle des déclarations incendiaires du milliardaire, la proposition est
extraordinaire et les réactions politiques à la mesure d'une proposition qui semble
directement enfreindre la Constitution américaine et l'interdiction des discriminations
religieuses.
Donald Trump n'a jamais caché sa méfiance envers les musulmans, comme d'autres
candidats républicains. En septembre, son rival Ben Carson avait suggéré que la fonction
présidentielle était incompatible avec l'islam. Donald Trump avait aussi laissé filer quand
un partisan avait affirmé que Barack Obama était musulman.
Après les attentats de Paris en novembre, il a appelé -comme le reste de son parti- au
rejet des réfugiés syriens. Il avait aussi approuvé l'idée de forcer les musulmans à se
déclarer sur un registre afin d'être surveillés, déclenchant un premier malaise dans son
camp.
Comme c'est l'habitude avec M. Trump, son annonce est aussi tonitruante que floue.
Il a précisé que les soldats américains musulmans basés à l'étranger pourraient revenir.
Et que les musulmans déjà ici pourraient rester, mais "nous devons être très vigilants, car
des gens ont des bombes", a-t-il dit sur Fox News, en référence aux tueurs de San
Bernardino.
Mais quid des citoyens américains musulmans? Et des touristes? Comment mettre en
place une telle interdiction, techniquement et juridiquement?
Réponse à Obama
À la sortie de la prière dans une mosquée de Jersey City, près de New York, les fidèles
étaient effarés.
"Il donne le droit aux gens de s'en prendre à nous", dit à l'AFP Ahmed Shadeed,
directeur du centre islamique.
"Donald Trump ressemble plus au leader d'une foule prête au lynchage que d'un grand
pays comme le nôtre", s'est désolé Nihad Awad, directeur du Comité de relations
américano-islamiques (CAIR).
Les condamnations politiques ont immédiatement plu, y compris chez ses rivaux
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