Recommandations sur la prise en charge de la douleur provoquée Quelle est la meilleure prise en charge de la douleur ou analgésie possible ? Une prise en charge optimale de la douleur s’articule sur trois axes. Elle se doit d’être : Recommandation 17 « L’analgésie doit toujours être la plus précoce possible, dès que la douleur est prévisible ou détectable. Le traitement ne doit en aucun cas être différé, même si la douleur est légère. » multimodale, précoce, et adaptée à la fois au niveau de douleur, à la durée du phénomène douloureux et si possible au type de douleur (inflammatoire, neuropathique, aiguë, chronique, viscérale, somatique). 1) Analgésie multimodale La douleur est un phénomène complexe impliquant dans l’organisme de nombreux relais, récepteurs, substances chimiques… Cette complexité explique notamment la variabilité d’expression des phénomènes douloureux : une douleur dentaire par exemple est bien différente de la douleur ressentie lors de maux d’estomac. Tous ces relais dans les voies de transmission et d’amplification de la douleur représentent autant de cibles potentielles pour des médicaments antidouleur différents. L’utilisation combinée de plusieurs de ces médicaments avec des modes d’action différents permet d’optimiser la réussite du traitement : c’est l’analgésie multimodale. Chez les bovins, des études ont, par exemple, montré que l’utilisation d’un anesthésique local associé à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) était plus efficace que l’un ou l’autre de ces deux traitements lors d’écornage ou de castration chez les veaux. Découvrez toutes les autres recommandations de Prise en charge de la douleur chez les bovins sur www.boreve.fr Recommandations sur la prise en charge de la douleur provoquée Recommandation 17 2) Analgésie précoce La douleur doit être prise en charge le plus précocement possible pour éviter l’hyperalgésie (voir recommandation 16). Ainsi, il a été montré chez les ruminants que si la douleur non traitée s’installe, elle peut s’avérer de plus en plus difficile à contrôler (avec moindre effet des médicaments antalgiques) et alors devenir chronique. Les conséquences économiques (manque à gagner) des douleurs chroniques ont été évaluées chez les bovins, en particulier dans le cas de douleurs des membres (voir recommandation n° 8). Aucune prise en charge de la douleur Analgésie pré-opératoire Analgésie post-opératoire Analgésie pré- et post-opératoire injection de l'analgésique Hyperalgésie et intérêt d’un traitement précoce et durable contre la douleur. (D’après Woolf CJ, 1993) Découvrez toutes les autres recommandations de Prise en charge de la douleur chez les bovins sur www.boreve.fr Recommandations sur la prise en charge de la douleur provoquée 3) Analgésie adaptée Recommandation 17 Le choix du traitement antidouleur doit également s’adapter à l’intensité douloureuse en distinguant trois niveaux ou paliers de douleur : la douleur légère (palier I), la douleur modérée (palier II), et la douleur intense (palier III) (voir recommandation n° 6). Le choix du traitement contre la douleur est raisonné en fonction de ces paliers (cf. recommandation n° 10). S’il est parfois difficile d’évaluer l’intensité douloureuse chez les bovins, il est parfois possible de systématiser la démarche thérapeutique. La douleur chirurgicale, par exemple, est en général considérée comme a minima de palier II (voir recommandation n° 14). Il est donc impératif d’utiliser des médicaments antalgiques de palier II ou III pendant l’intervention et immédiatement après. La douleur diminuant au cours du temps après l’intervention, on peut faire ensuite appel à des médicaments moins puissants (palier I). Le groupe Boreve-d recommande, qu’en cas de doute sur l’évaluation du palier de douleur, celui-ci bénéficie à l’animal en le traitant au palier le plus élevé. Le traitement devra par ailleurs être maintenu aussi longtemps que nécessaire. Compte tenu du caractère imprédictible de la durée des phénomènes douloureux, une réévaluation de la douleur postopératoire est nécessaire toutes les 12 heures (voir recommandation n° 18). L’association d’analgésiques différents permet de lutter contre la douleur sur plusieurs sites. Inhibition de la perception opioïdes, α2-agonistes Limitation de la sensibilisation centrale kétamine AINS Effet sur la modulation opioïdes, α2-agonistes AINS anesthésiques locaux Inhibition de la transmission anesthésiques locaux, α2-agonistes Inhibition de la transduction Limitation de la sensibilisation périphérique opioïdes anesthésiques locaux AINS Découvrez toutes les autres recommandations de Prise en charge de la douleur chez les bovins sur www.boreve.fr