Orsay, le 20 février 2013 La meilleure mesure du refroidissement de l’Univers Des astronomes viennent de tester une nouvelle fois la théorie du Big Bang en mesurant la température de l’Univers quand il avait la moitié de son âge actuel. Contact Presse : Université Paris-Sud Cécile Pérol 01 69 15 41 99 [email protected] ou [email protected] 01 69 15 55 91 06 21 25 77 45 Une équipe scientifique dirigée par Sébastien Muller de l’Université Technologique de Chalmers et de l’Onsala Space Observatory en Suède, et Alexandre Beelen de l’Institut d’Astrophysique Spatiale (Université Paris-Sud/CNRS), a effectué la mesure la plus précise du refroidissement de l’Univers pendant ses 13,7 milliards d’année d’existence. Ils ont étudié des nuages de gaz froid dans une galaxie lointaine, si loin que sa lumière a pris la moitié de l’âge de l’Univers pour nous rejoindre. « Quand on regarde cette galaxie avec nos télescopes, nous la voyons telle qu’elle était lorsque l’Univers était plus jeune – et plus chaud – qu’il ne l’est aujourd’hui » affirme Sébastien Muller. « Le gaz de cette galaxie est vraiment froid, à peine cinq degrés au-dessus du zéro absolu, soit – 268 degrés Celsius. » La seule chose qui peut exciter les molécules et de ce fait réchauffer ce gaz est la chaleur résiduelle du Big Bang, que l’on appelle le rayonnement de fond cosmologique. L’équipe a utilisé les radiotéléscopes du Plateau de Bures en France ainsi que de l’Australian Telescope Compact Array en Australie (New South Wales). Profitant d’un alignement fortuit, les chercheurs ont mesuré la lumière émise par une source encore plus distante, située au-delà de la galaxie : un quasar connu sous le nom de PKS 1830211. En analysant les ondes radio, ils ont été capables d’identifier les signes caractéristiques d’une grande variété de molécules. En utilisant un modèle informatique complexe, ils ont utilisé ces signatures moléculaires, équivalentes à des empreintes digitales au sein de la lumière émise par le quasar, pour mesurer la température des nuages de gaz de cette galaxie. La température dans les nuages est de 5.1 Kelvin (+/- 0.1 Kelvin), ce qui est extrêmement froid, mais pourtant significativement plus chaud que la température de 2.73 Kelvin de l’univers actuel. Un Kelvin est l’équivalent d’un degré Celsius, mais les scientifiques mesurent les températures en Kelvin à partir du zéro absolu ( 0 Kelvin = -273° Celsius). « La température du rayonnement de fond cosmologique a déjà été mesurée auparavant, même a de plus grandes distances. Mais ceci est la mesure la plus précise jamais réalisée de la température ambiante de l’univers, à un moment où il était plus jeune », affirme Alexandre Beelen. D’après le modèle standard du Big Bang, déjà étayé par de nombreuses confirmnations observationnelles, la température du rayonnement de fond cosmologique diminue doucement au fur et à mesure que l’univers s’étend. « C’est exactement ce que confirment nos mesures. L’univers d’il y a quelques milliards d’années était plus chaud de quelques degrés par rapport à aujourd’hui, exactement comme le prévoit la théorie du Big Bang », conclut Sebastien Muller. Ce communiqué est paru en anglais dans sa version originale. Nous remercions l’Université Technologique de Chalmers (Suède) qui nous a aimablement autorisé à en diffuser une traduction française.