Pétrole dans le golfe : graves lacunes dans l

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Pétrole dans le golfe : graves lacunes dans l’évaluation environnementale
Coalition Saint-Laurent demande l’intervention du BAPE
Îles-de-la-Madeleine et Montréal, 7 novembre 2011 – Face aux graves lacunes dans le
processus d’évaluation environnementale stratégique (ÉES2) dans le golfe, Coalition SaintLaurent demande l’intervention du BAPE.
La Coalition dénonce le processus de consultation en cours. Elle pointe du doigt de nombreuses
aberrations (voir en annexe) liées à cette démarche, qui entachent sa crédibilité et sa qualité,
notamment la portée restreinte et tendancieuse du mandat de l’ÉES2, le manque de publicité et
de temps alloués à la consultation, de même que son haut niveau de complexité et
d’inaccessibilité pour la population.
Dès le début du processus, en 2009, plusieurs groupes ont dénoncé le fait que l’étude
environnementale soit chapeautée par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune
(MRNF). Aujourd’hui, les faits leur donnent raison. Selon Danielle Giroux, présidente d’Attention
FragÎles et porte-parole de Coalition Saint-Laurent, « l’ÉES2 vise carrément à baliser cette
nouvelle industrie sans jamais remettre en question la pertinence de l’implanter ou non. Pour ce
qui est de la consultation auprès du public, les conditions sont en place pour que cela n’en soit
pas une. »
À la connaissance de la Coalition, c'est la première fois que le gouvernement du Québec soustraite à une firme de génie conseil, dans ce cas-ci Genivar, un mandat de consultation publique
de cette envergure. Cette nouvelle forme de partenariat public-privé (PPP) ne garantit
absolument pas toute la transparence et l'indépendance nécessaire à un processus d'examen
rigoureux.
La Coalition se demande où se trouve le ministère du Développement durable de
l’Environnement et des Parcs (MDDEP) dans ce dossier. N’est-ce pas là un grand enjeu
environnemental qui aurait dû être pris en charge dès le départ par ce ministère, et non par le
MRNF qui valorise l’exploitation des ressources naturelles ? « La somme dérisoire de 748 500 $
allouée à l’ÉES2 comparativement aux 7 millions $ pour celle des gaz de schiste reflète bien le
peu d’importance accordée au golfe. Aucune nouvelle étude n’est incluse dans cette évaluation-ci
et on ne prévoit un BAPE qu’uniquement rendu à la phase d’exploitation. Même là, rien n'est
certain ! », d’expliquer Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
« Le rapport de Genivar démontre le manque flagrant de connaissances scientifiques concernant
le golfe Saint-Laurent et les impacts potentiels qu’y auraient des activités pétrolières. Il est
impératif de renforcer ces connaissances avant de fixer tout échéancier d’exploration ou
d’exploitation d’hydrocarbures », de souligner Karel Mayrand, directeur général de la Fondation
David Suzuki.
« On s’apprête à ouvrir le golfe à l’industrie pétrolière alors qu’on n’y compte toujours aucune aire
marine protégée. Ne devrait-on pas penser avant toute chose à la protection des écosystèmes
importants ? », de demander Patrick Nadeau, directeur général de la SNAP Québec.
Devant cette situation, Coalition Saint-Laurent demande au gouvernement du Québec :
-
De prolonger la durée de la consultation publique de l’ÉES2 jusqu’à la fin du mois de mars
2012.
-
D’ajouter des séances publiques de partage d’information auprès des communautés de
l’estuaire du Saint-Laurent et des grands centres urbains du Québec.
-
De s’engager à tenir un BAPE à la fin de l’ÉES2, avec de réelles consultations publiques,
concernant la pertinence de lever ou non le moratoire dans le golfe.
Coalition Saint-Laurent invite la population québécoise à soumettre de courts mémoires à la firme
Genivar en guise de commentaires et de protestation face aux consultations en cours, plutôt que
de remplir le formulaire complexe et dissuasif mis en ligne par la firme. Un exemple type d’un tel
mémoire est disponible ici.
– 30 –
Coalition Saint-Laurent regroupe 65 organismes et associations issus de secteurs économiques
variés et plus de 3100 individus. Les membres de la Coalition demandent que soit décrété un
moratoire sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures dans l'ensemble du golfe du SaintLaurent.
Sources :
Danielle Giroux
Porte-parole de Coalition Saint-Laurent (entrevues en français)
Présidente, Attention FragÎles
418-986-6644 / [email protected]
http://www.coalitionsaintlaurent.ca/
Manon Dubois, Spécialiste des communications
Fondation David Suzuki
514-679-0821 / [email protected]
Christian Simard, directeur général
Nature Québec
418-648-2104 x2071 / [email protected]
Sylvain Archambault, responsable aires protégées et utilisation du territoire
Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP Québec)
418-686-1854 / [email protected]
Annexe : liste de lacunes identifiées par Coalition Saint-Laurent et liens utiles
Annexe —
Liste de lacunes identifiées par Coalition Saint-Laurent
-
Portée retreinte et tendancieuse de l’ÉES2 qui vise à « bien encadrer la conduite future
d'activités d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures en milieu marin », sans jamais
permettre de remise en question sur la pertinence cette nouvelle filière et son acceptabilité
sociale.
-
Impossibilité de se prononcer sur des sujets importants pour la population, tels que la
stratégie énergétique du Québec, la pertinence de lever ou non le moratoire et le projet Old
Harry.
-
Absence de nouvelles études réalisées dans le cadre de l’ÉES2.
-
Disponibilité très tardive du rapport de 670 pages de Genivar, rendu public la soirée de la
re
1 journée de « consultation », et non traduit pour les communautés anglophones.
-
Peu de temps alloué (2 mois) pour commenter un rapport hautement technique et complexe,
difficilement accessible pour la population non experte.
-
Manque flagrant de publicité et délais courts pour inviter la population à participer à
l’évaluation, allant même jusqu’à inviter une région (Havre-Saint-Pierre) la veille de la
rencontre.
-
Création par le MRNF de capsules vidéos à caractère promotionnel – sans allusion aux
impacts environnementaux des projets – capsules qui devaient servir notamment à la
consultation publique, et qui ont été retirées prestement à la suite de la polémique qu’elles
ont soulevée.
-
Formulaire de commentaires en ligne de 35 pages, complexe et hautement dissuasif, limitant
les commentaires généraux à 250 mots.
-
Manque de transparence par la non-diffusion des audiences publiques et des commentaires
en ligne, rendant impossible le partage des informations et l’évaluation de la conformité du
processus.
-
Petit nombre de séances de partage d’information, limitées à quelques communautés autour
du golfe.
-
Absence de séances de partage d’information auprès des communautés du fleuve et de
l’estuaire du Saint-Laurent, pourtant directement concernées par l’avenir du Saint-Laurent et
qui n’ont jamais été consultées lors de l’ÉES1, tel que prévu initialement.
-
Aucune confirmation, à ce jour, de séances de partage d’information à Québec ou à
Montréal.
Liens utiles
Capsules vidéos du MRNF :
Pour les voir :
 Capsule 1, sur le processus ÉES2 : http://db.tt/ms1xduRR
 Capsule 2, sur les techniques de forage, fermeture de puits : http://db.tt/kCJP9m6W
Pour les télécharger (valide jusqu’au 10 novembre 2011) :
http://www.yousendit.com/download/T2dkSlIzcVhGR0Y3czhUQw
http://www.yousendit.com/download/T2dkSlI2eFh6RTg5WThUQw
Note : Seules ces deux capsules vidéos, sur un total de cinq, ont pu être téléchargées avant
qu’elles ne soient retirées publiquement.
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