2 . Modélisation du transfert gaz-liquide couplé aux réactions chimiques dans
l’écoulement de liquide autour d’une bulle 15
Deux voies sont utilisées :
- soit nous fixons [HCO−
3]et [CO2−
3];
- soit nous fixons les concentrations initiales, avant mise à l’équilibre, en NaHCO3et en
Na2CO3, respectivement à [NaHCO3]ini et [Na2CO3]ini.
Nous déterminons alors CC,T et CNa+,T par :
CC,T = [NaHCO3]ini + [Na2CO3]ini (2.10)
CNa+,T = [NaHCO3]ini + 2 [Na2CO3]ini (2.11)
Ces équations nous servent par la suite pour déterminer les conditions de concentration
loin de l’interface bulle-liquide.
2.1.3 Caractéristiques des écoulements autour de bulles
La grande majorité des colonnes à bulles industrielles fonctionne soit en régime d’écoule-
ment homogène, soit en régime hétérogène [22, 24, 32].
Le régime d’écoulement homogène est obtenu lorsque la fraction volumique de gaz Ô(le
rapport du volume de gaz sur le volume total du mélange liquide-gaz) est inférieure à une
certaine valeur critique Ôcrit. Ce Ôcrit se situe aux alentours de 15 %. En régime homogène,
toutes les bulles ont à peu près la même taille et leur diamètre est compris entre 2 et 6 mm.
Le régime d’écoulement hétérogène, quant à lui, est obtenu lorsque Ôest supérieur à ce
Ôcrit. Il existe alors deux familles de bulles [22, 32] :
– des petites bulles, dont le diamètre est compris entre 2 et 6 mm ;
– des grandes bulles, qui ont une taille comprise entre 5 et 8 cm.
La phase gazeuse dans une colonne est donc répartie entre ces deux populations de bulles.
Ces deux populations ne sont toutefois pas indépendantes puisqu’elles interagissent via des
processus de coalescence et de rupture.
La densité d’aire interfaciale d’une bulle est le rapport entre la surface de cette bulle et
son volume. Les petites bulles ont une densité d’aire interfaciale beaucoup plus importante
que celle des grandes bulles. Dès lors, le transfert de CO2, de la phase gazeuse vers la phase
liquide dans une colonne BIR, est principalement dû aux petites bulles (plus de 90 %). C’est
pourquoi nous nous concentrons sur les caractéristiques de l’écoulement du liquide autour de
ces petites bulles.
Toutefois, les grandes bulles participent indirectement au transfert. Elles jouent en quelque
sorte le rôle de "réservoir" de CO2[22]. En effet, le CO2contenu dans les petites bulles
est rapidement transféré dans la phase liquide. La vitesse du transfert de CO2décélérerait
rapidement avec la hauteur si les petites bulles évoluaient seules dans la colonne.
Les phénomènes de coalescence-rupture des bulles ont tendance à égaliser les concentra-
tions en CO2entre les deux familles de bulles [22]. Ces phénomènes conduisent globalement à
un transfert de CO2depuis la population des grandes bulles vers la population des petites bulles,
ce qui maintient la quantité de CO2dans la famille des petites bulles à des valeurs importantes.
La vitesse relative des bulles par rapport au liquide est appelée vitesse de glissement, que
nous notons G. Pour les petites bulles, dont le diamètre est compris entre 2 et 6 mm, cette
vitesse est plus ou moins indépendante du diamètre et est comprise entre 0,15 et 0,25 m/s,
selon la composition de la phase aqueuse. Ces petites bulles sont de forme ellipsoïdale [22, 33].