Qu’est-ce qui est vert et va faire boum ?
Un mélange de science de bazar, d’alarmisme et d’intérêts est à la base d’une
bulle environnementale.
Au cœur de la crise du crédit qui touche maintenant l’économie
globalisée, éclate la crise de l’immobilier qui déborde le cadre du monde
développé. Les bulles sont, bien sûr, aussi vieilles que le capitalisme lui-même.
Nombre d’entre nous se souviennent d’avoir appris à l’école la bulle des « Mers
du Sud » au 18 ième siècle. Mais de nos jours ces bulles semblent être plus
fréquentes. La crise de l’immobilier a eu lieu seulement une dizaine d’année
après la bulle internet. Nous n’aurons pas à attendre longtemps avant la
prochaine. Et le candidat favori est la bulle verte, alimentée par la peur du
réchauffement climatique et les subventions gouvernementales.
Les deux éléments constitutifs d’une bulle spéculative sont là : euphorie et
malhonnêteté, en proportions diverses selon les cas. La bulle verte qui
s’annonce, attirant nombre de capitaux à risques et d’argent public, présente ces
deux éléments.
Dans le monde de la finance, le marché du carbone offre une opportunité
sous deux formes. La plus importante est constituée par l’ensemble des
mécanismes mis en place par les accords de Kyoto et administrés par les Nations
Unies avec, pour mécanisme principal, le développement vert. Si, avec les
accords de Kyoto, un pays estime qu’il est trop difficile ou trop coûteux de
réduire ses émissions de CO², il peut acheter, à la place, un « certificat de
réduction d’émissions » à un pays développé (qui n’a pas cet objectif)
De toute façon, les nations Unies décernent un certificat si la réduction qui aurait
pu avoir lieu quelque part n’est pas compensée par des augmentations ailleurs
(par une usine ayant fermé définitivement ses portes). Mais le système est
impossible à contrôler. Des enquêtes des médias ont montré que nombre de
projets verts étaient clairement douteux.
Dans ce domaine est apparu une nouveauté avec le Système d’Echange de
Certificats, qui s’est montré être une farce coûteuse (corruption) permettant de
dépasser les émissions autorisées.
Dans le monde des affaires à l’échelle planétaire, les investissements dans
les énergies renouvelables qui bénéficient de subventions gouvernementales,
constituent une opportunité en expansion. Les favoris sont les biocarburants
pour les transports, et les éoliennes pour l’électricité. Les Etats-Unis se sont
déjà engagés à augmenter l’utilisation des biocarburants, mais rétrospectivement
on a dû admettre que l’utilisation à grande échelle de céréales pour les
carburants a engendré des remous sur les marchés des matières alimentaires, ce
qui provoque de sévères difficultés dans les pays en voie de développement. De
plus, dans la production des biocarburants, on émet à peu près autant de carbone
que l’on en évite.