sophie des sciences prise dans sa plus grand extension.
De ce point de vue, afin de donner des repères permet-
tant de s’orienter dans cet ensemble hétéroclite, il s’agit de
dégager trois sens principaux de la philosophie des sciences.
A un premier niveau (1), on trouverait la “philosophie
formelle des sciences”, marquée par deux traits distinctifs:
l’intérêt pour la logique de la science et la préoccupation
constante de la démarcation entre l’explication scientifique
et celle qui ne l’est pas. Il est essentiellement question d’un
travail de clarification et d’analyse, opéré dans le domaine
de la logique et de la méthodologie des sciences empiriques.
Si cette approche épistémologique n’est pas, de façon dé-
terminante et exclusive, circonscrite dans un lieu précis ou
une aire culturelle spécifique, on rappelle néanmoins
qu’elle est issue de la tradition anglo-saxonne, surtout nord-
américaine. A un deuxième niveau (2), on trouverait
l’épistémologie historique”, dispersée voire disséminée dans
le sillage de la philosophie d’Auguste Comte autour
d’auteurs tels que Gaston Bachelard, Alexandre Koyré,
Georges Canguilhem, Michel Foucault ou encore Ian Hack-
ing, qui en sont les représentants majeurs. Le foyer com-
mun est ici l’importance accordée à l’historicité du savoir
scientifique, un intérêt permanent pour l’analyse des
sciences dans leur évolution concrète. A un troisième niveau
(3), on trouverait la “philosophie de la nature”, qui renvoie
à des spéculations de facture plutôt métaphysiques, déve-
loppées le plus souvent par les savants eux-mêmes à partir
d’un corpus de données scientifiques fiables, mais en allant
au-delà des données scientifiques pour proposer une vision
totalisante de l’univers. On toucherait là au domaine des
convictions extra scientifiques des savants – voire des philo-
sophes des sciences – qui les conduisent à outrepasser le