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266 Bowman et Doyle
nouveaux modèles keynésiens d’économie ouverte n’ont pas encore apporté
de réponses à de vieux débats, ils ont permis de clarifier un certain nombre
de points importants. Comme ces travaux reposent sur l’intégration de
rigidités de prix ou de salaires à des modèles d’équilibre général fondés sur
l’optimisation, il est permis d’espérer que certaines des propriétés de long
terme, cohérentes sur le plan interne, que présentent les modèles
internationaux de cycles réels puissent être combinées aux propriétés de
court terme des modèles keynésiens se prêtant à l’examen de la politique
monétaire et de ses effets sur la demande globale. Grâce à l’inclusion de
chocs stochastiques, il est possible d’étudier l’incidence du risque sur les
prix, les salaires, les échanges extérieurs et les flux de capitaux, ainsi que les
façons dont la politique monétaire influe sur le risque. Il importe enfin de
souligner que l’évaluation de cette politique sous l’angle du bien-être des
ménages renouvelle l’analyse des implications de la transmission des chocs
entre les pays et des fluctuations du taux de change pour les règles de
politique monétaire optimales et la coordination internationale des
politiques. Toutefois, bien que cette littérature ait livré des aperçus
intéressants sur le plan conceptuel, les progrès ont été beaucoup moins
grands au chapitre de l’estimation et de la vérification empirique des
nouveaux modèles. On est encore loin de pouvoir formuler avec assurance
des recommandations quantitatives sur la conduite de la politique monétaire
dans un cadre d’économie ouverte.
L’étude compte quatre sections. La première décrit succinctement le modèle
originel d’Obstfeld et Rogoff et ses prédictions. La deuxième passe en revue
quelques-unes des nombreuses extensions apportées au modèle depuis sa
création, en privilégiant celles jugées les plus utiles à la détermination
qualitative de la politique monétaire optimale dans une économie ouverte.
La troisième section traite des implications de la littérature consacrée à ces
nouveaux modèles pour le choix de la politique monétaire optimale d’un
pays. La quatrième présente ensuite les enseignements de cette littérature du
point de vue de la coordination optimale des politiques monétaires entre les
pays. L’étude se termine par l’exposé de nos conclusions.
1 Modèle originel d’Obstfeld et Rogoff
Le modèle présenté par Obstfeld et Rogoff (1995a) fait intervenir deux pays
qui produisent un continuum de biens différenciés échangeables sur le plan
international, dont une fraction nest fabriquée dans le pays où ils sont
consommés et la fraction restante est fabriquée à l’étranger. Les
ménages et les États nationaux et étrangers sont réputés avoir des
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