IV/ Une science du comportement : (dossier 1)
A la fin du XIX° siècle, divers économistes libéraux vont reprendre les analyses des
classiques pour les formaliser, c’est-à-dire les rédiger sous une forme qui se veut plus
scientifique. Alors que Smith présentait ses réflexions de façon littéraire, les néo-classiques
vont la présenter sous forme mathématique et graphique. Leur but est d’établir des lois
économiques aussi indiscutables que des démonstrations de sciences physiques. Le plus
connu d’entre eux est Alfred Marshall, né en 1885 et enseignant à Cambridge, une célèbre
université anglaise. Celui-ci va imposer certaines représentations graphiques, comme
l’équilibre des marchés à travers des courbes d’offre et de demande (que nous verrons plus
tard). Mais pour étudier comment les ressources se répartissent sur les marchés, il a dû étudier
les choix que doivent faire les individus entre travailler ou se reposer, produire avec des
travailleurs ou des machines, consommer de la viande ou du poisson, etc. Pour cela, il
développera la notion d’utilité, qui est une façon de désigner le plaisir que procure la
consommation d’un bien (ou le fait de ne pas travailler).
Cependant, l’étude des comportements des travailleurs, des consommateurs et des
producteurs ne peut se faire que si ces comportements sont prévisibles. Les néo-classiques ont
donc dû supposer que les agents économiques font des choix selon des critères rationnels,
c’est-à-dire répondant à une certaine logique : les consommateurs achètent ce qui est le moins
cher (à qualité égale) car ils ont un budget limité, les producteurs cherchent à faire le
maximum de profit, etc. Comme les néo-classiques disent « comment » sont censés se
comporter les individus (s’ils sont conformes à leurs hypothèses), on dit que leur théorie est
normative (elle dit ce qui doit être) et non pas descriptive (elle dit ce qui est).
Cette façon de faire de l’économie a eu tant de succès (Marshall pensait même qu’il n’y en
avait pas d’autre possible) que les économistes ont depuis appliqué cette méthode d’analyse
des comportements à de nombreux domaines qui ne sont pas particulièrement économiques,
comme le mariage, le travail scolaire, etc. Ils ont montré que la rationalité en finalité (c’est-à-
dire selon un objectif précis) guide la plupart des comportements humains, et que l’on
comprend mieux de cette façon les mécanismes sociaux plutôt qu’en cherchant les raisons
« morales » (ou rationalité en valeur) que se donnent les individus après coup pour justifier
leurs actions.
Utilité :_____________________________________________
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Contrainte budgétaire :___________________________________
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Prix relatif :_________________________________________
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Productivité :_________________________________________
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Productivité :_________________________________________
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