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L’objectif de la satisfaction des besoins, lié au problème de la rareté – en particulier des
ressources –, implique de faire des choix : l’économie est donc aussi une science des choix.
6.3
Selon la définition de Lionel ROBBINS, il s’agit de déterminer « l’allocation optimale de
ressources à usages alternatifs », c’est-à-dire la meilleure manière d’utiliser des ressources rares
que l’on peut, dans l’absolu, consacrer à des usages différents : par exemple, en Afrique, des
terres fertiles peuvent être mises en culture pour produire du millet qui servira directement à
nourrir les populations vivant sur ces terres, ou pour produire du soja, dont les tourteaux seront
exportés pour nourrir les troupeaux de bovins des pays avancés, gros consommateurs de viande.
Les individus, qu’ils soient entrepreneurs, consommateurs ou gouvernants, doivent donc
en permanence opérer des choix :
A quelles productions consacrer ces ressources rares ?
Quels processus de production faut-il privilégier ?
Faut-il choisir une technologie riche en travail, ou en capital ?
Doit-on donner la priorité à la rentabilité de l’entreprise, ou à l’emploi ?
Quels biens ou services de consommation acquérir avec un revenu par nature limité ?
A quelles consommations faut-il en même temps renoncer ?
Est-il pertinent que l’Etat intervienne dans les affaires économiques ? A quelles dépenses
doit-il consacrer son budget ? Sous quelles formes prélever les recettes qui lui sont
nécessaires ?
7.1
L’économie est aussi une science de l’échange : en effet, les individus et les peuples étant
dans l’incapacité de subvenir par eux-mêmes à l’ensemble de leurs besoins, l’échange est au
centre de l’analyse économique : 7.2 à 7.4
Dans quel(s) cadre(s) s’effectuent ces échanges ?
L’échange peut-il être profitable à l’ensemble des partenaires ? Sur quelles bases ?
Quelles sont les lois qui en déterminent les conditions ?
8.1
Sur toutes ces questions, force est de constater que les économistes tiennent pas
un discours unique : l’économie suscite des polémiques constantes, d’abord parce que les
économistes adhèrent à des théories différentes, elles-mêmes sous-tendues par des idéologies
différentes fondées sur des systèmes de valeurs et de croyances auxquelles les économistes,
malgré leur souci affiché d’objectivité, n’échappent pas – tout comme le commun des mortels.
Pour certains par exemple (les économistes libéraux), si le chômage est élevé, c’est parce
que le coût du travail est trop haut, que les charges patronales sont trop lourdes et que l’Etat et
les syndicats rendent le marché du travail rigide. Pour d’autres (les économistes keynésiens), le
chômage résulte d’une mauvaise répartition des richesses qui freine la croissance des salaires et
de la consommation, donc de la production et de l’emploi.
Pour certains encore, la mondialisation offre une possibilité d’améliorer le sort des pays
pauvres, pour d’autres, elle a pour résultat de redistribuer la richesse vers les détenteurs de
capitaux.
8.2
Qui a raison ?
On ne répondra pas ici à cette question, mais celle-ci met l’accent sur une évidence : les
débats sur les enjeux économiques sont des débats profondément politiques au sens large du
terme, qui concernent des groupes aux intérêts divergents qu’ils cherchent naturellement à
promouvoir. J.K. GALBRAITH affirmait de manière très pragmatique – voire cynique – que pour
juger de la pertinence des analyses et des recommandations d’un économiste, il fallait d’abord
s’intéresser à la question suivante : par qui est-il payé ?