
demande spéciale, il doit en informer son patient avec précision.
Exemple : Depuis sa naissance, Madame H. souffre de déformations du squelette. Comme ses
jambes n’ont pas la même longueur et qu’il existe de ce fait un vice de posture, Madame H,
souffre de sérieux maux de dos depuis quelques années. Le médecin recommande à Madame
H. une correction de la longueur des jambes, ce qui signifie des interventions orthopédiques
relativement complexes.
Madame H. a le droit d’apprendre si elle a de bonnes chances que ses maux de dos diminuent
après une telle opération et quels sont les risques de cette intervention. Le médecin devra
l’informer à ce sujet en toute conscience et avec neutralité. Il devra aussi lui indiquer quelles
sont les autres solutions (par ex. confection de chaussures spéciales) et quelles en sont les
chances de succès et les risques de cette solution. Il devrait signaler à Madame H. qu’elle peut,
au besoin, demander une deuxième opinion à un autre médecin.
Avant les opérations complexes, les patients sont souvent invités à signer un document dans
lequel ils confirment avoir été informés sur le genre d’intervention qu’ils vont subir et sur les
risques possibles. Il ne faudrait signer un tel document qu’à condition que des informations
suffisantes aient été données oralement.
Par le passé, on pensait parfois que le médecin avait le droit de taire le véritable diagnostic s’il
fallait craindre que le fait de le dévoiler rende la guérison plus difficile. Aujourd’hui, cette attitude
n’est plus de mise : même dans les situations « difficiles », le médecin doit se donner la peine de
communiquer la vérité avec tout le doigté voulu et faire face aux réactions d’angoisse et de choc.
Un patient majeur et responsable a le droit d’apprendre quel est son état de santé.
Droit des patients à l’autodétermination
Le droit du patient à l’autodétermination est le droit de celui-ci de disposer de son propre corps.
Ce droit est l’expression du droit fondamental à la liberté personnelle, inscrit dans la Constitution,
ainsi que du droit de la personnalité, ancré dans le droit civil. Toute intervention qui touche au
droit de la personnalité n’est admissible qu’avec l’accord de la personne concernée. Autrement
dit, toute intervention qui s’effectue sans l’accord de la personne concernée est illicite et peut être
à l’origine de prétentions en dommages-intérêts. Cette remarque est valable aussi bien dans le
cas des médecins et des hôpitaux privés que dans celui des hôpitaux publics.
Pour qu’une personne puisse exercer son droit à l’autodétermination, deux conditions doivent être
réunies : d’une part, la personne doit avoir été informée de manière exhaustive afin d’être en
mesure de donner son approbation à une mesure déterminée ; d’autre part, elle doit être
capable de discernement, ce qui veut dire qu’elle doit comprendre la portée de l’intervention
et, à partir de ces informations, pouvoir prendre une décision. Si ces deux conditions sont
remplies, le droit à l’autodétermination s’applique sans restriction. Le patient a aussi le droit de
refuser une intervention qui serait d’importance vitale aux yeux des médecins.
Exemple : Monsieur S. a subi une opération complexe. Après avoir passé 5 jours à l’hôpital, il
souhaite rentrer chez lui. Les médecins considèrent que la sortie de l’hôpital serait prématurée,
car il faut s’attendre à des complications. De leur point de vue, une surveillance étroite est
donc nécessaire. Monsieur S. est conscient de ces risques, mais maintient son souhait de
rentrer chez lui.
Du fait du droit à l’autodétermination, l’hôpital devra respecter le souhait de Monsieur S., si
celui-ci est capable de discernement. L’hôpital demandera cependant au patient de signer une
déclaration par laquelle il confirme avoir été informé de façon exhaustive des risques d’une
sortie prématurée de l’hôpital. L’hôpital exige que le patient signe cette déclaration pour des
raisons de responsabilité.
Il peut arriver qu’un patient ait donné son accord à une opération après avoir été informé en
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16.05.201
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