Relevés magnétométriques manuels © LMTG Anomalies magnétiques de la lithosphère, cartographiées par le satellite CHAMP © S Maus, CIRES/NOAA/NGDC Si le champ magnétique de la Terre est plutôt simple à grande échelle, semblable à celui d’un aimant, il est beaucoup plus complexe à petite échelle et reflète l’aimantation naturelle de la croûte terrestre (lithosphère) ou des roches. En mesurant cette aimantation, à l’aide de satellites (pour la lithosphère) ou de magnétomètres aéroportés ou portables (pour les roches), on peut dresser des cartes détaillées des anomalies magnétiques de la Terre. Environ 1000 fois plus ténues que le champ global, les anomalies magnétiques terrestres contiennent beaucoup d’informations. L’aimantation des planchers sous-marins montre des stries magnétiques parallèles aux dorsales océaniques ; le magma issu des profondeurs terrestres enregistre le magnétisme ambiant en se solidifiant, révélant l’histoire magnétique de la Terre sur des centaines de millions d’années. Ces stries magnétiques guident les baleines et les tortues dans leurs migrations océaniques. L’aimantation des roches révèle aussi la présence de gisements cachés ou enfouis, et intéresse à ce titre les prospecteurs miniers ; l’anomalie magnétique de Koursk, à 500 km au sud de Moscou (une des plus fortes anomalies magnétiques de la Terre), indique par exemple la présence en profondeur du plus grand gisement de minerai de fer de l’ex-URSS. A plus petite échelle, les archéologues utilisent ces cartes pour révéler le plan de sites enfouis ou pour dater des constructions anciennes. Four gallo-romain de l’archéosite de Montans, daté (par archéomagnétisme) du IVème siècle av JC © LMTG Stries magnétiques au large de l’Islande © GETECH