De Ibn Sina à Tusi:Les Traditions Scientifiques dans les Sociétés

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De Ibn Sina à Tusi:Les Traditions Scientifiques dans les Sociétés Médiévales Musulmanes
À partir du neuvième siècle, des érudits dans les terres musulmanes se sont progressivement engagés
dans toutes les disciplines scientifiques. Un véritable trésor de pensées philosophiques et scientifiques
Grec, Indien, Perse et Babylonien est devenu disponible à travers des traductions en arabe, et des
philosophes scientifiques, des médecins, des mathématiciens et des astronomes – une communauté
d’érudits incluant des Chrétiens, Juifs et Zoroastriens tout aussi bien que des Musulmans – ont enrichi cet
héritage intellectuel par leurs propres contributions.
Ibn Sina (980-1037 CE), également connu à l’Occident en tant que Avicenne, est le philosophe scientifique, le plus influent de l’Islam. Son
Qanun fi’l-tibb (‘La Loi de la Médecine’) est le plus fameux ouvrage, unique dans l’histoire de la médecine aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. C’est une
encyclopédie méthodique, et certains aspects de la médecine traditionnelle Grec et Arabe sont laissés intact dans ces cinq livres, qui, ensemble, totalisent
environ un million de mots. Occupé par ses responsabilités à la cour, durant la journée, aussi bien en tant que physicien et administrateur, Ibn Sina a passé
presque chaque nuit avec ses étudiants à composer ces livres et d’autres travaux et à poursuivre des discussions philosophiques et scientifiques. Le premier
manuscrit existant connu, traitant une partie de ce texte, datant de 444 à 1052, est une copie du cinquième volume, s’appliquant à mixer des drogues et des
substances pharmaceutiques.
Le Qanun a servi en tant que livre médical du monde Islamique et a été d’abord traduit en Latin dans le 12ième siècle. Ce texte est devenu l’autorité médicale
pour plusieurs siècles dans la Renaissance et la première Europe moderne. Entre 1500 et 1674, quelques soixante éditions ont été publiées. Une belle édition
imprimée du Qanun publié à Venise en 1608, se trouve dans la collection IIS.
Ibn al-Haytham (06561039 CE), également connu en Europe par le nom latin Alhacen ou Alhazen, est une des plus illustres figures dans
l’histoire de la science, dans l’Islam médiévale. Ibn al-Haytam a passé plusieurs années de sa vie au Caire, et un des scientifiques les plus accomplis de son
époque. Ses contributions les plus significatives ont été dans les domaines de l’optique, l’astronomie, la mathématique et la médecine, et il a composé non
moins de 44 traités sur celles-ci et sur d’autres sujets. Plusieurs de ces traités ont été produits à partir d’une modeste chambre dans l’université mosquée de
al-Azhar [1]. L’ouvrage le plus grand et le plus illustre de Ibn al-Haytham est le Kitab al-Manazir (‘Le livre de l’optique’), un texte complet sur l’optique et
la vision, qui a eu un grand impact et une influence persistante sur la pensée des scientifiques Européens. En effet, c’est en grande partie sur la base de cette
étude que George Sarton le décrit comme ‘’le plus grand physicien Musulman et un des plus grands disciples de l’optique de tous les temps.’’ La première
édition Latine, publiée à Bale en 1572 sous le titre Opticae Thesaurus, est exposée.
Ibn Butlan, physicien Chrétien, a été un autre scientifique éminent du 11ième siècle, et sa création littéraire s’est distinguée par son originalité. Agencée en
une série de quarante tables, la Taqwim al-sihha (‘Thérapie sur la Santé’) est une synopsie de l’hygiène et la macrobiotique. Ce texte délivre une vue
d’ensemble complète sur les aliments, les boissons, les activités et les environnements. Il a été traduit en Latin au 13ième siècle sous le titre Tacuinum Sanitatis
et des manuscrits abondamment illustrés de ce texte ont été réalisés en Italie du Nord au cours des 14ième et 15ième siècles.
Nasir al-Din [2] Tusi a été une des figures intellectuelles majeures du 13ième siècle et son vaste œuvre, comprenant plus de 100 travaux,
inclue des textes sur l’astronomie, la mathématique, la physique, la médecine, la philosophie et la théologie. Après avoir complété son éducation, Tusi a
trouvé des bienfaiteurs dans les courts Ismailis en Perse à partir, quelque part, des années 1220, et a joué une part active dans la vie intellectuelle de la
communauté Nizari Ismaili à Alamut [3]. Les vingt-cinq années suivantes, Tusi est resté dans le Quhistan, dans la forteresse d’Alamut, y utilisant sa riche
bibliothèque, pour écrire quelques uns de ses plus importants ouvrages scientifiques et philosophiques. Un de ses travaux, intitulé al-Tadhkirah fi ‘ilm [4]
al-hay’a (‘Mémoires sur la Science de l’Astronomie’), a eu une énorme influence sur les histoires successives de l’Astronomie, tout aussi bien à l’intérieur qu’à
l’extérieur des frontières de l’Islam; les nombreux commentaires écrits sur les Tadhkira [5] attestant cette évidence. Parmi ces commentaires il y a le Sharh
al-Tadhkirah du proéminent astronome du 16ième siècle, ‘Abd al-‘Ali Birjandi; un manuscrit de ce texte, datant de 1029/1620, est exposé.
Source URL: http://iis.ac.uk/node/218956
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