
ÉVÈNEMENT
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Santé-MAG
N°19 - Juin 2013
fréquentes en période hivernale.
6. la présence d’une allergie respiratoire.
Comment la bactérie infecte-t-elle le 
poumon? 
Généralement, ce sont les bactéries de 
l’oropharynx (gorge) qui descendent 
jusqu’au poumon et provoquent des 
lésions. Ces lésions dépendent du type 
de la bactérie, comme, par exemple, le 
pneumocoque qui provoque une lésion 
pyogène avec suppuration, le staphylo-
coque qui provoque une lésion nécro-
sante, la chlamydia qui provoque une 
destruction de l’épithélium de revête-
ment et l’Haemophilus influenzae qui 
détruit la fonction ciliaire. 
Quels sont les symptômes de la pneu-
monie bactérienne? 
Les signes cliniques des pneumonies 
bactériennes sont, souvent, d’apparition 
brutale, parfois progressive:
1.  une fièvre élevée, surtout pour les 
pneumonies a pneumocoque (39°- 40°)
2. un état général plus au moins altéré.
3.  une polypnée (respiration rapide), 
une tachycardie (augmentation de la 
fréquence cardiaque). 
4. une toux sèche, parfois grasse, retar-
dée souvent, par rapport au début de 
fièvre. 
5. Parfois, on peut retrouver un point de 
côté thoracique. 
Mais, en réalité, la preuve de pneumonie 
ne peut être obtenue que par la radio-
graphie du thorax. 
Que peut-ont dire, sur les formes étiolo-
giques de la pneumonie?
Chaque pneumonie va se manifester 
selon la bactérie qui est en cause, mais 
pas d’une façon totalement spécifique; 
juste quelques signes particuliers, qui 
peuvent nous orienter, comme par 
exemple: 
 La pneumonie à pneumocoque: c’est 
l’atteinte la plus fréquente. Elle s’ob-
serve chez les enfants d’âge présco-
laire (3 ans), caractérisée par un début 
brutal, une fièvre élevée à 40°, une 
douleur thoracique et certains signes 
classiques, comme une rougeur de 
pommette unilatérale, un herpès naso-
labial, une langue saburrale (langue 
chargée d’un dépôt blanc-jaunâtre). 
Parfois, on peut avoir des signes trom-
peurs, comme des douleurs abdomi-
nales pseudo-appendiculaires et un 
méningisme (ensemble de symptômes 
qui évoquent la méningite, mais sans 
inflammation des méninges).
 La pneumonie à staphylocoque: c’est 
une atteinte très redoutable, surtout 
pour le nourrisson, en raison du carac-
tère pathogène du staphylocoque, qui 
a un pouvoir nécrosant du parenchyme 
pulmonaire et un pouvoir toxique, qui 
altère l’état général. Le tableau clinique 
comporte un état général très altéré, 
une fièvre élevée, un geignement, un 
refus de boire, un teint grisâtre, une 
pâleur, parfois même une détresse res-
piratoire -un signe d’appel important - 
qui est l’apparition, brutale, d’un météo-
risme abdominal important.
 La pneumonie à Haemophilus influen-
zae: l’Haemophilus influenza est une 
bactérie des voies aériennes supérieures 
et généralement, c’est le type «b» qui 
provoque la pneumonie. L’atteinte est, 
essentiellement, chez le nourrisson et le 
petit enfant. Ce type de pneumonie est 
caractérisé par un début plus progressif, 
une fièvre et une toux. Souvent, la pneu-
monie est précédée par une atteinte des 
voies aériennes supérieures. La pneu-
monie à Haemophilus influenzae ne se 
rencontre plus, actuellement, grâce à la 
vaccination anti-Hib, qui est réalisée dès 
l’âge de 3 mois.
 Les pneumonies atypiques: comme, 
par exemple, la pneumonie à Mycoplas-
ma pneumonniae, qui est rare et s’ob-
serve, surtout, chez l’enfant de plus de 5 
ans. Caractérisée par une fièvre élevée, 
un malaise et une toux sèche, qui va 
dominer le tableau clinique.
En réalité, le signe spécifique, pour 
chaque pneumonie bactérienne, est 
l’hémoculture, qui permet d’identifier le 
germe avec certitude, mais qui n’est pas 
de réalisation courante.
Quelle est la prise en charge d’un enfant 
qui présente une pneumonie bacté-
rienne? 
1.  généralement on hospitalise l’enfant 
qui présente une pneumonie bacté-
rienne, en expliquant, aux parents, la 
maladie.
2.  la mise en condition: repos au lit, 
position semi-assise, oxygénothérapie 
si nécessaire, lutte contre la fièvre par 
des antipyrétiques et ne jamais utiliser 
des antitussifs. 
3.  on le met sous antibiothérapie, qui 
est toujours systématique et urgente. 
Au départ, pour la pneumonie à pneu-
mocoque, on prescrivait de la pénicilline 
par voie injectable; puis, sont apparues 
des résistances à cette famille d’anti-
biotiques dû fait, essentiellement, de la 
prescription inadaptée et abusive des 
antibiotiques, pour des infections qui ne 
le nécessitent pas (virales, notamment). 
Alors, en cas de résistance avérée, on 
donne un autre type d’antibiotiques, 
comme une céphalosporine de 3ème 
génération.
Comment peut-on prévenir les pneumo-
nies bactériennes?
 limitez, dans la mesure du possible, 
surtout lors de la période hivernale, les 
lieux publics et les collectivités d’enfants 
 Lavez les mains avec du savon, avant 
de prendre l’enfant. Lavez, aussi, les 
mains des jeunes enfants, surtout après 
qu'ils aient toussé ou éternué, ou après 
qu'ils se soient mouchés.
 Désinfectez les surfaces de transmis-
sion, comme les jouets et les poignées 
de portes, de préférence avec un net-
toyant renfermant de l’alcool. 
 Apprenez aux enfants à tousser, ou à 
éternuer, dans un mouchoir et le jeter, 
juste après.
 Évitez de mettre en contact l’enfant 
avec une personne malade. 
 Ne pas exposer l’enfant au tabagisme 
passif.
 L’allaitement maternel représente, tou-
jours, un moyen de prévention contre 
toutes les infections.
 La vaccination constitue le meilleur 
moyen de prévention contre les infec-
tions bactériennes, comme la vacci-
nation anti-Hib et la vaccination anti-
pneumocoque.
Conclusion:
 La pneumonie bactérienne est, tou-
jours, à redouter, chez l’enfant de moins 
de 5 ans et le risque infectieux le plus 
important est lié au pneumocoque, 
étant donné que c’est le germe le plus 
fréquent.
 L’antibiothérapie constitue le traite-
ment de base, pour les pneumonies 
bactériennes; mais, le phénomène de 
la résistance des bactéries demeure un 
problème aux antibiotiques, habituelle-
ment utilisés.
 Les pneumonies bactériennes peuvent 
être évitées, essentiellement, grâce aux 
mesures d’hygiènes et aux vaccina-
tions, comme la vaccination anti-Hae-
mophilus influenzae b et la vaccination 
anti-pneumocoque. Le premier a été 
introduit dans le calendrier national de 
vaccination, en 2008 et le deuxième, 
qui n’est pas encore disponible. Souhai-
tons, alors, qu'un jour il sera introduit, 
en Algérie 
*Pr. Arrada Zakia, 
Chef d’unité de néonatologie au CHU 
Nasa Hamoud – Ex-hôpital Parnet.