Amundi Discussion Papers Series - DP-17-2016 3
Résumé
Les perturbateurs endocriniens, dont la définition n’est pas encore
validée au sein de l’Union Européenne, sont des substances
chimiques susceptibles de modifier le fonctionnement normal
des glandes endocrines auxquelles l’organisme humain peut être exposé
par différentes voies (OMS, 2012)*. La principale difficulté dans leur définition
est que leur toxicité n’est pas corrélée à leur dose remettant ainsi en cause le
principe de Paracelse, fondateur de la toxicologie, soutenant que c’est la dose
qui fait le poison.
Les plus connus sont certains Phtalates, le Bisphénol A et les Parabènes et
les populations y sont exposées massivement via les produits alimentaires, les
emballages, les mobiliers, de nombreux biens de consommation courante comme
les cosmétiques ou les détergents mais aussi les filtres UV, les vêtements…
D’après certaines études scientifiques, ils peuvent provoquer : cancers, maladies
métaboliques (obésité, diabète), maladies du développement, altération de
la fertilité ou maladies neurologiques.
Afin de réaliser un état des lieux des pratiques, nous avons mené une étude
portant sur une cinquantaine d’entreprises opérant dans les secteurs que nous
jugions exposés compte tenu de la littérature sur le sujet.
Les principaux résultats observés montrent que la communication des
entreprises étudiées sur le sujet est encore très immature et qu’il existe
clairement un positionnement sectoriel :
–Les entreprises du secteur de la chimie et celui des cosmétiques et
détergents, sous prétexte de manque de définition à l’échelle européenne,
ne communiquent pas sur le sujet. Certains de ces groupes sont d’ailleurs
accusés d’exercer des activités de lobbying agressives. Le principe de
précaution est évoqué mais surtout de façon négative par certains groupes
du secteur de la chimie qui l’accusent de freiner l’innovation.
*
Au moment de la publication de cette étude, la Commission européenne, après plus de deux ans de
retard, publie enn une dénition.