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La croissance de Ouagadougou et la croissance encore plus rapide de kilomètres parcourus par
véhicule motorisé, en particulier par les motos fonctionnant avec des moteurs 2-temps, ont
entraîné de façon constante une aggravation de la pollution atmosphérique et des émissions
accrues de gaz à effet de serre (GES). Il est prévu que la croissance des émissions de dioxyde de
carbone (CO2) provenant de tous les modes de transport à Ouagadougou passera de 855 tonnes
par jour en 2003 à 1 958 tonnes par jour en 2015 si rien n'est fait à titre de réparation.
b. Principaux enjeux des transports urbains
La clarté du cadre institutionnel et réglementaire. La cause profonde de la plupart des
problèmes auxquels sont confrontés le secteur des transports à Ouagadougou est le manque de
clarté du cadre institutionnel. Ce manque de clarté est particulièrement problématique compte
tenu du processus de décentralisation en cours au Burkina Faso. Au moins quatre institutions
sont impliquées dans la planification et la réglementation du transport à Ouagadougou. Le
Conseil Exécutif des Transports Urbains de Ouagadougou (CETUO) a été lancé en Octobre
2003, en tant qu'organisme autonome relevant du ministère chargé des transports. Son rôle est
d'assurer que les revenus de la Société de Transport en Commun de Ouagadougou (SOTRACO)
qui a été créée récemment seraient recyclés en investissements dans les transports sans passer par
le ministère en charge des finances. Le CETUO a aussi pour mandat de fournir des orientations
sur les questions de transport. Son financement devrait être assuré par le ministère en charge des
finances et la Municipalité de Ouagadougou. Un décret pour la création du CETUO a été
préparé, mais n'ayant pas encore été mis en application, l'organisation a fonctionné sur une base
informelle, avec seulement un petit secrétariat permanent et un budget très limité, fournis par la
Municipalité de Ouagadougou. A ce jour, le CETUO n’est pas fonctionnel.
La congestion du trafic. La croissance continue de la population de Ouagadougou a conduit à
une augmentation de l'utilisation du transport individuel, surtout des véhicules motorisés et en
particulier les motos. Le réseau de transport urbain n'a pas été mis à niveau pour satisfaire la
demande croissante, et suite à cela, la fluidité de la circulation s'est détériorée. Selon les
renseignements fournis dans le plan d'action quinquennal, élaboré par le CETUO, 62 pourcent
des déplacements sont à destination du centre-ville, et seulement six pour cent de tous les
déplacements sont couverts par les transports publics. Ajoutant à la situation terrible des
transports, les usagers ne respectent pas les règles de la circulation. Les habitudes de
stationnement sont chaotiques, les vendeurs ambulants et les propriétaires de stands utilisent
l'espace des piétons, de sorte que les piétons sont amenés à utiliser la rue. De surcroît, il y a une
capacité limitée à mettre en œuvre une utilisation appropriée des infrastructures existantes et
sanctionner les contrevenants. Le réseau de transport public actuel de 11 lignes ne sert pas toutes
les parties de la ville, et le déploiement de bus supplémentaires pour augmenter le service sera
toujours confronté au problème des routes très encombrées.
Les émissions de polluants à Ouagadougou. Selon une étude menée en 2004, la ville de
Ouagadougou est responsable de 80 pour cent du total des émissions de polluants urbains. Les
émissions de polluants de toutes sortes sont en hausse à cause du secteur des transports. Une
grande partie de ces émissions résultent de l'utilisation incontrôlée des moteurs à deux temps sur
deux-roues. Une étude de 2004 sur la qualité de l'air en milieu urbain à Ouagadougou a
quantifiée les émissions de dioxyde de soufre (SO2), les émissions d'oxyde d'azote (NOx) et
particules telles que le TSP, PM10, PM2.5. Les émissions annuelles de SO2 provenant des
voitures à Ouagadougou sont estimées à 794 tonnes / an, tandis que les émissions de particules