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disposer » et un emprunt de l’ancien français sette (XIIème) “groupe de
personnes de même croyance » (TLF). […] Le mot revient au français
(1833) avec le sens aujourd’hui disparu (sauf dans le néologisme récent jet-
set) de « cercle, milieu mondain », puis comme terme de tennis (1893)
désignant une série de jeux. Au XXème il passe dans le domaine
cinématographique où, toutefois, il ne résiste pas longtemps à la concurrence
de plateau. Il est par contre en usage dans le sens de set de table (1933).
Du point de vue formel, bien que ce terme ait subi une apocope de sette à
set, sa nature phonétique restée en quelque sorte identique permet de le
classer dans cette catégorie.
Suspense
En français contemporain: état d’incertitude, d’appréhension; prononciation
de la nasale selon les règles phonétiques françaises.
A l’origine utilisé en anglais dans la locution « in suspense » (OED), le
terme dérive de l’adjectif français suspens (1440-TLF; 1485-DH) qui avait le
sens de « remis à plus tard ». La locution prend par la suite (1553) la valeur
« dans l’incertitude, l’indécision » et plus couramment (1636) « en état
d’inachèvement ». En tant que substantif féminin, le terme aujourd’hui
disparu, a signifié « interdiction » au début du XIVème et ensuite « intervalle,
délai » (DH). Après 1850, le substantif masculin suspens, qui désigne une
attente angoissée, sera remplacé par la graphie anglaise suspense.
La place de suspense dans cette catégorie renvoie aux observations faites
pour le terme précédent.
b) Variation graphique/sémantique
Budget
En français contemporain: somme d’argent dont on dispose pour acheter ou
faire qqch.; prononciation francisée en [budjé].
Repris de l’anglais (1764), ce mot est une évolution graphique de formes
plus anciennes: bowgette, bouget, boudget, bouget (DH). Sous ces différents
aspects, il vient du français bougette, « petit sac de cuir », dont il a pris
d’abord le sens de sac de voyage, bourse. En anglais, l’acception financière
date de 1764 en tant que « état annuel des dépenses et des recettes
publiques ». A la même époque, le terme retourne au français avec cette
même valence sémantique, mais en se réduisant à la sphère privée (budget
d’une famille, budget pour les vacances, etc.).
Le retour au français de bougette s’est effectué à travers le filtre de la
phonétique anglaise, et par conséquent, en en influençant la graphie: le
diphtongue -ou se transforme en -u, la consonne -g en -dg avec apocope du -
te final (comme pour sette – set).
Sport
En français contemporain: exercice physique ou jeu, individuel ou en
équipe; le t final n’est pas prononcé.
Emprunté de l’anglais après le XVème avec le sens de « passe-temps,
distraction, jeu », il remonte à l’ancien français deport/desport « plaisir,
amusement », dérivé des formes verbales deporter et desporter (XIIème). Au
sens de distraction (1523) a fait suite (1594), sous l’influence de l’anglais,
celui d’exercice physique en plein air et de compétitions athlétiques (TLF).
Le français a ainsi repris le terme sport, issu par aphérèse du desport
original, avec le sens premier d’exercice physique.
Square
En français contemporain: petit jardin au centre d’une place, généralement
entouré de grilles; prononcé [skwar].
Emprunté à l’ancien français esquire, esquierre (1300): « carré», dérivé de
esquerre (XIIème), « rectangle », il désignait en anglais un instrument pour
mesurer les angles (OED). A partir de 1867, il est attesté en français avec le
nouveau sens de « espace urbain approximativement rectangulaire, entouré