MF-RDD 7 - Météo

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L’EXPERTISE DE MÉTÉO FRANCE
DANS LE CADRE DE LA COOPÉRATION
INTERNATIONALE
La contribution au développement durable ne saurait se limiter à la seule
action en réponse aux acteurs nationaux. L’enjeu est plus large. De plus,
l’étendue du territoire national et les implantations de Météo-France dans
les deux hémisphères placent l’établissement public en situation d’apporter
une contribution en lien direct avec ses activités de coopération internationale,
que ce soit dans un cadre multilatéral ou bilatéral.
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LA COOPÉRATION ENTRE SERVICES
MÉTÉOROLOGIQUES
S
ur tous les continents, les services
hydrométéorologiques nationaux
sont des acteurs de la gestion des risques naturels, quel que soit le niveau de
développement de leur pays. En fonction de
leurs capacités, ils ont pour mission de
fournir les informations nécessaires à la
définition et à la mise en œuvre des politiques publiques de prévention, d’alerte et
de gestion des ressources exposées à l’aléa
météorologique et climatique.
Dans les pays les moins développés et les
plus vulnérables, notamment en Afrique, la
pertinence de ces politiques et des informations qui les nourrissent constitue un
enjeu de développement durable qui prend
une nouvelle dimension avec la nécessité de
relever le défi de l’adaptation au changement climatique. En effet, il leur faut désormais non seulement disposer de services
d’avertissement précoce pour protéger les
Participants à la 3e
conférence mondiale sur
le climat. De gauche à
droite : John Zillman,
président du comité
d’organisation de la
conférence, Kofi Annan,
président du Forum
humanitaire mondial,
Michel Jarraud, secrétaire
général de l’OMM,
Hans-Rudolph Merz,
président de la Suisse.
populations des phénomènes dangereux,
mais également disposer de diagnostics et
de prévisions météorologiques, saisonnières et climatiques pour anticiper les aléas à
toutes les échelles d’espace et de temps et
prévenir les menaces qu’ils font peser sur
la sécurité alimentaire ou sanitaire des
populations. Sur le terrain, la satisfaction
de ces exigences suppose la mise en place et
la pérennisation de capacités, la mobilisation d’un savoir-faire scientifique de pointe,
et des programmes de formation à l’exploitation des connaissances et des capacités
acquises.
C’est en s’appuyant sur ce constat que les
chefs d’État et hauts responsables participant à la troisième Conférence mondiale
sur le climat (CMC-3), organisée par
l’Organisation météorologique mondiale
(OMM) du 31 août au 4 septembre 2009,
ont adopté une déclaration appelant à la
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L’Afrique souffre d’une
couverture insuffisante en
stations météorologiques.
Aider les pays à s’équiper
est indispensable, non
seulement pour leur
développement propre,
mais aussi pour une la
connaissance générale de
l’évolution du climat.
définition d’un Cadre mondial pour les services climatiques (CMSC). L’objectif est de
rapprocher, par un dialogue renouvelé, le
potentiel scientifique et technique actuel
des besoins exprimés, pour développer la
production des services climatiques nécessaires à l’adaptation au changement climatique, et améliorer leur accès et leur utilisation, notamment par les pays les moins
développés et les petits états insulaires.
Météo-France contribue à la mise en place
de ces services climatiques. L’offre devra
être aussi large que possible, harmonisée
avec celle des autres services météorologiques, et prévoir un appui spécifique aux
services météorologiques des pays les
moins développés. C’est dans cet esprit que
Météo-France a maintenu et renforcé sa collaboration avec le centre africain de météorologie implanté au Niger, l’Acmad (African
Centre for Meteorological Applications for
Development). Le développement d’outils
comme Drias (évoqué page 21) contribuera
à cette démarche.
Plus largement, la coopération entre services hydrométéorologiques sera essentielle
à la mise en œuvre des politiques d’adaptation au changement climatique.
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LA DIFFUSION DU CONCEPT
DE VIGILANCE MÉTÉOROLOGIQUE
M
étéo-France s’attache à faire bénéficier les pays intéressés des acquis
de sa propre réflexion sur la gestion et la prévention des risques. L’objectif
est le transfert de savoir-faire et la diffusion de bonnes pratiques, mais aussi l’accompagnement d’actions de développement de capacités soutenues par la France.
Celles-ci peuvent être réalisées en particulier avec le concours de Meteo France
International, la filiale de Météo-France
chargée d’industrialiser les systèmes de production d’information météo-climatiques et
de les adapter aux besoins locaux.
Une des lignes d’action est la diffusion,
dans le cadre de l’OMM, du concept de
« vigilance » développé par Météo-France et
la Direction de la sécurité civile après les
tempêtes de 1999, et son adaptation aux
aléas rencontrés sous d’autres latitudes.
2e Colloque d'experts sur
les systèmes d'alerte
précoce multirisque à
Toulouse le 5 mai 2009.
Cyrille Honoré, directeur
adjoint de la prévision de
Météo-France, présente le
système de vigilance.
Les systèmes d’avertissement de ce type,
destinés à la fois aux pouvoirs publics et à
la population, constituent le coeur de la
chaîne d’alerte et permettent de faire travailler ensemble les météorologues et les
décideurs publics. Considéré par l’OMM
comme un exemple, le système français a été
retenu et adapté par de nombreux pays. Il a
été présenté lors du « deuxième colloque
d’experts sur les systèmes d’alerte précoce
multi-dangers », organisé du 5 au 7 mai
2009 à Toulouse par l’OMM et
Météo-France, avec la participation de pays
comme le Bangladesh, la Chine, Cuba, le
Japon, l’Afrique du Sud.
Des ateliers de formation ont également été
organisés par l’OMM sur le même sujet, en
Chine et en Croatie, avec la participation
d’experts de Météo-France.
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MÉTÉO FRANCE, PARTENAIRE
DES PROJETS D’AIDE AU
DÉVELOPPEMENT DURABLE
M
étéo-France a participé en 2009 à la
définition de nouveaux projets
financés par le Fonds français de
l’environnement mondial (FFEM) pour
développer des capacités permettant au
pays les moins développés de faire face aux
impacts du changement climatique.
Ainsi, Météo-France participe au projet
Acclimate de renforcement des capacités
des pays de la Commission de l’océan
Indien (Comores, Madagascar, Maurice,
Réunion, Seychelles), en apportant son
savoir-faire sur l’analyse des données climatiques et sur les cyclones tropicaux. Un
atelier a été organisé à Maurice du 19 au
23 octobre avec les services météorologiques
concernés, pour préciser la climatologie de
la région.
En Afrique, l’établissement soutient le projet Vigirisk dont le FFEM a confié la maîtrise d’ouvrage à l’Acmad (African Centre
for Meteorological Applications for
Development, basé à Niamey), pour mettre
en place des systèmes de vigilance adaptés
à l’aléa climatique et à la gestion des risques associés, en s’appuyant sur la mise en
réseau des capacités existantes.
Météo-France apporte son
savoir-faire dans la
prévision des cyclones
tropicaux. Dans l’océan
Indien, trajectoire du
cyclone Gael analysée
(noir) et prévue par
diverses simulations du
modèle Aladin-Réunion
partant d’instants initiaux
différents (une couleur par
instant initial).
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LA COOPÉRATION SCIENTIFIQUE ENTRE
LES DEUX RIVES DE LA MÉDITERRANÉE
L
a compréhension de la prévisibilité
des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes en Méditerranée est un
enjeu pour les deux rives du bassin, vulnérables à des degrés variables. C’est pourquoi Météo-France a engagé, en 2009, des
discussions avec les services météorologiques du Maghreb sur leur possible participation à la campagne Hymex, prévue en
2012 comme une composante du
« Chantier Méditerranée », dont l’objectif
est de faire progresser la connaissance dans
ce domaine, en combinant des moyens
expérimentaux et opérationnels (avions,
satellites, navires, réseaux d’observation
météo-climatiques) et la simulation numérique. Les services météorologiques
Schéma conceptuel de la
campagne Hymex, dont
l’objectif est une
meilleure compréhension
des phénomènes
hydrométéorologiques
extrêmes, et de leur
évolution possible dans le
contexte du changement
climatique.
d’Algérie et du Maroc ont donné leur
accord de principe pour contribuer au
déploiement d’un réseau de stations GPS
afin de mieux observer le champ d’humidité sur l’Afrique du Nord, et pour donner
accès aux observations de leurs réseaux
d’observation. Le renforcement de la fréquence des radiosondages opérationnels
est aussi envisagé. Des travaux de modélisation communs, exploitant le modèle Aladin
de prévision du temps et des modèles de
simulation des interactions entre l’atmosphère et les surfaces continentales,
devraient permettre le suivi du bilan hydrique des surfaces.
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LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
POUR LA CONTINUITÉ DE
L’OBSERVATION DU CLIMAT
L
a continuité des observations du
niveau de la mer produites depuis
1992 par les satellites altimétriques
Topex-Poséidon, Jason-1 et Jason-2 est indispensable à la surveillance du climat. Elle ne
pouvait être assurée au-delà de 2013 sans
une décision d’engagement du programme
Jason-3 proposé par Eumetsat, le Centre
national d’études spatiales (Cnes),
l’Administration américaine pour l’aéro-
nautique et l’espace (Nasa) et la National
Oceanic and Atmospheric Administration
(NOAA), avec le soutien de la Commission
européenne. Météo-France, qui représente
la France au sein d’Eumetsat, s’est
mobilisé avec le Cnes et le Ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche
(MESR), pour faire aboutir le processus de
décision du programme optionnel Jason-3
d’Eumetsat.
Évolution du niveau
moyen de la mer mesuré
depuis janvier 1993 par
les satellites altimétriques
Topex/Poseidon, Jason-1
et Jason-2. Le taux
d’élévation moyen calculé
sur dix-sept ans est de
3,3 (+/- 0,4) mm par an.
(Source CLS-Legos-Cnes)
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