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L’ADAPTATION AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE
En appui de la définition des politiques d’adaptation des territoires
et de préservation de la biodiversité, dans le contexte du changement
climatique, Météo-France conçoit, réalise et diffuse régulièrement des
scénarios climatiques régionalisés.
Il s’agit en particulier de répondre aux sollicitations de l’État et des
collectivités territoriales qui doivent, dans le cadre du Grenelle de
l’environnement, établir des schémas régionaux du climat, de l’air et
de l’énergie. L’établissement réalise également des études pour mieux cerner
les impacts du changement climatique dans des domaines aussi variés que
l’hydrologie et la gestion des ressources en eau, l’enneigement et les risques
d’avalanche, l’agriculture, la biodiversité ou les écosystèmes sensibles.
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PRODUIRE ET DIFFUSER LES
INFORMATIONS SUR LE CLIMAT FUTUR
Mettre à disposition les simulations climatiques
Prévisibilité aux échelles saisonnières et décennales
P
our réduire les incertitudes sur les
projections climatiques et améliorer
l’analyse de l’impact des changements
à l’échelle des territoires, Météo-France réa-
lise régulièrement des scénarios climatiques
régionalisés.
Les simulations sont effectuées à l’aide de
la version étirée du modèle Arpège -Climat,
qui atteint la résolution de 50 km sur les
zones étudiées, et du modèle sur domaine
limité Aladin-Climat, qui atteint une réso-
lution de 25 km. Les conditions aux limites
20 L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Changement de climat régional : l’approche probabiliste du projet Ensembles
Une des originalités du projet européen
Ensembles, qui s’est achevé en 2009, est la
production de lois de probabilité permettant de
mieux cerner l’intervalle de confiance des
paramètres du climat de l’Europe à l’échéance
2021-2050.
Quatorze modèles régionaux, dont le modèle
Aladin-Climat de Météo-France, ont été utilisés
pour fournir une population de scénarios
possibles avec une résolution de 25 km.
Certains modèles régionaux ont été pilotés par
plusieurs modèles globaux, ce qui porte à dix-
sept le nombre d’expériences disponibles.
Contrairement au précédent projet européen
Prudence, il a été décidé d’attribuer à chaque
modèle un poids différent dans le résultat final.
Pour cela, les modèles régionaux ont d’abord été
pilotés par des observations sur la période 1961-
2000. Pour six types de diagnostics, chaque
modèle a alors reçu une note mesurant son
degré de réalisme dans la reproduction des
observations.
Chaque expérience a ainsi pu se voir attribuer
une probabilité proportionnelle au poids du
modèle régional utilisé. Une loi de probabilité pour la réponse
du changement climatique a ensuite été constituée en tenant
compte de trois facteurs : la probabilité de chaque expérience,
la variabilité interne de chaque modèle, la possibilité qu’il
existe des modèles intermédiaires entre les dix-sept modèles.
La figure jointe montre la densité de probabilité conjointe pour
la température et les précipitations à Paris, en hiver et en été,
obtenue à l’issue de ce processus.
Densité de probabilité d'évolution du couple température-
précipitation, entre la période 1961-1990 et 2021-2050, à Paris en été
(à gauche) et en hiver (à droite). La probabilité tient compte à la fois
de l’incertitude propre à chaque modèle et de l’incertitude dans le
choix d’un modèle parmi la base Ensembles.
latérales sont le plus souvent issues des
simulations couplées réalisées dans le cadre
des travaux du Giec et prenant en compte les
principaux scénarios d’évolution des gaz à
effets de serre.
D’autres techniques innovantes de descente
d’échelle, mieux adaptées à l’étude de cer-
tains impacts, sont également développées
en collaboration avec des laboratoires parte-
naires comme le Cerfacs. L’ensemble de
ces simulations constitue une boîte à outils
qui permet d’aborder de nombreuses
problématiques.
Mettre à disposition
les simulations climatiques
Les résultats de ces simulations climati-
ques sont déjà largement accessibles via le
site Internet de Météo-France, lui-même
connecté au portail [toutsurlenvironne-
ment.fr] du Grenelle de l’environnement. Le
projet Drias, soutenu par le programme
Gestion des impacts du changement climati-
que (Gicc) du Ministère de l’Écologie, de
l’Énergie, du Développement durable et de la
Mer (MEEDDM), a démarré en 2009 et vise à
étendre les fonctionnalités de ces serveurs.
Les simulations mises à disposition corres-
pondront aux différents scénarios définis
par le Giec. Elles proviendront des laboratoi-
res de l’Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL),
du Cerfacs et de Météo-France. Le service
sera fourni sur l’ensemble du territoire fran-
çais, incluant l’outre-mer.Les résolutions typi-
ques seront comprises entre 10 et 50 km.
Les données seront prétraitées de manière à
simplifier leur utilisation et seront accessi-
bles en ligne. Des produits spécifiques
(indices, moyennes mensuelles ou saison-
nières de paramètres climatiques) et des
graphiques (cartes, graphes, diagrammes)
seront élaborés de manière standardisée.
L’ensemble des résultats sera ainsi à la dis-
position des utilisateurs soucieux de
définir des politiques d’adaptation et des
climatologues.
21
Concept du « service
climatique » Drias
cofinancé par le
programme Gicc
du MEEDDM, que
Météo-France
développe avec l’appui
de l’IPSL et du Cerfacs.
Drias mettra à
disposition les
principaux scénarios
climatiques globaux,
régionalisés grâce des
méthodes de descente
d’échelle statistiques,
dynamiques ou mixtes
pour produire des
variables aussi
représentatives que
possible des impacts, à
des résolutions de 10
à 50 km. Il offrira des
guides et des conseils
sur leurs utilisations
possibles.
Prévisibilité aux
échelles saisonnières
et décennales
En partenariat avec le Cerfacs, Mercator-
Ocean et ses partenaires européens,
Météo-France poursuit ses recherches sur le
thème de la prévisibilité aux échelles saison-
nières et décennales. Le modèle couplé,
développé en 2009 pour contribuer au 5e
rapport du Giec et prenant en compte l’évo-
lution des émissions anthropiques, sera
ainsi testé en mode prévision saisonnière. Il
intègrera des états initiaux réalistes tant
pour l’atmosphère que pour l’océan, dans le
cadre d’une approche probabiliste. À termes,
ce modèle devrait remplacer celui qui est
actuellement utilisé pour les prévisions
saisonnières opérationnelles.
L’analyse détaillée des simulations décenna-
les du projet européen Ensembles et du 5e
rapport du Giec permettra une première
évaluation de la prévisibilité décennale sur
plusieurs régions du globe. Toutefois cette
évaluation ne pourra être conduite que sur
la période récente relativement courte où
des observations assez complètes de l’océan
mondial sont disponibles. Il convient donc,
par prudence,de parler de « projections ini-
tialisées » plutôt que de « prévisions ».
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22 L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Climatologie de pression
au niveau de la mer (hPa)
en hiver (décembre,
janvier, février) vue par le
modèle couplé (maille
160 km) développé en
2009 pour contribuer au
5e rapport du Giec.
23
LE DÉVELOPPEMENT DES TERRITOIRES
ET DES VILLES
Simulation du climat des grandes agglomérations
Les études pour les régions les plus vulnérables
Le changement climatique et les incendies de forêts
Le changement climatique et l’évolution des forêts françaises
E
n aval des activités de production et
de distribution de données climati-
ques, Météo-France s’est engagé dans
des recherches pluridisciplinaires sur les
impacts complexes du changement climati-
que et sur l’adaptation des territoires. Dans
ce domaine, il répond le plus souvent à des
sollicitations de l’État, des régions ou des
grandes agglomérations.
Des études relatives à l’adaptation au chan-
gement climatique de divers secteurs d’ac-
tivité ont permis d’établir des partenariats
dans les domaines des risques d’incendies
de forêts, de l’évolution des peuplements
d’espèces dans les forêts françaises et du
débit des principales rivières.
L’expertise acquise sur ces sujets a motivé
l’entrée de Météo-France dans la KIC
(Knowledge and Innovation Community) -
Climat qui rassemble un très grand nombre
d’acteurs universitaires et industriels
dans trois pays européens (Allemagne,
Angleterre, France). Ce groupement vient
en particulier de remporter l’appel d’offres
Climat-Énergie de l’Institut européen des
technologies.
Simulation du climat des
grandes agglomérations
En 2009, Météo-France a largement étendu
sa compétence et ses outils de modélisation
dans le domaine du climat urbain. Les pre-
mières expériences de terrain réalisées dans
ce cadre remontent à la décennie précédente
avec la campagne Escompte à Marseille en
2001. Dans une période plus récente, les
campagnes Capitoul à Toulouse en 2004 et
Megapoli à Paris en 2009 ainsi que diverses
mesures ponctuelles ont permis d’enrichir
la base de validation du modèle de climat
urbain TEB (Town Energy Budget).
Développé par Météo-France, ce modèle est
très largement employé pour simuler l’évo-
lution du climat des grandes aggloméra-
tions sous divers scénarios d’urbanisation
et d’émission des gaz à effet de serre. Les tra-
vaux ont été réalisés en partenariat avec des
acteurs d’autres disciplines pour prendre en
compte de manière réaliste les évolutions
envisagées tant au niveau de l’urbanisme ou
de l’architecture que de la climatisation des
bâtiments.
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