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Prologue d’une morale économique
Moraliser l’économie ou économiser l’éthique ?
Mot de passe : 2aRb7
Auteur : Soulaimane AMRI, étudiant en mastère spécialisé
« Ingénieur d’Affaires Européen »
Relecteur : Cendrine LE LOCAT, responsable développement
durable et solidaire et Chef de projet « humanités et sciences
sociales »
Télécom Bretagne
CS 17607
35576 Cesson Sévigné Cedex
France
Conférence des
Grandes Ecoles
Districts français
Rotary International
Concours national 2013 2014
Promotion de l’éthique
professionnelle
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Prologue d’une morale économique
Moraliser l’économie ou économiser l’éthique ?
Mot de passe : 2aRb7
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Angle d’approche
Après la panoplie de guerres qu’a connu le monde, ce dernier s’est liv à une autre forme de
conflit. Il s’agit de la bataille économique qui envahit le milieu des affaires. En tant que futur acteur de ce
champ économique, je me demandais souvent quelle forme pourrait prendre la paix pour apaiser cette
tension ? En effet, cette question traduisait à la fois mon espoir de vivre dans un monde calme et
également ma peur de l’aliénation qu’impose le monde des affaires que je m’apprête à intégrer. Cette
réflexion m’a mené par la suite à remettre en question l’authenticité de ces valeurs humaines qui, pour
maximiser le profit, autorisent toutes les pratiques, qu’elles soient morales ou immorales.
Convaincu qu’il s’agit d’une crise de valeurs, un seul constat perçait mon esprit : la paix
économique ne peut se consolider qu’en créant un système éthique consistant. C’est dans ce contexte
que j’ai choisi d’analyser les deux bouts du fil conducteur de l’essai, l’individu et l’économie, en
considérant que le mariage entre les normes personnelles individualisées et celles de l’économie
globalisée peut résoudre la problématique de l’éthique des affaires.
Résumé
Après la crise financière et économique, le questionnement du système capitaliste a révé une
carence au niveau de l’éthique. Il a à cet effet ouvert le débat de la relation entre cette discipline et
l’économie en essayant d’exposer les origines morales de la crise. En effet, les dérives économiques
relevées principalement dans le marché financier ont étayé la réflexion éthico-économique en vue de
modeler un système qui s’autorégulait.
Le présent essai contribue à son tour à ce débat en permettant de déceler les comportements
non éthiques de quelques institutions financières qui ont mené à la crise. Il permet également de définir
le comportement modèle d’un agent économique au sein du milieu des affaires, qui n’est en fait que
l’interaction entre les différents milieux professionnels dans le monde. En cela, cet essai met le point sur
la vocation humaine de la science économique et identifie les mesures nécessaires pour aboutir à un
modèle économique cohérent.
En considérant que le milieu professionnel se situe à mi-chemin entre les mobiles de l’individu et
ceux de l’économie, la démarche est d’exposer les moyens de régulation du comportement professionnel
et du système économique global. À travers cette démarche, les résultats se projettent par défaut sur
l’organisation des entreprises et définissent un droit chemin vers une éthique harmonieuse. Ainsi, cet
essai servira de tremplin à la réflexion de Goethe : « Nul ne s’est jamais perdu sur le droit chemin ».
Bibliographie
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[CA] COMTE-SPONVILLE André. Dictionnaire philosophique, Paris, PUF, 2001.
[WM] WEBER Max. L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Presses Pocket, 1991.
[PT] PIKETTY Thomas. Le capital au XXIe siècle, Editions du Seuil, septembre 2013.
[WEF] World Economic Forum Annual Meeting 2014. Débat : Ethical Capitalism - Worth a Try ?, 23
janvier 2014.
[SA] SALMON Anne. Moraliser le capitalisme ? CNRS Editions.
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[DGM] DESLANDES Ghislain. Le management éthique. Collection Management Sup, 2012.
[DJ] DURAND Jean-Marie. Goldman Sachs: dans les rouages du capitalisme sauvage [en ligne].
Disponible sur : www.lesinrocks.com/2012/09/02/actualite/goldman-sachs-vieille-dame-indigne-
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[GB] GREY Barry. Paulson et Goldman Sachs : le sale petit secret du sauvetage de Wall Street [en
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[SG] SIMMEL Georg. La philosophie de l’argent. Collection Quadrige Grands Textes. PUF, 2007.
[FR] FRITEL Jérôme et ROCHE Marc. Documentaire d‘investigation : « Goldman Sachs, la banque
qui dirige le monde ». Coproduction : ARTE France, CAPA TV.
[GD] GREINER Dominique. Regards chrétiens sur la finance [en ligne]. Disponible sur : doctrine-
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[DC] DIDIER Christelle. Penser l’éthique des ingénieurs, PUF, 2008.
[JP] JURGENSEN Philippe. Crise financière ou crise morale ? [en ligne]. Disponible sur:
www.constructif.fr/bibliotheque/2010-6/crise-financiere-ou-crise-morale.html?item_id=3039.
[MV] MARTIN Virginie. La finance islamique : un nouveau pas vers une finance éthique. Disponible
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[WJ] WAGGONER Jessica. Ethics and Leadership : How Ethics Produce Effective Leaders,
Claremont McKenna College.
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Introduction
Reprise dans toute sa vigueur par le contexte économique actuel, la citation de Lénine sur « les
capitalistes [qui] vendront jusqu’à la corde pour les pendre » montre à quel point on a déplacé les limites
de la galité dans la sphère capitaliste. En fait, cette idée a été validée par toutes les déformations
économiques menant à la crise, d’où le recours à la réflexion éthique pour retracer les défaillances d’un
tel système.
Comme le souligne Willmott, « l’attention et lintérêt portés par nos contemporains à l’éthique des
affaires signalent à la fois l’importance de l’éthique autant que les doutes que l’on peut avoir sur son
pouvoir dans le milieu des affaires » [DGM]. Cette idée a été reprise lors du Forum Économique Mondial
2014 dans lequel Stanley Bergman, président du conseil d’administration de Henry Schein Inc, a insisté
sur la nécessité d’acheminer le capitalisme vers l’éthique pour crédibiliser l’économie [WEF].
Dans cette optique, nous soulignons dans un premier temps, à travers cet essai, la priorité du
questionnement éthique dans l’économie. Dans un second temps, nous essayons de proposer des
modèles cohérents grâce auxquels on peut évaluer moralement la portée de l’agir individuel et également
l’adéquation du système économique avec la vocation sociale dont il tire ses fondements.
I- L’éthique dans l’économie : de la philosophie à la réalité
La possibilité de qualifier moralement l’agir économique est l’une des questions dont la réponse
se complexifie au fur et à mesure que la mondialisation prend son ampleur. Elle permet également de
distinguer, mais d’une manière non définitive, la morale de l’éthique. En quoi peut-on donc les différencier
par rapport la moralisation de l’économie ? Et quelles sont les dérives qui ont mené au questionnement
éthique actuel ?
1- L’économie entre la morale et l’éthique
La morale se définit comme étant la distinction entre le Bien et le Mal, alors que l’éthique joue le
rôle de la critique de cette distinction en se positionnant par rapport à la finalité. Cette distinction
correspond parfaitement à celle proposée par André Comte-Sponville : « La morale c'est le discours
normatif qui porte sur le Bien et le Mal considérés comme valeurs absolues (ou transcendantes), alors
que l'éthique, c'est le discours normatif qui porte sur le bon ou le mauvais considérés comme valeurs
immanentes » [CA]. En fait, distinguer l’éthique de la morale revient à adopter la pensée de Christelle
Didier selon laquelle le discours moral est fondé sur « l’apparition de devoirs [qui découlent de la
distinction Bien/Mal] et la formulation de règles précises en vue d’accomplir ces devoirs », alors que le
discours éthique constitue « une réflexion sur le ou les morales… une recherche des fondements de
l’obligation et des finalités de l’action » [DC].
En ordonnançant cette définition dans le milieu économique, il convient de dire que la morale
porte dans son sens une évaluation des comportements en dehors des circonstances économiques et
que l’éthique fait l’objet d’une évolution continuelle façonnée par le contexte économique. Ainsi, moraliser
l’économie suppose la spécification d’une norme morale, transcendante, qui régule le comportement des
agents économiques. Ensuite, comme cette logique dans son sens absolu peut constituer un carcan
pour l’agir économique, il convient de se projeter du côté de la finalité et de définir, à partir de la norme
morale, une visée éthique avec un ensemble de valeurs à respecter. Enfin, cette dernière doit aussi faire
l’objet d’une réévaluation par rapport à la morale afin d’éviter toute tentative d’infléchir la bonne marche
du système économique.
En résumé, introduire l’éthique dans l’économie se voit être un processus cyclique qui a comme
origine « les convictions durables (discours moraux) » [DC] pour définir l’agir économique éthique et
comme aboutissement la morale dans son rôle de contrôle de l’éthique économique.
2- Les dérives économiques : un appel urgent à la réaction
À l’heure du bouleversement actuel, multiples analyses ont montré que l’idée de la maximisation
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