Nouveautés Passage en ville de Tarceva (erlotinib) © ROCH E DR Disponible à l’hôpital depuis décembre dernier, Tarceva est délivré en officine depuis le 9 octobre. Le pharmacien sera en première ligne pour favoriser le bon usage du produit auprès des patients ambulatoires et les informer sur les effets secondaires. Le produit se présente sous forme de comprimés pelliculés de 25, 100 et 150 mg. Pour accompagner ce nouveau passage en ville, Roche remet en place le dispositif qui a fait ses preuves : numéro Azur pour répondre aux questions des professionnels (0 8100 76243), pages consacrées à la pathologie et au traitement sur Planète Roche Officine, brochure d’information de 28 pages. Savoir déculpabiliser les malades © ROCHE DR Quel est l’état des lieux du cancer du poumon en France ? Professeur Jean-François Morere, oncologue, hôpital Avicenne (Bobigny) " On enregistre chaque année 28 000 nouveaux cas(1), et les chiffres de mortalité sont proches des chiffres d’incidence. L’âge moyen du dépistage se situe vers 59 ou 60 ans. Les facteurs déclenchants sont bien connus : exposition aux produits de combustion du tabac, au nickel, au chrome ou à l’amiante." Quel est l’état d’esprit des malades, et comment les aborder ? " Ils sont très souvent marqués par le discours des médias sur leur maladie, à la fois dramatique – le cancer bronchique tue plus que le cancer du sein – et culpabilisant vis-à-vis des anciens fumeurs. De plus, ces Interview © ROCHE DR Valérie Durocher, responsable de Roche Action Officine P♦ derniers souffrent souvent d’autres pathologies liées au tabac, comme les bronchopathies ou les maladies cardiovasculaires. Il est essentiel d’être à leur écoute, de les déculpabiliser, de les aider à prendre de la distance vis-à-vis du discours des médias : ce sont des malades, ils doivent être entourés et non jugés." Quelles priorités pour les conseils des pharmaciens ? " Tarceva déclenche fréquemment des éruptions cutanées ou des diarrhées, le risque étant alors un manque d’observance voire un arrêt du traitement. Pour les éruptions cutanées, qui ressemblent à de l’acné, rappeler qu’il s’agit d’un effet secondaire mais non d’une toxicité du traitement. Le pharmacien peut proposer une crème hydratante, mais il évitera les traitements classiques de l’acné qui, pour la plupart, n’ont pas d’efficacité et peuvent même aggraver le mal. Il doit aussi "coacher" son client car il est difficile d’accepter un effet secondaire aussi visible. Pour les diarrhées, on proposera les traitements habituels, sauf pour les cas très sévères où le médecin peut décider une interruption de la prise de Tarceva." n (1) Chinaud F. et al. : Incidence du cancer du poumon en France métropolitaine de 1997 à 2002 : les données du régime général de l’assurance maladie. Revue médicale de l’Assurance Maladie volume 35 n° 2/avril-juin 2004 : 69 - 79. Contact : [email protected] " Tout faire pour éviter les pertes de chance patient " " Les pharmaciens qui veulent s’investir dans la prise en charge de patients cancéreux et jouer leur rôle d’acteur de santé peuvent compter sur nous. Nous sommes à leurs côtés pour les aider à connaître les pathologies et les traitements, à faire accepter ces traitements aux patients, à encourager l’observance, à délivrer des messages cohérents avec ceux de l’hôpital, etc. Cette démarche de partenariat, dont le but est d’assurer une prise en charge efficace et cohérente entre acteurs de santé, doit éviter toute perte de chance pour le patient. Pour les pharmaciens, elle s’inscrit aussi dans l’évolution de leur métier et dans les priorités actuelles de santé publique : le cancer y tient une large place." n échoRoche officine novembre 2006 numéro 23