La secte Tendai, fondée par le moine Saichô (767-822) qui apprit la doctrine Tiantai en Chine, est soutenue
par la famille impériale et prône la triple méditation : la contemplation de l’illusion (le monde concret), la contem-
plation du vide et la contemplation de la voie médiane (conciliant matière et esprit).
La secte Shingon enseigne des mantra (paroles magiques secrètes à réciter), les mudra (positions symbo-
liques des mains de Bouddha) et la méditation sur des mandala (représentation symbolique du monde, inscrit
dans un cercle). Elle se divise au fil du temps en de multiples écoles. Le moine fondateur du Shingon, Kobo
Daishi (774-835), invente une nouvelle écriture, inspirée du sanskrit, pour transcrire le japonais de manière
syllabique avec de nouveaux caractères (kana).
Les deux premières sectes zen (méditation silencieuse) naissent à l'époque Kamakura (1192-1333) où les
shoguns* soutenus par des forces militaires dirigent alors le pays à la place de l’empereur, elles privilégient la
posture en zazen*. Eisai (1141-1215), un moine japonais de la secte Tendai, étudia en Chine le Chan et fonde
la première secte zen au Japon en 1191, la secte Rinzai. Elle est basée sur la pratique des koan*, la méditation
et l'étude pour atteindre l’illumination (satori qui signifie « compréhension »). Elle est liée aux arts martiaux.
Quelques années plus tard, un disciple de Eisai, Dôgen (1200-1253) fonde la deuxième secte zen en 1227,
la secte Soto. Dans la secte Soto, l’illumination est progressive et se fait au bout de nombreuse méditations.
Lexique :
*zazen : position de méditation assise « en lotus » les jambes croisées.
*shôgun : voir fiche n°3, « Au temps des samouraïs et des châteaux-forts ».
*koan : sorte de devinette absurde pratiquée par les maîtres zen pour enseigner. C’est l’ancêtre des haïkus*.
*haïku : sorte de poème très court. Le moine bouddhiste Basho Matsuo (1644-1694) en est l’inventeur car il
transforma un style littéraire familier et comique en art.
Tombeaux (fin XVIIes.) avec statues du Bouddha Amida, cimetière du
temple Konkaikômyô-ji, Kyôto, Roger Dumas, 1926-1927. Inv. A 55 076
Ces tombes abritent les cendres d’un couple de grands bourgeois de
l’époque d’Edo. À gauche, celle de l’homme, décédé en 1694 ; à droite,
celle de la femme, disparue en 1699. Le temple, entouré d’un immense
cimetière, appartient au courant de la Terre pure, bouddhisme populaire
fondé sur la foi en l’infini compassion du bouddha Amida, qu’il suffit
d’invoquer avec ferveur pour renaître dans son paradis, la Terre pure de
l’Ouest. Amida est représenté ici formant deux mudra (signes des mains)
différents.
À gauche, il est en Vitarka-Mudrâ (signe de l’enseignement, lié aux grands
bouddhas) : main droite levée, pouce et index en cercle ; main gauche
paume vers le haut, dans le même geste. À droite, il forme une variante
japonaise du Dhyâni-Mudrâ (sceau de la méditation) : mains dans le giron,
pouces réunis, avec en outre les autres doigts relevés. Cette attitude est le
mudra d’accueil d’Amida dans sa Terre pure. Les inscriptions comportent
les noms donnés aux défunts pour l’autre monde, une formule de la
célébration des âmes et l’année de décès. Les bavettes rouges sont des
hommages aux défunts.