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Les chrétiens du Proche-Orient, disciples persécutés du Seigneur Crucifié
Les chrétiens du Proche-Orient passent par une épreuve très grave, dont nous ne connaissons
que quelques aspects. Je voudrais, le plus simplement possible, évoquer leur situation afin que
nous puissions davantage nous informer et, surtout, prendre nos responsabilités.
Annonce de l’Evangile
Dès le témoignage des disciples de Jésus, mort et ressuscité, l’Evangile est annoncé à
Jérusalem, en Judée, en Samarie, en Galilée et le long de la côte méditerranéenne. Saul de
Tarse (Cilicie) veut arrêter des disciples du Christ à Damas, en Syrie. Nous apprenons, par les
Actes des Apôtres, que c’est à Antioche, en Syrie, que ces mêmes disciples sont appelés
chrétiens. Barnabé, Paul et bien d’autres fortifient la foi des chrétiens d’Antioche. Barnabé,
Paul et Jean-Marc font un voyage missionnaire à Chypre, lieu d’origine de Barnabé, et, sans
Jean-Marc, continuent leur périple en Asie Mineure. Paul fera plusieurs voyages en Asie
Mineure, en Macédoine et en Grèce. Il ira, comme prisonnier, à Rome dans l’attente du
jugement de l’empereur sur sa situation provoquée par ses accusateurs à Jérusalem.
Nous savons ainsi, par l’ensemble des textes du Nouveau Testament, qu’il y a beaucoup de
communautés chrétiennes, la plupart étant constituées de personnes vivant dans les villes de
l’empire romain. L’Evangile est annoncé en Egypte, la ville d’Alexandrie en particulier, dès
le Ier siècle.
Des communautés chrétiennes vivantes
Les communautés chrétiennes se répartissent entre l’empire romain d’Orient, dont la capitale
est Byzance, et les régions en dehors de l’empire romain. Avec le temps, des écoles de
théologie renommées jouent un rôle déterminant : l’école d’Antioche de Syrie et l’école
d’Alexandrie d’Egypte. Durant les premiers siècles de l’ère chrétienne, le monachisme voit le
jour. En dehors de l’empire romain, de l’Iran actuel au sud de l’Inde, des communautés
chrétiennes ont des liens privilégiés avec Antioche.
L’empereur Constantin et ses successeurs
A partir du IVème siècle, la capitale de l’empire romain d’Orient reçoit le nom de
Constantinople. L’empereur Constantin (306-337) convoque le premier concile œcuménique à
Nicée (aujourd’hui Iznik, province de Bursa, au sud d’Istanbul) en 325, afin que les évêques
prennent position sur l’enseignement d’Arius, prêtre d’Alexandrie. La doctrine établie à
Nicée mettra du temps à être reçue. Le concile de Constantinople I (381) poursuit l’œuvre de
Nicée. Au Vème siècle, Nestorius, patriarche de Constantinople, formé à l’école d’Antioche,
enseigne que Marie n’est pas Theotokos, Mère de Dieu, mais uniquement Mère de l’homme
Jésus. Cela pourrait signifier qu’il y aurait, en Jésus, une sorte de séparation entre ce qui est
humain et ce qui est de la divinité du Fils de Dieu. Le concile d’Ephèse (431), dominé par
Cyrille, patriarche d’Alexandrie, rejette la position de Nestorius. Marie est bien Theotokos,
Mère de Dieu. En réaction, Eutychès, de l’école d’Alexandrie, a des expressions qui
pourraient faire penser qu’en Christ, c’est la nature divine qui l’emporte. Le concile de
Chalcédoine (451) (Chalcédoine est la partie asiatique de la ville de Constantinople) aboutit à
l’expression bien connue qui reconnaît dans le Christ une seule personne en deux natures.