Les caractéristiques des contraintes de la pratique sportive et des adaptations qui en découlent varient selon les disciplines, le mode de pratique et les spécificités du pratiquant. Elles doivent être connues pour permettre à chaque sportif de tirer le meilleur bénéfice de sa pratique individuelle avec le meilleur niveau de sécurité possible. Cet ouvrage largement illustré se propose donc de répondre aux questions que les personnes impliquées dans le monde du sport se posent sur les relations parfois tumultueuses qui peuvent exister entre le cœur et le sport. Le but de ce livre est d’accompagner les professionnels de la santé, impliqués dans le monde du sport, afin qu’ils soient en mesure d’adapter une pratique sportive à toutes les personnes demandeuses. I SB N : 9 7 8 -2 -8 0 4 1 -8 1 6 0 -4 9 782804 181604 C A R SP O François Carré est cardiologue, physiologiste cardiovasculaire et médecin du sport. Il est professeur de physiologie cardiovasculaire à l'Université de Rennes 1, responsable du service d'explorations fonctionnelles et praticien hospitalier au CHU Pontchaillou de Rennes. Il est directeur-adjoint de l'unité Inserm 1099 de Rennes. Ancien président du groupe exercice, réadaptation et sport (GERS) de la société française de cardiologie et secrétaire élu du groupe de cardiologie du sport de la société européenne de cardiologie, il est l'actuel président du club des cardiologues du sport. Il est cardiologue expert auprès des fédérations françaises d'athlétisme, de football, de cyclisme, de rugby et de voile. Après avoir longtemps pratiqué l'athlétisme et le triathlon, L’âge venant, il s’est tourné vers les efforts de longue durée associant effort physique et visualisation de paysages comme le trail. Jean-Michel Guy Gaelle Kervio Vincent Lafay Philippe Paulin Jean-Claude Verdier Conception graphique : Primo&Primo / Photos : Fotolia Avec la collaboration de : Richard Brion Laurent Chevalier Stéphane Doutreleau Jean Gauthier Public : u Médecins du sport u Cardiologues u Physiologistes u Étudiants en médecine u Étudiants et enseignants en éducation physique u Entraîneurs u Préparateurs physiques Cardiologie du sport Le système cardiovasculaire occupe une place centrale dans les adaptations de l’organisme aux contraintes du sport. Il peut parfois être le « maillon faible » du pratiquant et être alors à l’origine d’accidents potentiellement graves. Les adaptations du système cardiovasculaire à l’exercice musculaire, détaillées dans cet ouvrage, sont doubles : - aiguës contemporaines de l’effort, - et chroniques, induites par un entraînement intense et prolongé. Sous la direction de François Carré CARSPO-CARDIOLOGIE DU SPORT_2013_XP8 (original)_wilmore 2 02/09/13 14:04 Page1 Sous la direction de François Carré Cardiologie du sport Cardiologie du sport CARSPO-PG TITRE.indd 1 30/08/13 09:21 Collection dirigée par le Pr. Véronique Billat (Université d’évry, Val d’Essonne Genopole®, directrice de l’Unité Inserm 902 de Biologie Intégrative des Adaptations à l’Exercice) et le Dr Jean-Pierre Koralsztein (Centre de médecine du sport CCAS, Paris) La collection Sciences et pratiques du sport réunit essentiellement des ouvrages scientifiques et technologiques pour les premier et deuxième cycles universitaires en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) sans omettre les professionnels du sport (médecins, entraîneurs, sportifs). La collection a pour objectifs de : • consolider un objet scientifique au champ des activités physiques et sportives ; • conforter un champ nouveau de connaissances. Il s’agit d’explorer les activités physiques et sportives pour en faire un objet de recherche et de formation. Cette collection comprend deux séries d’ouvrages, dans deux formats différents : • une série PRATIQUES DUSPORT des activités physiques et sportives (APS) confrontant les savoirs faire aux méthodologies scientifiqus cela pour une APS particulière ; • une série SCIENCES DU SPORT composée d’ouvrages donnant les bases des sciences d’appui appliquées à la performance sportive. Sciences du sport Collectif.................................................... Optimisation de la performance sportive en judo V. Billat....................................................... Physiologie et méthodologie de l’entrainement. De la théorie à la pratique, 3e édition F. Grappe..................................................... Puissance et performance en cyclisme F. Grappe..................................................... Cyclisme et optimisation de la performance. Science et méthodologie de l’entraînement, 2e édition p. Grimshaw................................................ Biomécanique du sport et de l’exercice T. w. rowland............................................. Physiologie de l’exercice chez l’enfant n. Boisseau, m. duclos, m. Guinot............ La femme sportive. Spécificités physiologiques et physiopathologique d.l. Costill................................................ Physiologie du sport et de l’exercice. Adaptations physiologiques à l’exercice physique, 5e édition J.r. poortmans, n. Boisseau...................... Biochimie des activités physiques et sportives, 2e édition D. Riché...................................................... Micronutition, santé et performance. Comprendre ce qu'est vraiment la nutrition A. Dellal..................................................... De l'entraînement à la performance en football Pratiques du sport G. Millet, l. schmitt. ................................. S’entraîner en altitude. Mécanismes, méthodes, exemples, conseils pratiques V. Billat, C. Colliot.................................... Régal et performance pour tous m. ryan....................................................... Nourrir l’endurance K. Jornet Burgada, F. Durand.................... Physiologie des sports d'endurance en montagne A. Dellal..................................................... Une saison de préparation physique en football CARSPO-PG TITRE.indd 2 30/08/13 09:21 Sous la direction de François Carré Cardiologie du sport CARSPO-PG TITRE.indd 3 30/08/13 09:21 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com © De Boeck Supérieur s.a., 2013 Rue des Minimes 39, B-1000 Bruxelles Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique Dépôt légal : Bibliothèque nationale, Paris : septembre 2013 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/160 ISBN 978-2-8041-8160-4 CARSPO-PG TITRE.indd 4 30/08/13 09:21 Les auteurs Outre leurs connaissances médicales, en particulier de la cardiologie du sport, et de la physiologie de l’exercice musculaire, ils ont tous une grande expérience de la pratique sportive et du milieu sportif. François Carré est cardiologue, physiologiste cardiovasculaire et médecin du sport. Il est professeur de physiologie cardiovasculaire à l’Université de Rennes 1, responsable du service d’explorations fonctionnelles et praticien hospitalier au CHU Pontchaillou de Rennes. Il est directeur-adjoint de l’unité Inserm 1099 de Rennes. Ancien président du groupe exercice, réadaptation et sport (GERS) de la société française de cardiologie et secrétaire élu du groupe de cardiologie du sport de la société européenne de cardiologie, il est l’actuel président du club des cardiologues du sport. Il est cardiologue expert auprès des fédérations françaises d’athlétisme, de football, de cyclisme, de rugby et de voile. Après avoir longtemps pratiqué l’athlétisme et le triathlon, l’âge venant, il s’est tourné vers les efforts de longue durée associant effort physique et visualisation de paysages comme le trail. Richard Brion est cardiologue et médecin Général Inspecteur (2S). Il est directeur médical du centre de réadaptation Bayard à Villeurbanne. Ancien président du groupe exercice, réadaptation et sport (GERS) de la société française de cardiologie et du club des cardiologues du sport, c’est l’actuel président de la commission d’éducation thérapeutique de la société française de cardiologie. Il pratique toujours avec passion la grande randonnée. Laurent Chevalier est cardiologue dans l’unité de cardiologie du sport de la clinique du sport BordeauxMérignac. Membre du comité d’administration du club des cardiologues du sport, du groupe exercice, réadaptation et sport de la société française de cardiologie, il est aussi cardiologue expert auprès des fédérations françaises de rugby et de handball et de la ligue professionnelle de rugby. Il pratique la course à pied et participe régulièrement à des marathons. Stéphane Doutreleau est cardiologue et physiologiste cardiovasculaire et de l’exercice musculaire. Il est maître de conférences et praticien hospitalier dans le service d’explorations fonctionnelles au CHU de Grenoble. Il est membre du comité d’administration du club des cardiologues du sport, du groupe exercice, réadaptation et sport de la société française de cardiologie, du groupe de cardiologie du sport de la société européenne de cardiologie, de la société française de l’exercice et du sport et du comité médical de l’agence française de lutte contre le dopage. Sa passion pour le sport se partage entre le roller en compétition, le ski alpin et le trail longue distance. Jean Gauthier est cardiologue et médecin du sport. Il est chef de service à la clinique Jean Paoli à Arles. Il est membre du comité d’administration du club des cardiologues du sport, du groupe de cardiologie du sport de la société européenne de cardiologie et de la société française de l’exercice et du sport. Il a encadré de nombreux sportifs de haut niveau en boxe, planche à voile, formule 1, basket-ball et est toujours médecin du club de football Arles-Avignon. Il est actuellement expert médical-instructeur de la fédération internationale de football et médecin consultant de la fédération internationale de l’automobile. Il est aussi très impliqué dans la prévention du dopage comme expert de l’agence française de lutte contre le dopage. Ancien footballeur assidu, il pratique toujours très régulièrement le footing. Jean-Michel Guy est cardiologue. Il est responsable du centre de réadaptation cardiovasculaire de la Loire. Membre du comité d’administration du club des cardiologues du sport, du groupe exercice, réadaptation et sport de la société française de cardiologie, et du comité médical de l’agence française de lutte contre le dopage il est aussi cardiologue expert auprès de la ligue professionnelle de rugby. Pratiquant du trail, il s’aventure régulièrement sur des épreuves de très longue distance. V 200003NUP_CARSPO_Livre.indb V 27/08/2013 11:13:58 Gaelle Kervio est ingénieur de recherche dans l’Unité Inserm 1099 de l’Université de Rennes 1. Docteur en sciences, elle mène des recherches sur les adaptations électriques, morphologiques et fonctionnelles cardiovasculaires de l’athlète. Ancienne kayakiste de haut niveau, elle continue à pratiquer la course à pied. Vincent Lafay est cardiologue et docteur en sciences. Cardiologue à la clinique Saint-Antoine de Marseille, il réalise des recherches sur l’apnée et la plongée profonde à la COMEX de Marseille et dans le service de médecine hyperbare du CHU Sainte-Marguerite de Marseille. D42TUDES Il est membre du comité d’administration du club des cardiologues du sport et de la commission médicale de la fédération française d’études et de sports sous-marins. Il pratique assidument la voile et la plongée sous-marine. Philippe Paulin est urgentiste, médecin du sport et spécialiste de la médecine de catastrophe. Il est médecin-chef adjoint du service de santé et de secours médical et médecin de sapeurs-pompiers professionnel au service départemental d’incendie et de secours du Doubs. Ancien médecin de l’équipe handball féminin de Besançon, il est membre de la commission médicale de la fédération française de handball pour laquelle il est référent « urgences ». Il préside actuellement la commission médicale du comité régional olympique et sportif de Franche-Comté. Il a pratiqué longtemps le handball. Jean-Claude Verdier est cardiologue, physiologiste cardiovasculaire et médecin du sport. Il est responsable de l’Institut Cœur Effort et Santé à Paris. Ancien président du club des cardiologues du sport, c’est le médecin coordinateur de la course du cœur qui accueille chaque année des sportifs transplantés. Il est membre de l’association Transforme, de la société française de l’exercice et du sport, du comité médical de la Ligue nationale de basket-ball et du comité médical de l’agence française de lutte contre le dopage. Après une pratique du tennis à un haut niveau, il a maintenant jeté son dévolu sur le ski alpin. 200003NUP_CARSPO_Livre.indb VI 27/08/2013 11:13:59 À mes parents, à mon épouse et à mes enfants qui m’ont toujours soutenu dans mes projets. 200003NUP_CARSPO_Livre.indb VII 27/08/2013 11:13:59 200003NUP_CARSPO_Livre.indb VIII 27/08/2013 11:13:59 Remerciements Nos pensées respectueuses vont au docteur Jean-Claude Chignon, cardiologue de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) pendant de longues années, qui a accepté de nous ouvrir les portes de la cardiologie du sport il y a maintenant plus de 30 ans. Nos deux passions, la cardiologie et le sport, étaient ainsi reunies, nous le remercions. Nous remercions sincèrement le docteur Jean-Pierre Koralsztein, directeur de cette collection d’ouvrages, pour avoir accepté de nous soutenir sans réserve dans ce projet, pour le temps qu’il a consacré à la relecture minutieuse de cet ouvrage et pour ses remarques judicieuses et constructives qui ont permis de l’améliorer. IX 200003NUP_CARSPO_Livre.indb IX 27/08/2013 11:13:59 200003NUP_CARSPO_Livre.indb X 27/08/2013 11:13:59 Sommaire Les auteurs V Remerciements IX Sommaire XI Avant-propos Chapitre 1. Adaptations cardiovasculaires aiguës a l’exercice XIII 1 Chapitre 2. Bilan cardiovasculaire du sportif 33 Chapitre 3. Signes du cœur d’athlète 55 Chapitre 4. Intérêts et limites du coeur d’athlète 99 Chapitre 5. Risques cardiovasculaires de la pratique sportive 139 Chapitre 6. Pathologies cardiovasculaires et pratique sportive 175 Chapitre 7. Bénéfices cardiovasculaires de la pratique sportive et programmation d’un entraînement 245 Index 263 Table des matières 271 XI 200003NUP_CARSPO_Livre.indb XI 27/08/2013 11:13:59 200003NUP_CARSPO_Livre.indb XII 27/08/2013 11:13:59 Avant-propos Le système cardiovasculaire, qui occupe une place majeure dans les adaptations de l’organisme à l’exercice musculaire, est souvent au centre des préoccupations du praticien du sport. En effet, vu ses bienfaits pour la santé, la pratique d’une activité physique et sportive doit toujours être encouragée, chez le sujet sain comme chez le malade, par ce praticien. Cependant, étant donné les risques d’accidents cardio-vasculaires, rares il est vrai, mais potentiellement dramatiques, ce même praticien se pose souvent des questions sur le bien-fondé de sa prescription et/ou de son autorisation de pratique du sport. L’observation de particularités cliniques, électriques et/ou morphologiques chez un stakhanoviste de l’effort peut aussi interpeller le praticien qui devra autoriser ou non la poursuite de cette pratique en se demandant parfois : « Ai-je bien fait ? » Dans cet ouvrage, écrit en collaboration avec des cardiologues du sport de terrain reconnus qui sont aussi des amis, nous avons essayé de proposer des réponses aux questions que les praticiens qui s’intéressent à l’exercice physique pourraient se poser et d’apporter des solutions aux problèmes auxquels ils pourraient être confrontés dans leur pratique. Puissent-ils dire après sa lecture que l’essai est transformé ! François Carré XIII 200003NUP_CARSPO_Livre.indb XIII 27/08/2013 11:13:59 200003NUP_CARSPO_Livre.indb XIV 27/08/2013 11:13:59 1 Adaptations cardiovasculaires aiguës à l’exercice Sommaire 1. Introduction 2. Schéma général des explorations 3. Muscle squelettique 4. Métabolismes énergétiques 5. Consommation d’oxygène 6. Adaptations respiratoires 7. Différence artério-veineuse en oxygène 8. Adaptations cardiovasculaires 9. Adaptations en environnement hostile 10. Adaptations endocriniennes 11. Régulation des adaptations 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 1 27/08/2013 11:13:59 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT 1. Introduction L’homéostasie, terme proposé par le physiologiste Claude Bernard pour définir l’équilibre du milieu intérieur de l’organisme, est très perturbée par les contraintes importantes imposées par l’exercice musculaire. Pour pouvoir immédiatement s’adapter, celui-ci doit solliciter ses réserves musculaires, ostéo-ligamentaires et énergétiques bien sûr mais aussi cardiorespiratoires, nerveuses et endocriniennes. Plus les réserves sont importantes, meilleure est l’aptitude à l’exercice musculaire. L’exploration des réserves d’un sujet doit donc se faire à l’effort, les données de repos étant très mal corrélées avec la capacité physique, qui est l’un des plus puissants marqueurs de bon équilibre sanitaire et de longévité. L’exploration dynamique à l’effort est donc plus performante en termes de diagnostic que les bilans statiques de repos. De plus, l’exploration de symptômes d’effort doit se faire à l’exercice, cette constatation à priori évidente reste pourtant encore trop peu réalisée en pratique. 2. Schéma général des explorations Plusieurs types d’épreuves d’effort sont proposés pour explorer les adaptations de l’organisme. Des tests plus ou moins codifiés, anaérobies, aérobies sous-maximaux ou maximaux, sont ainsi utilisables. Au cours de ces différents tests, des paramètres musculaires, ostéo-articulaires, neurologiques, cardiorespiratoires et biologiques peuvent être analysés. Pour les adaptations cardiorespiratoires, l’épreuve d’effort classique dite « cardiologique » apporte des informations très limitées. L’épreuve Figure 1 Schéma du protocole d’une épreuve d’effort progressivement croissante et maximale. La durée du palier d’effort est ici de 2 minutes et l’incrément de puissance imposé est de 50 watts. Noter que le dernier palier de 200 watts n’est maintenu qu’une minute par le sujet qui s’arrête épuisé. d’effort cardiorespiratoire, c’est-à-dire avec analyse des échanges gazeux éventuellement couplée à des analyses non invasives du débit cardiaque, permet une analyse plus complète et intégrée des adaptations respiratoires, cardiovasculaires et musculaires à l’exercice aérobie. Des informations complémentaires cardiovasculaires sont aussi fournies par l’échocardiogramme d’effort. Pour décrire les adaptations générales, celles-ci seront explorées lors d’un exercice progressivement croissant mené jusqu’à épuisement et réalisé au niveau de la mer en ambiance thermique neutre par un adulte jeune sédentaire sain sur ergocycle en position assise (Figure 1). Il s’agit donc d’un exercice musculaire dynamique, c’est-àdire avec alternance de contraction et relaxation de fortes masses musculaires et une ventilation libre. Les adaptations sont enregistrées juste avant, tout au long de l’exercice et dans les minutes qui suivent sa réalisation (1). 3. Muscle squelettique Les muscles striés squelettiques sont composés de cellules ou fibres musculaires (2). Plusieurs types de fibres musculaires sont décrits. Leurs qualités contractiles spécifiques dépendent de leur innervation et de leurs propriétés histochimiques. La classification actuellement la plus utilisée différencie les fibres de type I, IIa, IIb (ou IIx) et IIc. Schématiquement, les fibres de type I, aérobies, sont peu puissantes et peu fatigables. Les fibres de type IIb, glycolytiques, sont très puissantes mais vite fatigables. Les fibres de type Ia sont intermédiaires. Les fibres de type IIc classées comme « indifférenciées » peuvent se transformer en fibres de type I, IIa ou IIb. Chez l’homme, la composition des muscles est hétérogène avec plusieurs types de fibres présentes dans un muscle. Ainsi, en réponse à une stimulation nerveuse, la réponse d’un groupe musculaire dépend de l’intensité de la stimulation et de sa composition en fibres. Lorsqu’un muscle est stimulé, le recrutement de ses fibres est sélectif (les fibres de type I sont sollicitées avant celles de type II), et progressif (avec un nombre de plus en plus important de fibres sollicitées). Histologiquement, dans chaque cellule musculaire, une membrane périphérique appelée « le sarcolemme » limite des faisceaux de myofibrilles composées de « sarcomères ». Au sein de ceux-ci, se trouvent les filaments protéiques, épais et fins, qui sont des complexes contractiles soutenus et fixés par un cytosquelette. La myosine 2 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 2 27/08/2013 11:13:59 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE et ses protéines associées constituent le filament épais. Actine, tropomyosine, troponine et dystrophine sont les principales protéines du filament fin. L’histologie et le mode de contraction des fibres squelettiques diffèrent un peu de celles du myocarde. En bref, la dépolarisation membranaire diffuse très rapidement au sein de la fibre musculaire squelettique grâce aux tubules T. Le potentiel d’action est détecté par les récepteurs à la dihydopyridine qui laissent entrer le calcium. Dans le même temps, du calcium est libéré par les récepteurs à la ryanodine du réticulum sarcoplasmique. Cet ion se fixe sur la troponine C, ce qui libère le site de liaison de l’actine pour la myosine avec création de ponts transversaux actine-myosine. Chaque liaison s’accompagne de la dégradation immédiate d’une molécule d’adénosine triphosphate (ATP), qui est hydrolysée par l’enzyme ATPase, située sur la tête de myosine. Les filaments d’actine glissent ainsi progressivement sur ceux de myosine vers le centre du sarcomère, provoquant finalement la contraction musculaire. Le relâchement musculaire, dont la qualité dépend de la vitesse de repompage par le réticulum sarcoplasmique des ions calcium est aussi consommateur d’énergie. 4. Métabolismes énergétiques La contraction des muscles squelettiques induit des dépenses énergétiques très élevées (2). L’énergie nécessaire à la contraction musculaire provient de la rupture par hydrolyse des liaisons riches en énergie potentielle de l’ATP. Cette molécule est la principale source d’énergie chimique de l’organisme immédiatement convertible en énergie mécanique. L’hydrolyse de l’ATP est une réaction immédiate. Elle produit de l’ADP et libère du phosphate inorganique, un proton et de l’énergie selon l’équation suivante : ATP + H2O → ADP + HPO4 – + H+ + 7,3 kcal (30,5 kJ), avec ADP = adénosine diphosphate, HPO4 – = phosphate inorganique. La libération de ces protons, d’autant plus importante que l’exercice est intense, joue un rôle majeur dans l’acidose qui est associée à l’exercice musculaire et qui peut être limitante. Notion essentielle, toute l’énergie produite n’est pas transformée en énergie mécanique. La majeure partie, soit 75 %, est dissipée sous forme de chaleur. La circulation sanguine joue un rôle majeur pour la dissipation de cette chaleur qui ne doit pas s’accumuler sous peine d’entraîner des lésions potentiellement vitales comme « le coup de chaleur » (2). Ch apitre 1 Les réserves d’ATP intramusculaires disponibles sont faibles et ne permettent pas de maintenir une contraction musculaire prolongée. Une resynthèse permanente d’ATP est donc nécessaire pendant l’exercice. La baisse de l’ATP et l’augmentation simultanée de l’ADP déclenchent trois mécanismes énergétiques qui vont fournir de l’ATP. Deux de ces mécanismes, qui ne requièrent pas la présence d’oxygène (O2), sont anaérobies et le troisième est aérobie. Mis en route simultanément, ils sont caractérisés par leur inertie (délai d’obtention de leur efficacité maximale), la quantité d’énergie maximale libérée par unité de temps (puissance maximale) et la quantité totale d’énergie libérable (capacité maximale). Les activités musculaires peuvent être classées en fonction du métabolisme, aérobie ou anaérobie, qu’elles privilégient pour produire l’apport en ATP. Les deux métabolismes anaérobies permettent de libérer rapidement de l’ATP. Le premier est le système des phosphagènes, aussi appelé métabolisme anaérobie alactique. Il a une inertie quasi nulle. Il libère une très grande quantité d’énergie (puissance maximale élevée) mais du fait de sa faible capacité, il est rapidement épuisable. Il joue un rôle majeur dans les exercices explosifs (sauts, sprints, lancers) très brefs (< 5 secondes). Les qualités neuromusculaires de l’individu interviennent beaucoup sur les qualités de ce système. L’ATP fourni par ce système provient de la rephosphorylation de l’ADP par deux voies métaboliques, la reconversion de deux ADP en ATP + AMP et le transfert sur l’ADP du groupement phosphoryle de la phosphoryl-créatine (PC) catalysée par la créatine phospho-kinase (CPK), dont il existe 3 isomères : musculaire squelettique, myocardique et cérébral. Il faut noter que la resynthèse de la PC dépend de la chaîne respiratoire mitochondriale donc du métabolisme aérobie, elle est donc en partie dépendante de la vascularisation musculaire. Le second correspond à la glycolyse. Elle a lieu dans le cytoplasme de la cellule musculaire sans apport d’O2 supplémentaire. Elle ne concerne que les glucides. L’inertie de ce métabolisme est de quelques secondes. Il libère une grande quantité d’énergie, et à plein régime, s’épuise entre 2 et 4 minutes. Il joue un rôle majeur pour les exercices intenses (200 m à 1 500 m en course à pied, par exemple) mais peu prolongés. L’entraînement qui diminue cette inertie, peut augmenter modérément sa puissance maximale et améliorer sa capacité. Cette capacité dépend surtout des pouvoirs tampons des muscles et de l’organisme. La glycolyse est une cascade de 10 réactions enzymatiques qui à partir d’une unité de glucose aboutit à deux molécules 3 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 3 27/08/2013 11:13:59 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT de pyruvate. L’autre produit terminal est le nicotinamide adénine dinucléotide hydrogénée, NADH, qui doit absolument être réoxydé pour éviter l’arrêt de la glycolyse. Pour une molécule de glucose, le gain net en ATP de la glycolyse n’est que de 2 ATP. En l’absence d’oxygène et/ou lorsque sa libération dépasse les capacités d’oxydation mitochondriale, le pyruvate est transformé en acide lactique grâce à l’un des 5 isomères du lactate déshydrogénase (LDH). Au sein du muscle actif, l’acide lactique produit par les fibres musculaires de type IIa et IIb libère un proton pour être immédiatement converti en ion lactate qui diffuse librement dans le milieu extracellulaire et en particulier dans le sang. Le devenir du lactate d’origine musculaire est multiple. Une faible part est reconvertie en glucose au niveau hépatique par le cycle de Cori. Une quantité importante de lactate est oxydée au niveau du cœur et des muscles inactifs. Lors d’un exercice prolongé d’intensité constante sous-maximale, la plus grande partie du lactate produit est métabolisée par les muscles actifs surtout au niveau des fibres de type I aérobies. La respiration mitochondriale a ainsi un rôle essentiel dans le contrôle du devenir du lactate. Enfin, le lactate est peu éliminé dans la sueur et les urines. La lactatémie mesurée est donc la résultante de la production musculaire et de la consommation périphérique des ions lactates. Il n’existe pas de « seuil lactique » au niveau musculaire. Le « seuil lactique » sanguin, caractérisé par une cassure dans la cinétique de la lactatémie lors d’un exercice progressivement croissant, est observé lorsque la production de lactate dépasse les possibilités individuelles de sa consommation. Lors de la récupération post-effort, le lactate est essentiellement oxydé par les muscles squelettiques et par le myocarde. En résumé, chez le sujet sain, une production importante de lactate est essentiellement le témoin d’un exercice intense. Ainsi, et contrairement aux idées reçues, le lactate n’est pas un déchet métabolique. En effet, l’oxydation d’une mole de lactate qui libère 17 moles d’ATP participe à la fourniture d’énergie. De plus, l’acide lactique participe relativement peu à l’acidose sanguine qui dépend plus des protons libérés par l’hydrolyse de l’ATP (3). Dès que l’exercice musculaire dépasse deux minutes, sa performance dépend pour une large part de la troisième filière énergétique, le métabolisme aérobie. Il est mis en route en même temps que les deux autres mais son inertie, de 3 à 5 minutes, est plus longue. Elle est due au délai d’apport de l’O2 de l’air ambiant aux mitochondries et de la mise en route des réactions enzymatiques. Sa puissance maximale, qui correspond à la consommation maximale d’oxygène (ou débit maximal d’O2 = VO2 max), est plus faible que celles des métabolismes anaérobies. Elle dépend de la capacité indi- viduelle de transport de l’O2 depuis l’air ambiant jusqu’aux fibres musculaires actives. L’intérêt de la mesure de la consommation d’oxygène ou du VO2 utilisé pour l’exploration du métabolisme aérobie apparaît donc clairement. Sa capacité, qui est inversement proportionnelle à l’intensité de l’exercice, est beaucoup plus élevée que celle des deux autres systèmes et quasi-inépuisable pour les efforts très modérés. La resynthèse d’ATP se fait grâce à des processus de phosphorylations oxydatives. Ses substrats énergétiques sont multiples : glucides, lipides et protides. Leur utilisation préférentielle dépend de l’intensité et de la durée de l’exercice. Lors d’un exercice maximal progressivement croissant, l’utilisation des lipides prédomine jusqu’à 40-60 % du VO2 max. Puis, l’utilisation des glucides devient prédominante et quasi-exclusive au-delà de 80 % du VO2 max. Les protides ne sont utilisés que lors d’exercices dépassant plusieurs heures. La dégradation du pyruvate issu de la glycolyse, du catabolisme protidique et de celui des acides gras libres aboutissent à la formation d’une même molécule : l’acétyl-coenzyme A. Cette molécule est le substrat initial du cycle des acides tricarboxyliques ou cycle de Krebs mitochondrial. Le métabolisme aérobie proprement dit correspond à la phosphorylation oxydative qui succède au cycle de Krebs et qui se déroule aussi dans la mitochondrie. La phosphorylation ou chaîne respiratoire est une succession de réactions enzymatiques où l’O2 joue le rôle de dernier accepteur des électrons et des protons libérés par l’ensemble des processus métaboliques antérieurs. Elle est à l’origine de la formation d’ATP, d’H2O et de dioxyde de carbone (CO2) (2, 3). La consommation d’un litre d’O2 libère en moyenne 21 kJ. 5. Consommation d’oxygène Un apport d’O2 adapté aux besoins est indispensable à la réalisation d’un exercice musculaire prolongé. Le prélèvement et l’utilisation de cet O2 comprennent trois étapes successives : pulmonaire, avec la ventilation et la diffusion alvéolo-capillaire qui permet à l’O2 de se fixer sur l’hémoglobine, puis cardiovasculaire, avec le transport de l’O2 par le sang éjecté par le cœur dans les vaisseaux jusqu’aux capillaires musculaires et enfin musculaire, avec les étapes successives de diffusion de l’O2 depuis l’hémoglobine du globule rouge qu’il quitte pour se fixer sur la myoglobine musculaire jusqu’à la mitochondrie où il est utilisé comme dernier accepteur d’électron (2). Même s’il est préférable d’un point de vue physiologique d’utiliser le terme de débit d’oxygène 4 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 4 27/08/2013 11:13:59 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE Ch apitre 1 (VO2), l’usage a fait que les deux dénominations, consommation ou débit d’O2, sont utilisées indifféremment. La consommation d’O2 n’est pas mesurée, elle est calculée. L’équation de Fick, DC = VO2 / D (a-v) O2, assume que tout le débit cardiaque (DC) passe à travers les poumons et que l’on peut appliquer la loi de conservation de masse pour estimer le débit cardiaque à partir du débit d’O2 (VO2) et de la différence artério-veineuse en O2 (D (a-v) O2). Les rôles essentiels des adaptations cardiovasculaires et musculaires apparaissent donc clairement. Bien entendu, le VO2 n’est pas calculé en routine à partir de l’équation de Fick. Il est calculé à partir de l’analyse des échanges gazeux. À chaque cycle ventilatoire, le débit ventilatoire (Ve) est mesuré, le plus souvent par un débitmètre, et les fractions inspirée (FI) et expirée (FE) d’O2 et de CO2 sont mesurées par des analyseurs rapides de gaz. La quantité d’O2 consommée est alors calculée par la formule : VO2 = Ve (FIO2 – FEO2) (1). 2A 2B 2C 2D 2E 2F Sachant que l’utilisation d’un litre d’O2 permet la combustion d’environ 5 kcal, la mesure du VO2 est donc une mesure de la dépense énergétique. Au repos strict en position allongée, le VO2 indispensable aux fonctions vitales est estimé par le MET abréviation de Metabolic Equivalent of the Task, qui est égal à 3,5 mL.min-1.kg-1 d’O2. La consommation d’O2 de repos en mL.min-1 est donc égale à 3,5 x poids (kg). Lors d’un exercice musculaire dynamique, le VO2 augmente linéairement avec l’intensité de l’effort pour adapter les apports aux besoins des muscles actifs (Figure 2). Au-delà d’une certaine intensité d’effort, appelée puissance maximale aérobie, le VO2 n’augmente plus malgré l’incrément de la puissance. Le débit maximal d’oxygène (VO2 max) du sujet est atteint. La consommation maximale d’O2 correspond donc à la quantité maximale d’O2 qu’un sujet peut prélever par son système ventilatoire, faire diffuser jusqu’à ses capillaires pulmonaires, fixer sur son hémoglobine, transporter par son système cardiovasculaire, fixer sur sa myoglobine, faire diffuser dans ses muscles squelettiques et utiliser par ses mécanismes oxydatifs (1). L’analyse du VO2 max explore donc la puissance du métabolisme aérobie à fournir de l’énergie sous forme d’ATP. Plusieurs unités sont utilisées pour exprimer le VO2. Nous avons déjà vu le MET (Metabolic Figure 2 Évolution des principales adaptations cardiaques, musculaires et du débit d’O2 observées chez un sujet sain et sédentaire, au cours d’un exercice dynamique, progressivement croissant et maximal. FC = fréquence cardiaque (2A) ; VES = volume d’éjection systolique (2B) ; DC = débit cardiaque (2C) ; MVO2 = consommation myocardique en O2 (2D) ; A-V O2 = artério-veineuse en O2 (2E) ; VO2 = débit d’oxygène (2F) ; PMA = puissance maximale aérobie ; VMA = vitesse maximale aérobie. Noter sur cet exemple que la PMA et la VMA sont respectivement de 250 watts et 12 km.h-1, intensités d’effort pour lesquelles le VO2 commence à plafonner. Equivalent of the Task, 1 MET = 3,5 mL.min-1.kg-1 d’O2) qui est surtout utilisé chez les patients. Chez les sportifs, le VO2 est exprimé soit en valeur absolue (L.min-1), soit en valeur indexée à des paramètres anthropométriques. La valeur absolue représente la puissance réelle du système aérobie. L’indexation permet surtout les comparaisons individuelles. L’indexation par la masse maigre, méthode encore trop peu utilisée en pratique, serait la mieux adaptée car le tissu adipeux est métaboliquement inactif. La 5 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 5 27/08/2013 11:13:59 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT masse maigre peut être facilement estimée à partir de la mesure de l’épaisseur des plis cutanés ou par impédancemétrie, elle est alors exprimée en % de la masse totale ou en kg de masse maigre. Il a aussi été proposé de rapporter le VO2 à la taille ou à la surface corporelle mais l’indexation par le poids reste le mode d’expression le plus utilisé, le VO2 est alors exprimé en mL.min-1.kg-1 (1, 2). Au repos, la consommation d’oxygène est comprise entre 0,2 et 0,3 L.min-1 chez l’adulte. Elle peut être multipliée de 5 à 25, soit 1,5 à 6 L.min-1, à l’exercice physique dit « maximal ». Cette grande variabilité individuelle, due pour au moins 30 % au capital génétique est multifactorielle comme cela sera détaillé plus loin. La puissance maximale aérobie individuelle peut être maintenue de 4 minutes pour un sédentaire à 8 minutes pour un spécialiste des efforts de longue durée. On parle classiquement d’exercice maximal lorsque son intensité correspond à VO2 max, d’exercice sous-maximal lorsque son intensité est inférieure à VO2 max et d’exercice supra-maximal lorsque son intensité est supérieure à VO2 max. Les facteurs limitant le VO2 max chez le sujet sain restent discutés. Il est classique de distinguer les facteurs centraux, d’apport de l’O2, qui dépendent surtout du système cardiovasculaire, et les facteurs périphériques, d’extraction de l’O2, qui dépendent du muscle squelettique. Les facteurs limitant paraissent fixés individuellement avec une part plus ou moins importante de la participation des facteurs centraux et périphériques. Schématiquement, on peut retenir que le sédentaire est surtout limité par ses muscles, le sportif de niveau « moyen », par son myocarde (muscle cardiaque) et l’athlète de très haut niveau d’entraînement, par ses poumons (1). Figure 3 Évolution schématique du débit d’oxygène (VO2, ligne continue) et du débit ventilatoire (Ve, ligne pointillée) lors d’un exercice dynamique progressivement croissant et maximal chez un sédentaire. Noter les cassures dans les cinétiques de Ve qui correspondent aux deux « seuils » ventilatoires (SV1 et SV2). 6. Adaptations respiratoires L’exercice physique représente aussi une contrainte majeure pour le système pulmonaire dont les capacités d’adaptation sont très limitées en particulier à cause de ses spécificités anatomiques et du rôle limitant de la cage thoracique. Sa réserve intrinsèque d’adaptation, comme par exemple la réserve ventilatoire (différence entre la ventilation maximale théorique et la ventilation enregistrée à la fin d’un exercice maximal), autorise cependant chez le sujet sain la réalisation d’un exercice d’intensité maximale sans retentissement clinique significatif (2). L’exercice musculaire est un puissant stimulant pour la ventilation, qui doit maintenir le niveau des concentrations alvéolaires en O2 et en CO2 pour que l’oxygénation du sang soit adaptée aux besoins de l’organisme. Le niveau d’adaptation dépend de l’efficacité des muscles respiratoires, de la mécanique du mode ventilatoire, de la qualité des échanges gazeux et de la régulation de la respiration. Le débit ventilatoire est la résultante du produit de la fréquence respiratoire par le volume courant. Au repos, le débit ventilatoire est compris entre 6 et 10 L.min1. Lors d’un exercice progressivement croissant, le débit ventilatoire augmente au début, proportionnellement à la production de CO2 et à la consommation d’O2. Puis, au-delà d’une intensité d’exercice souvent voisine de 50-60 % du VO2 max individuel, le débit ventilatoire augmente plus rapidement que le VO2 (Figure 3), c’est le premier « seuil » ventilatoire (SV1). Du début de l’exercice jusqu’au SV1, le débit ventilatoire augmente essentiellement grâce à l’augmentation du volume courant. Du SV1 à la fin de l’exercice, c’est la fréquence respiratoire qui joue le rôle principal. Lorsque l’intensité augmente encore, une deuxième cassure apparaît sur la courbe d’évolution du débit ventilatoire à l’exercice, il s’agit du deuxième « seuil » ventilatoire (SV2) (Figure 3). 7. Différence artério-veineuse en oxygène La différence artério-veineuse en O2, (D (av) O2), augmente progressivement et en règle générale quasi-linéairement avec l’intensité de l’exercice (Figure 2). Elle passe ainsi de 4-5 mL d’O2/100 mL de sang au repos à 12-14 mL d’O2/100 mL de sang au maximum de l’effort. Cette adaptation n’est pas due à une augmentation de la concentration artérielle en 6 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 6 27/08/2013 11:13:59 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE O2, qui varie peu à l’effort en dehors de l’hémoconcentration induite par la déshydratation, mais essentiellement à la baisse de la concentration veineuse de l’O2. De plus, les modifications des conditions environnementales intracellulaires, les augmentations de la température corporelle et de la concentration en CO2 en particulier, favorisent la libération de l’O2 à partir de l’oxyhémoglobine (2). 8. Adaptations cardiovasculaires Les adaptations cardiovasculaires doivent répondre à un triple défi pendant la réalisation d’un exercice musculaire. Tout d’abord, elles doivent délivrer un débit sanguin suffisant aux muscles actifs grâce à une vasodilatation dirigée, pour répondre à la demande métabolique. Ensuite, elles doivent maintenir une pression de perfusion suffisante des organes pour leur permettre de maintenir des échanges sangtissu efficaces. Enfin, elles doivent limiter, grâce à un refroidissement suffisant du sang sous-cutané, l’augmentation de la température corporelle qui accompagne tous les exercices musculaires (4). L’organisme utilise de nombreux mécanismes d’adaptation, complémentaires et synergiques, qui agissent sur le myocarde, sur les vaisseaux ou sur les deux. Il s’agit de mécanismes d’autorégulation, comme la loi de Frank et Starling, de mécanismes nerveux à la fois centraux et réflexes où le système nerveux autonome joue un rôle essentiel, de mécanismes hormonaux comme les catécholamines et de mécanismes humoraux comme certaines régulations endothéliales. Au total, au niveau central, le système cardiovasculaire mobilise les réserves de la fonction « pompe », le débit cardiaque, et au niveau périphérique, grâce aux adaptations vasomotrices, le système cardiovasculaire adapte le transport et la redistribution du sang, ce qui participe à l’augmentation de la différence artério-veineuse en O2. 8.1 Adaptations centrales 8.1.1 Débit cardiaque au repos Le débit cardiaque est le produit de la fréquence cardiaque par le volume d’éjection systolique. Ces deux composants dépendent de nombreux facteurs (Figure 4), qui sont tous plus ou moins modifiés pendant l’exercice (2). La fréquence cardiaque, qui s’exprime en battements par minute (batt.min-1), dépend de la fréquence intrinsèque du nœud sinusal, c’est-à- Ch apitre 1 DC FC SNA VES VTD FC intrinsèque Compliance VTS Précharge Contractilité Postcharge Figure 4 dire de la fréquence du cœur dénervé. Cette fréquence cardiaque intrinsèque est régulée par les deux branches, parasympathique et sympathique, du système nerveux autonome. Le parasympathique a un effet bradycardisant (freinateur) et le sympathique a un effet tachycardisant (accélérateur). La fréquence cardiaque intrinsèque chez l’homme est comprise entre 100 et 120 batt.min-1, alors que la fréquence cardiaque mesurée est de 65-75 batt.min1 en moyenne. Le tonus parasympathique est donc prédominant au repos dans l’espèce humaine. Facteurs d’adaptation du débit cardiaque (DC). FC = fréquence cardiaque ; SNA = système nerveux autonome ; VES, VTD, VTS = volumes d’éjection systolique, télédiastolique et télésystolique. Le volume d’éjection systolique est le volume de sang en mL éjecté à chaque battement par chaque ventricule. Ce volume d’éjection systolique est égal à la différence entre le volume télédiastolique et le volume télésystolique. Le volume télédiastolique correspond au volume de sang présent dans les ventricules à la fin de la diastole. Il dépend d’une part de la quantité de sang ramené par les systèmes veineux aux ventricules et d’autre part de la qualité de relaxation, ou compliance, des ventricules pour accepter ce volume sanguin de retour sans élévation inadaptée de la pression intraventriculaire. La précharge correspond à la contrainte pariétale ventriculaire imposée par le volume télédiastolique. Trois phases successives sont individualisables dans le remplissage ventriculaire diastolique. La première est passive et est due à la différence au gradient de pression oreillette-ventricule. La deuxième appelée diastasis, pendant laquelle le remplissage ventriculaire est faible. La phase finale est active et est due à la contraction atriale. Le volume télésystolique correspond au volume de sang qui reste dans les ventricules à la fin de la contraction systolique. Ce volume télésystolique dépend de la qualité de contraction de la fibre myocardique et de la résistance à l’éjection 7 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 7 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT sanguine systolique, ou postcharge, essentiellement due aux résistances artérielles d’aval. La meilleure connaissance de la mécanique du myocarde a permis de souligner le rôle de la torsion systolique et de la détorsion diastolique dans sa fonction de pompe. Il faut en effet se rappeler que du fait de la disposition anatomique hélicoïdale des fibres musculaires, la vidange et le remplissage ventriculaires ne se font pas selon un effet de « soufflet » mais plutôt selon un effet de « serpillère ». Physiologiquement, les fonctions systoliques et diastoliques myocardiques sont donc reliées par l’effet de la torsion systolique, active, du ventricule gauche qui est suivie d’une dérotation diastolique, passive puis active. Cette détorsion qui débute à l’apex se propage rapidement à tout le ventricule et induit un véritable phénomène d’aspiration sanguine (voir Chapitre 3, paragraphe 4.2.). 8.1.2 Adaptations de la fréquence cardiaque Nous avons vu que la fréquence cardiaque était surtout régulée par le parasympathique et le sympathique. L’action du sympathique est renforcée par celles des catécholamines circulantes. La régulation des centres du système nerveux autonome est centrale et réflexe. Ainsi une tachycardie d’anticipation, d’origine centrale, peut précéder le début d’un exercice (4). La fréquence cardiaque augmente proportionnellement à l’intensité de l’exercice (Figure 2). L’accélération immédiate du la fréquence cardiaque est due à la levée du frein vagal et à l’augmentation du retour veineux (réflexe de Bainbridge, 1915). Au-delà de 40-60 % de VO2 max, l’évolution de la fréquence cardiaque devient linéaire, grâce aux effets conjugués du système sympathique et des catécholamines (5). Ainsi, les pentes d’adaptation entre la fréquence cardiaque, le débit ventilatoire et le VO2 varient selon l’intensité de l’exercice. La pente d’accélération de la fréquence cardiaque est plus marquée avant le premier seuil ventilatoire qu’après, alors que des adaptations inverses sont observées pour le VO2 (6). Lors des 2 ou 3 derniers paliers d’effort, l’évolution de la fréquence cardiaque est variable. Dans 10 % des cas, elle augmente plus vite, dans 30 % des cas, elle reste linéaire et dans 60 % des cas, elle s’aplanit (Figure 2). Un plateau de fréquence cardiaque peut être observé, le sujet a alors atteint sa fréquence cardiaque maximale (7, 8). Cette fréquence cardiaque maximale est fixée individuellement et dépend essentiellement de l’âge du sujet (voir Chapitre 1, paragraphe 8.5.2.). Ce paramètre intervient pour 70 % de la variabilité de la fréquence cardiaque maximale. Une baisse linéaire de la fréquence cardiaque maximale comprise entre 4 et 6 % (5-8 batt.min-1) par décennie est rapportée dans les deux sexes. De nombreuses formules, ce qui prouve qu’aucune n’est parfaite, sont censées donner individuellement la fréquence cardiaque maximale théorique (FMT) (8). Les deux formules actuellement les plus utilisées sont : FMT = 220 – âge (années) (± 15 batt.min-1) et FMT = 210 - 0,65 x âge (années) (± 15 batt.min-1). Cependant, vu son extrême variabilité interindividuelle, cette fréquence cardiaque maximale théorique ne doit être utilisée que comme un repère. Enfin, il faut savoir que pour une puissance d’exercice stable la fréquence cardiaque est d’autant plus élevée que la fréquence gestuelle est rapide. Ainsi, à 100 watts sur un ergocycle, la fréquence cardiaque est plus élevée pour une cadence de pédalage de 100 t.min-1 que pour 60 t.min-1. Ceci est dû aux ergoréflexes. Les ergorécepteurs articulaires détectent les caractéristiques des mouvements articulaires, ceux-ci sont transmis par des voies nerveuses afférentes aux centres du système nerveux autonome qui adaptent la fréquence cardiaque par les voies nerveuses efférentes (voir Chapitre 1, paragraphe 11) (1, 2). En récupération, après ce type d’exercice, l’évolution de la fréquence cardiaque est de type monoexponentielle. La chute initiale est rapide, due au coup de frein vagal et à la levée des effets du sympathique. La baisse secondaire est plus lente, due à la levée retardée des effets des catécholamines circulantes et au retour à la normale de la température corporelle (2). 8.1.3 Adaptations du volume d’éjection systolique et de ses composantes Le volume d’éjection systolique augmente à l’effort en moyenne de 30 à 40 % (Figure 2). Cette augmentation se fait lors des premiers paliers d’exercice, au cours desquels le volume d’éjection systolique s’élève plus vite que la fréquence cardiaque. Au-delà de 50-60 % du VO2 max, c’est la tachycardie qui joue le rôle principal dans l’élévation du débit cardiaque puisque le volume d’éjection systolique plafonne dans plus de 85 % des cas. Il peut parfois augmenter tout au long de l’exercice ou diminuer un peu en fin d’effort. Ainsi, en moyenne, le volume d’éjection systolique passe chez un sujet en position assise de 70-90 mL au repos à 100-120 mL au pic de l’effort (9). Lors de la récupération, le retour veineux encore accru et l’effet prolongé des catécholamines circulantes expliquent la baisse ralentie du volume d’éjection systolique par rapport à celle de la fréquence cardiaque. 8 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 8 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE L’évolution du volume télédiastolique dépend de l’intensité de l’exercice (Figure 5A). Au début, il augmente puis se stabilise voire diminue un peu pour les derniers paliers d’effort. L’élévation initiale est due à l’accroissement du retour veineux et au meilleur remplissage ventriculaire par amélioration de la relaxation diastolique. Les effets synergiques des « pompes » musculaire, abdominale et ventilatoire expliquent cette augmentation du retour veineux. À partir du premier seuil ventilatoire (50-60 % du VO2 max), le volume télédiastolique se stabilise avec une phase de plateau. Cette évolution est expliquée par les limites mécaniques du myocarde qui limite son remplissage et aussi par la tachycardie réflexe décrite par Bainbridge qui permet d’éjecter rapidement « l’excès sanguin » dû à l’augmentation du retour veineux (9, 10, 11). Ceci évite une surcharge ventriculaire volumique prolongée et la majoration de la contrainte pariétale qu’elle impose. En fin d’effort, le volume télédiastolique peut diminuer un peu à cause du raccourcissement du temps de remplissage diastolique dû à la tachycardie majeure. En effet, si la diastole (0,5 s) dure presque deux fois plus longtemps au repos que la systole, au maximum de l’exercice sa durée (0,1 s) lui est nettement inférieure ! Ce raccourcissement du temps de diastole concerne essentiellement la période de diastasis alors que les phases de remplissage passive et active sont peu modifiées (12). Le remplissage ventriculaire reste cependant globalement adapté grâce à deux mécanismes principaux. D’une part, grâce à l’amélioration intrinsèque de la relaxation myocardique (fonction lusitrope) par l’effet des catécholamines, qui en favorisant le relargage calcique du complexe contractile raccourcit la durée de la Ch apitre 1 contraction pariétale de 25 %. D’autre part, grâce au gradient de pression oreillette-ventricule qui à l’effort est multiplié par 4 pour les cavités gauches ce qui induit une véritable aspiration sanguine par le ventricule. Ainsi, la vitesse de remplissage ventriculaire passe d’environ 100 mL.s-1 au repos à plus de 500 mL.s-1 au maximum de l’effort ! La contribution de la contraction atriale au remplissage ventriculaire reste toujours modeste. La pression veineuse passe de 5-7 mmHg au repos à 25-35 mmHg à l’exercice maximal, et les pressions capillaire pulmonaire, atriale et ventriculaire gauches augmentent relativement peu à l’effort (9). Proportionnellement le volume télésystolique, qui correspond au volume de sang présent à la fin de la systole, diminue plus que le volume télédiastolique n’augmente. La contractilité myocardique augmente donc nettement à l’effort (Figure 5B). En effet, malgré la baisse modérée (25 % en moyenne) du temps d’éjection, due surtout à l’élévation de la postcharge qui accélère la fermeture des valves aortiques, le volume télésystolique diminue tout au long de l’effort. La contraction ventriculaire est donc plus rapide et plus forte. Cette adaptation est due aux effets conjugués du mécanisme de Frank et Starling au début de l’effort, de l’inotropisme positif de la tachycardie (effet Bowditch) et des catécholamines, et de la baisse de la postcharge (1). À l’exercice, les accélérations de la torsion systolique et de la détorsion diastolique sont plus précoces et augmentées qu’en repos (10). Ainsi, le cœur se remplit plus vite et davantage en diastole et se vide mieux en systole. Figure 5 Évolution au cours d’un exercice dynamique, progressivement croissant et maximal des deux composantes du volume d’éjection systolique, volume télédiastolique (VTD, 5A) et volume télésystolique (VTS, 5B) en fonction de la fréquence cardiaque (FC) chez un sujet sain et sédentaire. 5B 5A 9 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 9 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT 8.2 Adaptations périphériques Nous avons déjà souligné l’importance de la postcharge qui dépend de la résistance vasculaire et représente la contrainte qui s’oppose à l’éjection systolique du sang par le ventricule. À l’effort, ce « couple » ventriculo-vasculaire doit fonctionner en parfaite synergie. Les facteurs périphériques ont ainsi un rôle majeur dans les adaptations cardiovasculaires aiguës. La postcharge diminue de 60-65 % à l’exercice par vasodilatation artériolaire progressive des muscles actifs. Très marquée au début de l’effort, cette vasodilatation n’augmente presque plus audelà de 50-60 % du VO2 max (Figure 6), à cause de l’effet vasoconstricteur catécholergique limitant (13). Au total, le cœur a un effet relativement modeste dans la régulation du débit cardiaque à l’exercice chez le sujet sain. Il répond simplement à la baisse de la postcharge grâce à l’élévation de la précharge associée (9). Figure 6 Évolution des résistances vasculaires périphériques totales (RPt) lors d’un exercice dynamique, progressivement croissant et maximal. VO2 max = débit maximal d’oxygène 8.1.4 Débit cardiaque Le débit cardiaque voisin de 5-6 L.min-1 au repos est multiplié par 4-5 chez le sédentaire pour atteindre 20-25 L.min-1 au pic de l’effort. Un L.min-1 de VO2 correspond donc à 4-6 L.min-1de débit cardiaque. Du fait des cinétiques d’évolution différentes de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique que nous avons vu, l’augmentation du débit cardiaque au début de l’exercice est très souvent légèrement curvilinéaire (Figure 2), avant de devenir linéaire au-dessus de 50-60 % du VO2 max puis de plafonner au maximum de l’exercice (1, 2). Cependant, nous avons aussi vu que les adaptations de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique pouvaient varier selon les sujets. Les variations interindividuelles d’adaptation du débit cardiaque sont donc fréquentes et la relation VO2 – débit cardiaque peut ne pas être linéaire sans que cela soit pathologique. La relation entre le débit cardiaque (DC) et le VO2 lors d’un exercice dynamique peut s’écrire : DC = K (VO2 – VO2r) + DCr, avec VO2r = VO2 de repos et DCr = DC de repos. La constante K dépend essentiellement des paramètres hémodynamiques individuels : fréquence cardiaque, volume d’éjection systolique, conductance vasculaire systémique (inverse de la résistance vasculaire) et pression artérielle moyenne (1). En récupération, le débit cardiaque diminue d’abord rapidement puis plus progressivement. 8.3 Adaptations de la pression artérielle La pression artérielle systolique doit augmenter linéairement avec l’intensité de l’effort alors que la pression artérielle diastolique varie peu (Figure 7). La pression artérielle pulsée, qui est la différence entre les pressions artérielles systolique et diastolique, augmente donc (14). La pression artérielle moyenne est égale au produit du débit cardiaque par les résistances vasculaires périphériques totales. À l’effort comme au repos, c’est la variable régulée de la circulation. Ainsi, malgré l’élévation importante du débit cardiaque à l’effort, l’augmentation de la pression artérielle moyenne à l’effort est modeste grâce à la baisse des résistances vasculaires périphériques totales (Figure 6). La répartition adaptée du débit sanguin aux besoins des différents organes ou « balance circulatoire » limite aussi l’élévation de la pression artérielle moyenne à l’effort (14). Soulignons qu’il n’existe pas de réelle valeur maximale de la pression artérielle à l’effort et que donc l’hypertension artérielle d’effort n’est pas définie. C’est davantage la cinétique d’évolution de la pression artérielle à l’effort qui doit être analysée. De nombreuses formules sont proposées pour estimer la pression artérielle systolique (PAs) maximale théorique lors d’un exercice dynamique. Celle proposée par Rost a le mérite de tenir compte des deux principaux facteurs, âge du sujet et puissance développée, qui la modifient : PAs (mmHg) = 147 + 0,334 x Pmax (watts) + 0,31 x âge (ans) (rapportée dans 14). 10 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 10 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE Figure 7 À l’arrêt de l’exercice une hypotension immédiate et brève est fréquente. Elle est plus marquée en cas de récupération passive et peut être suivie d’un discret rebond. La baisse tensionnelle est ensuite plus progressive avec un retour des pressions artérielle systolique et diastolique aux valeurs de repos préeffort en 6 à 10 minutes. Souvent, du fait de la vasodilatation persistante, les chiffres posteffort sont et restent inférieurs aux valeurs basales pendant plusieurs heures (14). 8.4 Ch apitre 1 Évolution des composantes de la pression artérielle chez un sujet sain sédentaire lors d’un exercice dynamique progressivement croissant et maximal. VO2 = débit d’oxygène. Adaptations selon les organes Les adaptations du débit sanguin aux besoins des différents organes, ou « balance circulatoire » (Figure 8), sont fonction des réponses variables des résistances périphériques, artériolaires et de la microcirculation, qui dépendent de mécanismes locaux, hormonaux et sympathiques (15). 8.4.1 Muscles squelettiques La baisse des résistances vasculaires des muscles squelettiques actifs est graduée en fonction de l’intensité de l’exercice (Figure 6). Le débit sanguin musculaire passe d’environ 3-4 mL.min-1.100g-1, soit 15 % du débit cardiaque au repos, à 50-80 mL. min-1.100g-1, soit 80 % du débit cardiaque à l’effort maximal (15). Cependant les capacités maximales du débit sanguin musculaire ne sont pas atteintes. Le débit cardiaque maximal n’est donc pas un facteur limitant pour le débit musculaire. Le nombre de capillaires fonctionnels musculaires augmente avec l’intensité de l’effort. Ainsi, les échanges sang-tissu musculaire sont améliorés car la surface d’échange s’accroît et la distance de diffusion diminue. La perméabilité capillaire est peu modifiée (2). La contraction périodique des muscles sollicités par l’effort a un effet de « pompe » essentiel pour les adaptations du volume télédiastolique. En effet, le secteur veineux des muscles squelettiques est un réservoir sanguin majeur. Lors de chaque contraction musculaire, le sang contenu dans les veines est éjecté par leur écrasement. La veinoconstriction sympathique renforce modérément cet effet. Les artères, de par leur constitution pariétale moins souple, sont peu concernées et même pour les efforts dynamiques très intenses, la « pompe » musculaire ne paraît pas être un facteur limitant pour la circulation artérielle. À la fin de la contraction musculaire, il existe donc un gradient de pression artériolo-veineux majeur (pression artérielle élevée et pression veineuse nulle). Ainsi, lors du relâchement musculaire qui suit la contraction, le sang artériel est véritablement aspiré par le secteur veineux. Cette adaptation mécanique induite dès la première contraction explique l’adap- tation immédiate du secteur vasculaire à l’augmentation du débit cardiaque. La vasodilatation humorale, qui est retardée d’une dizaine de secondes par rapport au début de l’exercice, complète l’adaptation vasculaire. L’élévation du gradient de pression majore aussi la force de filtration avec fuite liquidienne du compartiment vasculaire vers le milieu interstitiel. Les hémoconcentrations et hyperconcentrations protéiques locales qui en résultent améliorent le transfert d’O2 et le pouvoir tampon du sang. Toutefois, les altérations hémorrhéologiques associées majorent la viscosité et le risque de thrombus (2). Figure 8 Balance circulatoire. La balance circulatoire est la répartition des débits sanguins des principaux organes au repos et à l’exercice dynamique maximal. Elle est schématisée ici chez un sédentaire sain. Les valeurs approximatives des débits sont exprimées en L.min-1 et en % du débit cardiaque (DC). 1 = muscles squelettiques, 2 = cerveau, 3 = myocarde, 4 = reins, 5 = peau, 6 = circulation splanchnique. 11 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 11 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT 8.4.2 Myocarde Les cellules myocardiques présentent toutes à des degrés variables les mêmes propriétés électriques et mécaniques : automaticité, excitabilité, conductivité et contractilité. Selon la prédominance de ces propriétés, on peut distinguer schématiquement deux types de cellules myocardiques : les cellules automatiques, qui produisent et conduisent le potentiel d’action qui naît dans le nœud sinusal et les cellules contractiles, chez qui l’arrivée de ce potentiel d’action provoque le raccourcissement. La dépolarisation membranaire à l’origine du potentiel d’action est suivie de la contraction musculaire et la repolarisation membranaire précède la relaxation musculaire. C’est le couplage excitation-contraction ou électromécanique. Le temps écoulé entre l’arrivée du potentiel d’action au niveau d’une cellule musculaire et sa contraction musculaire correspond au délai électromécanique. Au niveau du cœur entier, on parle pour l’automaticité, ou fréquence cardiaque, de chronotropisme, pour l’excitabilité, de bathmotropisme, pour la conduction du potentiel d’action, de dromotopisme, et pour la contractilité, d’inotropisme pour la force de contraction et de lusitropisme pour la qualité de relaxation. La consommation myocardique en oxygène dépend essentiellement de trois contraintes, la fréquence cardiaque, la contractilité et le travail imposé au cœur. La fréquence cardiaque dépend principalement de la fréquence cardiaque intrinsèque (fréquence cardiaque d’un cœur dénervé voisine de 110 batt.min-1) et de sa régulation par les deux branches, parasympathique et sympathique, du système nerveux autonome. La contractilité myocardique dépend surtout des qualités de contraction et de relaxation des fibres musculaires cardiaques. Ce mécanisme de contraction-relaxation est essentiellement dû aux mouvements intracellulaires de l’ion calcium libre qui sont regroupés sous le terme de transitoire calcique. En bref, au repos la concentration extracellulaire en calcium est élevée et sa concentration intracellulaire est faible. La dépolarisation membranaire du cardiomyocyte provoque une entrée de calcium dans la cellule par les canaux calciques membranaires qui est favorisée par les effets des catécholamines, adrénaline et noradrénaline. Cette irruption calcique intracellulaire va déclencher une libération du calcium stocké dans le réticulum sarcoplasmique. Ce calcium va avoir, comme au niveau du muscle squelettique, un double rôle d’une part augmenter l’affinité des protéines contractiles entre elles et d’autre part activer la myosine ATPase. Le calcium en se fixant niveau de la troponine C démasque les sites de fixation de la myosine sur l’actine ce qui permet la création des ponts actine-myosine dont le basculement permet le glissement des filaments d’actine vers le centre des sarcomères et donc le raccourcissement musculaire. Le travail mécanique cardiaque est défini par le produit de la pression développée par le myocarde par le volume sanguin déplacé. L’exercice est le stimulus physiologique qui augmente le plus la consommation myocardique d’oxygène qui peut ainsi être multipliée par 6 à l’effort maximal (Figure 2). En effet, les trois composantes majeures que nous venons de décrire sont grandement sollicitées. La consommation myocardique d’oxygène dépend comme pour tous les autres organes de son débit de perfusion et de sa capacité d’extraction de l’oxygène. Le myocarde est cependant un organe particulier. En effet, il n’est jamais réellement au repos donc sa réserve d’extraction d’oxygène par les cellules en activité est limitée et l’adaptation se fait essentiellement par l’augmentation du débit coronaire. La perfusion des artères coronaires qui irriguent le myocarde se fait surtout en diastole car, lors de la systole, les artères sont écrasées par la contraction myocardique. Cette adaptation est aussi limitée car comme nous l’avons vu avec la tachycardie d’exercice, le temps de diastole se raccourcit. Ces limites touchent surtout le ventricule gauche car au niveau du ventricule droit, la réserve d’extraction d’oxygène est plus importante et la contrainte musculaire systolique sur la perfusion artérielle est moins importante du fait de l’épaisseur pariétale moindre. Le tonus vasculaire des artères coronaires dépend de la balance entre une multitude de facteurs vasodilatateurs et vasoconstricteurs, neurohormonaux, endothéliaux et myocardiques, dont la hiérarchie reste discutée. Au total, le débit coronarien peut être multiplié par un facteur de 4 à 5. Enfin, à l’effort, les inhomogénéités de perfusion et de fonction systolique transmurales, entre endocarde et épicarde, augmentent (16). 8.4.3 Cerveau La mesure du débit sanguin et l’exploration de la perfusion à l’effort au niveau cérébral restent difficiles. La circulation cérébrale à l’exercice est surtout explorée par le Doppler transcrânien et les variations de vitesse du flux dans les artères cérébrales. Le flux sanguin à l’exercice augmente avec la majoration du métabolisme cérébral, en particulier dans les zones impliquées dans la régulation des adaptations cardiorespiratoires, et avec l’intensité de l’effort. La pente d’accroissement relativement faible du flux est due à l’autorégulation circulatoire cérébrale qui, grâce à la vasomotricité des vaisseaux résistants de petite taille, maintient un débit constant indépendamment des variations de 12 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 12 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE la pression artérielle moyenne entre 50-60 mmHg et 150-170 mmHg. Le rôle du débit cardiaque dans la régulation du débit cérébral paraît donc modeste. Le débit cérébral doit par contre s’adapter à de nombreux facteurs qui varient pendant l’exercice. Des facteurs barométriques, comme les variations brutales de pression artérielle moyenne surtout, la pression veineuse cérébrale, la pression intracrânienne et sûrement la pression intrathoracique ont un rôle important au moins jusqu’au premier seuil ventilatoire. Au-delà de ce premier seuil ventilatoire, la pression partielle en CO2 joue aussi un rôle important et l’hypocapnie secondaire à l’hyperventilation induit une vasoconstriction cérébrale, qui explique la baisse de la vitesse du flux sanguin. Le rôle de la pression partielle en O2 est moindre dans les conditions environnementales normales. Le système sympathique et les catécholamines interviennent pour une haute intensité d’effort. Enfin, lors des efforts prolongés, les variations des substrats énergétiques utilisables, et en particulier la baisse de la glycémie, interviennent aussi, en particulier sur la sensation de fatigue. Ainsi, le tissu cérébral grâce à un contrôle coordonné de ces facteurs paraît bien protégé pendant l’exercice et l’oxygénation cérébrale n’est pas considérée comme un facteur limitant de la performance. Lors de la période initiale de récupération postexercice, l’autorégulation cérébrale est en revanche fortement altérée avec une baisse potentielle du débit cérébral qui peut expliquer la survenue de troubles cérébraux en particulier chez les sujets âgés et les patients cardiaques (17, 18, 19). 8.4.4 Poumons Ch apitre 1 les contraintes spécifiques et majeures subies par la circulation pulmonaire lors d’un exercice musculaire intense apparaissent clairement. La pression artérielle pulmonaire systolique augmente avec l’exercice. Cette élévation est essentiellement due à l’augmentation de la pression capillaire pulmonaire qui est le reflet des pressions atriale gauche et veineuse pulmonaire. Elle est corrélée à l’inhomogénéité du rapport ventilation/perfusion. À l’exercice maximal, la pression artérielle systolique pulmonaire est pratiquement multipliée par 3, la pression artérielle diastolique varie peu et ne baisse pas et la pression moyenne augmente relativement plus que la pression artérielle systémique moyenne (Figure 9). Cette élévation est encore plus marquée lors des exercices réalisés en position couchée. Les volumes sanguins pulmonaires, central comme capillaire, augmentent pendant l’exercice (20, 21). Au total, pendant un exercice musculaire, le travail réalisé par le ventricule droit est proportionnellement supérieur à celui du ventricule gauche. 8.4.5 Reins Les réponses rénales à l’exercice ont été peu étudiées (2, 22). Le rein participe surtout au maintien d’une pression artérielle efficace et aussi à l’homéostasie de l’équilibre hydrosodée. Nous avons vu que pendant l’exercice, les reins étaient relativement moins perfusés à l’effort qu’au repos en raison de la modification de la balance circulatoire. Du fait de la vasoconstriction catécholergique, le flux sanguin rénal baisse linéairement avec l’intensité de l’exercice (Figure 10) et ce d’autant plus vite Figure 9 Adaptations des pressions artérielles pulmonaires systolique (PAPs), diastolique (PAPd) et des résistances vasculaires pulmonaires (en mmHg) (Rp) chez un sédentaire sain lors d’un exercice dynamique progressivement croissant et maximal. VO2 max = débit maximal d’oxygène. Les poumons ont un rôle majeur dans la qualité et l’équilibre de l’hématose. Celle-ci dépend surtout du rapport ventilation/perfusion des alvéoles. L’exercice induit une ouverture adaptée aux besoins de l’organisme de vaisseaux sanguins inutilisés au repos. L’adaptation fine de la perfusion à la ventilation reste encore mal expliquée. Elle est surtout sous la dépendance de la vascularisation pulmonaire et à un moindre niveau de la conductance des voies aériennes. Ainsi, l’hétérogénéité selon les territoires pulmonaires du rapport ventilation/perfusion présente au repos augmente avec l’intensité et la durée de l’effort en particulier au niveau apical. Il faut se rappeler que la circulation pulmonaire est la seule circulation d’organe qui est traversée par l’ensemble du débit cardiaque lequel est multiplié par 4-5 à l’effort maximal. De plus, comparativement à ce qui est observé dans la circulation systémique, les résistances vasculaires pulmonaires diminuent peu à l’effort. Ainsi, 13 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 13 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT que la température ambiante est élevée et/ou que le pratiquant est déshydraté. Le débit sanguin rénal au repos est égal à 20 % du débit cardiaque et passe à 3 % du débit cardiaque maximal à l’exercice maximal. Il baisse peu cependant en valeur absolue, environ 300-400 mL.min-1. La distribution sanguine régionale paraît peu modifiée. Figure 10 Schéma de l’évolution du débit sanguin rénal (DSR) et de la filtration glomérulaire (FG) en % de leurs valeurs maximales chez un sédentaire sain lors d’un effort dynamique progressivement croissant et maximal. VO2 max = débit maximal d’oxygène. Ces modifications hémodynamiques modifient aussi la fonction tubulaire et les sécrétions de différentes substances présentes dans la circulation. C’est le cas de la rénine libérée par la macula densa qui va initier la cascade de réactions qui transforment l’angiotensinogène hépatique en angiotensine I puis en angiotensine II après l’action de l’enzyme de conversion. L’activité rénine plasmatique rénale et l’angiotensine II augmentent proportionnellement à l’intensité de l’exercice. La prise de médicaments inhibiteurs du système rénine angiotensine, surtout à visée antihypertensive, a donc un impact potentiel sur les adaptations rénales à l’effort, en particulier s’il est prolongé. Son impact clinique réel n’est cependant pas clairement démontré (23). Le rein est particulièrement stimulé par le système sympathique à l’exercice et une grande part de la noradrénaline libérée est relarguée dans la circulation veineuse générale. Au final, l’angiotensine II et la noradrénaline relarguée, qui se surajoute à celle d’origine médullo-surrénalienne, participent à la vasoconstriction adaptée des organes inactifs pendant l’effort (23). La baisse de perfusion des artères rénales joue aussi sur la filtration glomérulaire donc sur la fonction rénale excrétrice. La filtration glomérulaire qui est de 120 mL.min-1 au repos diminue peu jusqu’à 50-60 % du VO2 max puis diminue au-delà linéairement avec l’intensité de l’effort (Figure 10). Pendant l’exercice, l’eau est donc moins filtrée, moins éliminée, et la perte de sodium urinaire est limitée. Dans les heures et les jours qui suivent l’exercice, le rein a un rôle direct sur la régulation de l’élimination hydrique par l’intermédiaire de l’action de l’arginine vasopressine, hormone d’origine hypophysaire, sur le tube collecteur. Cette hormone antidiurétique va limiter la perte d’eau et participer ainsi à la constitution des œdèmes tissulaires souvent observés lors des périodes de repos qui succèdent aux phases d’entraînements intensifs. 8.4.6 Autres organes inactifs Au niveau des autres organes inactifs, une vasoconstriction générale s’installe dès le début de l’effort et persiste pendant l’exercice (2, 22). Au niveau du territoire splanchnique, cette vasoconstriction est proportionnelle à l’intensité de l’exercice. Rappelons que les troubles digestifs, douleurs spastiques abdominales et/ou troubles du transit bas, sont la cause principale des abandons lors des efforts de longue durée. La relative ischémie mésentérique favorisée par une inadaptation de l’intensité de l’effort aux capacités de répartition sanguine joue un rôle important dans la physiopathologie de ces symptômes (2). Au niveau cutané, à la vasoconstriction initiale succède une vasodilatation qui a un rôle majeur pour la thermorégulation. En effet, le sang est le liquide de refroidissement de l’organisme. Il est refroidi par l’évaporation de la sueur lors de son passage dans les larges secteurs vasculaires sous-cutanés (2, 24). 8.5 Facteurs de variation des adaptations générales De nombreux facteurs peuvent modifier ces adaptations générales. Les principaux sont abordés ci-dessous. Les autres, et en particulier les effets des médicaments à visée cardiovasculaires (voir Chapitre 6, paragraphe 14) seront décrits tout au long de l’ouvrage. 8.5.1 Caractéristiques de l’exercice a) Exercice dynamique Les adaptations cardiovasculaires observées lors d’un exercice dynamique dépendent de plusieurs facteurs. 14 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 14 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE b) Intensité Pour un exercice d’intensité sous-maximale constante, le débit cardiaque présente deux phases d’adaptation. Une adaptation initiale rapide, qui est régulée par le système nerveux central et une adaptation plus lente, qui est fonction du niveau d’effort. L’évolution des paramètres cardiovasculaires dépend de l’intensité de l’exercice. En dessous du premier seuil ventilatoire, un état d’équilibre cardiovasculaire ou steady-state s’installe avec une fréquence cardiaque relativement stable. Cet état d’équilibre ne se maintient que si l’effort n’est pas trop prolongé (< 30-60 minutes selon les sujets et leur niveau d’entraînement) car au-delà, d’autres effets interfèrent et la fréquence cardiaque augmente (voir Durée ci-après et Chapitre 1, paragraphe 9.1.1). Mais si l’intensité de l’exercice dépasse le premier seuil ventilatoire, il n’y a pas de réelle phase d’équilibre et une dérive de la fréquence cardiaque et du VO2 est observée (2). Lors d’un exercice d’intensité supramaximale, donc à prédominance anaérobie, les adaptations cardiovasculaires dépendent surtout de sa durée. En effet, ces adaptations ont une certaine inertie et les modifications observées ne sont pas corrélées à l’intensité de l’effort réalisé. Ainsi, lors d’un exercice explosif isolé (sauts, lancers,…), la fréquence cardiaque augmente modérément. Si l’exercice est répété et/ou prolongé pendant 30-60 secondes, la fréquence cardiaque maximale est souvent atteinte, le volume d’éjection systolique augmente peu, les résistances périphériques diminuent peu et l’élévation tensionnelle est plus marquée que lors d’un effort maximal aérobie (2). Lors des exercices de type fractionné, les adaptations cardiovasculaires dépendent bien entendu du ratio effort/récupération. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas observé de réel à-coup tensionnel. Les variations de fréquence cardiaque et de fraction d’éjection du ventricule gauche pendant l’exercice, à savoir une augmentation pendant l’effort et une baisse en récupération, sont d’autant plus marquées que le sujet est entraîné. Une élévation progressive de ces paramètres, comme de la lactatémie, est cependant observée avec la répétition des efforts et la fatigue qui l’accompagne. Lors des entraînements fractionnés très intenses, la récupération hémodynamique est meilleure si la récupération entre les efforts est active plutôt que passive. Les chutes tensionnelles à l’origine de symptômes sont cependant rares, en particulier chez les sujets entraînés (25). Ch apitre 1 c) Masse musculaire Le VO2 max est proportionnel à la masse musculaire sollicitée. Ainsi, chez un même sujet, le VO2 max calculé lors d’un effort réalisé avec un ergomètre à bras est égal à 75 % du VO2 max obtenu sur ergocycle, qui est lui-même inférieur de 10 % à celui obtenu sur tapis roulant. La fréquence cardiaque maximale est plus élevée sur tapis roulant que sur ergocycle ou lors d’un effort réalisé avec les bras. Pour une même intensité d’effort sousmaximale, la fréquence cardiaque est plus basse et les chiffres de pression artérielle sont plus élevés lorsque l’exercice est réalisé avec les bras que lorsqu’il est effectué avec les jambes. Cependant, les valeurs maximales de pression artérielle varient peu (2, 26). d) Position Par rapport à la position debout ou assise, la position couchée élimine les effets de la pression hydrostatique imposés par la pesanteur. Ainsi, pour un même sujet, en position couchée, à effort maximal, les cinétiques des adaptations cardiorespiratoires sont plus longues et la puissance développée, la fréquence cardiaque et le débit cardiaque sont un peu inférieurs aux mêmes paramètres enregistrés en orthostatisme. Pour un effort sous-maximal, en position allongée, du fait du moindre effet de la pesanteur, le rôle de la « pompe » musculaire pour le retour veineux est moindre et le volume d’éjection systolique est plus élevé qu’en position debout ou assise. Pour compenser, la fréquence cardiaque est plus élevée en orthostatisme (2, 27, 28). La natation est bien sûr le sport le plus concerné par ces adaptations spécifiques. Dans ce sport comme dans tous ceux réalisés dans l’eau, la pression hydrique extérieure majore le retour veineux et donc le volume d’éjection systolique. Ainsi, la fréquence cardiaque est en moyenne inférieure de 10 batt.min-1 par rapport au même niveau d’effort réalisé en dehors de l’eau. Dans l’eau, la relation VO2/fréquence cardiaque est décalée vers la droite, donc pour le même niveau de fréquence cardiaque, le VO2, c’està-dire la dépense énergétique, est plus élevé pour une grande part à cause de l’augmentation de la résistance aux mouvements (29). e) Durée Les adaptations cardiovasculaires varient en fonction de la durée de l’exercice (2, 30). Lors d’un exercice sous-maximal d’intensité constante inférieure ou égale au seuil ventilatoire, après l’adaptation initiale de 3-5 minutes liée à l’inertie du système aérobie, nous avons vu qu’un état d’équilibre cardiovasculaire s’installait. 15 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 15 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 Figure 11 Exercice sous-maximal d’intensité constante au niveau du seuil ventilatoire (60 % du VO2 max) réalisé par un sédentaire. Évolution schématique temporelle de plusieurs paramètres. Les variations des paramètres sont exprimées en pourcentage des valeurs mesurées après 20 minutes d’exercice. Modifié d’après la référence 45. (11A) : Évolution des paramètres cardiovasculaires, du débit d’oxygène (VO2) et de la différence artério-veineuse (A-V) en O2. (11B) : Évolution des catécholamines, des résistances périphériques totales (RPT), du volume sanguin et du flux sanguin cutané. 11A CARDIOLOGIE DU SPORT Il ne persiste que si l’exercice est de courte durée (≤ 30-60 minutes). Au-delà de cette durée, une dérive cardiovasculaire (Figure 11) apparaît. Elle est multifactorielle. Comme nous l’avons vu précédemment, plus de 75 % de l’énergie produite par la contraction musculaire est dissipée sous forme de chaleur. L’évaporation de la sueur qui est le moyen le plus efficace pour éliminer cette chaleur induit une déshydratation et donc une baisse de la volémie efficace. La redistribution du volume sanguin dans les plexus veineux sous-cutanés et la rétention d’eau intramusculaire majorent la baisse de la volémie. Cette baisse de la volémie semble être le principal facteur en cause dans la dérive cardiovasculaire. La tachycardie « réactionnelle » aide à maintenir un débit cardiaque suffisant et donc la pression artérielle moyenne qui a aussi tendance à baisser (Figure 11). Le rôle préventif bénéfique de l’hydratation systématique dans ce cadre est donc majeur. Mais d’autres facteurs interviennent à un moindre niveau dans la dérive cardiovasculaire. D’une part, l’augmentation progressive du taux circulant de catécholamines, qui a un effet tachycardisant compensant ainsi la fatigue cardiaque qui s’installe. D’autre part, la baisse du rendement mécanique musculaire périphérique, avec majoration du coût énergétique lorsque l’effort se prolonge, qui semble aussi jouer un rôle. L’augmentation du taux de catécholamines circulantes observée lors de ce type d’effort ajoutée aux altérations hémorrhéologiques secondaires à la déshydratation pourraient favoriser la survenue des accidents cardiovasculaires aigus observés à la fin des épreuves de longue durée (2). Rappelons que si l’intensité de l’exercice est supérieure au seuil ventilatoire il n’y a pas de phase réelle d’équilibre cardiovasculaire, même si cette intensité est constante. Vu l’intensité relativement élevée de l’exercice, la durée de maintien est en règle limitée, cependant en cas d’effort prolongé, les deux dérives de fréquence cardiaque s’additionnent. L’impact cardiovasculaire potentiellement néfaste d’un exercice trop intense et prolongé chez un patient porteur d’une pathologie cardiovasculaire apparaît donc clairement. f) Exercice statique L’exercice statique, parfois aussi appelé isométrique, est caractérisé par une contraction musculaire constante sans modification de longueur du muscle. Il est réalisé à vitesse nulle contre une résistance fixe et la ventilation est souvent restreinte. Les adaptations cardiovasculaires lors de l’exercice statique dépendent du pourcentage de la force maximale volontaire (FMV, qui est l’équivalent du VO2 max de l’exercice dynamique) utilisée, du temps de maintien de la contraction, du volume de masse musculaire et du type de fibres musculaires sollicitées (2, 31). La FMV correspond à la charge maximale qu’un groupe musculaire peut déplacer une seule fois. Elle doit être déterminée pour chaque groupe musculaire. Si l’intensité est inférieure à 20-40 % de la FMV et si l’exercice est bref, la fréquence cardiaque s’élève modérément et le volume d’éjection systolique ne varie pas ; le débit cardiaque et la pression artérielle augmentent donc peu. Si 11B 16 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 16 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE l’exercice est supérieur à 40-50 % de la FMV et surtout s’il est prolongé (1-2 minutes), la fréquence cardiaque augmente plus sans élévation nette du volume d’éjection systolique. La compression mécanique qui limite l’effet vasodilatateur des métabolites, l’augmentation de la pression tissulaire et la stimulation sympathique majorent les résistances périphériques totales. Les deux composantes, systolique et diastolique, de la pression artérielle augmentent donc nettement sans élargissement de la différentielle. Cette charge tensionnelle est accrue en cas de manœuvre de Valsalva (expiration forcée à glotte fermée) associée. Plus la masse musculaire mise en jeu est importante, plus les fibres musculaires squelettiques de type rapide sont sollicitées et plus l’élévation des composantes de la pression artérielle est marquée, alors que l’adaptation de la fréquence cardiaque est peu modifiée (32). Il existe une relation linéaire entre le pourcentage de force développée, mesurée par électromyogramme, et les élévations de fréquence cardiaque et de pression artérielle (33). Dans la circulation pulmonaire aussi, les pressions s’élèvent proportionnellement plus que lors d’un exercice dynamique (2). Ainsi, lors d’un exercice statique, vu la montée de pression artérielle plus marquée, il est classique de parler de surcharge cardiovasculaire barométrique, en opposition à la surcharge volumétrique due au retour veineux important associé à l’exercice dynamique. En réalité, l’exercice statique est pris comme type de description classique pour les adaptations cardiovasculaires à la musculation, car il est facile à analyser. Mais il est rarement maintenu plus de quelques secondes en sport. En fait, les exercices dits de « musculation » qui lui sont souvent assimilés à tort sont le plus souvent mixtes, donc à la fois dynamiques et statiques. Deux grands types d’exercices de musculation sont décrits, isotoniques (vitesse d’exécution variable pendant le mouvement) et isocinétiques (vitesse constante imposée par une machine pendant tout le mouvement). Lors des exercices isocinétiques, l’augmentation du VO2 est liée à la fois à la vitesse angulaire de réalisation du geste et au niveau de force imposé (34). Des accidents vasculaires cérébraux, des hémorragies cérébrales ou méningées et rétiniennes ainsi que des décollements de rétine ont parfois été rapportés lors des exercices de musculation. Ces accidents exceptionnels concernent essentiellement des sujets avec un risque vasculaire. Les médecins ont pourtant encore souvent une défiance vis-à-vis de ce type d’effort. Rappelons que les possibles ruptures vasculaires favorisées par une fragilité pariétale pathologique sont dues à un gradient entre les pressions intra Ch apitre 1 et extravasculaires trop élevé. Lors d’un exercice statique, les pressions intra et extravasculaires augmentent proportionnellement limitant alors le risque de rupture. Lors de ces efforts, la vitesse de flux sanguin dans les artères cérébrales, étudiée par Doppler, augmente de 15 à 30 % lors de chaque répétition, mais indépendamment de l’augmentation de la pression artérielle moyenne. De plus, grâce à l’autorégulation cérébrale, la vitesse moyenne du flux varie peu pendant la durée de l’exercice, cette vitesse peut même diminuer en cas d’intensité très élevée. L’augmentation associée des résistances artériolaires, veineuses et intracrâniennes contrebalance donc l’élévation de la pression artérielle systémique, qui est surtout marquée au-delà de 5 à 7 répétitions. Ces adaptations, en particulier des résistances intracrâniennes, sont plus marquées en cas de manœuvre de Valsalva associée (2, 34). Dès l’arrêt de l’exercice, la pression artérielle systémique chute avec une possible perturbation de l’autorégulation cérébrale et un risque de syncope (« syncope de l’haltérophile ») (34). Ainsi, il n’est pas justifié de craindre systématiquement la musculation si les règles de bonne pratique qui s’y appliquent sont respectées. Ces règles de bonne pratique reposent sur un encadrement initial qui va valider la bonne réalisation du geste qui doit être dynamique sur toute son amplitude, sans phase statique ni blocage de la respiration à glotte fermée (ou manœuvre de Valsalva) inappropriés, sur l’utilisation de charges adaptées individuellement en pourcentage de la FMV et sur un nombre limité de répétitions entre 8 et 12. g) Exercices mixtes Les exercices mixtes associent de manière variable les efforts dynamiques et statiques. L’exercice en lui-même peut associer les deux types d’efforts comme dans la musculation. Il peut aussi associer un effort dynamique pour une partie du corps et statique pour l’autre, comme dans le cyclisme ou l’aviron. Dans ces derniers cas, les adaptations cardiovasculaires sont globalement intermédiaires et la pression artérielle systolique augmente plus que lors des exercices dynamiques (2, 4). 8.5.2 Caractéristiques du pratiquant a) Hérédité L’hérédité a un double rôle vis-à-vis de la pratique sportive. D’une part, elle fixe pour environ 30 % le VO2 max d’un sujet en intervenant sur ses capacités cardiorespiratoires et musculaires aérobies, et d’autre part, elle intervient dans le niveau de sa réponse à l’entraînement. 17 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 17 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT b) Sexe À caractéristiques anthropométriques et à niveau d’entraînement identiques, le VO2 max est plus faible de 10-20 % chez la femme. Cette différence est expliquée par les adaptations centrales et périphériques. Le cœur de la femme est plus petit et, même si l’arbre artériel coronaire est bien corrélé à la masse cardiaque, le diamètre des artères épicardiques est moindre. Les capacités de transport de l’O2, la volémie et le taux d’hémoglobine sont également plus faibles chez la femme. Enfin, la moindre masse musculaire squelettique joue aussi un rôle important. Globalement, les caractéristiques des adaptations cardiovasculaires aiguës varient modestement avec le sexe. Lors d’un exercice croissant, la contractilité myocardique, donc la fraction d’éjection du ventricule gauche, paraît augmenter moins chez la femme. Ceci explique que l’homme diminue plus son volume télésystolique et que la femme augmente plus son volume télédiastolique pour compenser cette limite. Pour un niveau équivalent d’exercice dynamique ou statique, la fréquence cardiaque et le débit cardiaque sont plus élevés et la pression artérielle est plus basse chez la femme que chez l’homme. La fréquence cardiaque maximale peut aussi être un peu plus élevée chez les femmes que chez les hommes. La formule de 226-âge a été proposée pour estimer la fréquence cardiaque maximale chez les femmes. Ainsi, pour un exercice dynamique d’intensité sous-maximale donnée, la différence artérioveineuse en O2 est plus faible et le débit cardiaque relativement plus élevé chez la femme (35). c) Âge L’âge joue un rôle majeur sur les valeurs de VO2 max (36, 37, 38). Lorsque les valeurs sont normalisées par les paramètres anthropométriques, les adaptations cardiovasculaires aiguës sont superposables chez l’enfant et chez l’adulte. Avant la puberté, peu de différences sont notées entre les deux sexes. Après la puberté, le VO2 max augmente en relation avec la masse corporelle jusqu’à l’âge adulte chez les garçons. L’augmentation est moins marquée chez les filles pour une part à cause d’un niveau de pratique d’activité physique généralement plus faible. Ainsi, à 16 ans, la différence en valeur absolue du VO2 max entre les deux sexes est plus marquée chez les sédentaires (50 %) que chez les sujets également entraînés (25 %) (2). Le VO2 max atteint son apogée vers 18-20 ans et reste relativement stable jusqu’à 25-30 ans. Au-delà, à niveau d’entraînement constant, une diminution du VO2 max est rapportée avec le vieillissement. D’après les études transversales, la baisse est linéaire de 9-10 % par décennie, soit 0,2 à 1 mL.min-1.kg-1 par an. Selon les rares études longitudinales disponibles, la décroissance du VO2 max accélérerait avec l’âge et de manière plus marquée chez les hommes. Elle serait ainsi voisine de 3-6 % par décennie après 30-40 ans pour atteindre 8-20 % après 65-70 ans. Cette évolution non linéaire serait due en partie à la diminution progressive de la pratique d’activité physique qui augmente avec l’âge (37). Les altérations dues au vieillissement physiologique des différents systèmes impliqués dans le prélèvement et l’utilisation de l’oxygène expliquent cette baisse inéluctable du VO2 max. La perte d’élasticité du système ventilatoire peut expliquer nombre de dyspnées chez le vétéran, qui accepte souvent mal ces outrages de l’âge ! Le système cardiovasculaire s’altère précocement et les adaptations cardiovasculaires aiguës se modifient. La surcharge ventriculaire gauche secondaire à l’augmentation de la rigidité pariétale aortique induit une hypertrophie ventriculaire gauche. Les fonctions myocardiques sont aussi altérées avec principalement une baisse de la vitesse de contraction, une majoration de la fibrose qui altère la qualité de relaxation du myocarde donc la fonction diastolique et une diminution de la sensibilité des récepteurs adrénergiques (38). Pour répondre aux contraintes, en particulier de l’exercice musculaire, le débit cardiaque doit utiliser des mécanismes de compensation. Ainsi, lors d’un effort dynamique croissant, l’augmentation du débit cardiaque chez le sujet âgé dépend plus de l’élévation du volume d’éjection systolique que de la tachycardie. Les volumes télédiastolique et télésystolique sont plus élevés chez les sujets âgés. Nous avons vu que la fréquence cardiaque maximale dépendait pour une large part de l’âge du sujet. Cette baisse de la fréquence cardiaque maximale avec l’âge est essentiellement due à une modulation moindre par le système nerveux autonome, dont les différents éléments constituants sont altérés, et ce, malgré une sécrétion de catécholamines plus élevée (39, 40). Associée à la diminution de la contractilité, la baisse de la fréquence cardiaque maximale explique la baisse du débit cardiaque maximal avec l’âge (38). Au total, sur le plan cardiovasculaire, le sujet âgé s’adapte à l’exercice comme un sujet jeune sous bêtabloquants. Après 45-50 ans et quel que soit le type d’exercice, la pression artérielle systolique (Figure 12), les pressions artérielles pulmonaires (Figure 13) et les pressions intraventriculaires droites 18 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 18 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE Ch apitre 1 augmentent plus que chez le sujet plus jeune. En effet, du fait d’une moindre capacité de vasodilatation, les résistances périphériques totales diminuent moins à l’effort. Par contre, lors d’un exercice dynamique, les adaptations de pression artérielle diastolique sont peu modifiées (Figure 12). Enfin, lors d’un exercice statique, à intensité égale, la pression artérielle diastolique augmente plus avec l’âge (1, 2). Les facteurs périphériques participent aussi de façon importante à la baisse du VO2 max liée au vieillissement. Le tissu musculaire squelettique s’altère quantitativement et fonctionnellement avec l’âge. À la sarcopénie musculaire avec augmentation progressive du pourcentage de fibres de type 1 et de la masse grasse, s’ajoutent une diminution de la quantité et de la capacité oxydative des mitochondries, ainsi qu’une moindre capacité de vasodilatation, ce qui limite la perfusion musculaire à l’effort. Les effets physiologiques du vieillissement, qui altèrent ces capacités d’adaptation, sont aggravés par le mode de vie sédentaire qui augmente aussi avec l’âge. Ces altérations sont rapidement réversibles par l’entraînement physique et la réponse à l’entraînement ne semble pas altérée par l’âge. Ainsi, le potentiel d’augmentation du VO2 max est conservé. En effet, même si le déficit en valeur absolue n’est pas compensable, l’entraînement limite cette baisse en améliorant le volume d’éjection systolique et le prélèvement d’oxygène au niveau des muscles et en ralentissant les altérations musculaires squelettiques (38). En fait, bien souvent chez le sujet âgé, ce sont les limitations ostéo-articulaires qui limitent l’activité physique et sportive plus que le système cardiovasculaire. d) Niveau d’entraînement Les effets significatifs d’un entraînement s’observent rapidement, en 1 à 2 semaines (Figure 14). Ils sont d’autant plus marqués que le sujet est plus jeune et avec une faible aptitude physique. Ainsi, après quelques semaines d’un entraînement plurihebdomadaire composé par des séances d’au moins 30 minutes avec essoufflement significatif, le VO2 max augmente en moyenne de 10 à 30 %. Ces effets régressent aussi très rapidement dès que l’entraînement est interrompu. L’efficacité maximale qui s’observe après 6 mois peut être maintenue avec un travail d’entretien quantitativement moindre mais régulier et suffisamment intense. Cependant, les sujets sont plus ou moins individuellement répondeurs à l’entraînement en fonction de leur capital génétique. Leur importance dépend de la réponse individuelle du sujet aux contraintes hémodynamiques et des caractéristiques de l’entraînement suivi (intensité, quantité et type). Au niveau pulmonaire, la ventilation à l’exercice est plus efficace avec une pente Ve/VCO2 diminuée. Au niveau musculaire, les adaptations fonctionnelles concernent l’équipement enzymatique, surtout aérobie. Au niveau cardiovasculaire, les premières adaptations visibles dès 2-3 h de pratique hebdomadaire concernent la fonction diastolique myocardique et la capacité de vasodilatation (1, 2). La fréquence cardiaque maximale atteinte est souvent plus élevée chez le sujet qui s’entraîne régulièrement que chez le sédentaire qui, d’un point de vue subjectif, est surtout limité par ses muscles. Les adaptations regroupées sous le terme de « cœur d’athlète » ne peuvent se voir que pour un niveau d’entraînement très important (voir Chapitre 3). Figure 12 Évolution des pressions artérielles systolique (PAs) et diastolique (PAd) avec la fréquence cardiaque lors d’un exercice dynamique progressivement croissant amenant à l’épuisement en fonction de l’âge et du sexe de la personne. D’après les références 2,4,5,14. Figure 13 Évolution des pressions artérielles pulmonaires lors d’un exercice dynamique progressivement croissant et mené jusqu’à épuisement en fonction de l’âge de la personne. PAs, PAm, PAd = pression artérielle pulmonaire systolique, moyenne, diastolique. Modifié d’après la référence 27. Des adaptations fonctionnelles et morphologiques, ventilatoires, cardiovasculaires et musculaires secondaires à l’entraînement sont décrites. 19 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 19 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT La thermorégulation regroupe les mécanismes permettant à l’homme de maintenir une température centrale proche de 37 °C. Les variations marquées de la température centrale sont mal supportées avec un risque de décès par hypothermie si elle est inférieure à 30 °C ou par hyperthermie si elle dépasse 43 °C (41). Figure 14 Effets d’un entraînement en endurance sur les différents paramètres du débit maximal d’oxygène (VO2 max). DC = débit cardiaque, FC = fréquence cardiaque, VES = volume d’éjection systolique, D (A-V)O2 = différence artérioveineuse en O2. D’après une compilation des données de la littérature. e) Pathologies cardiovasculaires Elles influent directement ou indirectement, surtout par leur traitement, sur les adaptations cardiovasculaires. Elles peuvent retentir fortement sur la performance, en particulier aérobie avec baisse marquée du VO2 max. Ce paramètre est d’ailleurs un critère de gravité majeure dans de nombreuses pathologies, dont l’insuffisance cardiaque chronique. Les modifications d’adaptations spécifiques aux pathologies seront abordées avec celles-ci (voir Chapitre 6). 9. Adaptations en environnement hostile Températures extrêmes, pollution, altitude et plongée sous-marine sont les contraintes environnementales principales et les plus fréquentes auxquelles le sportif peut être confronté. 9.1 Températures extrêmes La température extérieure idéale pour la réalisation d’un exercice musculaire dépend des contraintes, durée et intensité surtout, de celui-ci. Ainsi, pour un effort prolongé endurant, réalisé avec une température de 10-15 °C la dérive des paramètres cardiovasculaires est moins prononcée qu’en ambiance plus chaude. Pour des efforts plus brefs et explosifs, une température plus élevée est davantage favorable à la performance (41). Pour comprendre les contraintes physiologiques que la température environnante impose à l’organisme, il est indispensable de rappeler brièvement les termes du bilan thermique. La thermogénèse correspond à un gain de chaleur et la thermolyse à une perte de chaleur. La température sèche de l’air est la première source de chaleur à laquelle s’ajoutent les effets des radiations solaires et du contact du corps avec des surfaces solides chaudes comme le sol. L’évaporation de la sueur est le mécanisme de refroidissement du sang le plus efficace. Deux facteurs, le degré d’humidité de l’atmosphère et le vent, conditionnent la capacité de l’organisme à évacuer la chaleur par la sudation. Ces différents paramètres se combinent pour faire varier le niveau de contrainte thermique d’une ambiance climatique, chaude ou froide. Le bilan thermique est résumé par l’équation S = M ± K ± C ± R – E. Cette équation montre que la thermogénèse (S) due à l’exercice physique résulte en premier lieu de la production de chaleur métabolique (M) à laquelle il faut ajouter ou retrancher les gains ou pertes de chaleur par conduction (K) donc par contact avec les surfaces solides de l’environnement, par échange avec l’air ambiant sous forme de convection (C) et sous l’effet des rayonnements solaires (R). L’évaporation sudorale (E) à la surface du corps est le principal facteur de thermolyse (41). 9.1.1 Chaleur et humidité Des index sont proposés pour évaluer les contraintes thermiques d’une ambiance chaude. Actuellement, l’index Wet Bulb Globe Temperature ou WBGT est le plus utilisé. Il intègre la température sèche, le degré hygrométrique et les radiations solaires. Plus la valeur en WBGT est élevée, plus les contraintes donc les risques d’accident sont importants. Ainsi, une ambiance thermique est considérée comme pénible lorsque l’index dépasse 29 WBGT et le risque de coup de chaleur est important au-delà de 33 WBGT. L’utilisation de ce type d’index permet de fixer des seuils de sécurité et de prévoir des plans d’hydratation adaptés lors des épreuves sportives (42). L’exemple classique est celui d’un marathon couru par une température de l’air de 23 °C mais qui selon le degré hygrométrique de 50 % ou de 100 % va doubler la perte hydrique et aussi… provoquer une baisse majeure de la performance ! 20 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 20 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE a) Régulation de la température corporelle Le sang est le liquide de refroidissement de l’organisme. Pour maintenir la température centrale stable, deux mécanismes principaux sont mis en jeu : le transfert de la chaleur du centre du corps vers la périphérie grâce à une redistribution vasculaire, et l’évacuation externe de la chaleur par l’évaporation de la sueur. Le transfert du sang augmente le volume sanguin sous-cutané, donc susceptible d’être refroidi. La balance circulatoire a aussi un rôle important, la perfusion des organes non impliqués dans l’exercice étant « sacrifiée » au profit des muscles actifs. La redistribution vasculaire dépend du système nerveux sympathique et de mécanismes humoraux. La vasodilatation périphérique et l’augmentation du débit sanguin qui en résulte favorisent la perte de chaleur par conduction entre l’enveloppe corporelle et le milieu ambiant. Soulignons que conduction, convection et radiation sont des systèmes de refroidissement inefficaces dès que la température externe est plus élevée que la température corporelle. L’efficacité de ces procédés reste cependant modeste car estimée à seulement 20 kcal.h-1 (42). Le procédé majeur de refroidissement est donc l’évaporation de la sueur. Rappelons que ce n’est pas la sudation qui refroidit le corps mais son changement d’état avec passage d’une forme liquide à une forme gazeuse qui est associé à une absorption de chaleur. L’humidité ambiante, en diminuant le gradient « hydrique » entre la peau recouverte de sueur et l’air environnant, limite l’évaporation de cette sueur (43). Il est possible d’estimer le débit sudoral nécessaire pour évacuer la production de chaleur métabolique. Il faut d’abord estimer la production d’énergie due à l’exercice, dont 75 % nous l’avons vu, sera libérée sous forme de chaleur. À celle-ci, il faut ajouter la contrainte thermique environnante en tenant compte de la température externe et du degré hygrométrique. À partir de cette chaleur exprimée en kcal et sachant qu’un litre de sueur évaporé à la surface de la peau élimine en moyenne 580 kcal, la perte hydrique prévisionnelle peut être estimée. Par exemple, en course à pied où la dépense énergétique moyenne est estimée à 1 kcal par kg de poids corporel par km parcouru par heure, un sujet de 70 kg qui coure à 15 km.h-1 pendant 1 heure dépense 1 050 kcal, dont approximativement 750 kcal (75 %) sous forme de chaleur. En ambiance neutre, celle-ci sera évacuée grâce à l’évaporation de près de 1,3 litre de sueur ! Ch apitre 1 sement de l’organisme et maintien du niveau de l’effort. Nous avons vu le rôle majeur de la sudation et de son évaporation. La sueur est hypoosmolaire par rapport au plasma. Pour une sudation « normale », la perte liquidienne provient essentiellement du compartiment plasmatique (44). En cas de sudation majeure ou lorsque l’exercice est de longue durée et réalisé avec un apport hydrique insuffisant, le compartiment intracellulaire va être concerné. Une hypovolémie hyperosmolaire progressive s’installe alors. Elle peut atteindre 4 % du poids du corps dès la troisième heure d’effort et majore toujours les contraintes cardiovasculaires (Figure 15). Comme nous l’avons vu, la baisse du volume d’éjection systolique, résultante de l’hypovolémie, doit être compensée par une tachycardie relative pour maintenir le débit cardiaque constant (Figure 11) (44, 45). À intensité sous-maximale et durée d’effort égales, l’importance de cette dérive des paramètres cardiovasculaires dépend de la température ambiante. L’hydratation régulière réduit cette dérive cardiaque, mais de façon incomplète. En effet, les limites d’absorption digestive, en partie dues aux effets de la balance circulatoire, empêchent une compensation parfaite du volume hydrique perdu. Au total, la température centrale augmente progressivement, ce qui majore encore la tachycardie (45). Sur le plan énergétique, l’augmentation inadaptée de la température des muscles squelettiques et du myocarde diminue leur rendement, imposant une dépense énergétique supplémentaire pour assurer le même travail contractile. La consommation myocardique d’oxygène pour un même niveau d’effort va donc augmenter (44, 45). De plus, pour maintenir une pression de perfusion des organes suffisante, une vasoconstriction s’installe avec diminution du débit sanguin en particulier musculaire Figure 15 Schéma de l’altération des performances myocardiques en rapport avec la perte de poids (%) par sudation lors d’un exercice prolongé d’intensité constante sous-maximale. FC = fréquence cardiaque, VES = volume d’éjection systolique, DC = débit cardiaque. b) Conséquences cardiovasculaires En cas de forte chaleur ou d’effort très prolongé, une compétition s’installe entre refroidis- 21 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 21 27/08/2013 11:14:00 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT et donc baisse de la performance. Ainsi, dès que la déshydratation dépasse 3 % de l’eau totale, soit 2 % du poids du corps, la performance myocardique (Figure 15) et donc aérobie est pénalisée (42, 43). En effet, du fait de la baisse de la volémie et de la contractilité, le débit cardiaque maximal et donc la consommation maximale d’oxygène vont être diminués (44). L’hyperthermie progressive est donc à l’origine d’une altération importante des performances physiques mais aussi psychocognitives. Ceci peut avoir des conséquences lors de la pratique de sports pour lesquels la prise d’information et les processus décisionnels ont un rôle sur les résultats et/ou sur la sécurité (46). 9.1.2 Froid L’index de Windchill combinant la température sèche de l’air et la vitesse du vent est le plus utilisé pour évaluer l’importance de la contrainte thermique due au froid. En effet, une température de – 30 °C tolérable par temps calme devient dangereuse avec un fort vent, la peau exposée pouvant geler très rapidement. La pluie et l’humidité sont aussi des facteurs aggravants. Ainsi, des vêtements mouillés refroidissent la peau, notamment lorsque le vent est fort. À l’inverse, le rayonnement solaire qui atténue considérablement les effets du froid explique que la sensation de froid et la déperdition thermique sont beaucoup plus grandes en période nocturne. a) Réactions physiologiques au froid c) Effets de l’acclimatement à la chaleur L’entraînement dans un environnement chaud permet un acclimatement à la chaleur qui améliore la capacité à évacuer la chaleur produite lors d’un exercice. Ainsi, la sudation est plus efficace avec un délai d’apparition raccourci et un débit augmenté. De plus, sa composition se modifie, avec moindre concentration en sodium, ce qui préserve les minéraux. Les gradients de température entre organes centraux et peau, puis entre peau et environnement sont augmentés, facilitant les flux de chaleur. Le débit sanguin cutané nécessaire pour « refroidir » l’organisme devient alors moins important et la perfusion des muscles actifs est améliorée Au total, pour un exercice d’intensité donnée la dérive des paramètres cardiovasculaires est moins marquée après un acclimatement à la chaleur (2, 43, 44). d) Pratique sportive en ambiance chaude L’hyperthermie a un rôle majeur dans l’apparition des défaillances cardiovasculaires lors de la pratique sportive de longue durée en ambiance chaude. Outre l’abstention en cas de conditions très défavorables, la prévention la plus efficace consiste à éviter le réchauffement du corps en se protégeant au mieux des radiations solaires, en portant des vêtements amples et clairs, en se rafraîchissant le visage et la nuque et bien sûr en s’hydratant de façon adaptée. Rappelons que pour être efficace et éviter l’installation d’une déshydratation chronique a minima, cette hydratation doit concerner les périodes pré-, per- et posteffort. Ces conseils sont efficaces essentiellement pour des expositions de courte durée (43). Les sportifs ayant un projet d’épreuve en climat chaud doivent procéder à un acclimatement préalable. Enfin, le sportif qui a un objectif de performance doit revoir celui-ci à la baisse en cas de température ambiante élevée. L’augmentation de la thermogenèse et la diminution de la thermolyse ont pour but de maintenir l’homéostasie thermique qui est vitale (41, 47). Au niveau myocardique, en cas de baisse de la température centrale, les propriétés contractiles et l’excitabilité des tissus de conduction sont altérées avec baisse du débit cardiaque à l’exercice. L’augmentation de la thermogenèse résulte presque exclusivement d’une augmentation du travail musculaire volontaire par l’activité physique ou involontaire par le frisson thermique. Cette capacité à maintenir un débit énergétique élevé par l’activité physique est directement dépendante du niveau d’aptitude physique du sujet et de son degré d’entraînement. Ce débit énergétique a cependant une limite, celle des réserves énergétiques exogènes et endogènes, conditionnant la tolérance prolongée au froid. Le frisson thermique résulte de contractions musculaires involontaires avec production calorique de l’ordre de 4 à 5 fois supérieure à celle du métabolisme de base. Il ne survient que pour des contraintes thermiques très sévères et a une efficacité plus limitée que l’augmentation volontaire de l’activité physique. Ces mécanismes ont un coût énergétique. Ainsi, un exercice physique d’intensité donnée qui est réalisé en climat froid s’accompagne d’un VO2 plus élevé que s’il est réalisé en ambiance thermique neutre (47). Outre le port de vêtements adaptés, des adaptations physiologiques réduisent la thermolyse. La perte de chaleur par conduction est limitée grâce essentiellement à la vasoconstriction, artérielle et veineuse, au niveau de la peau et du tissu sous-cutané, rendant ces tissus plus isolants vis-àvis du froid. L’adaptation entraîne aussi une redistribution du sang vers les viscères, facilitée par une vasodilatation des territoires profonds. Étant donné la veinoconstriction superficielle, le retour du sang se fait préférentiellement par le réseau profond. 22 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 22 27/08/2013 11:14:00 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE Cependant, une vasoconstriction prolongée peut avoir des conséquences néfastes sur l’oxygénation des territoires périphériques et favoriser l’apparition de gelures. Chez les sujets acclimatés, leur apparition peut être retardée par une vasodilatation paradoxale au froid, avec alternance de courtes périodes de vasoconstriction et de vasodilatation (41, 47). b) Froid et travail cardiaque La vasoconstriction périphérique due au froid augmente le retour veineux donc le volume d’éjection systolique et le débit cardiaque. La libération accrue de catécholamines majore le phénomène. Le volume d’éjection systolique est donc plus élevé au froid pour un même niveau d’exercice sous-maximal, mais sa valeur maximale au pic de l’effort est inchangée. La vasoconstriction augmente aussi la pression artérielle. La majoration du volume d’éjection systolique et la stimulation du baroréflexe diminuent la fréquence cardiaque de repos. Au début de l’exercice, le frein vagal persiste avec une moindre tachycardie et un retour veineux plus important qu’en ambiance thermique neutre. Au total, en climat froid, le travail myocardique est plus élevé pour des efforts sous-maximaux. Chez le sujet sain, l’exposition au froid s’accompagne d’une augmentation du débit coronaire au repos comme lors d’un effort aérobie. Cet effet est favorisé par un échauffement préalable. En cas d’exercice prolongé au froid, le phénomène de dérive cardiovasculaire est moins marqué qu’en ambiance neutre ou chaude, du fait de la moindre sudation et de la vasoconstriction qui limitent la baisse du volume plasmatique et donc la tachycardie compensatrice. c) Effets cardiovasculaires de l’exposition prolongée au froid La baisse de la température centrale s’accompagne de nombreuses modifications électrocardiographiques, comme un allongement de la durée des intervalles PR, QRS et QT, et une modification de la repolarisation initiale caractérisée par un susdécalage du point J, appelée onde J d’Osborn (48). Si la contrainte se poursuit, une fibrillation atriale peut apparaître avec risque de fibrillation ventriculaire dans les cas d’hypothermies fatales. La physiopathologie de ces anomalies est multifactorielle et principalement liée à une dégradation de la balance neurovégétative et à un dysfonctionnement du tissu nodal et de la repolarisation (49). Ch apitre 1 comme pour les triathlons si la température de l’eau est inférieure à 15 °C. 9.2 Pollution Les effets cardiovasculaires de la pollution ambiante sont encore mal connus. Les facteurs polluants sont nombreux et leurs effets potentiels sur les organes, variés. L’exposition chronique est connue pour favoriser le développement et les complications de l’athérosclérose, des syndromes coronaires, des accidents vasculaires cérébraux mais aussi des arythmies (50, 51). Les effets de la réalisation d’un exercice dans une ambiance polluée sont encore moins bien connus. Le système respiratoire est bien sûr le premier concerné avec risque d’inflammation favorisant un effet bronchospastique. Dans l’état actuel de nos connaissances, il paraît justifié d’éviter de réaliser des exercices intenses lors des pics de pollution, particulièrement en cas de pathologie. 9.3 Altitude Les contraintes liées à l’altitude et les adaptations qui en découlent dépendent du niveau d’altitude, de la durée de l’exposition, du niveau d’activité et bien sûr de la présence éventuelle de pathologies, surtout cardiorespiratoires, plus ou moins limitantes. 9.3.1 Contraintes de l’altitude Ne seront envisagées ici que les altitudes inférieures à 6 000 m. Les contraintes d’un séjour en altitude varient en fonction de son niveau (Figure 16). Figure 16 Définition biologique de l’altitude. Modifié d’après la référence 52. Le rôle du froid dans l’apparition d’un accident cardiovasculaire lors de la pratique sportive est maintenant bien connu, conduisant par exemple les organisateurs d’épreuves d’endurance à différer celles-ci en cas de température fortement négative 23 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 23 27/08/2013 11:14:01 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT Ainsi, en dessous de 1 000 m, le sujet sain même non acclimaté ne ressent pas de limitation significative au repos comme à l’exercice. Au-delà, pour les efforts prolongés la performance maximale est significativement diminuée. La plus importante des contraintes résulte de la diminution quasi exponentielle de la pression barométrique avec l’altitude. La composition de l’air est indépendante de l’altitude (FIO2 = 20,93 % pour l’O2), mais comme la pression barométrique baisse, la pression partielle en oxygène dans l’air et donc la pression inspirée (PIO2) diminuent avec l’altitude car PIO2 = FIO2 x pression barométrique. Cette baisse avoisine 30 % dès 3 000 m d’altitude. S’y ajoute la baisse de la température, – 5 °C en moyenne par 1 000 m de dénivelé. Cette baisse de température dépend de nombreux facteurs, surtout du vent et du degré hygrométrique de l’air. Le degré hygrométrique diminue avec la pression barométrique, favorisant donc les pertes hydriques et la déshydratation. Par exemple, – 10 °C en air saturé de vapeur d’eau équivaut à – 2,5 °C en air sec. Les autres caractéristiques, radiations, baisse de densité de l’air et baisse de la gravité ont peu d’impact sur les adaptations cardiorespiratoires à l’altitude (52, 53). 9.3.2 Réactions physiologiques à l’altitude Elles dépendent beaucoup de la durée d’exposition. En dessous de 8 jours, on parle d’accommodation et au-delà, d’acclimatement. Sur le plan ventilatoire, une exposition brève de moins de 24 heures à moins de 3 000 m n’impose pas de modification au repos. Dans les autres cas, une hyperventilation est observée. Initialement liée à une polypnée, elle est rapidement remplacée par une augmentation persistante du volume courant (53). Sur le plan cardiovasculaire, le débit cardiaque de repos est augmenté par une tachycardie dès 2 000 m. Cette tachycardie diminue progressivement avec l’acclimatement et est remplacée par une augmentation du volume d’éjection systolique. La pression artérielle reste le plus souvent dans les normes, mais des valeurs diastoliques élevées peuvent être constatées. Au total, le travail cardiaque, donc la consommation myocardique en oxygène, est globalement augmenté en altitude (52, 53). En haute altitude le débit sanguin cérébral peut être diminué par l’hypoxie (53). Au niveau sanguin, les concentrations des érythrocytes et de l’hémoglobine augmentent. Rapides dans les premiers jours, ces augmentations sont plus lentes par la suite avec une baisse parallèle de la fréquence cardiaque. Les caractéristiques de la courbe de dissociation de l’hémoglobine se modifient, ce qui favorise d’un côté la fixation de l’O2 au niveau du poumon, et d’un autre côté, son prélèvement au niveau des tissus (53). Au niveau tissulaire, l’exposition chronique entraîne une augmentation du nombre des capillaires musculaires. Au niveau cellulaire, l’augmentation de la myoglobine, du volume des mitochondries et de l’activité de certaines enzymes oxydatives majorent les capacités oxydatives musculaires (53). 9.3.3 Adaptations à l’exercice en altitude Pour les adaptations ventilatoires, à même niveau d’exercice sous-maximal, une hyperventilation est d’autant plus marquée que l’altitude est élevée. Ceci est la conséquence, rappelons-le, de la baisse de la pression partielle en oxygène de l’air par rapport au niveau de la mer. Il existe une grande variabilité interindividuelle dans l’amplitude de la réponse ventilatoire, expliquant les éventuelles intolérances à des altitudes modérées. L’acclimatement limite l’importance de cette hyperventilation par désensibilisation relative des centres respiratoires et des chémorécepteurs à l’hypoxie chronique. Mais dans tous les cas, la limitation de la diffusion pulmonaire réduit les capacités maximales d’oxygénation sanguine (52, 53). Au niveau cardiovasculaire, les adaptations aux efforts sous-maximaux dépendent de la durée de l’exposition à l’altitude. Au début, par rapport au niveau de la mer, le débit cardiaque est augmenté par une tachycardie réflexe d’origine sympathique. Après quelques heures et en moyenne pendant les 6 premiers jours, grâce à l’accommodation, la fréquence cardiaque à l’effort se normalise progressivement mais incomplètement, la tachycardie résiduelle compensant alors la baisse du volume d’éjection systolique induite par la déshydratation majorée en altitude (54). La polyglobulie d’adaptation n’apparaît qu’après plus de 15-20 jours d’exposition à l’altitude. L’augmentation des capacités de transport de l’oxygène par le sang qui en résulte aide à la normalisation du débit cardiaque. Mais cette polyglobulie majore les contraintes cardiaques par élévation des résistances vasculaires secondaires à l’hyperviscosité sanguine. Les deux composantes, systolique et diastolique de la pression artérielle systémique mais surtout pulmonaire sont plus élevées qu’au niveau de la mer (55). Lors des efforts maximaux, ni le débit cardiaque maximal, ni ses deux facteurs ne sont modifiés initialement par l’altitude. Après acclimatement par contre, ce paramètre est diminué par baisse de 24 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 24 27/08/2013 11:14:01 ADAPTATIONS CARDIOVASCULAIRES AIGUËS À L’EXERCICE Ch apitre 1 Figure 17 ses deux déterminants. La limitation de la fréquence cardiaque maximale est d’autant plus marquée que l’altitude est élevée (Figure 17). Elle est attribuée au moins en partie à l’action de l’hypoxie chronique sur le nœud sinusal, associée à une modification de la balance sympathique/parasympathique et à une baisse de la densité et de la sensibilité des bêtarécepteurs myocardiques qui interviennent sur la régulation de la fréquence cardiaque. Les efforts maximaux sont déconseillés lors des expositions aiguës au-delà de 4 000 m. Fréquence cardiaque au repos et à l’exercice maximal. Lors d’une exposition courte inférieure à 2-6 jours (trait continu) et prolongée supérieure à 6-8 jours (trait pointillé) à l’altitude. Modifié d’après la référence 52. La baisse du volume d’éjection systolique maximal est multifactorielle avec réduction du volume plasmatique par déshydratation, baisses de la contractilité et de la compliance myocardiques et majoration des résistances périphériques. Au niveau énergétique, les métabolismes anaérobies ne sont pas significativement modifiés. En effet, à intensité d’exercice aérobie sousmaximale donnée, la lactatémie est plus basse en altitude qu’au niveau de la mer. Une amélioration du rendement musculaire, une diminution de la réponse adrénergique à l’exercice et une meilleure utilisation du lactate au sein des muscles actifs semblent en cause (53). Le métabolisme aérobie est d’autant plus limité que le niveau d’altitude est élevé (Figure 18). La réduction de VO2 max est de l’ordre de 10 % par 1 000 m d’élévation avec cependant une grande variabilité interindividuelle, qui est en règle générale fonction du temps d’exposition, du mode de vie en altitude, du sexe et de l’aptitude physique. Notons que ce sont les sujets les plus performants au niveau de la mer qui sont proportionnellement les plus limités en altitude. Après acclimatement, la tolérance aux efforts sous-maximaux est améliorée grâce à l’augmentation de l’O2 apportée aux muscles actifs par la polyglobulie (53). 9.4 La masse sanguine est ainsi redistribuée vers le thorax (bloodshift). Un mouvement d’eau du milieu intracellulaire vers le milieu vasculaire y est associé. Il existe aussi une vasoconstriction périphérique. Ce retour sanguin veineux accru augmente la précharge, le volume d’éjection systolique et donc le débit cardiaque (10-20 %). L’élévation du volume sanguin central augmente la pression artérielle pulmonaire et diminue la capacité respiratoire vitale. De plus, la vasoconstriction périphérique est à l’origine d‘une poussée tensionnelle. Le travail d’éjection cardiaque est donc augmenté. L’étirement atrial et la poussée tensionnelle transitoire dues à ces modifications hémodynamiques sont à l’origine d’adaptations endocrines et du système nerveux autonome. Ainsi, la sécrétion accrue d’hormone antidiurétique (ADH) et de facteur atrial natriurétique, qui contrôle le volume plasmatique, est responsable de la diurèse d’immersion. Figure 18 Effets du niveau d’altitude sur les valeurs maximales de consommation d’oxygène (VO2 max) et de lactatémie (Las) par rapport aux valeurs mesurées au niveau de la mer chez un sujet sain. Plongée sous-marine La plongée est classiquement considérée comme un sport sollicitant peu le système cardiovasculaire. En dehors de l’effort physique demandé par certaines situations de plongée ou de nage avec palmes, les contraintes principales imposées au système cardiorespiratoire sont liées à l’environnement. On distingue schématiquement cinq principales contraintes environnementales. L’immersion dans l’eau modifie le fonctionnement de l’axe cardio-endocrino-rénal. En effet, la compression hydrostatique extérieure entraîne des mouvements hydriques au niveau de l’organisme. 25 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 25 27/08/2013 11:14:01 C hapitre 1 CARDIOLOGIE DU SPORT Les adaptations du système nerveux autonome régulent la pression artérielle par une bradycardie majorée en cas de respiration bloquée et une baisse des résistances périphériques totales. La baisse de la stimulation sympathique permet ainsi à certains tissus d’être temporairement hyperperfusés. À la sortie de l’eau, ces perturbations cardio-rénales et l’augmentation du volume d’éjection systolique et du débit cardiaque persistent plusieurs heures (55, 56). Au niveau ventilatoire, la paroi thoracique est comprimée, la capacité vitale est donc diminuée et la respiration se fait en pression négative. Le travail ventilatoire augmente d’autant plus que la profondeur est élevée, d’où un débit de perfusion des muscles ventilatoires augmenté. Toutes les zones pulmonaires sont concernées avec une amélioration de la relation ventilation/perfusion (56). Le froid est une contrainte majeure trop souvent négligée en plongée sous-marine. Rappelons que la conductibilité thermique de l’eau est 25 fois supérieure à celle de l’air. Le froid diminue les capacités physiques et, au niveau cardiovasculaire, induit une vasoconstriction périphérique marquée et une bradycardie, surtout lors de la stimulation des thermorécepteurs faciaux. Cette dernière est d’origine vagale et peut éventuellement être responsable de troubles du rythme ou de conduction (57). La vasoconstriction en majorant la postcharge augmente le travail du myocarde qui a une capacité de réponse limitée du fait de la stimulation vagale intense (57, 58). L’augmentation de la pression ambiante induit une augmentation proportionnelle des composants des gaz ventilés. L’oxygène n’échappe pas à cette règle et l’on considère que l’organisme est déjà en hyperoxie à partir de 20 mètres lors d’une plongée à l’air (0,63 atmosphère d’O2). L’hyperoxie, comme le froid, induit une vasoconstriction périphérique et une bradycardie. Ces contraintes peuvent être responsables au moins pour une part d’un œdème pulmonaire. Le suivi des sujets ayant présenté ce type d’accident a montré une relation avec une maladie hypertensive ultérieure (59, 60, 61, 62). Les contraintes des plongées expérimentales les plus profondes réalisées par l’homme sont essentiellement liées à la ventilation d’un gaz dense. En plongée à l’air à 50 m, la ventilation de l’air comprimé et « lourd » (masse volumique proche de 7 g.L-1) nécessite une augmentation importante du travail des muscles ventilatoires (63). Le travail diaphragmatique augmente linéairement avec la masse volumique du mélange respiratoire, qui augmente avec la profondeur de plongée (64). Cela modifie les pressions intrapleurales, donc péricardiques et en- traîne un phénomène comparable à celui du pouls paradoxal de l’asthmatique en crise. Il en découle alors une altération mécanique du remplissage ventriculaire (65). La décompression est très redoutée, à juste titre, par les plongeurs. Elle est cependant responsable de peu de contraintes hémodynamiques. Rappelons que l’élimination des gaz tissulaires lors de la décompression se fait par voie veineuse et sous forme de bulles circulantes chez 50 % des plongeurs, même lors d’un strict respect des procédures de remontée. L’existence d’une hypertension artérielle pulmonaire postplongée est encore discutée. Elle paraît vraisemblable mais d’importance limitée. Cette hypertension artérielle pulmonaire peut altérer la fonction diastolique myocardique. L’accident de décompression le plus classique est celui du non-respect des procédures de remontée, mais il peut aussi survenir lors d’un passage de bulles dans la circulation systémique en cas de shunt droitgauche comme un foramen ovale perméable (66). 10. Adaptations endocriniennes Les réponses endocriniennes à l’exercice musculaire interviennent dans de nombreuses régulations. Nous nous limiterons ici à rappeler celles qui sont impliquées dans la régulation de la balance hydro-électrolytique. Cette balance dépend directement des réponses des paramètres cardiovasculaires et des hormones catécholergiques à l’effort. En effet, les variations de volume plasmatique retentissent sur le débit cardiaque. L’importance des modifications de la volémie dépend du type, de la durée, de l’intensité et de la position dans laquelle l’effort a été réalisé, ainsi que du niveau d’hydratation et de la condition physique du pratiquant. Schématiquement, pendant l’exercice, des perturbations de l’homéostasie hydro-électrolytique locale surviennent au niveau des muscles actifs, proportionnellement à la masse musculaire impliquée et à l’intensité de l’effort. L’autorégulation de la pression intracapillaire est perturbée dès le début de l’exercice par l’élévation de la pression artérielle moyenne, l’hyperhémie métabolique et la sympatholyse fonctionnelle. L’élévation de la pression intracapillaire résultante induit une fuite de fluide isotonique du compartiment vasculaire vers le milieu interstitiel. Pour les efforts intenses, l’accumulation intramusculaire des métabolites crée de plus un gradient osmotique avec fuite vasculaire d’un liquide hypotonique. Ainsi, une accumulation liquidienne pouvant aller jusqu’à 45 mL.kg-1 de muscle actif est observée et pour un effort proche de VO2 26 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 26 27/08/2013 11:14:01 Index A Ablation 120, 146, 180, 183, 185, 186, 189 Accidents cardiovasculaires 140 Accidents vasculaires cérébraux 147, 200, 248 Acclimatement 22, 24-25 Accommodation 24 Acide lactique 4, 162, 254 Actine 3, 12 Activité électrique du cœur 58 Adaptations cardiovasculaires 7, 18 – chroniques 56 Adaptations vasculaires 87, 88 Adaptations ventilatoires 24 Adénosine triphosphate (ATP) 3 Aérobie 25 Africain(e) 85, 114, 201 Afro-caribéens 68, 85 Âge 18 Agence française de lutte contre le dopage 166, 168 Agence mondiale antidopage 162, 165-166, 220 AICAR 166 Ajmaline 19 6 Akt 123 Alternance des ondes T 49 Altitude 23, 218 Amiodarone 160 Amphétamines 161-162, 165, 188 Anabolisants 70, 80, 116, 163-164 Anaérobies 25 Androgènes 161 Anémie 42 Anévrisme coronaire 217 Anévrisme 209 – de l’aorte 220 Angiogenèse 87, 129, 246 Angiographie isotopique 48 Angiotensine 14, 27, 122, 123 Anneau mitral 212 Anomalie de naissance – des artères coronaires 37 – des coronaires 143, 217 Anomalies congénitales des artères coronaires 186 Anthropométriques 73 Anticoagulants 150, 179 , 212-213, 217, 237 Anti-inflammatoire 87, 246 Antioxydant 87 Aorte ascendante 77 Apnée 230, 234 Apoptose 123, 246 Arginine-vasopressine 14, 126 ARN messager 122 Artère(s) – cérébrales 17 – coronaires 48, 77, 87 – poplitée 151 – vertébrale 148 Artériopathie 150 Artérite 150 Arythmie(s) 40-41, 44, 59 – jonctionnelle 59 – par réentrée 49 – respiratoires 59, 62, 79, 81, 184 – supraventriculaires 59, 62, 84, 116, 146 – ventriculaires 59, 63, 114, 120, 142 Asiatique(s) 85, 86 Athérosclérose 145 Athlète 56 Atrial natriurétique 27 Atropine 50, 66 Automédication 154 Autorégulation cérébrale 13, 17 Axe « droit » 64 Axe « gauche » 64 B Bainbridge 9 Balance – autonomique 58, 62, 66, 119, 120, 128, 181 – circulatoire 10-11, 13, 21, 29, 103, 129 – hydro-électrolytique 26 Bande modératrice 118 Barométrique 17 Barorécepteurs 106-107, 127 Baroréflexe(s) 23, 28, 106, 108, 126 Bathmotropisme 12 Bazett 69-70, 79, 192-193 Belhassen 189 Bêtabloquants 47, 165, 179, 182, 186, 196, 209-210, 218, 220, 227, 229, 235-236, 259 Bicuspidie aortique 208, 225 Bidimensionnelle 71 Bilan thermique 20 Biopsie myocardique 144, 205 Bloc(s) – atrio-ventriculaire(s) 63, 64, 140, 182 – de branche 182 – de branche droit 68 – de branche droit(s) incomplet(s) 60, 64, 79 – de branche gauche 116, 182 Bloodshift 25 BNP 167 Bonnes règles de pratique 216 Bowditch 9 263 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 263 27/08/2013 11:14:15 I n dex CARDIOLOGIE DU SPORT Bradycardie(s) 60-62, 70, 75, 77, 79-80, 84-85, 87-88, 100, 116, 120, 127-128, 184, 210, 236-237 Brugada 37, 68, 144, 190, 195 C Caféine 162, 167 Calcineurine 123 Calcium 3 Canal – à la ryanodine 196 – artériel 223 – If 128, 167, 182, 237 Canalopathies 69, 143, 186, 190 Canaux protéiques 58 Cannabis 163 Capacité physique 248 Cardiofréquencemètre(s) 40, 146, 180, 198, 255-256 Cardiomyocytes 112-113, 119, 124-125, 237, 246 Cardiomyopathie 19 8 – dilatée 37, 47, 88, 116, 201, 211 – hypertrophique(s) 37, 43, 47, 65, 69, 71, 73, 76-77, 86, 113, 142143, 186, 188, 190, 200, 217 Cardiopathie(s) – congénitales 221 – cyanogène 222, 228 Carotide interne 148 Catécholamines 7-9, 12-13, 23, 27, 29, 50, 102, 110, 112, 114, 117, 119, 126-127, 154, 214, 227 Caucasien(s) 68-69, 73, 7576, 85-86, 114 Cellules – endocardiques 66, 128 – endothéliales progénitrices 129, 246 – épicardiques 66, 128 – M 66, 128 – myocardiques 12, 66 Centre(s) – de référence 115, 210 – national de référence 191, 195 – régulateurs 28 Chaîne – de survie 157, 158 – respiratoire 4 Chaleur 22 Charge d’entraînement 252 Chémoreflexes 28 Chronotrope 128 CIO. Voir Comité International Olympique Circulation – cérébrale 12 – pulmonaire 13, 107 Classification – de Mitchell 177, 178, 229 – de Plas 66 Clenbutérol 162, 164 CMH apicale 114 Coarctation de l’aorte 36, 220, 224 Cocaïne 162-165, 188, 217 Cœur d’athlète 19, 43, 47, 56, 71-73, 83, 88, 100, 105, 112, 115-116, 121, 129, 143, 179, 198, 246 – féminin 79 Cœur fonctionnellement forcé 105 Cœur sain 120-121, 180, 183-184, 188 Cold face test 230 Cold pressure test 227 Collagène 82 Commotio cordis 140, 190 Communication – atrio-ventriculaire 224 – interatriale 223 – interventriculaire 223 Compléments alimentaires 167 Complexe – contractile 125, 126 – QRS 64, 200 Compliance 7 – veineuse 88 Composante – longitudinale 72 – radiale 71-72 Compression oculaire 230 Conférence de Bethesda 70 Consommation maximale – d’O2 5 – d’oxygène 56 Consommation myocardique – d’oxygène 108, 177, 229 – en oxygène 4, 12, 57, 88, 100, 124-125, 162, 227 Contractilité 9, 12, 58, 83 Contraction atriale 7, 9 Contrôle antidopage 236 Coronarographie 50, 215 Corticoïdes 161, 165 Coup de chaleur 20, 142 Coup de frein vagal 119 Couplage – excitation-contraction 125 – ventriculo-artériel 83, 103, 129 Courbe pression-volume 78, 102 Coût énergétique 100 CPK 205 C-réactive protéine 87, 123, 204 Créatine phospho-kinase 3 Cycle de Krebs 4 Cytosquelette 122 D Débit – cardiaque 5, 10, 15, 18, 24, 77, 79, 100, 127 – cardiaque maximal 56, 83, 88, 100, 167 – cérébral 13 – coronaire 12 – d’oxygène 4 – sanguin musculaire 11 – sanguin rénal 14 – ventilatoire 5-6 Décompression 26 Défibrillateur(s) 154, 156159, 180, 190, 198 – cardiaques 19 8 – implantable 19 6-19 7, 229 Délai électromécanique 110, 115 Dépense énergétique 5, 256 Dépolarisation cellulaire 58 Dérive – cardiaque 21 – cardiovasculaire 16, 23 – de la fréquence cardiaque 15, 256 Dérivés nitrés 237 Désentraînement 115 Déshydratation 16, 24, 40, 153 Desmosomes 117, 143 Détorsion 78, 110 – diastolique 8, 9 Devereux 76 Diabète 41, 141, 146, 246-247, 260 Diacylglycérol 123 Diamètre – aortique 76 – télédiastolique du ventricule gauche 75, 80 Diastasis 7, 9 Différence artério-veineuse en O2 5-6, 100, 104 Dilatation – aortique 147, 209 264 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 264 27/08/2013 11:14:15 Ind e x CARDIOLOGIE DU SPORT – de l’aorte 39, 208 Dispersion de l’intervalle QT 70 Dissection – aortique 142, 147, 208, 209, 213 – artérielle cervicoencéphalique 148 – coronaire 145 Dissociation électromécanique 142 Diurétiques 179, 220, 227, 229, 236 Dopage 83, 86, 143, 160, 163 – génique 165, 166 Doppler 78 – tissulaire 72, 77, 78, 113, 114 – transcrânien 148 Double harmonique 73, 115 Down-regulation 110 Drépanocytose 142 Durée de l’exercice 15 Dynamique 177 – du QT 194 Dyslipidémies 41 E Ebstein 222 ECG – à haute amplification 49, 118 – àhaute amplification 69 – de repos 35 – d’effort 44 Échanges gazeux 2, 5 Échangeur Na+/Ca2+ 125 Échauffement 254 Échelles de Borg 46 Échocardiogramme(s) 39 , 69-70, 108, 115 – d’effort 46, 47, 207, 211, 212, 221 Échocardiographie 86, 120, 179, 201, 204, 233 – d’effort 48, 100, 105, 114, 115, 210, 215 Échographie 3D 76 Éducation 35 Ehlers-Danlos 210 Eisenmenger 222 Électrocardiogramme de repos 58 Électromécanique 12 Embolie(s) pulmonaire(s) 150, 163-165 Endocarde 117, 125, 190, 202 Endocardite 162-163, 213 Endofibrose 151-152 Endothélium vasculaire 29, 87 Endurance 56 Enfant athlète 80 Enregistreurs implantables 49 Entraînabilité 122 Entraînement 19, 42, 58, 74, 80, 178, 181, 252-253, 257 Enzyme de conversion 123, 165 Épicarde 117, 125, 190, 202 EPO 161-165 Épreuve d’effort 39, 41, 43, 69, 115, 120, 145, 154, 179, 210, 215, 226, 233, 236 – avec analyse des échanges gazeux 42 – en hypoxie 229 – maximales 40 Epsilon 201 Équation de Fick 5 Équilibre – acido-basique 28 – hydrosodée 13 Ergocycle 43, 44 Ergoréflexes 8 Érythropoïétine 161, 163-165 Espérance de vie 83 État d’équilibre cardiovasculaire 15 Évaporation de la sueur 21 Examen physique 36, 58 Excitabilité 58 Excitation-contraction 12 Exercice – de longue durée 108 – de type fractionné 15 – dynamique 14, 19 – isocinétiques 17 – maximal 6 – mixtes 17 – musculaire dynamique 2 – sous-maximal 6 – statique 16, 19 – supra-maximal 6 Exploration(s) – électrophysiologique(s) 50, 144, 183, 202 – isotopiques 48 Extrasystole(s) 59, 62, 118, 121 – supraventriculaires 120 – ventriculaires 63, 117, 119, 146, 187-188 F Facteur(s) – atrial natriurétique 25 – de croissance vasculaire 87 – de risque cardiovasculaire 41, 218, 246 – d’Hayflick 246 Fatigue cardiaque 107, 201 Faux positif 40, 44, 46 Fer 164 Fermeture percutanée 223 Fibres musculaires 2, 4 Fibrillation 59 – atriale 59, 62, 84, 114, 120, 143, 146, 147, 183, 185, 200, 202, 211, 212 – ventriculaire 143, 160, 183, 190 Filtration glomérulaire 14 Flécaïnide 19 6, 236 Flutter atrial 120, 146, 186 Flux de – remplissage 78 – réserve coronaire 215 Fonction diastolique 18, 78, 82, 83, 85 Foramen ovale 26 – perméable 147, 235 Force(s) – de cisaillement 145 – maximale volontaire 16 Formule de Karvonen 259, 260 Foyer arythmogène 118-120, 144, 147, 180, 198, 246 Fraction(s) d’éjection 77, 223 Framingham 41 Frank et Starling 7, 9, 70, 126, 167, 237 Frein vagal 8, 23, 27, 29 Fréquence cardiaque 7-8, 12, 73, 79, 100, 103, 108, 127, 253, 255-256 – de réserve 255 – intrinsèque 7, 12, 62, 128 – maximale 8, 18-19, 25, 56, 62, 103, 167, 254-255 – maximale réelle 56 – maximale théorique 43 Fréquence de pédalage 43 Frisson thermique 22 Froid 22-23, 26 Frottement péricardique 204 Fuite(s) – tricuspide 78 – valvulaires 73 G Gadolinium 47, 84, 114, 205 Gallavardin 189 Génome 121-122, 246 Génotype 121-122 Ghent 209 265 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 265 27/08/2013 11:14:15 I n dex CARDIOLOGIE DU SPORT Glucides 4 Glycolyse 3 Gradient – de pression 11, 47, 114 – électrique 58 H HDL-cholestérol 246 Hématocrite 127, 164, 167 Hématose 13 Hémibloc(s) 64, 182 – antérieur gauche 64 – postérieur gauche 64 Hémoglobine 4, 5, 18, 24, 107 Hémorragie méningée 148 Henschen 71 Hérédité 17 Hibernation 110 Holter 69, 84, 115, 118, 179 – rythmique 49 Homéostasie 28 Homogreffes 212 Hormone(s) – antidiurétique 25 – de croissance 163, 165-166 – thyroïdiennes 165 Hydratation 178 Hypercholestérolémie 141 Hyperleucocytose 110 Hyperoxie 26 Hypertension artérielle 71, 84, 86, 141, 145, 161-162, 164, 166-167, 200, 210, 218, 225, 235, 247 – d’effort 10 – pulmonaire 26, 104-105, 211, 222-223, 227, 229, 234 – pulmonaire d’effort 47 – pulmonaire importante 228 Hyperthermie 22, 227 Hypertrophie – cardiaque 71, 84, 122, 123, 164, 166 – cardiaque excentrique 106 – concentrique 76, 86 – excentrique 76, 86, 117 – ventriculaire droite 65 – ventriculaire gauche 65, 74, 85, 114, 126, 143 Hypervolémie 75, 128 Hypokaliémie 19 3 Hypotension orthostatique 58 Hypothermies 23 Hypoxémie 107 Hypoxie 165 I Idioventriculaire 62 IGF-1 165-166 Imagerie par résonance magnétique (IRM) 47 Immersion 25 Index de pression artérielle systolique 151 Infarctus du myocarde 40 Inhibiteurs – calciques 220, 237 – de l’enzyme de conversion 237 – du système rénine angiotensine 220 Inositol 123 Inotrope 102, 128 Inotropisme 9 , 12 Insuffisance – cardiaque 250 – mitrale 211 – pulmonaire 211 – veineuse 149 Insuline-like growth factor 1 123 Insulino-résistance 164, 246 Interrogatoire 58 – du sportif 35 Intervalle PR 63 Intervalle QT 65-66, 69, 128, 190, 192 Intervalle QTc 79 Interval-training 253 Interventions de Ross 212 Intolérance à l’orthostatisme 88, 105, 110, 124, 181 IRM 48, 73-74, 76-77, 80-81, 84, 100, 110, 113-115, 118, 143, 148, 188, 198, 201-202, 205, 208, 225-226 Ischémie 28 – mésentérique 152 – reperfusion 125 J Jonction sino-tubulaire 77 Jonctionnel 62 Juvéniles 81 L Lactate 4 Lactatémie 25 LDL-cholestérol 146, 164, 246 Ligne isoélectrique 58 Lipides 4 Loi de Laplace 75, 124 Luciani-Wenckebach 64, 183 Lusitrope 9, 102, 128 Lusitropisme 12 M Maladie – arythmogène du ventricule droit 37, 47, 48, 49, 69, 73, 117, 121, 143, 186, 188, 189, 190 – coronaire 41, 48, 65, 83-84, 144, 190, 213, 218, 247 – de Bouveret 185 – de Kawasaki 217 – de l’oreillette 184 – de Lyme 205 – de Marfan 37, 76 – de Roger 223 Malaise vagal 153 Manœuvre de Valsalva 17, 114, 185 Marfan 208-209 , 211 Massage – cardiaque 154, 155 – cardiaque externe 158-160 – du sinus carotidien 230 – du ventricule gauche 77, 80 – maigre 5-6 – ventriculaire gauche 76, 80-81, 84, 100, 114, 122 Master 82 Mécanismes – énergétiques 3 – humoraux 29 Metabolic Equivalent of the Task 5, 181, 248, 251 Métabolisme(s) – aérobie 4, 5 – anaérobies 3 – énergétique(s) 122, 236 Monoxyde d’azote (NO) 87, 110, 126, 127, 129, 246 Morganroth 74 Mort(s) subite(s) 34-35, 37, 49, 113, 119, 140, 143, 154, 157, 160, 165, 168, 179-180, 183, 200, 210211, 217, 221-222, 233, 250 mTOR 123 Myocarde 6, 12 Myocardite(s) 37, 48, 69, 143, 154, 162, 186, 188, 190, 203-204 Myoglobine 4-5, 24 266 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 266 27/08/2013 11:14:15 CARDIOLOGIE DU SPORT Myosine 2, 12 Myostatine 165-166 N Naissance 48 Natation 15 Néogenèse 87 Nerf péronier 127 Neurotransmetteurs 27 Nitrox 235 Nœud sinusal 59, 62, 84, 127-128 Non-compaction du ventricule gauche 48, 118, 202 Notching 67 O Obésité 249 Œdème(s) – pulmonaire 26 – pulmonaires d’effort 107 – tissulaires 127 Onde(s) – A 78 – E 78 – epsilon 117 – J 197 – J d’Osborn 23 – P 63 – Q 114 – T 81 – T de type diphasique 68 – T négatives 68, 81, 86, 114 – U 66 Origine ethnique 85 Osmorégulation 27 P Parasympathique 7, 58, 59, 79, 106, 127, 128, 246 Parkinson-Papp 189 Passeport biologique 167 Pauses sinusales 64 Péricardite(s) 19 0, 203 – chronique restrictive 204 Période réfractaire 190 Peroxisome(s) 125, 166 pH sanguin 27 Pill in the pocket 186 Plongée sous-marine 25, 218, 230 Point J 66, 190, 197 Pollution 23, 146, 153, 178 Polyglobulie 24 Polykystose rénale 220 Pompe ventilatoire 104 Ponts myocardiques 48, 217 Porteurs sains 190 Position couchée 15 Postcharge 8-10, 103, 227 Potentiels – d’action 12 – de membrane 58 – tardifs 49 – tardifs ventriculaires 202 Pouls d’oxygène 207 PPAR 125 PPAR δ 165-166 PR court 63 Précharge 7, 10 Préexcitation 183 Premier seuil ventilatoire 8-9, 13, 15, 27, 41, 102, 127, 213, 253, 257, 259 Pression – barométrique 24 – capillaire pulmonaire 13 – intraventriculaire droite 18 Pression artérielle 10, 36, 104 – centrale 87 – différentielle 104 – pulmonaire 13, 18, 25, 78, 104, 107, 110, 117 – pulmonaires 207 Profil tensionnel d’effort 220, 222 Prolapsus mitral 211 Prostaglandines 87 Prothèse valvulaire 235 Prothèses 212 Protides 4 Protons 3-4 Puberté 81 Puissance maximale aérobie 5-6, 44, 254 Pyruvate 4 Q QT court 190, 195 QT long 37, 70, 144, 190, 192 quinidinique 19 7 R Racine aortique 80 Radicaux libres 112 Ind e x Rapport – cardio-thoracique 71 – ventilation-perfusion 13 Réadaptation 212, 214, 226, 250, 251, 253, 257, 258 Recaptage du calcium 108, 110 Récepteurs 28 – adrénergiques 110 – périphériques 27 Recoil 78 Recommandations 176177, 207, 247-248 Récupération 252 Réentrée 185, 189 Réflexe de Bainbridge 8 Reflux gastro-œsophagien 120, 185 Règles de bonne pratique 153, 227 – d’un sport 38 Régulation 27 – réflexe 28 Rehaussements tardifs 47, 84, 118 Rein 13-14 Relations – interventriculaires 106 – ventilation/perfusion 26 Relaxation 7, 9 – diastolique 115 – myocardique 124 Remodelage vasculaire 86 Remplissage – diastolique 9, 57 – mitral 115 – ventriculaire diastolique 7 Rendu-Osler 210 Rénine 14 Repolarisation 19 0 – précoce 66, 68, 128 – ventriculaire 66 Réponses endocriniennes 26 Réserve – coronaire 227, 229 – ventilatoire 6 Résistances – périphériques 57 – vasculaires 10-11 – vasculaires pulmonaires 13, 104, 107 Respiration mitochondriale 4 Réticulum sarcoplasmique 12 Retour veineux pulmonaire anormal 224 267 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 267 27/08/2013 11:14:15 I n dex CARDIOLOGIE DU SPORT Rétrécissement – aortique 200, 210 – mitral 211 – pulmonaire 211 – tricuspide 211 Risque cardiovasculaire 141 Ruffier-Dickson 233 Rupture – de plaque 147, 213 – d’une plaque athéromateuse 144 Rythme – cardiaque 59 – du sinus coronaire 62 – idioventriculaire accéléré 188 S Sarcoïdose 203 Sarcopénie musculaire 19 Saturation en O2 43 Scanner 208, 226 – cardiaque 48 Scaphandre autonome 230 Scintigraphie 118 – myocardique 48 Score – calcique 41, 48, 84 Sédentaire 146, 249 Sédentarité 145, 247, 250 Sensibilité 48 Seuil – lactique 4 – ventilatoire 6, 178 Shear stress 129, 246 Shunts – droit-gauche 107, 223, 235 – gauche-droit 221 – intrapulmonaires 105 Sidération 110 Sildénafil 167 Slurring 67 Somatomédine 166 Souffle 58 – cardiaque 36 – systolique 114 Sous-décalages 68, 69 – du segment ST 86, 114 Spasme coronaire 145, 217 Spécificité 48 Speckle tracking 72 Sports à risque 141 Statines 237 Statique 177 Steady-state 15 Stents 217 Stéroïdes anabolisants 161 Stimulateur cardiaque 198, 229, 235 Strains 72, 77, 110, 205 Substrat arythmogène 110 Suivi longitudinal 167 Surcharge 17 – volumétrique 17 Surentraînement 43, 62, 66, 105, 128, 180, 252, 253, 257 Sympathique 7, 58-59, 79, 100, 106, 125, 162, 178, 246 Sympatholyse fonctionnelle 26, 29 Syncope 181, 186, 230, 235 Syndrome – coronarien d’échauffement 35 – de Cockett 150 – de Marfan 36 – de repolarisation précoce 79, 85-86, 196 – des ondes J 67 – du cardiofréquencemètre 35 – grippal 205 – tachycardie-bradycardie 184 Système – ADAMS 167 – des phosphagènes 3 – immunitaire 203 – nerveux autonome 163, 180, 214, 246, 259 – pulmonaire 6 – rénine-angiotensine 123, 126, 165 – sympathique 8, 13-14 – ventilatoire 107 Système nerveux – autonome 7, 25, 28, 62, 68, 70, 108, 127 – central 27 T Tabagisme 41, 145, 217 – actif 141 Tachycardie(s) 59 , 126 – d’anticipation 8 – infundibulaire 118, 189 – jonctionnelle 185 – supraventriculaire(s) 146, 183-184 – ventriculaire(s) 118, 140, 146, 187-188 – ventriculaire(s) polymorphe(s) catécholergique(s) 38, 19 6 Tachycardiomyopathie 188 Tapis roulant 44 Temps-mouvement 71 Test(s) – à la flécaïnide 144 – à l’isuprel 144 – de provocation 144 – de Ruffier-Dickson 40 – de terrain 255 – du tabouret 40 – génétiques 115, 143-144 Tétralogie de Fallot 225 Théophylline 162 Thermogenèse 20, 22 Thermolyse 20, 22 Thermorégulation 14, 20, 59, 127, 259 Thrombophlébite 149 Thrombose(s) 163, 165-166 – d’effort 149 – veineuse 150 Tilt-test 105, 181 Tissu adipeux 5 Titine 126 Torsade(s) – de pointe 163, 189, 192 – de pointe à couplage court 196 Torsion 78, 110 – systolique 8, 9 Torsion-détorsion 72, 117 Trabéculations 86, 118, 202 Traitement(s) 179 – anti-arythmique 179 Transfusions sanguines 163 Transitoire calcique 12, 110, 122, 125 Transplantation cardiaque 226 Transposition des gros vaisseaux 222, 225 Triangle – arythmogène de Coumel 118 – de la dysplasie 117 Tropomyosine 3 Troponine(s) 3, 205 Trouble(s) – de conduction 182 – de conduction atrioventriculaire(s) 41, 128 – de repolarisation 41, 48, 65, 116 – du rythme 162-163, 179, 228, 235 – du rythme ventriculaire(s) 48, 143, 186, 214 Troy 76 U Urgence 155, 157 268 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 268 27/08/2013 11:14:15 Ind e x CARDIOLOGIE DU SPORT V Vagale 181 Valeur – prédictive négative 48, 49 – prédictive positive 48 Valvulopathies 39, 71, 207, 235 Valvuloplastie 211-212 Variabilité 127 – de la fréquence cardiaque 59, 79, 128 – spontanée de la fréquence cardiaque 257 Vasoconstriction 14, 21, 22, 23, 25, 28 – catécholergique 13 Vasodilatation 10, 11, 21, 22, 57, 82, 87, 103, 106, 110, 119, 129, 165, 246 Veinoconstriction 11 Ventilation maximale 56 Ventricule – droit 77, 78 – unique 222 Vétérans 42, 62, 63, 82, 83, 84, 103, 105, 107, 120, 129, 141, 146, 178, 182, 185, 186, 210, 212 Visite de non contre-indication 34 Vitesse maximale aérobie 254 VO2 max 15, 18, 25, 43, 207 voies de signalisation intracellulaires 122 Volémie 100 – sanguine 56 Volume – courant 24 – d’éjection systolique 7-8, 56, 79, 100, 103, 253 – télédiastolique 7, 9 , 11 – télésystolique 7 W Wandering pace maker 62, 184 Wolff-Parkinson-White 37, 64, 143, 183 Z Zone(s) – de rehaussement tardifs 114 – grise 76, 114 269 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 269 27/08/2013 11:14:15 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 270 27/08/2013 11:14:15 Table des matières Les auteurs.................................................................................................. V 9.2. Pollution .........................................................................................23 Remerciements ....................................................................................... IX 9.3. Altitude .........................................................................................23 Sommaire .................................................................................................. XI 9.3.1. Contraintes de l’altitude ....................................................................23 9.3.2. Réactions physiologiques à l’altitude .................................................24 Avant-propos .......................................................................................... XIII 9.3.3. Adaptations à l’exercice en altitude ...................................................24 9.4. Plongée sous-marine ......................................................................25 Chapitre 1. Adaptations cardiovasculaires aiguës à l’exercice .........................................................................................1 10. Adaptations endocriniennes ...................................................26 11. Régulation des adaptations....................................................27 1. Introduction......................................................................................2 11.1. 2. Schéma général des explorations ..........................................2 11.2. Contrôle nerveux réflexe ................................................................28 3. Muscle squelettique ......................................................................2 11.3. Contrôle humoral............................................................................29 4. Métabolismes énergétiques ......................................................3 Références.................................................................................................30 5. Consommation d’oxygène........................................................4 6. Adaptations respiratoires ............................................................6 7. Différence artério-veineuse en oxygène .............................6 1. Visite médicale de non contre-indication ..........................34 8. Adaptations cardiovasculaires ..................................................7 2. Bilan cardiovasculaire dans la visite de non contre-indication au sport en compétition .........35 8.1. Contrôle nerveux central ................................................................27 Chapitre 2. Bilan cardiovasculaire du sportif ........................33 Adaptations centrales .......................................................................7 Examen clinique .............................................................................35 8.1.1. Débit cardiaque au repos ...................................................................7 2.1. 8.1.2. Adaptations de la fréquence cardiaque ...............................................8 2.1.1. Interrogatoire du sportif ....................................................................35 8.1.3. Adaptations du volume d’éjection systolique et de ses composantes ......8 2.1.2. Examen physique du sportif..............................................................36 Débit cardiaque...............................................................................10 2.2. 8.1.4. 8.2. Adaptations périphériques .............................................................10 8.3. Adaptations de la pression artérielle ..............................................10 8.4. Adaptations selon les organes........................................................11 8.4.1. Muscles squelettiques .......................................................................11 Électrocardiogramme de repos......................................................37 3. Éducation du sportif ....................................................................38 4. Examens complémentaires cardiovasculaires ..................38 4.1. Échocardiographie transthoracique de repos en cardiologie du sport...................................................................39 8.4.2. Myocarde........................................................................................12 8.4.3. Cerveau..........................................................................................12 4.1.1. Indications ......................................................................................39 8.4.4. Poumons ........................................................................................13 4.1.2. Réalisation ......................................................................................39 8.4.5. Reins ..............................................................................................13 4.2. 8.4.6. Autres organes inactifs .....................................................................14 4.2.1. Facteurs de variation des adaptations générales ..........................14 4.2.2. Indications ......................................................................................40 8.5.1. Caractéristiques de l’exercice.............................................................14 4.2.3. Épreuve d’effort avec analyse des échanges gazeux respiratoires.........42 8.5.2. Caractéristiques du pratiquant ...........................................................17 4.2.4. Protocoles des épreuves d’effort ........................................................43 Adaptations en environnement hostile...............................20 4.2.5. Interprétation des épreuves d’effort ...................................................44 8.5. 9. 9.1. Températures extrêmes ..................................................................20 5. 9.1.1. Chaleur et humidité .........................................................................20 5.1. 9.1.2. Froid ...............................................................................................22 5.2. Épreuves d’effort en cardiologie du sport ......................................39 Intérêts et limites..............................................................................39 Autres examens en cardiologie du sport............................46 Échocardiogramme d’effort ...........................................................46 Imagerie par résonance magnétique cardiaque ..........................47 271 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 271 27/08/2013 11:14:15 Ta bl e des m a tiè res CARDIOLOGIE DU SPORT 5.3. Scanner cardiaque ..........................................................................48 5.4. Explorations isotopiques..................................................................48 5.5. Holter rythmique .............................................................................49 5.6. Alternance des ondes T ..................................................................49 5.7. Électrocardiogramme haute amplification ....................................49 5.8. Enregistreurs implantables ..............................................................49 5.9. Explorations invasives ......................................................................50 Références.................................................................................................51 Chapitre 3. Signes du cœur d’athlète......................................55 1. Le cœur d’athlète : définition et déterminants.................56 2. Clinique du cœur d’athlète ......................................................58 3. Électrocardiogramme de l’athlète ........................................58 Chapitre 4. Intérêts et limites du cœur d’athlète ...............99 1. 1.1. Pourquoi un cœur d’athlète ? ................................................100 Consommation d’oxygène ...........................................................100 1.1.1. Composante centrale du VO2 max..................................................100 1.1.2. Composantes périphériques du VO2 max ........................................103 1.2. Pressions artérielles systémique ....................................................104 1.3. Pression artérielle pulmonaire ......................................................104 2. Limites aiguës du cœur d’athlète ........................................105 2.1. Intolérance à l’orthostatisme ........................................................105 2.2. Limites cardiopulmonaires ............................................................107 2.3. Fatigue myocardique....................................................................107 2.3.1. Exercice prolongé et modifications hémodynamiques ......................108 2.3.2. Exercice prolongé et modifications échocardiographiques.................108 2.3.3. Exercice prolongé et modifications biologiques ................................110 3. Limites chroniques du cœur d’athlète ................................112 3.1. Prévalence des particularités électrocardiographiques chez l’athlète ...................................................................................59 3.2. Fréquence cardiaque de l’athlète ..................................................61 3.1.1. 3.3. Rythme cardiaque de l’athlète.......................................................62 3.1.2. Cœur d’athlète ou cardiomyopathie dilatée ? ..................................116 3.3.1. La bradycardie sinusale ....................................................................62 3.1.3. Cœur d’athlète ou maladie arythmogène du ventricule droit ? ..........117 3.3.2. Les rythmes ectopiques ....................................................................62 3.1.4. 3.3.3. Les arythmies supraventriculaires.......................................................62 3.2. 3.1. Limites échographiques du cœur d’athlète .................................113 Cœur d’athlète ou cardiomyopathie hypertrophique ? ......................113 Cœur d’athlète ou non-compaction du ventricule gauche ? ..............118 Le cœur d’athlète peut-il devenir arythmogène ?.......................118 Les arythmies ventriculaires ..............................................................63 3.2.1. Arythmies supraventriculaires ..........................................................120 3.4. Onde P de l’athlète ........................................................................63 3.2.2. Arythmies ventriculaires..................................................................120 3.5. Conduction atrio-ventriculaire de l’athlète .....................................63 4. 3.6. Complexe QRS de l’athlète ............................................................64 4.1. 3.7. Repolarisation cardiaque de l’athlète ............................................65 4.1.1. 3.7.1. Les particularités mineures de la repolarisation ...................................66 4.1.2. Voies de signalisation de l’hypertrophie cardiaque............................122 3.7.2. Les anomalies majeures de la repolarisation ......................................68 4.1.3. Adaptations quantitatives du cœur d’athlète ....................................123 La durée de l’intervalle QT chez l’athlète............................................69 4.1.4. 3.3.4. 3.7.3. 4. Échocardiogramme de l’athlète............................................70 4.2. Physiopathologie du cœur d’athlète ..................................121 Le cœur d’athlète, une adaptation physiologique ......................122 Rôle du patrimoine génétique........................................................122 Adaptations qualitatives du cœur d’athlète ......................................125 Déterminants du cœur d’athlète ..................................................126 Stimuli hémodynamiques...............................................................126 Adaptations myocardiques dues à l’entraînement........................70 4.2.1. 4.2. Rappels et limites de l’échocardiographie chez l’athlète ..............71 4.2.2. Stimuli hormonaux et humoraux.....................................................126 4.3. Caractéristiques échographiques générales du cœur d’athlète ....73 4.2.3. Rôle du système nerveux autonome ...............................................127 4.4. Échocardiogramme de l’athlète masculin.......................................................................75 4.1. 4.4.1. Paramètres morphologiques.............................................................75 4.4.2. Paramètres fonctionnels ...................................................................77 5. Cœur d’athlète au féminin ......................................................79 6. Âge et cœur d’athlète ...............................................................80 6.1. Cœur de l’enfant athlète ................................................................80 6.2. Cœur de l’athlète vétéran ..............................................................82 6.2.1. 6.2.2. 7. Effets de l’entraînement sur les altérations cardiovasculaires du vieillissement ..............................................................................83 Signes du cœur d’athlète chez le vétéran ...........................................83 4.3. Particularités électrocardiographiques du cœur d’athlète .........................................................................128 4.4. Remodelage vasculaire chez l’athlète .........................................129 Références...............................................................................................130 Chapitre 5. Risques cardiovasculaires de la pratique sportive ............................................................139 1. 1.1. Accidents cardiaques lors de la pratique sportive .........140 Mort subite.....................................................................................140 1.1.1. Commotio cordis ...........................................................................140 1.1.2. Causes de mort subite non traumatiques .........................................140 Origine ethnique et cœur d’athlète.........................................................................85 1.2. Infarctus du myocarde ..................................................................144 1.3. Troubles du rythme.......................................................................146 Dopage et cœur d’athlète .......................................................86 1.3.1. Arythmies supraventriculaires ..........................................................146 9. Adaptations vasculaires de l’athlète.....................................86 1.3.2. Arythmies ventriculaires..................................................................146 10. Déconditionnement physique et cœur d’athlète ............88 8. Références.................................................................................................90 1.4. Pathologies vasculaires cérébrales et aortiques ...........................147 1.4.1. Accidents vasculaires cérébraux.......................................................147 1.4.2. Dissection aortique ........................................................................147 272 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 272 27/08/2013 11:14:15 CARDIOLOGIE DU SPORT 1.4.3. 1.5. 1.5.1. 1.5.2. 2. Dissection artérielle cervico-encéphalique ........................................148 4.5. Ta b l e d es m a tiè r e s Troubles du rythme supraventriculaires........................................183 Pathologies vasculaires périphériques ..........................................148 4.5.1. Rythmes sinusaux ..........................................................................184 Pathologies veineuses ....................................................................148 4.5.2. Arythmies supraventriculaires ..........................................................184 Pathologies artérielles ....................................................................150 4.6. Prévention des accidents cardiovasculaires liés à la pratique sportive .......................................................152 Troubles du rythme ventriculaires.................................................186 4.6.1. Extrasystoles ventriculaires ...............................................................187 4.6.2. Tachycardies ventriculaires ..............................................................188 Pathologies des canaux ioniques .................................................190 2.1. Bilan médical de dépistage..........................................................153 4.7. 2.2. Éducation des sportifs....................................................................153 4.7.1. Allongement du QT .......................................................................192 Manœuvres de réanimation ........................................................154 4.7.2. QT court .......................................................................................195 2.3. 3. Gestes d’urgence sur le terrain de sport ............................155 4.7.3. Syndrome de Brugada ...................................................................195 4.7.4. Tachycardies ventriculaires polymorphes catécholergiques .......................................................196 3.1. Contexte réglementaire................................................................155 3.2. Urgences de terrain .......................................................................156 4.7.5. Torsades de pointe à couplage court ...............................................196 3.2.1. Démarche ....................................................................................156 4.7.6. Syndrome de repolarisation précoce ...............................................196 3.2.2. Hiérarchie des urgences .................................................................157 4. 4.1. 5. Pratique sportive pour les porteurs de stimulateurs et de défibrillateurs cardiaques ...........................................198 6. Cardiomyopathies et pratique sportive ............................198 Dopage et système cardiovasculaire.................................160 Risques cardiovasculaires du dopage ..........................................161 4.1.1. Hypertension artérielle ...................................................................161 4.1.2. Troubles du rythme........................................................................162 4.1.3. Thromboses et accidents thromboemboliques .................................163 6.1. Cardiomyopathies hypertrophiques .............................................200 6.2. Cardiomyopathies dilatées ...........................................................201 Maladie arythmogène du ventricule droit ...................................201 4.1.4. Troubles métaboliques ...................................................................164 6.3. 4.1.5. Coronaropathies ............................................................................164 6.4. 4.1.6. Lésions myocardiques ....................................................................164 7. 4.1.7. Mort subite ....................................................................................165 4.1.8. Effets cardiovasculaires rares............................................................165 4.2. Dopage génique ..........................................................................165 4.2.1. Inhibition du système rénine-angiotensine-aldostérone .....................165 4.2.2. Non-compaction du ventricule gauche .......................................202 Péricardites, myocardites ........................................................203 7.1. Pratique sportive et système immunitaire....................................203 7.2. Péricardites ....................................................................................203 7.3. Myocardites et myo-péricardites ...................................................204 Maladies valvulaires et pratique sportive .........................205 Gène de l’érythropoïétine ..............................................................165 8. 4.2.3. Activateurs des peroxysomes ..........................................................166 8.1. Évaluation initiale de la valvulopathie .........................................207 4.2.4. Facteurs de croissance musculaire ...................................................166 8.2. Valvulopathies aortiques et maladies de l’aorte .........................208 4.3. 4.3.1. Lutte contre le dopage .................................................................166 8.2.1. Bicuspidie aortique ........................................................................208 Structures ......................................................................................166 8.2.2. Maladies de l’aorte ........................................................................209 Contrôles antidopage ....................................................................167 8.2.3. Autres maladies artérielles ..............................................................210 Conduite pratique .........................................................................167 8.2.4. Anévrysmes de l’aorte abdominale.................................................210 Références...............................................................................................169 8.2.5. Insuffisance aortique......................................................................210 8.2.6. Rétrécissement aortique.................................................................210 4.3.2. 4.4. Chapitre 6. Pathologies cardiovasculaires et pratique sportive ...................................................................175 8.3. 8.3.1. Valvulopathies mitrales.................................................................211 Rétrécissement mitral.....................................................................211 8.3.2. Insuffisance mitrale ........................................................................211 8.3.3. Prolapsus de la valve mitrale...........................................................211 1. Recommandations disponibles ...........................................176 2. Classification des sports de Mitchell.....................................177 3. Bilan cardiologique initial et suivi du patient cardiaque .....................................................................................179 8.4.2. 8.5. Valvulopathies tricuspides.............................................................211 Troubles de conduction, troubles du rythme et pratique sportive ..................................................................179 8.6. Polyvalvulopathies ........................................................................212 8.7. Postintervention.............................................................................212 4.1. Caractères généraux de l’arythmie ou du trouble de conduction...............................................................................180 8.8. Prothèses valvulaires et pratique sportive ....................................212 4.2. Éducation du patient ....................................................................180 8.9. Prophylaxie de l’endocardite........................................................213 4.3. Syncopes ou malaises ...................................................................181 4. 4.4. 4.4.1. Troubles de conduction ................................................................182 Troubles de conduction intraventriculaires...........................................................................182 8.4. 8.4.1. 9. 9.1. Valvulopathies pulmonaires .........................................................211 Rétrécissement pulmonaire ............................................................211 Insuffisance pulmonaire .................................................................211 Maladie coronaire .....................................................................213 Sport intense et survenue d’événement coronarien aigu...........213 9.2. Risques de la pratique sportive après un accident coronaire......214 9.3. Pratique sportive par le coronarien ..............................................214 4.4.2. Troubles de conduction atrio-ventriculaires .......................................182 9.3.1. Stratification du risque ....................................................................214 4.4.3. Préexcitation .................................................................................183 9.3.2. Recommandations générales .........................................................216 273 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 273 27/08/2013 11:14:15 Ta bl e des m a tiè res CARDIOLOGIE DU SPORT 9.3.3. Pratique sportive pour le coronarien à faible risque...........................216 14.3.6. 9.3.4. Pratique sportive pour le coronarien à risque élevé ...........................217 14.3.7. Dérivés nitrés .................................................................................237 9.3.5. Pratique sportive après angioplastie ................................................217 14.3.8. Anticoagulants ..............................................................................237 9.3.6. Pratique sportive après pontage......................................................217 Pratique sportive et pathologies coronaires non athéromateuses .......217 Références...............................................................................................239 9.3.7. 9.3.8. Pratique sportive pour le sujet à haut risque coronaire.......................218 9.3.9. Pratique des sports « extrêmes » par le coronarien............................218 10. Hypertension artérielle et pratique sportive....................218 10.1. Bilan d’une hypertension artérielle chez le sportif .......................218 10.2. Pratique sportive de l’hypertendu ................................................219 10.3. 11. Chapitre 7. Bénéfices cardiovasculaires de la pratique sportive et programmation d’un entraînement .....................................................................245 1. Mécanismes des effets bénéfiques cardiovasculaires de l’exercice physique...........................246 2. Bénéfices cardiovasculaires en prévention primaire ....247 Traitement de l’hypertendu sportif ...............................................220 Cardiopathies congénitales et sport ...................................221 Anti-arythmiques ...........................................................................237 Bénéfices sur la pathologie cardiaque.........................................247 Cardiopathies congénitales incompatibles avec le sport intense .....................................................................222 2.1. 2.1.1. Preuves des méfaits de l’inactivité physique .....................................247 11.2. Cardiopathies congénitales avec hypertension artérielle pulmonaire ...................................................................................222 2.1.2. Pratiquer une activité physique, combien et comment ? ...................247 11.3. Dysfonctions myocardiques postopératoires ................................223 2.3. Activité physique ou capacité physique ? ....................................248 11.4. Communication interatriale..........................................................223 2.4. Prescrire l’activité physique ...........................................................248 11.5. Communication interventriculaire ................................................223 2.4.1. Le sédentaire depuis toujours..........................................................249 11.6. Canal artériel.................................................................................223 2.4.2. L’ancien sportif devenu sédentaire...................................................249 11.7. Communication atrio-ventriculaire ...............................................224 2.4.3. 11.8. Retour veineux pulmonaire anormal ..........................................224 3. 11.9. Obstacles sur la voie d’éjection pulmonaire ................................224 11.10. Obstacles sur la voie d’éjection systémique.................................224 11.1. 2.2. 3.1. Bénéfices sur les accidents vasculaires cérébraux ........................248 Le sujet obèse ...............................................................................249 Bénéfices de l’activité physique en prévention secondaire ......................................................250 Les pathologies cardiovasculaires concernées .............................250 Rétrécissement sur la voie d’éjection aortique ..................................224 3.1.1. Les pathologies coronaires..............................................................250 11.10.2. Coarctation de l’aorte ....................................................................224 3.1.2. L’insuffisance cardiaque..................................................................250 11.10.3. Tétralogie de Fallot ........................................................................225 3.1.3. 11.10.4. Transposition des gros vaisseaux ......................................................225 3.2. 11.10.1. 11.11. Anomalies coronaires congénitales..............................................225 Les autres indications cardiovasculaires de la réadaptation ................251 La prescription de la réadaptation cardiovasculaire est très insuffisante ........................................................................251 Principes de l’entraînement aérobie ..................................252 12. Le transplanté cardiaque .......................................................226 4. 13. Pathologies cardiovasculaires et pratique sportive en environnement hostile ......................................................226 4.1. La charge d’entraînement ............................................................252 4.2. L’alternance entraînement-récupération ......................................252 Recommandations générales ......................................................227 4.3. L’alternance travail quantitatif-travail qualitatif .............................252 Pathologies cardiovasculaires et pratique sportive en ambiance chaude...................................................................227 4.4. Les piliers de l’entraînement .........................................................253 13.1. 13.2. 13.3. 13.4. 13.5. 4.4.1. Progressivité ..................................................................................253 Pathologies cardiovasculaires et pratique sportive en ambiance froide ......................................................................227 4.4.2. Régularité .....................................................................................253 4.4.3. Fréquence ....................................................................................253 Pathologies cardiovasculaires et altitude......................................227 4.4.4. Intensité ........................................................................................253 Pathologies cardiovasculaires et plongée sous-marine ...............229 4.4.5. Durée ...........................................................................................253 4.4.6. Spécificité......................................................................................253 13.5.1. Visite de non contre-indication à la plongée sous-marine ..................230 13.5.2. Contre-indications cardiovasculaires à la pratique de la plongée sous-marine .............................................................233 14. 14.1. 14.2. 14.3. 4.4.7. Équilibre........................................................................................253 4.5. Les différentes zones d’entraînement ..........................................254 Médicaments cardiovasculaires et pratique sportive ...235 4.6. Le contrôle des zones d’entraînement.........................................254 Médicaments cardiovasculaires et pratique sportive aiguë .........235 4.7. Intérêts de l’outil fréquence cardiaque ........................................255 4.8. Limites et pièges de l’outil fréquence cardiaque .........................256 Médicaments à visée cardiovasculaire et lutte contre le dopage ..........................................................................236 Principales classes thérapeutiques et pratique sportive ...............236 4.8.1. Inertie de la filière aérobie .............................................................256 4.8.2. Dérive cardiaque à l’effort prolongé ................................................256 Les cardiofréquencemètres ..........................................................256 Bétabloquants...............................................................................236 4.9. 14.3.2. Inhibiteurs du canal If .....................................................................237 4.9.1. 14.3.3. Inhibiteurs calciques .......................................................................237 4.9.2. Les fonctions avancées...................................................................256 14.3.4. Bloqueurs du système rénine-angiotensine .......................................................................237 4.10. Aide à la programmation d’un entraînement ............................257 4.10.1. Les séances continues ....................................................................257 14.3.5. Statines .........................................................................................237 4.10.2. Les séances au premier « seuil » .....................................................257 14.3.1. Les fonctions basiques ....................................................................256 274 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 274 27/08/2013 11:14:16 CARDIOLOGIE DU SPORT 4.10.3. Les séances au deuxième « seuil » ..................................................258 4.10.4. Les séances à VO2 max ..................................................................258 4.10.5. Les programmes en fonction des objectifs .......................................258 Ta b l e d es m a tiè r e s Index ............................................................................... 263 Table des matière ............................................................ 271 Références...............................................................................................261 275 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 275 27/08/2013 11:14:16 200003NUP_CARSPO_Livre.indb 276 27/08/2013 11:14:16 Les caractéristiques des contraintes de la pratique sportive et des adaptations qui en découlent varient selon les disciplines, le mode de pratique et les spécificités du pratiquant. Elles doivent être connues pour permettre à chaque sportif de tirer le meilleur bénéfice de sa pratique individuelle avec le meilleur niveau de sécurité possible. Cet ouvrage largement illustré se propose donc de répondre aux questions que les personnes impliquées dans le monde du sport se posent sur les relations parfois tumultueuses qui peuvent exister entre le cœur et le sport. Le but de ce livre est d’accompagner les professionnels de la santé, impliqués dans le monde du sport, afin qu’ils soient en mesure d’adapter une pratique sportive à toutes les personnes demandeuses. I SB N : 9 7 8 -2 -8 0 4 1 -8 1 6 0 -4 9 782804 181604 C A R SP O François Carré est cardiologue, physiologiste cardiovasculaire et médecin du sport. Il est professeur de physiologie cardiovasculaire à l'Université de Rennes 1, responsable du service d'explorations fonctionnelles et praticien hospitalier au CHU Pontchaillou de Rennes. Il est directeur-adjoint de l'unité Inserm 1099 de Rennes. Ancien président du groupe exercice, réadaptation et sport (GERS) de la société française de cardiologie et secrétaire élu du groupe de cardiologie du sport de la société européenne de cardiologie, il est l'actuel président du club des cardiologues du sport. Il est cardiologue expert auprès des fédérations françaises d'athlétisme, de football, de cyclisme, de rugby et de voile. Après avoir longtemps pratiqué l'athlétisme et le triathlon, L’âge venant, il s’est tourné vers les efforts de longue durée associant effort physique et visualisation de paysages comme le trail. Jean-Michel Guy Gaelle Kervio Vincent Lafay Philippe Paulin Jean-Claude Verdier Conception graphique : Primo&Primo / Photos : Fotolia Avec la collaboration de : Richard Brion Laurent Chevalier Stéphane Doutreleau Jean Gauthier Public : u Médecins du sport u Cardiologues u Physiologistes u Étudiants en médecine u Étudiants et enseignants en éducation physique u Entraîneurs u Préparateurs physiques Cardiologie du sport Le système cardiovasculaire occupe une place centrale dans les adaptations de l’organisme aux contraintes du sport. Il peut parfois être le « maillon faible » du pratiquant et être alors à l’origine d’accidents potentiellement graves. Les adaptations du système cardiovasculaire à l’exercice musculaire, détaillées dans cet ouvrage, sont doubles : - aiguës contemporaines de l’effort, - et chroniques, induites par un entraînement intense et prolongé. Sous la direction de François Carré CARSPO-CARDIOLOGIE DU SPORT_2013_XP8 (original)_wilmore 2 02/09/13 14:04 Page1 Sous la direction de François Carré Cardiologie du sport