Fréquence cardiaque et prognostic
Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde, que ce
soit au sein des populations des pays industrialisés ou de celles des pays à revenus limités. Leur
progression sera plus importante dans les pays en voie de développement, selon les projections de
l’OMS. On estime ainsi que la mortalité par cardiopathie ischémique y doublera d’ici l’horizon 2030.
Un travail assez original d’une équipe d’épidémiologistes britanniques a corrélé la fréquence
cardiaque dans une population de 574 adultes (18-65 ans, 36% d’hommes) africains vivant dans une
zone rurale du Ghana avec la présence de facteurs de risque cardiovasculaires. La prévalence de
l’HTA dans le groupe est de 19% (proportion habituellement observée en milieu rural en Afrique
subsaharienne), celle du tabagisme de 10%, celle de la consommation excessive d’alcool de 56%,
celle de l’obésité de 2%, celle de l’obésité abdominale de 14%.
La fréquence cardiaque de repos est corrélée à l’âge, au périmètre abdominal et à la pression
artérielle. Lorsqu’on sépare les sujets en deux groupes, de fréquence inférieure ou supérieure à 90
par minute, les seconds ont une probabilité double d’être hypertendus (0R=1,94, p=0,013). Aussi, la
constatation d’une fréquence cardiaque de repos supérieure à 90 par minute est-elle un marqueur
de la présence possible d’un facteur de risque cardiovasculaire chez l’Africain, en particulier
d’hypertension artérielle.
Kunutsor S, Powles J. Cardiovascular risk in a rural adult West African population: is the resting
heart rate also relevant?