CHAPITRE 2
LA VISION : UNE CONSTRUCTION CEREBRALE
Ce n’est qu’au niveau du cerveau que se fait l’interprétation de ce que l’on perçoit via nos photorécepteurs
visuels, puis une construction mentale de cette perception = formation d’une image qui est une représentation
visuelle du monde qui nous entoure
Vision = interprétation et construction d’une image cérébrale à partir de perceptions lumineuses
I- La naissance du message sensitif rétinien et sa transmission au cerveau (TP N°4)
Comment le message visuel naît-il au niveau de la rétine et comment est-il transmis au cerveau pour être analysé ?
a- La naissance du message sensitif et sa transmission aux neurones rétiniens :
Doc 1 p14
Lorsqu’un rayon lumineux (ou photon) est absorbé par les pigments présents dans les photorécepteurs, il se produit une
manifestation électrique appelée potentiel d’action qui est à l’origine du message nerveux visuel.
Ce message nerveux se propage le long des photorécepteurs en direction des neurones bipolaires. La transmission de
l’information nerveuse du photorécepteur (neurone pré-synaptique) au neurone bipolaire (neurone post-synaptique) se fait
grâce aux synapses (= contact entre deux neurones). Le message se propage de manière identique entre les neurones bipolaires
et les neurones ganglionnaires. Ces derniers envoient finalement ce message nerveux à l’encéphale par l’intermédiaire de leurs
fibres nerveuses qui forment le nerf optique.
Docs 1 et 2p40
Au niveau d’une synapse, le message nerveux électrique est converti en un message chimique via des neurotransmetteurs (=
substance chimique porteuse de message) libéré par le neurone prés-synaptique dans la fente synaptique.
Les neurotransmetteurs se fixent ensuite sur des récepteurs présents sur la membrane du neurone post-synaptique, ce qui
déclenche chez ce dernier l’apparition d’un nouveau message nerveux électrique.
Docs 3, 4 et 5p41
Des drogues (comme les hallucinogènes : le LSD) perturbent la vision en modifiant le fonctionnement des synapses des voies
visuelles.
b- Trajet du message nerveux de la rétine au cerveau : les voies visuelles :
Rappelons que chaque œil peut voir une partie de l’espace appelée champ visuel (= ensemble des points de l’espace
perceptibles par un œil immobile). Les champs visuels de l’œil droit et gauche sont décalés. Une partie de l’espace est perçue
simultanément par les deux yeux : c’est le champ de vision binoculaire. (Doc 1 p12)
Les nerfs optiques conduisent le message nerveux visuel à un ensemble d’aires visuelles regroupées à l’arrière des deux
hémisphères cérébraux (lobe occipital du cerveau) formant le cortex visuel (= partie du cerveau située en arrière dans le lobe
occipital et qui intervient dans l’analyse des images).
Au cours de ce trajet, les fibres nerveuses issues de chaque œil croisent au niveau du chiasma optique (= zone du cortex située
entre les yeux et le cortex visuel, au niveau de laquelle les fibres provenant des hémi-rétines nasales des deux yeux se
croisent, et passent dans l’hémisphère cérébral opposée).
Suite à ce croisement, les fibres nerveuses contenues dans l’hémisphère cérébral droit contiennent les informations de l’hémi-
rétine temporale de l’œil droit et de l’hémi-rétine nasale de l’œil gauche, autrement dit deux informations provenant du champ
visuel gauche.
Il en est de même pour l’hémisphère cérébral gauche du cerveau qui lui reçoit les informations du champ visuel droit. (Docs 1
et 2 p 34-35)
II- Le traitement cérébral de l’information visuelle (TP N°5)
Le cortex visuel reçoit une multitude d’informations visuelles, provenant des yeux, où elles des messages nerveux
sont élaborés suite à la stimulation des photorécepteurs.
Comment ces informations visuelles vont être traitées pour permettre une perception visuelle de ce que l’on
observe.
Docs p 38-39
Passé le relai synaptique du corps genouillé latéral, les informations visuelles sont acheminées dans deux aires cérébrales qui
forment le cortex visuel primaire (= point d’entrée des messages visuels dans le cortex), puis elles sont transmises aux autres
aires spécialisées du cortex visuels.
Dans chaque hémisphère, une aire est spécialisée dans le traitement des couleurs alors que d’autres sont spécialisées dans le
traitement de la forme, du mouvement, la profondeur, etc.
Un échange d’information permanent entre les différentes aires du cortex visuel permet une vision instantanée et globale. La
perception n’est donc possible que grâce à la synchronisation et la complémentarité des différentes aires du cortex visuel.
III- Une perception visuelle propre à chaque individu
Aucune personne ne perçoit l’environnement exactement de la même façon.
De quoi dépend la perception visuelle d’un individu ?
a- Perception visuelle et programme génétique
La perception visuelle dépend de l’organisation et de la structure du cortex visuel, de la présence de pigments rétiniens
ou encore de la structure de l’œil. Or toutes ces propriétés sont directement contrôlées par des gênes, elles dépendent donc du
programme génétique des individus. Certaines maladies génétiques comme le daltonisme (= maladie génétique qui entraîne une
anomalie dans la vision des couleurs), par exemple, peuvent entraîner des troubles de la perception visuelle. Les structures
impliquées dans la vision dépendant des gènes, les êtres vivants d’une me espèce possèdent en théorie, à la naissance, les
mêmes potentialités visuelles.
b- Evolution de la perception visuelle
La perception visuelle de chaque être vivant dépend aussi de l’environnement. Des expériences montrent que les
stimuli lumineux sont nécessaires au bon développement du système visuel. En effet, chez un individu qui présente un œil
atrophié, le seau de neurones en liaison avec cet œil est remanié de façon à être utilipar le seul œil fonctionnel. De même,
chez les personnes souffrant de surdité, on a pu montrer qu’une partie des neurones constituant le cortex auditif, devenue
inutile, est utilisée dans la perception visuelle. Cette possibilité de remanier en permanence l’agencement des neurones porte le
nom de plasticité cérébrale (= capacité qu’ont les neurones constitutifs du cerveau à changer d’organisation).
c- Troubles de la perception nerveuse
Certaines substances chimiques exogènes (= substances qui n’est pas fabriquée par l’organisme) comme les drogues,
puissent perturber notre perception. Ces substances présentent de très grandes similitudes avec les neurotransmetteurs de
notre organisme. Elles fixent sur les récepteurs des neurones post-synaptiques (entrant en compétition avec nos propres
neurotransmetteurs) et génèrent des messages « erronés » à l’origine de visions artificielles et d’hallucinations (= perception
irréelle de l’environnement).
La perception visuelle constitue donc une prise de connaissance du monde extérieur. Elle sulte de l’interaction de facteurs
internes (génétiques) et de facteurs externes (environnement, expériences,…) et ne reflète pas toujours exactement la réalité
extérieure. Les illusions d’optique illustrent bien ce fait.
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