Le 1er janvier 1801, Giuseppe PIAZZI découvre un objet qu`il croyait

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LES ASTEROIDES
Astrophysique
Les Astéroïdes
Julien BERTHOLON – Sébastien POTOT – Mikaël SABIN – STU S4
Avril 2000
LES ASTEROIDES
SOMMAIRE
INTRODUCTION.
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I DESCRIPTION DES ASTEROIDES.
1. Généralités.
- Dimensions
- Orbites
2. Origine des astéroïdes.
3. Identification des astéroïdes.
4. Classification des astéroïdes : composition et position des orbites.
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II LES ASTEROIDES GEOCROISEURS (ECA).
1. Une menace pour la Terre…
2. Que peut-on faire pour prévenir une telle catastrophe ?
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III UN EXEMPLE D'ASTEROIDE : 433 Eros.
1. La mission NEAR (Near Earth Asteroid Rendez-vous).
- But de la mission
- La sonde NEAR
2. Déscription d'Eros.
- Propriétés générales
- Composition chimique
- Les cratères
3. Eros dans son environnement.
- Une orbite inhabituelle
- Axe de rotation
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CONCLUSION.
Julien BERTHOLON – Sébastien POTOT – Mikaël SABIN – STU S4
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Avril 2000
LES ASTEROIDES
INTRODUCTION
Le premier janvier 1801, Giuseppe PIAZZI découvrit un objet qu’il pensa d’abord
être une comète. Mais après que son orbite fût mieux déterminée, il apparut évident que ce
n’était pas une comète mais plus vraisemblablement une petite planète. PIAZZI l’appela
Cérès, en l’honneur du dieu sicilien de l’agriculture. Cette découverte marque le début de
l’exploration et la recherche sur la population astéroïdale. Mais qu’est ce qu’un astéroïde ?
Le mot astéroïde, choisi par William Herschel en 1776, vient du grec asteroeides
signifiant « comme une étoile », car au télescope ces objets ne semblaient être que de petits
points faiblement lumineux. C’est un petit objet rocailleux et irrégulier, de taille n’excédant
pas quelques centaines de kilomètres de diamètre. Actuellement 30.000 astéroïdes ont été
répertorié dans le système solaire (dont 5000 ont une orbite bien déterminée). Les astéroïdes
ont souvent été appelés, au milieu du siècle « les vermines du ciel ».
Quoique les astéroïdes aient subi une substantielle évolution collisionnelle depuis leur
formation, la plupart d’entre eux ne se sont pas développés au niveau géologique, thermique
ou orbital. C'est là que réside le principal intérêt de l’étude des astéroïdes. De part leur
petitesse, ces objets ont très vite évacué la chaleur originelle de la nébuleuse protosolaire
figeant ainsi la composition initiale de cette dernière. Ainsi l’étude des petits corps nous
renseigne sur les conditions initiales qui ont prévalu à la naissance du système solaire.
Les astéroïdes sont aussi importants parce qu’ils sont la source de la plupart des
météorites. Certains astéroïdes, les géocroiseurs, ou en anglais Earth Crossing Asteroids
(ECA) présentent un danger pour la Terre car leurs orbites croisent celle de notre planète.
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LES ASTEROIDES
I DESCRIPTION DES ASTEROIDES.
1 .Généralités.
Dimensions
Elles sont extrêmement variables. Le plus gros des astéroïdes connus, Cérès, mesure 933
km de diamètre. En seconde et troisième position, on trouve Pallas et Vesta avec des diamètres
respectifs de 522 et 526 km. Ces dimensions sont tout de même exceptionnelles, car la plupart des
petites planètes n’excèdent pas un kilomètre. Sur les 5.000 dont la trajectoire est connue, 95%
mesurent moins de 100 km. On remarque également que plus un astéroïde est gros, plus il est
sphérique. En dessous de 160 km de diamètre, leur forme devient franchement allongée et
irrégulière : cette forme est due à la gravité.
Orbites
La plupart des astéroïdes sont répartis dans la ceinture d’astéroïdes qui se situe à près de
400 millions de kilomètres du soleil (entre l’orbite de Mars et de Jupiter). Mais certains astéroïdes
s’écartent de cette ceinture. Leurs orbites très excentriques leur permettent de croiser celle de la
Terre, de Mars ou d’autres planètes. Les planètes troyennes constituent d’autres spécimens
particuliers de petite planète, évoluant en dehors de la ceinture principale. Ce changement de
trajectoire serait dû à une collision venue de l’extérieur de la ceinture. Enfin, il existe des
astéroïdes très éloignés du soleil qui gravitent au-delà de l’orbite de Neptune : ils constituent la
ceinture de Kuiper.
La ceinture d’astéroïdes
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LES ASTEROIDES
2. Origine des astéroïdes.
Les astéroïdes ne sont pas le résultat de l’éclatement d’une planète mais en fait celui de la
fragmentation de planetesimos issus de la coagulation de poussières au cours de phénomènes
cosmiques violents. Ces corps se sont donc formés en même temps que le soleil car provenant
comme ce dernier de la condensation de la nébuleuse protosolaire. Les astéroïdes ont un lien étroit
avec le soleil, mais également avec les planètes issues elles-mêmes d’une nouvelle coagulation de
planetesimos et d’autres corps. La majeure partie de ces petites planètes se situe dans un anneau
situé entre les orbites de Mars et de Jupiter. De part la proximité de cette dernière planète,
l’agglomération de planetesimos a été interrompue, empêchant ainsi la formation d’une 5ème
planète déduite par la loi de Titius-Bole.
Pour information, cette loi donne empiriquement les distances relatives des planètes au
soleil à partir des vitesses de rotation de celles-ci. Elle nous dit finalement que la ceinture
d’astéroïdes aurait dû, sans l’influence de perturbations gravitationnelle, s’agglomérer en une
planète.
3. Identification des astéroïdes.
L’identification des astéroïdes est réalisée de manière rigoureuse, suivant une convention
particulière. Ils reçoivent d’abord un numéro temporaire donné par le Miror Planet Center,
indiquant l’année et le mois de la découverte : « AAAAXY ».
AAAA = année de la découverte
X = moitié du mois où la découverte a eu lieue
Y = ordre de la découverte dans cette moitié
Par exemple, 1982DB est le deuxième astéroïde découvert dans la seconde moitié du mois de
février. Une fois l’orbite connue, ils reçoivent un chiffre et un nom.
4. Classification des astéroïdes : composition et position dans le système solaire.
Trois types d’astéroïdes ont été déterminés d’après l’albédo et les spectres émis
(composition chimique) :
- Type C (carbonés : riche en carbone et éléments volatils)
Il comprend 75% des astéroïdes connus. Il serait associé à la classe des météorites chondrites
carbonées. Ces astéroïdes sont de couleur très foncée, due à une grande teneur en hydrocarbures,
et ont donc un albédo très faible (≈0,05). Il semblerait que ce soit les matériaux les plus anciens du
système solaire.
- Type S (silicaté)
17% des astéroïdes appartiennent à cette classe. Ils ont un albédo moyen (de 0,10 à 0,20) et
absorbent fortement la lumière bleue ainsi que les ultraviolets. Ils sont composés essentiellement
de silicates de fer et de magnésium.
- Type M (métalliques : riche en fer et nickel)
Ces astéroïdes sont très rares. Ils réfléchissent très bien la lumière (albédo supérieur à 0,20) et
correspondraient aux météorites métalliques. Ils sont constitués essentiellement de fer et de nickel.
Deux autres classes ont été créées sur cette base : les types E, R et U pour unknown.
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LES ASTEROIDES
Nr
2062
3554
1566
951
1862
243
4
3
15
1
2
52
10
511
911
2060
Nom
Aten
Amun
Icare
Gaspra
Apollo
Ida
Vesta
Junon
Eunomia
Cérès
Pallas
Europa
Hygiea
Davida
Agamemnon
Chiron
Distance
144 514 km
145 710 km
161 269 km
205 000 km
220 061 km
270 000 km
353 400 km
399 400 km
395 500 km
413 900 km
414 500 km
463 300 km
470 300 km
475 400 km
778 100 km
2 051 900 km
Diamètre
1 km
?
1,4 km
16 km
1,4 km
70 km
526 km
246 km
272 km
933 km
522 km
312 km
430 km
336 km
176 km
170 km
Masse
?
?
?
?
?
?
2.38e20
?
?
1.17e21
2.18e20
?
?
?
?
?
Découvreur
Helin
Shoemaker
Baade
Neujmin
Reinmuth
?
Olbers
Harding
De Gasparis
Piazzi
Olbers
Goldschmidt
De Gasparis
Dugan
Reinmuth
Kowal
Date
1976
1986
1949
1916
1932
1880
1807
1804
1851
1801
1802
1858
1849
1903
1919
1977
Quelques astéroïdes
Un autre classement des astéroïdes est établi d’après leur position dans le système solaire :
il contient trois catégories.
La première catégorie appelée ceinture principale, située entre Mars et Jupiter est subdivisée en
huit groupes portant le nom de l’astéroïde principal : Hungaria, Flora, Phocaea, Koronis, Eos,
Themis, Cybeles et Hildas.
La seconde catégorie, les NEA (Near Earth Asteroids) contient les astéroïdes dont l’orbite est
proche de celle de la Terre. Elle est subdivisée en trois groupes :
- Aten : ce sont les astéroïdes dont le demi grand axe de leur orbite mesure moins d’une unité
astronomique (UA) et dont la distance de l’aphélie est supérieure à 0,983 UA. Il arrive parfois
à ces astéroïdes de croiser l’orbite de la Terre à leur aphélie.
- Apollo : ce sont les astéroïdes dont le demi grand axe de leur orbite est plus grand que 1 UA et
la distance du périhélie est inférieure à 1,017 UA. L’orbite de ces astéroïdes entrecoupe de
temps en temps celle de la Terre.
- Amor : à leur périhélie, leur distance au soleil est comprise entre 1,017 et 1,3 UA. L’orbite de
ces astéroïdes entrecoupe celle de Mars sans atteindre celle de la Terre.
La troisième et dernière catégorie, les ECA (Earth Crossing Asteroids), sont les astéroïdes qui
croisent l’orbite terrestre : ils se déplacent sur une trajectoire les faisant entrer régulièrement dans
la zone de capture de la Terre, crée par la présence des perturbations gravitationnelles de cette
dernière, et des autres planètes.
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II LES ASTEROIDES GEOCROISEURS (ECA)
1.Une menace pour la Terre…
Depuis une trentaine d’années seulement, nous commençons à prendre conscience de la
possibilité d’une collision d’un astéroïde avec la Terre.
D’après Steven Ostro (chercheur à la NASA), il y aurait 2.000 astéroïdes dont la taille
dépasserait 1 kilomètre, quelques centaines de milliers les 100 mètres et peut être 150.000.000 les
10 mètres.
Au début des années 1970, seulement 13 astéroïdes géocroiseurs ont été repérés : ce qui
laissait entrevoir un risque de collision peu élevé.
Mais, c’est à cette époque qu’on a réalisé le danger présenté par les géocroiseurs. En effet,
les missions Apollo ont montré que la multitude des cratères lunaires était due à l’impact
d’astéroïdes. Si la Lune a subi un bombardement intense, la Terre en a sûrement été elle aussi
victime. Cependant, on retrouve peu de traces d’impacts sur la Terre parce qu’elle est
constamment remodelée par l’érosion, l’activité tectonique et le volcanisme. Le célèbre Meteor
Crater d’Arizona (1 kilomètre de diamètre) est le résultat de l’impact d’une météorite d’à peine
15 mètres de diamètres . De plus, le choc d’un astéroïde de 30 mètres de diamètre dégage une
énergie équivalente à celle de la bombe Hiroshima. Suivant la taille de l’objet, les conséquences
peuvent donc être cataclysmiques.
Le Barringer Meteor Crater près de Winslow, en Arizona,
Un des exemples les mieux conservés de cratères d’impact sur Terre.
Pour Michel Grenon (astrophysicien à l’observatoire de Sauverny) la chute d’un astéroïde
de quelques kilomètres provoquerait des séismes majeurs, des éruptions volcaniques, des raz de
marée monstrueux ainsi que des nuages de poussières masquant les radiations solaires provoquant
ainsi l’équivalent d’un hiver nucléaire. Pour exemple, le cratère de Chicxulub (180 kilomètres de
diamètre), au large du Yucatan, au Mexique, a été causé par le chute d’un astéroïde de taille
moyenne : 9 à 10 kilomètres de diamètre. Sa vitesse a été estimée entre 30 et 50 kilomètres par
seconde. Il a créé une vague qui est remontée sur 2.000 kilomètres à l’intérieur des terres, dans la
plaine du Mississippi (il y a 65 millions d’années) et a en partie causé l’extinction des
dinosaures…
Dessin d’une collision astéroïde/Terre vue par la NASA
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LES ASTEROIDES
2. Que peut on faire pour prévenir une telle catastrophe ?
La vitesse des astéroïdes étant considérable, la détection et le calcul de leur trajectoire en
est rendu plus difficile. De bon télescopes permettent, avec un temps de pose de l’ordre de 20
minutes, de prendre une photo d’une portion de ciel. On y voit des petits points, représentant des
objets immobiles, et des sortes de traînées souvent assimilées à des astéroïdes. On calcul ensuite
leur orbite, par extrapolation. Evidemment, plus ils sont gros et proches, mieux on les détectes.
Mais un astéroïde non identifié au préalable et qui viendrait du centre du système solaire serait
impossible à repérer visuellement.
C’est ainsi qu’en 25 ans d’observations, on a identifié quelques 250 astéroïdes
géocroiseurs. Les astronomes estiment qu’on a repéré à peine 10 % des plus gros géocroiseurs.
Afin de quantifier plus précisément le risque de collision avec la Terre, un programme de
surveillance du ciel a été mis en place. Appelé « Spaceguard Survey », ce programme utilisera un
réseau de télescopes, de 2 ou 3 mètres de diamètre. L’objectif recherché est de découvrir dans les
25 ans, 90% de l’entière population des ECA de taille kilométrique. Nous serions à même de
prévoir l’évolution orbital de ces objets et de prévenir tout danger de collision avec des moyens
qui restent à définir.
Les grands cataclysmes sont particulièrement rares. Ils ne surviennent pas plus d’une fois
tous les 100 millions d’années. Quant à une catastrophe de moindre envergure, nous avons des
chances d’y échapper puisque la présence humaine ne s’étend que sur 3% de la surface de la
Terre.
Enfin, l’histoire nous montre clairement que nous avons beaucoup à apprendre sur les
astéroïdes. A ce sujet, en février 1996, la NASA a lancé une sonde NEAR (Near-Earth Asteroïd
Rendezvous) qui se plaça en orbite autour de l’astéroïde 433 Eros en février 2000.
Dessin : Near en orbite autour d’Eros
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III UN EXEMPLE D’ASTEROIDE : 433 Eros.
L'astéroïde Eros a été découvert en 1898 par G. Witt (Allemagne) et A. Chalois (France).
C'est le premier astéroïde qui possède un nom masculin : celui du dieu grec de l'amour. Il
appartient à la famille des Amors, une des familles d'objets qui contrairement à la plupart des
astéroïdes n'ont pas leur orbite confinée entre celles de Mars et Jupiter, mais qui peuvent
s'approcher de celle de la Terre (NEA : Near Earth Asteroid) ou même couper son orbite (ECA :
Earth Crossing Asteroids). Ce n'est pas le cas d'Eros. Eros est le deuxième plus gros astéroïde
NEA et le premier découvert. Cette caractéristique orbitale suscite actuellement de nombreuses
études sur les risques de collisions. L'étude de sa composition peut nous renseigner sur le système
solaire primitif. Par ailleurs la proximité facilite leur exploration par des sondes spatiales.
1. La mission Near Earth Asteroid Rendez-vous (NEAR).
La mission « Near-Earth Asteroid Rendez-vous » (NEAR) est la première du programme
« Discovery » une initiative de la NASA pour observer les petites planètes proches de la Terre.
Son but est de se mettre en orbite autour de l'astéroïde 433 Eros. Son coût maximum a été fixé à
150 millions de dollars pour la construction, le lancement et le suivi. La mission NEAR est dirigée
par le laboratoire universitaire de physique appliquée de Johns Hopkins dans le Maryland. NEAR
fut lancée le 17 février 1996. Après trois ans de voyage et des problèmes de propulsion, elle s'est
mise en orbite autour de l'astéroïde Eros le 14 février 2000 pour environ un an. NEAR se mettra
en orbite autour d'Eros à une distance variant entre 500 km et 24 km. Durant son trajet, la sonde
est passée à 1200 km d'un astéroïde de classe C : 253 Mathilde.
Schéma de l’orbite de NEAR
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But de la mission NEAR.
Comme le premier engin à se mettre en orbite autour d'un astéroïde, la mission NEAR
promet de répondre à des questions fondamentales sur la nature et l'origine des objets proches de
la Terre. Ces objets son intéressant pour plusieurs raisons :
- Ces objets sont à la source des corps qui sont entrés en collision avec la Terre et qui ont
influencé l'évolution de l'atmosphère et de la vie. La composition et la provenance des
astéroïdes est la clé du lien entre les météorites et les astéroïdes, et peut élucider la nature des
impacts des astéroïdes sur la Terre. Cette mission pourrait donc résoudre le paradoxe
photométrique : les astéroïdes les plus abondants sont de type C alors que les météorites sont
essentiellement de type S.
- La nature du système solaire primitif est préservée sous plusieurs formes comme les
astéroïdes. Les astéroïdes proches de la Terre, contiennent donc les clés de la nature des
planètes du système interne dont fait parti la Terre.
La mission NEAR effectue les premières mesures quantitatives de la composition et de la nature
d'un astéroïde. Ces mesures sont analysées par l'Académie des Sciences et représentent l'objectif
scientifique principal de l'exploration des corps primitifs. Le but scientifique de la mission NEAR
est de mesurer :
- Les propriétés générales : taille, forme, volume, masse, gravité et rotation.
- Les propriétés de la surface : composition élémentaire et minérale, géologie, morphologie et
texture.
- Les propriétés internes : distribution massique et champ magnétique.
La sonde NEAR.
La sonde a la forme d'un prisme hexagonal avec 4 panneaux solaires et une antenne radio
fixe de 1,5 m. Elle contient le matériel suivant :
- Spectromètres de rayons X et gamma (XGRS) pour déterminer la fluorescence de certains
éléments de surface sous l'influence du soleil, les émissions et la radioactivité de l'astéroïde.
- Spectrographe d'imagerie infrarouge (NIS) pour déterminer l'abondance relative des minéraux
comme les pyroxènes ou l'olivine.
- Une caméra d'imagerie multispectrale (MSI) pour déterminer la forme, les caractéristiques de
la surface et une carte de la distribution des minéraux.
- Un altimètre laser (NLR) pour déterminer la topographie et construire un modèle de
l'astéroïde.
- Un magnétomètre pour mesurer le champ magnétique d'Eros.
- Une radio pour mesurer les vitesses radiales par rapport à la Terre (effet Doppler).
Le champ de gravité est estimé à partir de la trajectoire de NEAR autour de l'astéroïde.
Toutes les données sont envoyées sur Terre, analysées et publiées en temps réel.
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LES ASTEROIDES
Schéma de la sonde NEAR
2. Description d'Eros.
Propriétés générales
Eros est un astéroïde de type S, sujet d'un débat sur la relation avec les météorites (D'où les
météorites viennent-ils ?). Un des but de la mission NEAR est de déterminer l'abondance relative
des éléments clés (fer, silicium, magnésium ou autres) associés avec d'autres minéraux. Ce résultat
pourrait répondre à ce débat. La masse d'Eros est de 5.1015 kg
Eros a une forme allongée en forme de pomme de terre avec des dimensions estimées de
40,5 par 14,5 par 14,1 km. Il est un des trois astéroïdes proches de la Terre dont le diamètre est
supérieur à 10 km. Eros présente une forme concave à sa surface. Cette forme a été déterminée par
une anomalie lors de sa rotation. Son albédo est de 0,16.
Photo de 433 Eros
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On note une différence dans la répartition des minéraux. En effet, les pyroxènes sont plus
concentrés d'un coté que de l'autre. De plus, on note la répartition opposée pour l'olivine.
Il n'y a ni atmosphère ni eau sur Eros d'après les données actuelles. La température diurne est de
100°C et la température nocturne est de -150°C.
La gravité d'Eros est faible mais suffisante pour que la sonde reste en orbite (un objet de 45
kg sur Terre pèse 30 g sur Eros et un objet lancé de la surface de l'astéroïde à 10 m/s est mis sur
orbite).
Composition chimique
Les premières données sur la composition minéralogiques d’Eros nous démontrent la
présence de magnésium, de fer, de silicium et probablement d'aluminium et calcium. Elles ont été
obtenues grâce à une émission (explosion) du soleil qui a excité les minéraux de l'astéroïde et qui
ont émis des rayons fluorescents analysé par la sonde. Cette analyse est un bonus à la mission
puisque non prévue.
Les cratères
La première détection du laser nous montre la topographie de l'astéroïde en répertoriant les
creux et les bosses situés en surface. La sonde envoi régulièrement des images multispectrale
d'Eros. Son orbite autour de l'astéroïde facilite sa tâche et les différences d'illumination permettent
d'augmenter les contrastes d'altitude. Ces images nous présentent des chaînes de cratères (jusqu'à
80 m de diamètre et 10 m de profondeur), des rochers d'au moins de 50 m et de grandes rides qui
s'étendent sur quelques kilomètres en surface.
Visible sur les flans de beaucoup de cratères, on peut observer du matériel fragmenté à la
surface de l'astéroïde : le régolithe. Il serait dû aux impacts subit par l'astéroïde. A la suite de cette
étude, on peut remarquer qu'Eros est couvert de cratères dont le diamètre est inférieur à 1,5 km.
La totalité de la surface d'Eros sera répertoriée, mesurée et analysée d'ici la fin de la mission en
février 2001.
3. Eros dans son environnement.
Contrairement aux astéroïdes dont la trajectoire est généralement située dans le ceinture
d'astéroïde entre Mars et Jupiter, Eros fait parti des astéroïdes qui sont proches de la terre (ceinture
interne). Il serait issu d'une comète morte ou d'un fragment de collisions d'astéroïdes. On connaît
environ 250 astéroïdes proches de la Terre et les spécialistes estiment à 1000 ceux qui ont un
diamètre de plus d'un km.
Une orbite inhabituelle
Eros fait parti du groupe des Amors avec une orbite qui croise celle de Mars mais pas celui
de la Terre. Sa trajectoire est elliptique autour du soleil et sa période de révolution est de 1,76 ans.
Son orbite est inclinée de 10,8 degrés par rapport au plan de l'écliptique. L'excentricité de son
orbite est de 0,223. Sa distance minimum au soleil (périhélie) est de 1,13 UA (169.000.000 km) et
sa distance maximale au soleil (aphélie) est de 1,78 UA (266.000.000 km). Sa distance moyenne
au soleil est donc de 1,46 UA (218.000.000 km).
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Eros a approché la Terre en 1901, 1931 et le 23 janvier 1975. La distance Terre-Eros était
de 0,15 UA (22.000.000 km), la plus petite connue dans ce siècle. A cause de ces rapprochements
répétés, Eros est devenu un objet important dans la masse du système Terre-Lune.
L'orbite d'Eros croise celui de Mars au niveau de son périhélie, mais l'inclinaison de
l'orbite d'Eros réduit le risque de collision. Mars n'a jamais été à moins de 0,24 UA d'Eros alors
que la Terre a été à 0,15 UA de l'astéroïde. Ce phénomène s'est produit en janvier quand Eros était
à son périhélie. La Terre a cette époque était aussi proche du sien (0,984 UA).
Orbites de planètes et d'astéroïdes peuvent changer sur de très longues périodes. Les
données accumulées seront donc sûrement vérifiées pendant les prochaines centaines d'années.
Orbite d’Eros, de Mars et de la Terre
Axe de rotation
Eros possède une période de rotation de 5,27 heures. L'axe de rotation d'Eros est proche du
plan de son orbite, comme la planète Uranus. Ceci donne à l'astéroïde des « saisons » exagérées :
même si la notion de saisons sur un astéroïde reste un peu utopique. En mars, c'est l'été sur le pôle
Nord : l'ensoleillement est continue. L'équivalent de l'équinoxe d'automne sur Terre sera visible
sur Eros au mois de juin. A cette époque, le pôle Sud rentrera dans une période d'ensoleillement
continu de 12 mois alors que le pôle Nord sera dans le noir.
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LES ASTEROIDES
CONCLUSION.
L’étude des astéroïdes présente donc plusieurs intérêts.
Le premier réside dans l'étude de leur composition. En effet, certains astéroïdes présentent
une composition chimique proche, voire identique à celle du système solaire primitif. Mais l'étude
de la structure de ces objets est assez récente et n'est possible que par l'envoi de sondes. Ainsi, la
sonde NEAR en orbite autour de 433 EROS depuis février 2000 nous permettra d'obtenir la
première étude approfondie d'un astéroïde.
L'étude des trajectoires de certains astéroïdes comme les ECA peut présenter un intérêt
d'ordre préventif. En effet, la détection d'un astéroïde géocroiseur aurait comme objectif de prévoir
ou d'éviter une hypothétique collision avec la Terre et ainsi éviter l'extinction de milliers d'éspèces
sur Terre (comme il y a 65 millions d'années).
De ces études, on peut également dégager un intérêt économique. Les ressources sur Terre
ne sont pas inépuisables et on peut envisager, dans un futur proche, pouvoir exploiter les
ressources minières des astéroïdes. On estime qu'un kilomètre cube d'astéroïde de type M, c'est à
dire métallique, contient 71.012 kg de fer, 1.012 kg de nickel et suffisament de cobalt pour
satisfaire la consommation mondiale pendant 3.000 ans.
Enfin, dans un futur nettement plus lointain, les astéroïdes pourraient constituer
d'avantageuses bases spatiales de précolonisation du système solaire. En effet grâce à leurs
ressources minières, ils peuvent approvisionner les colons en matière première. De plus, de par
leur faible masse, donc leur faible gravité, l'énergie requise pour quitter l'astéroïde hôte est
beaucoup plus faible que celle nécessaire pour quitter le Terre. Mais bien entendu ceci résulte
encore du domaine de la science fiction.
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BIBLIOGRAPHIE
Sites internet :
http://www.near.jhuapl.edu
http://www.echo.jpl.nasa.gov
http://astro.geoman.net/fr/astro/actu/astronomie/14/html/astéroïdes.html
http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/text/eros.txt
http://www.bdl.fr/Granpub/nouvellesArchives.html
Ouvrages :
« Dictionnaire de l’astronomie », Philippe de La Cotardière, Ed. LAROUSSE
« Le système solaire », Thérèse Encrenaz, Ed. DOMINOS FLAMMARION
« Encyclopaedia Universalis »
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