Bassins de la province occidentale
Bassin de Béchar et ses
marges
Le bassin de Béchar au sens strict du
terme se situe au nord-ouest de la
plateforme saharienne (fig. 1.47). Il est
limité au nord par l’accident sud-
atlasique, au sud et au sud-ouest par la
chaîne de l’Ougarta. Il se prolonge à
l’ouest audelà de la frontière algéro-
marocaine. Il est séparé du bassin de
Timimoun au sud-est et à l’est par
l’ensellement de Beni-Abbès et les
voûtes de Méharez et de l’Oued Namous.
Il s’agit d’un vaste domaine minier du
Sud-Ouest algérien très peu exploré.
Ce bassin est connu pour sa complexité
tectonique, qui est l’une des causes de la
mauvaise compréhension du système
pétrolier et des résultats médiocres
obtenus. Cependant, deux importantes
découvertes récentes dans le Strunien,
réalisées dans la partie nord de Gourara
et la voûte d’Allal, font entrevoir des
possibilités de prospection, aussi bien
dans les marges orientales du bassin de
Béchar que dans le bassin au sens strict.
La région représente une superficie de
plus de 70 000 km2, une densité de
forage de 3 puits par 10 000 km2 et une
densité sismique de 3 500 km par 10
000 km2. Les premiers puits
d’exploration, TK-1 arrêté à l’Ordovicien
et NM-1 arrêté au Siegénien, ont été
réalisés respectivement à Taoudrara
Kahla, au sud de la voûte de Méharez en
1953, et à Oued Namous en 1955. Les
tests n’ont montré aucun résultat positif.
De 1960 à 1961, quatre forages sont
réalisés sur la voûte de Méharez et son
flanc est, avec des indices de gaz dans
les calcaires du Viséen supérieur (400
m3/h) et dans les grès du Siegénien. En
1970, trois puits ont exploré les
bioconstructions carbonatées dans la
cuvette de Nekheila sans atteindre le
Dévonien. Les forages qui ont suivi ont
exploré la voûte de l’Oued Namous,
l’ensellement de l’Oued Gharbi et deux
structures au sud qui longent la chaîne
de l’Ougarta, sans résultats positifs.
La série stratigraphique,16 illustrée sur
la figure 1.48, montre les différences
d’âges, de lithologies et d’épaisseurs
notamment au niveau du Carbonifère
entre le bassin profond de Béchar-Abadla
et les marges de celuici, ainsi que les
plays pétroliers possibles.17
Le bassin de Béchar-Abadla se distingue
par la subsi dence intense18 durant le
Carbonifère (fig. 1.49). Il est perturbé au
cours de la phase hercynienne par
l’anticlinal de Chebket Mennouna d’axe
est-ouest qui le sépare en deux : le
bassin de Kénadza au nord, avec une
couverture méso-cénozoïque,
notamment les sels du Crétacé, et le
bassin d’Abadla au sud (fig. 1.47). Cette
fosse est séparée brutalement de la zone
haute d’Ioucha-Méharez vers l’est par un
couloir de failles NNE-SSO d’un rejet
normal dépassant les trois kilomètres.19
Néanmoins, le bassin est limité par des
failles est-ouest à l’extrême nord, où
elles se confondent avec l’accident
sudatlasique.
Dans cette zone, la tectonique alpine est
très intense et des chevauchements des
couches jurassiques sur celles du Viséen
supérieur sont mis en évidence.19
Les données biostratigraphiques, les
corrélations entre les puits et la sismique
réflexion ont montré l’existence de
plusieurs discordances17, 18, 20 dans
les terrains paléozoïques, notamment
dans les niveaux suivants :
_ À la base du Paléozoïque (discordance
panafricaine), entre le Cambrien moyen
et l’Ordovicien, entre le Silurien et
l’Ordovicien (discordance taconique),
entre le Silurien et le Dévonien (fin du
cycle calédonien), la phase bretonne à la
fin du Dévonien (début de l’hercynien),
les discordances intra-viséenne, intra-
namurienne, fini-moscovienne et
hercynienne finale.
_ Du Silurien jusqu’à la fin du Dévonien,
le bassin de Béchar ne se distingue pas
du reste de la plate-forme saharienne du
point de vue géodynamique. Les dépôts
de plate-forme prédominent dans un
contexte intracratonique, à part qu’ici les
sédiments sont plus distaux et donc plus
fins. À partir du Carbonifère, le bassin de
Béchar ne fait plus partie de la plate-
forme saharienne au sens géologique du
terme. Un chevauchement à partir de
Tamlalt marocain avec une composante
décrochante crée une fosse profonde
dans laquelle plus de 10 000 m de
sédiments flyshoïdes (de type
wildflysh)21 prennent place durant la
période allant du Tournaisien au Viséen