Une technique d’holographie num´
erique
le faisceau d’illumination. Dans ce cas, l’interf´
erence
entre l’onde de r´
ef´
erence et la lumi`
ere retrodiffus´
ee (ou
transmise) par l’´
echantillon cr´
eer une distribution planaire
de franges d’interf´
erence qui forme un hologramme. La
mise en œuvre de ces techniques holographiques pose
le probl`
eme du choix d’un support d’enregistrement.
En effet, les plaques photographiques traditionnellement
utilis´
ees en holographie doivent ˆ
etre abandonn´
ee pour
des raisons pratiques ´
evidentes puisqu’elles n´
ecessitent
un d´
eveloppement chimique pr´
ealable `
a la reconstruction.
De plus, pour les applications biom´
edicales, ce support
d’enregistrement doit ˆ
etre suffisamment sensible pour
permettre la d´
etection de la faible intensit´
e du signal
coh´
erent, tout en ´
etant suffisamment rapide pour permettre
l’investigation des tissus vivants. Une solution propos´
ee par
Hyde et al [6] consiste `
a utiliser un cristal photor´
efractif
au moyen duquel l’hologramme peut ˆ
etre enregistr´
e,
reconstruit puis effac´
e de mani`
ere cyclique.
Les cam´
eras CCD constituent un autre type de d´
etecteur
int´
eressant, combinant rapidit´
e d’acquisition (fr´
equence
vid´
eo et sensibilit´
e (cam´
eras refroidies et intensificateurs
d’images). Dans ce cas, la reconstruction doit ˆ
etre effectu´
ee
num´
eriquement car les hologrammes enregistr´
es sont
digitaux. Cette approche num´
erique pr´
esente l’avantage
d’une grande simplicit´
e exp´
erimentale, de plus, comme
nous allons le d´
emontrer ici (voir la section 3), elle permet
de reconstruire la distribution de phase `
a la surface de
l’objet.
De tels proc´
ed´
es d’holographie num´
erique sur supports
d’enregistrement ´
electroniques ont d´
ej`
a´
et´
e propos´
es pour
des applications biom´
edicales, en longue coh´
erence,
par Boyer et al [7], pour l’imagerie de cellules en
transillumination et, par Coquoz et al [8], en combinaison
avec la microendoscopie. En faible coh´
erence, mais avec
une technique de reconstruction diff´
erente, Leith et al
[9] et Chen et al [10] ont d´
evelopp´
e diverses techniques
originales pour la vision `
a travers les milieux troubles
en transillumination. Nous proposons ici une nouvelle
m´
ethode en retrodiffusion, inspir´
ee de travaux r´
ecents [11]
dans le domaine de l’holographie num´
erique que nous
avons adapt´
e en faible coh´
erence.
2. La technique exp´
erimentale
Comme on peut le constater sur le sch´
ema pr´
esent´
e
`
a la figure 1, le montage exp´
erimental consiste en un
interf´
erom`
etre de Michelson travaillant avec des faisceaux
´
elargis. La source de lumi`
ere utilis´
ee est un laser Ti:saphir
puls´
e pour les exp´
eriences en faible coh´
erence et un laser
He–Ne pour les exp´
eriences en longue coh´
erence.
La premi`
ere ´
etape consiste `
a´
elargir le diam`
etre du
faisceau ´
emis par la source jusqu’`
a environ 2 cm au moyen
d’un montage t´
el´
escopique muni d’un filtre spatial. Ensuite,
un cube s´
eparateur partage la lumi`
ere en deux parties, d’une
part pour illuminer l’objet et d’autre part pour former une
onde de r´
ef´
erence Rpar r´
eflexion sur un miroir (M). La
lumi`
ere retrodiffus´
ee par l’´
echantillon forme l’onde objet
Oqui interf`
ere avec l’onde de r´
ef´
erence pour former
l’hologramme. La longueur du trajet optique de l’onde
de r´
ef´
erence peut ˆ
etre ajust´
ee au moyen d’une table de
R
O
M
MO
Source θ
CCD
Figure 1. Montage exp´
erimental pour l’holographie
num´
erique.
Figure 1. Experimental set-up for numerical holography.
translation microm´
etrique coupl´
ee au miroir de r´
ef´
erence
(M). Un objectif de microscope (MO) situ´
e en face de
l’objet permet des observations microscopiques.
La distribution d’intensit´
e dans le plan de l’holo-
gramme, IH(x, y) =|R+O|
2est enregistr´
ee par la cam´
era
CCD qui transmet `
a l’ordinateur, via une carte d’acquisition
vid´
eo, un tableau IH(k, l) comportant Nx×Nynombres
entiers, cod´
es sur 8 bits, qui r´
esulte de la digitalisation
bi-dimensionnelle de l’hologramme. Une cam´
era CCD
standard, noir blanc et bon march´
e est utitlis´
ee. Sa surface
photosensible compte Nx×Ny=768×512 pixels, r´
epartis
sur une surface de Lx×Ly=4,83×6,47 mm2. En pratique,
seule la partie centrale de l’image enregistr´
ee (512 ×512
pixels, surface Lx×Lx)est utilis´
ee pour la reconstruction.
Selon un principe bien connu en holographie, pour
que les diff´
erents ordres de diffraction g´
en´
er´
es lors de la
reconstruction puissent ˆ
etre observ´
es s´
epar´
ement, l’onde
objet et l’onde de r´
ef´
erence ne doivent pas ˆ
etre parall`
eles
lors de l’enregistrement. Pour cette raison, le miroir n’est
pas orient´
e perpendiculairement `
a la direction du faisceau
incident et l’onde de r´
ef´
erence tombe sur la cam´
era CCD
avec un angle d’incidence θ.
La conception d’une installation d’holographie num´
er-
ique doit tenir compte de la faible r´
esolution du support
d’enregistrement utilis´
e. En effet, le pouvoir de r´
esolution
des ´
emulsions photosensibles atteint facilement jusqu’`
a
2000 lignes mm−1alors que pour une cam´
era CCD, il
se situe typiquement aux alentours de 200 lignes mm−1.
De plus, la taille d’une puce CCD standard n’est que
de quelques millim`
etres, alors que la taille d’une plaque
photosensible peut atteindre plusieurs centim`
etres. Il r´
esulte
de ces deux limitations que la taille des objets dont on d´
esire
enregistrer l’hologramme est limit´
ee. En d’autre termes,
pour que la digitalisation de l’hologramme par la cam´
era
CCD se fasse sans probl`
emes de sous-´
echantillonnage, il
faut que la densit´
e des franges d’interf´
erence n’exc`
ede pas
le pouvoir de r´
esolution de la CCD. Comme l’espacement
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