P R O G R A M M E D E L ' O C D E S U R L ' E N V I R O N N E M E N T
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dans les décisions
économiques…
… beaucoup reste à
faire dans l’énergie, les
transports et
l’agriculture
Alors que le PIB de la Pologne a progressé de 45% entre 1990 et 2001, un fort découplage
a été opéré entre, d'une part, la croissance économique et, d'autre part, les émissions de
plusieurs polluants atmosphériques (comme les SOx, les NOx ou le CO2), la consommation
de ressources en eau et l'utilisation d’intrants agricoles (engrais azotés ou pesticides, par
exemple). La production de déchets municipaux, dont la progression a été quatre fois plus
lente que celle du PIB pendant cette période, a aussi été faiblement découplée de la
croissance économique. Les restructurations économiques, les réformes opérées dans les
secteurs industriel et énergétique et les politiques de l'environnement expliquent ces
tendances. Le processus de privatisation en cours, combiné à une proportion élevée
d'investissements étrangers directs, accélère l'introduction de procédés de production moins
polluants et de produits plus propres. La Pologne a mis en place une politique nationale et
des cadres institutionnels en faveur du développement durable. Des stratégies de
développement économique et sectoriel (par exemple, transports, développement rural et
agriculture) intègrent de façon relativement systématique les objectifs environnementaux.
Ces derniers ont aussi été pris en compte dans certains domaines de la politique fiscale
(avec, par exemple la modulation des taxes sur les véhicules à moteurs et les carburants).
Les études d'impact sur l'environnement sont utilisées pour évaluer et atténuer les
répercussions dommageables pour l'environnement des grands projets d'infrastructures
(autoroutes, par exemple).
Malgré ces progrès, la pollution générée par l'économie polonaise en fait l'un des pays de
l'OCDE où les émissions de SOx, NOx et CO2 par unité de PIB sont les plus fortes. Des
mesures complémentaires sont tout particulièrement nécessaires pour réduire les émissions
imputables aux secteurs énergétique et industriel (par exemple aux grandes installations de
combustion). Si l'utilisation de charbon a quelque peu diminué, les aides accordées aux
charbonnages faussent les signaux du marché, ce qui ralentit les progrès relatifs à la
réduction des rejets d'effluents salins dans les eaux de surface, et à l'adoption par les
sources fixes de combustibles à moindre teneur en carbone. Les taxes sur les combustibles
sont pour le moment très limitées, et n'incitent guère à économiser l'énergie ou à se tourner
vers des formes d'énergie moins polluantes. Les substitutions interénergétiques modérées
qui ont été opérées résultent principalement de la modernisation des équipements, ainsi que
des redevances et amendes infligées au titre des émissions atmosphériques. Les pressions
exercées par les secteurs des transports et de l'agriculture ont été relativement faibles entre
1990 et 2000 (comparées, par exemple, aux moyennes de l'OCDE et de l'UE), mais elles
sont sans doute appelées à augmenter sensiblement sous l'effet de la croissance ou de
l'intensification de ces secteurs. Il n'y a guère eu d'intégration des préoccupations
environnementales dans les autres domaines d'action lors du processus d'adhésion à l'UE.
Les autorités polonaises devraient mieux intégrer ces préoccupations dans les réformes
sectorielles et les projets de développement, ainsi que dans l'aménagement du territoire.
Des efforts constants en faveur d'une tarification rationnelle des ressources naturelles et des
services environnementaux permettraient à la Pologne d'améliorer son efficience
économique globale ; les préoccupations sociales (par exemple, accessibilité) devraient être
prises en compte.
Dans les contextes
mondiaux et
européens, la Pologne
doit faire face à des
engagements
internationaux
exigeants
La Pologne a renforcé ses engagements internationaux en matière d'environnement, aussi
bien au niveau mondial (par exemple, ratification de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto)
qu'au niveau européen, dans le cadre du processus d'adhésion à l'UE (par exemple,
transposition des directives communautaires dans la législation nationale). Depuis 1990, elle
a réduit de 16% ses émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie, grâce à des
restructurations économiques, des économies d'énergie et des substitutions
interénergétiques. En participant à plusieurs projets pilotes de mise en œuvre conjointe, elle
a contribué à enrichir l'expérience internationale des mécanismes de flexibilité de Kyoto.
Ces dernières années, la Pologne a réduit sa contribution à la pollution transfrontière
régionale en diminuant considérablement ses émissions de polluants atmosphériques
acidifiants, conformément aux protocoles à la Convention de la CEE-ONU sur la pollution
atmosphérique transfrontière à longue distance (Oslo, Sofia, Göteborg, Aarhus) qu'elle a
signés mais pas encore ratifiés. Elle a également notablement réduit les quantités de
polluants qu'elle déverse dans les cours d'eau transfrontières et la mer Baltique. La Pologne
a aussi modifié son cadre juridique régissant les transports transfrontières de déchets
dangereux afin de l'aligner sur la Convention de Bâle, ainsi que de renforcer et étoffer les
moyens dont elle dispose pour faire respecter la réglementation.