17/04/2014 Le sommeil des personnes autistes : évaluation et interventions Roger Godbout, Ph.D. Département de Psychiatrie, Université de Montréal Laboratoire & Clinique du sommeil, Hôpital Rivière-des-Prairies www.iusmm.ca/rogergodbout.html Mise en garde • Le contenu de ces diapositives ne peut être bien compris qu’en présence du conférencier • © Roger Godbout (c) Roger Godbout PLAN 1. L’organisation typique du sommeil 2. Les fonctions du sommeil 3. Les troubles du sommeil 4. Le sommeil et l’autisme 5. Traitement des troubles du sommeil dans l’autisme 1 17/04/2014 LES RYTHMES CIRCADIENS Des facteurs ("synchroniseurs") intrinsèques et extrinsèques modulent les rythmes biologiques, dont le sommeil Qu'est-ce qui détermine l'endormissement et le maintien du sommeil? Deux influences: 1) L'horloge biologique circadienne 2) L'accumulation du temps réveillé 2 17/04/2014 LE "BESOIN" DE SOMMEIL VARIE SELON L'ÂGE • Tout-petits (1-2 ans): 11 heures, plus une sieste diurne de 2 heures. Pas de privation. • Âge préscolaire: 11 à 12 heures par nuit. La moitié font des siestes. Pas trop de problème de privation. • Âge scolaire: environ 10 heures. Bons dormeurs. Plus de siestes. Parfois privés. • Adolescents: besoin de 9 h ½ mais ne dorment que 8 ½! • Adultes: besoin de 8 h environ mais mais n'en dorment que 7 la semaine et 7 ½ la fin de semaine. Type du soir ou du matin? Court ou long dormeur? 59% entre 7 et 8h; 23% 6h-; 15% 9h+ 3 17/04/2014 QUALITÉ ET QUANTITÉ DE SOMMEIL • La qualité du sommeil (et non la quantité) est associée à une meilleure santé physique et psychologique • La privation partielle et la fragmentation (et le déphasage) ont plus d'impacts négatifs que la privation totale LES TROUBLES DU SOMMEIL CLASSIFICATION ICSD-2 (2005) Insomnies Difficulté à induire et maintenir le sommeil Hypersomnies Difficulté à induire et maintenir l’éveil Parasomnies Manifestations comportementales inattendues au cours du sommeil Troubles des rythmes circadiens Incluent les trouble du rythme veille-sommeil et autres « dyschronies » Troubles respiratoires liés au sommeil Apnées etc. Troubles du mouvement liés au sommeil Symptômes isolés, normaux ou non résolus American Academy of Sleep Medicine. International classification of sleep disorders, 2nd ed., 2005. – En révision 4 17/04/2014 LES TROUBLES DU SOMMEIL sous-catégories 1) Idiopathiques 2) Associés à l'usage de drogue ou alcool 3) Associés à d'autres troubles du sommeil et des rythmes 4) Associés à des conditions médicales interférentes 5) Associés à des diagnostics psychiatriques (c) Roger Godbout Troubles de la santé mentale et troubles du sommeil chez les enfants et les adolescents Fréquence Enfants Adolescents Trouble du sommeil Population générale --- --- Non précisé --- Autisme → → 0.66-1% Troubles anxieux → → 10-20% Non précisé 44% à 83% 10-35% 50-70% - Sévère: - Tr.anxiété gén.: - Tr. obs.compul.: TDAH Dépression Syndr. G. Tourette 3%-6% 9% 8-9% ~2% ~8% 7-15% 75% → → 0.3-3.8% 20-50% 30% 30% 92% 30-45% (c) Roger Godbout AUTISME • Diagnostiqué chez ≈ 110/10,000 des enfants entre 8 et 17 ans (CDC 2012; Fombonne 2009; Kogan 2009) • 4M:1F • Co-occurrence avec epilepsie et déficience intellectuelle : – ~ 50% des enfants autistes ont une déficience intellectuelle (Chakrabarti & Fombonne, 2005; Charman, et al., 2011) – L’épilepsie est présente chez 5% - 25% des cas, surtout lorsque QI < 70 (Amiet, et al., 2008; Spence & Schneider, 2009) 5 17/04/2014 AUTISME Autres co-occurences • Symptomes d’anxieté : 11% - 84% des cas (White et al., 2009) • Trouble anxieux : 50% (De Bruin et al., 2007) • Dépression : 6% à 30% (Ghaziuddin et al., 1998; Matilla, 2010) Troubles de la santé mentale et troubles du sommeil: quoi traiter ? Seulement environ 1% à 10% des patients avec un trouble du sommeil sont référés à une clinique spécialisée. Deux raisons : N’avons-nous pas assez de problèmes à régler avant d’en venir au sommeil ? Les troubles du sommeil ne sont-ils pas une conséquence du trouble psychiatrique ? (c) Roger Godbout N’avons-nous pas assez de problèmes à régler avant d’en venir au sommeil ? Santé mentale et troubles du sommeil : fonctionnement diurne • Aggravation des symptômes o↑ Sx = mauvais sommeil; mauvais sommeil = ↑ Sx • Des symptômes cachés ou de nouveaux symptômes peuvent apparaître • Relations avec la famille, l’autorité, les pairs • Performance scolaire • Somnolence (c) Roger Godbout 6 17/04/2014 Santé mentale et troubles du sommeil : sensibilité accrue • Même à des niveaux faibles, sous-cliniques, les troubles « organiques » du sommeil (apnées, « jambes sans repos »…) ont un effet significatif sur le fonctionnement diurne • Chez les enfants, la somnolence diurne s’exprime par : de l’agitation de l’irritabilité de l’impulsivité (c) Roger Godbout Somnolence et impulsivité chez l'enfant somnolent • La capacité d’attention pour vérifier la présence d’autos avant de traverser la rue est normale chez les enfants avec une somnolence diurne excessive mais la prise de décision pour déterminer le moment où traverser la rue de façon sécuritaire est atteinte. • « Cécité attentionnelle » : ils regardent mais ne traitent pas l’information Avis KT et al. Sleep 2014;37(2):283-287. Effet des troubles respiratoires nocturnes sur les capacités cognitives diurnes PS = Primary snoring; index AH = 0.3±0.04; Mild OSA; index AH = 2.4±0.2 MS (moderate/severe) OSAS; index AH = 15.9±3.0 Bourke R. et al. Sleep Medicine 2011; 12(5): 489-496. 7 17/04/2014 LES OUTILS D'ÉVALUATION DES TROUBLES DU SOMMEIL • • • • L'histoire médicale Les échelles cliniques et les questionnaires L' agenda de sommeil Les investigations ambulatoires: • Polysomographie, actigraphie, vidéo • Les investigations en laboratoire: • • • Sommeil nocturne (polysomographie) Test itératif d'endormissement/de maintien de l'éveil Évaluation (neuro)psychologique (c) Roger Godbout Définitions des troubles du sommeil Deux types de définitions : 1- Subjective (le point de vue du dormeur) La personne dira ce qu’elle ressent ou ne ressent pas, le patient dira ce qui ne va pas. 2- Objective (le point de vue des « somnologues ») L’équipement transcrira ce qu’il détecte, selon les paramètre qu’on a prévu (ondes cérébrales, réaction au toucher, fréquence cardiaque…), etc. Conclusion : Les deux types sont utiles, tout dépend du but poursuivi Questionnaires de sommeil Avantages et inconvénients • Permettent de formaliser la plainte du patient • Existence de normes pour les questionnaires validés …mais : • Ne permettent pas de détecter les troubles « occultes » du sommeil : Mouvements périodiques des jambes Micro-réveils Changements fréquents de stades Apnées du sommeil (flot, effort, oxymétrie, ECG) (c) Roger Godbout 8 17/04/2014 LE HIBOU Score de sévérité : - faible : ne pas référer, enseignement, hygiène de sommeil - moyen: à surveiller (surtout si 3 aux questions I et U) - élevé : référence à la clinique Total (c) Roger Godbout AGENDA DU SOMMEIL LES OUTILS D'ÉVALUATION DES TROUBLES DU SOMMEIL • • • • L'histoire médicale L' agenda de sommeil Les échelles cliniques et les questionnaires Les investigations ambulatoires: • Actigraphie, vidéo • Les investigations en laboratoire: • • • Sommeil nocturne (polysomographie) Test itératif d'endormissement/de maintien de l'éveil Évaluation (neuro)psychologique (c) Roger Godbout 9 17/04/2014 MÉTHODE AMBULATOIRE: Actigraphie Bracelet porté au poignet de la main non dominante Dispositif sensible au mouvement Estimation du rythme activité / repos Inférence des périodes d’éveil et de sommeil (délai, durée, efficacité…) L'INVESTIGATION DU SOMMEIL ENREGISTREMENT VIDÉO David Ichioka Photo Gallery LE SOMMEIL EN LABORATOIRE : LA POLYSOMNOGRAPHIE (c) Roger Godbout 10 17/04/2014 (c) Roger Godbout X Fuseau de sommeil Activité EEG lente après un complexe K (c) Roger Godbout 11 17/04/2014 (c) Roger Godbout (c) Roger Godbout HYPNOGRAMME (jeune adulte) (c) Roger Godbout 12 17/04/2014 ONTOGÉNÈSE DU SOMMEIL FONCTIONS DU SOMMEIL Sommeil lent: fonctions somatiques Sommeil paradoxal: fonctions neuro‐cognitives ∙ Sécrétion hormone de croissance ∙ Maturation du SNC, synaptogénèse ∙ Activation immunitaire ∙ Mémoire: encodage et rappel ∙ Homéostasie (éveil accumulé, ∙ Réactivation d’informations vitales exercice) à la survie ∙ Mise en place du SP ∙ Support physiologique du rêve (c) Roger Godbout AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL (c) Roger Godbout 13 17/04/2014 AUTISME Autres co-occurences • Symptomes d’anxieté : 11% - 84% des cas (White et al., 2009) • Trouble anxieux : 50% (De Bruin et al., 2007) • Dépression : 6% à 30% (Ghaziuddin et al., 1998; Matilla, 2010) (c) Roger Godbout SOMMEIL ET AUTISME Études par questionnaires Chez les enfants : • Troubles d’initiation et maintien du sommeil rapporté par ≈ 50-80% des parents • …comparé à 10%-35% des parents d’enfants neurotypiques (Silver & Rapin 2012; Richdale et Schreck 2009; Krakowiak 2008) (c) Roger Godbout AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL • Prévalence (enfants): – Autisme: plus de 44-83% – Autres troubles du développement: 35-45% – Population générale: 10-35% • Profil de sommeil: – Difficultés d’initiation et de maintien du sommeil – Problèmes d’entraînement du rythme veille-sommeil – Paramètres architecturaux (résultats disparates) • Évolution: – Dépisté précocement, vers 2 ans. – Diminuent avec l’âge adulte ? (c) Roger Godbout 14 17/04/2014 AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL REVUE DE LITTÉRATURE 1/3 Organisation du cycle veillesommeil (questionnaires) – Retard dans le développement des rythmes circadiens (4 ans vs < 6 mois, typiquement) (c) Roger Godbout AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL REVUE DE LITTÉRATURE 2/3 Induction et maintien du sommeil – Délai • mesures subjective: élevé (mesures parentales) • en laboratoire: pas toujours élevé – Durée du sommeil et des réveils nocturnes • mesures subjective: élevés • en laboratoire: élevés ou pas de différence (c) Roger Godbout AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL REVUE DE LITTÉRATURE 3/3 Structure du sommeil –% –% –% –% stade 1 (léger) : stade 2 : SLP (profond) : Sommeil paradoxal : élevé faible ou normal faible ou normal normal (c) Roger Godbout 15 17/04/2014 AUTISME ET TROUBLES DU SOMMEIL VARIABILITÉ MÉTHODOLOGIQUE • Âge • QI • Comorbidité: – génétique – neurologique – psychiatrique • Mesures subjectives vs objectives (c) Roger Godbout SOMMEIL ET AUTISME ÉTUDES CHEZ L’ENFANT À HRDP (c) Roger Godbout Méthodes • Participants : – 11 enfants autistes (10.3 ± 2.2 ans) – 13 enfants au développement typique (10.2 ± 2.0 ans) • Diagnostic : critères DSM-IV, ADI-R et ADOS. • Critères d’exclusion : – QI : aucun participant avec un QI sous 75 (échelle Wechsler). – Médication : aucune médication. – Comorbidité : Aucune histoire de retard mental ou épilepsie – Troubles de sommeil : aucune plainte spontanée de la part des parents (c) Roger Godbout 16 17/04/2014 Méthodes Le sommeil a été évalué de 3 façons : 1) La version française du Children’s Sleep Habits Questionnaire (CSHQ), rempli 1 fois par les parents, 2 semaines avant de venir au laboratoire 2) Un agenda de sommeil, rempli quotidiennement par les parents pendant deux semaines avant de venir au laboratoire 3) Enregistrement polysomnographique au laboratoire : deux nuits consécutives : N1 = adaptation, N2 = données d’analyses. (c) Roger Godbout Résultats Children Sleep Habit Questionnaire TSA TYP p Résistance au coucher 7.09 ± 1.92 7.23 ± 2.20 0.87 (ns) Délai d’endormissement 1.64 ± 0.92 1.31 ± 0.63 0.31 (ns) Durée du sommeil 3.27 ± 0.65 4.00 ± 2.24 0.31 (ns) Anxiété du sommeil 5.64 ± 1.69 4.69 ± 1.70 0.19 (ns) Réveils nocturnes 3.45 ± 0.69 3.69 ± 0.75 0.43 (ns) Parasomnies 8.18 ± 1.08 7.92 ± 1.71 0.67 (ns) Apnées du sommeil 3.27 ± 0.47 3.31 ± 0.86 0.90 (ns) Somnolence diurne 12.18 ± 2.48 11.31 ± 1.93 0.34 (ns) Total des échelles 42.09 ± 3.53 41.15 ± 4.22 0.57 (ns) A. Lambert et al. 2014; article en préparation Résultats Agendas de sommeil Variables TSA TYP p Délai d’endormissement (min.) 43.6 ± 39.0 17.2 ± 17.5 0.05 Durée du sommeil (h.) 9.78 ± 0.37 9.92 ± 0.51 0.45 Réveils nocturnes (no.) 7.26 ± 6.51 8.42 ± 13.05 0.76 A. Lambert et al. 2014; article en préparation 17 17/04/2014 Polysomnographie chez 11 enfants autistes sans plainte de sommeil et 13 témoins type (8-12 ans) TSA TYP p Initiation et maintien Délai d’endormissement (min) 32.97 ± 27.69 14.44 ± 16.58 0.023 Durée du sommeil (min) 560.78 ± 54.27 539.67 ± 60.21 ns Efficacité du sommeil (%) 97.08 ± 1.42 97.22 ± 1.17 ns Stade 1 (%) 7.82 ± 3.28 6.06 ± 2.10 ns Stade 2 (%) 56.89 ± 5.34 53.91 ± 6.27 ns SLP (stades 3+4) (%) 18.24 ± 3.15 23.64 ± 5.70 0.009 Délai d’apparition 106.00 ± 37.70 126.13 ± 50.21 ns Durée (%) 95.84 ± 24.53 88.90 ± 20.98 ns Mouvements oculaires rapides (nb/h) 380.71 ± 88.82 325.43 ± 109.27 ns Sommeil lent Sommeil paradoxal A. Lambert et al. 2014; article en préparation Résultats Ondes en fuseaux et Complexes K Conclusions • Les enfants autistes sans plainte subjective de la part des parents montrent des signes objectifs d’un mauvais sommeil au CSHQ • Les agendas de sommeil et la polysomnographie montrent un allongement du délai d’endormissement Ceci souligne l’importance d’obtenir des données numériques (polysomnographie et agendas de sommeil) en plus de données catégorielles (CSHQ). • Le sommeil lent est surtout perturbé: sommeil lent profond écourté, moins d’ondes en fuseaux et de complexes K Ceci démontre un déficit sur le plan des mécanismes corticaux protecteurs du sommeil. (c) Roger Godbout 18 17/04/2014 TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME Impact sur le fonctionnement diurne Les troubles du sommeil sont associés à une intensification des symptômes de l’autisme chez les enfants (Schreck et al., 2004) • Score clinique total et déficits des habiletés sociales • Comportements stéréotypés (c) Roger Godbout ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME 1/3 1- L’horloge circadienne • Mélatonine : synthèse/libération insuffisante, sensibilité altérée des récepteurs, mutation du gène (Bourgeron, 2007; Jonsson et al., 2010; Melke et al.m 2008; Tordjman et al., 2005) • Profil de sécrétion inverse/atypique chez les enfants autistes (Silver & Rapin 2012; Glickman 2010) (c) Roger Godbout ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME 2/3 2- Mécanismes corticaux de protection du sommeil (EEG) : faible densité et distribution atypique – Ondes en fuseaux – Complexes K – Activité EEG lente • La synthèse de la sérotonine augmente rapidement de 2 à 11 ans chez les enfants autistes : 150% du niveau des témoins (Chugani 1999, 2002). Impact sur l’activité EEG. (c) Roger Godbout 19 17/04/2014 ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME 3/3 3- Comportement : – Problème de détection des signaux circadiens externes : horaires, lumière… – Associations imparfaites sur ce qui appartient au jour et à la nuit – Mauvaises habitudes acquises • Les enfants autistes sont d’abord et avant tout des enfants ! (c) Roger Godbout AUTISME ET SOMMEIL : PROTOCOLE DE RECHERCHE ADULTE Nuit 1 Nuit 2 (adaptation) (analyse) _ _ _|_ _ // _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _ 15 jours 1er soir 1er matin 2e soir 2e matin Tests neuropsychol. avant labo Agenda Chronotype Q psych Habitudes PSG PSG Échantillons salivaires de cortisol (c) Roger Godbout Sommeil et autisme: Résumé • Les adultes avec autisme, de QI normal et sans troubles associés présentent des indices subjectifs et objectifs d’un mauvais sommeil mais ne s’en plaignent pas. • Trois types de problèmes de sommeil sont objectivés: – Difficultés d’initiation et de maintien – Désordre de synchronisation de l’EEG du sommeil Allègement du sommeil: SLL ↑ , SLP ↓ , fuseaux ↓ – Moins de mouvements oculaires rapides en SP (c) Roger Godbout 20 17/04/2014 Sommeil et autisme Fonctionnement diurne chez l’adulte Fonctionnement psychologique -Stress/anxiété - Inventaire des comportements déviants d’Achenbach - Inventaire de dépression de Beck - Échelles cliniques (c) Roger Godbout Sommeil et autisme: Anxiété/stress Questionnaire STAI Cortisol Le groupe de participants avec autisme montre une anxiété de trait plus élevée que le groupe de comparaison (39.4±62.9 vs 30.6±2.1; p < 0.02). (c) Roger Godbout Sommeil et autisme: Fonctionnement psychologique • Inventaire des comportements déviants (Achenbach) – Score global: autistes > contrôles – Symptômes internalisés: autistes > contrôles – Symptômes externalisés: autistes = contrôles • Dépression (Beck) autistes = contrôles Faibles corrélations avec l’organisation du sommeil (c) Roger Godbout 21 17/04/2014 Sommeil et autisme: Échelles diagnostiques Mesures objectives du sommeil Scores ADI-R Durée totale du sommeil MORs Interactions sociales -.52* -.02 Communication -.54* -.14 Stéréotypies -.11 -.33 (c) Roger Godbout Sommeil, autisme et fonctionnement diurne Conclusions • Les variables de sommeil s’associent plus aux caractéristiques spécifiques de l’autisme qu’au fonctionnement psychologique • Le mauvais sommeil est d’abord causé par l’autisme plutôt que secondaire à un trouble concomitant ? (c) Roger Godbout Sommeil et autisme: Performance cognitive • Sommeil et éveil sont intimement liés chez les individus au développement typique • La perte de sommeil affecte la mémoire, l'attention et les fonctions exécutives • Les déficits cognitifs associés à un mauvais sommeil sont habituellement réversibles (c) Roger Godbout 22 17/04/2014 Sommeil et performance cognitive Épreuves attentionnelles: Attention soutenue Attention sélective (4-CH) (Recherche visuelle) Épreuves mnésiques: Mémoire de travail Mémoire déclarative Mémoires procédurales Sensori-motrice Cognitive (Blocs de Corsi) (12 signes graphiques) (Poursuite rotative) (Tour de Londres (Doyon et coll.)) Administrées entre 8:00 et 12:00, le deuxième matin. Durée: 2 heures. (c) Roger Godbout SOMMEIL, AUTISME ET PERFORMANCE Attention soutenue Mémoire procédurale sensori-motrice Mémoire procédurale cognitive Limoges et coll., 2013 Sommeil et performance cognitive corrélations Difficultés d’initiation et de maintien du sommeil: Mémoire procédurale sensori-motrice et cognitive (performance atypique) Pas de déficit ni relation avec attention soutenue : performance non liée à de la somnolence Marqueurs de synchronisation de l’EEG (SLP, fuseaux): Mémoire procédurale sensori-motrice Activité oculomotrice en sommeil paradoxal: Aucune corrélation observée (c) Roger Godbout 23 17/04/2014 SOMMEIL, AUTISME ET PERFORMANCE: Conclusions • Niveau de performance (précision des réponses) préservé malgré un mauvais sommeil. • Vitesse de traitement et/ou d’exécution ↓vs. témoins – Niveau d’alerte réduit? – Recours à des mécanismes cérébraux différents? • Le mauvais sommeil et la performance atypique partagent un substrat commun • Questions: L’un influence-t-il l’autre? Faut-il intervenir sur le sommeil des personnes autistes? (c) Roger Godbout TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME Stratégies de traitement adaptées : – Stratégies comportementales – Support pharmacologique, incluant la mélatonine Devons-nous traiter ceux qui ne se plaignent pas ? – Il y a une corrélation négative entre l’apprentissage / la mémoire sensori-motrice implicite et le déficit des mécanismes de protection du sommeil (c) Roger Godbout SOMMEIL ET AUTISME Intervenir? Comment? 24 17/04/2014 SOMMEIL ET AUTISME Intervenir? Comment? Trois stratégies principales: 1) Identifier et traiter les facteurs de comorbidité (reflux, anémie, apnées du sommeil, anxiété,…); revue de la médication. 2) Instaurer des mesures d’hygiène du sommeil 3) Supports à la synchronisation des rythmes biologiques (c) Roger Godbout HYGIÈNE DU SOMMEIL ET AUTISME • Maintenir une heure régulière du lever. S’exposer rapidement à la lumière du jour • La chambre doit être sombre et silencieuse, température agréable, lit confortable. • Maintenir une heure régulière des repas. • Repères physiques: lit en coin, coussin de corps • Éviter les repas lourds le soir; éviter la caféine et l’alcool après midi. • Repères temporels: pictogrammes • Faire de l'exercice régulièrement le jour, mais pas moins de 3 heures avant le coucher. • Établir une routine relaxante en préparation au coucher. Routine stable, prévisible et répétitive (34 étapes claires sur 30-45 min.). • Ne pas utiliser le lit ou la chambre à coucher pour autre chose que le sommeil, les relations intimes et se soigner. • La télévision, l’ordinateur (jeux, courriels, clavardage…), les goûters stimulent l'éveil, pas le sommeil. (c) Roger Godbout Délai de phase (chez l’adolescent) (c) Roger Godbout 25 17/04/2014 HYGIÈNE DU SOMMEIL CHEZ L'ADOLESCENT (avec les parents?) • Considérer tous les • Développer une problèmes médicaux et routine du coucher psychologiques possibles • Réajuster l’ heure de • Éviter les breuvages coucher 10-15 min. caféinés plus tôt (ou plus tard), chaque 2-3 jour. • Analyser l'environnement • Stabiliser l’heure du • Chambre à coucher: zone lever: moins de 1 ½ h exclusive de sommeil plus tard en fin de semaine (c) Roger Godbout Quelques références • Culebras A. et al. Sleep and psychiatric disorders in children and adolescents. NY: Informa, 2008 • James E. Jan, Judith A. Owens, Margaret D. Weiss, Kyle P. Johnson, Michael B. Wasdell, Roger D. Freeman and Osman S. Ipsiroglu. Sleep Hygiene for Children With Neurodevelopmental Disabilities. Pediatrics 2008; 122: 13431350. • Martello, E. Enfin je dors et mes parents aussi. CHU Ste-Justine, 2007,106 p. • Mindel J, Owens J. A clinical guide to pediatric sleep: diagnosis and management of sleep problems. Lippincott Williams & Wilkins, 2003, 313 p. • Splaingard, M. (ed.) Sleep Medicine. Pediatrics Clinics of North America, 2004; 51(1): 236 p. (c) Roger Godbout Collègues, collaborateurs et étudiantes Christianne Bolduc, PhD Élyse Limoges, PhD Anne-Marie Daoust, PhD Annie-Claude Rochette, BSc Sabine Duplan, PhD Élyse Chevrier, EPM Cathy Léveillé , BSc Laurent Mottron, MD, PhD Andréane Lambert, MSc Les participants, leurs familles. Instituts de la recherche en santé du Canada Fonds de la recherche en santé du Québec (c) Roger Godbout 26 17/04/2014 QUESTIONS? 27