Sommeil et autisme RNETED_2014-04-24_VF

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17/04/2014
Le sommeil des personnes autistes :
évaluation et interventions
Roger Godbout, Ph.D.
Département de Psychiatrie, Université de Montréal
Laboratoire & Clinique du sommeil, Hôpital Rivière-des-Prairies
www.iusmm.ca/rogergodbout.html
Mise en garde
• Le contenu de ces diapositives ne peut être bien compris
qu’en présence du conférencier
• © Roger Godbout
(c) Roger Godbout
PLAN
1. L’organisation typique du
sommeil
2. Les fonctions du sommeil
3. Les troubles du sommeil
4. Le sommeil et l’autisme
5. Traitement des troubles du
sommeil dans l’autisme
1
17/04/2014
LES RYTHMES CIRCADIENS
Des facteurs
("synchroniseurs")
intrinsèques
et
extrinsèques
modulent
les rythmes
biologiques,
dont le
sommeil
Qu'est-ce qui détermine l'endormissement
et le maintien du sommeil?
Deux influences:
1) L'horloge biologique
circadienne
2) L'accumulation du
temps réveillé
2
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LE "BESOIN" DE SOMMEIL
VARIE SELON L'ÂGE
• Tout-petits (1-2 ans): 11 heures,
plus une sieste diurne de 2 heures.
Pas de privation.
• Âge préscolaire: 11 à 12 heures
par nuit. La moitié font des siestes.
Pas trop de problème de privation.
• Âge scolaire: environ 10 heures.
Bons dormeurs. Plus de siestes.
Parfois privés.
• Adolescents: besoin de 9 h ½
mais ne dorment que 8 ½!
• Adultes: besoin de 8 h environ
mais mais n'en dorment que 7 la
semaine et 7 ½ la fin de semaine.
Type du soir ou du matin?
Court ou long dormeur?
59% entre 7 et 8h; 23% 6h-; 15% 9h+
3
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QUALITÉ ET QUANTITÉ
DE SOMMEIL
• La qualité du sommeil (et non la quantité) est
associée à une meilleure santé physique et
psychologique
• La privation partielle et la fragmentation (et le
déphasage) ont plus d'impacts négatifs que la
privation totale
LES TROUBLES DU SOMMEIL
CLASSIFICATION ICSD-2 (2005)
Insomnies
Difficulté à induire et maintenir le sommeil
Hypersomnies
Difficulté à induire et maintenir l’éveil
Parasomnies
Manifestations comportementales inattendues au cours du sommeil
Troubles des rythmes circadiens
Incluent les trouble du rythme veille-sommeil et autres « dyschronies »
Troubles respiratoires liés au sommeil
Apnées etc.
Troubles du mouvement liés au sommeil
Symptômes isolés, normaux ou non résolus
American Academy of Sleep Medicine. International classification of sleep disorders, 2nd ed., 2005. – En révision
4
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LES TROUBLES DU SOMMEIL
sous-catégories
1) Idiopathiques
2) Associés à l'usage de drogue ou alcool
3) Associés à d'autres troubles du sommeil et des
rythmes
4) Associés à des conditions médicales
interférentes
5) Associés à des diagnostics psychiatriques
(c) Roger Godbout
Troubles de la santé mentale et
troubles du sommeil chez les
enfants et les adolescents
Fréquence
Enfants Adolescents
Trouble du sommeil
Population générale
---
---
Non
précisé
---
Autisme
→
→
0.66-1%
Troubles anxieux
→
→
10-20%
Non précisé
44% à 83%
10-35%
50-70%
- Sévère:
- Tr.anxiété gén.:
- Tr. obs.compul.:
TDAH
Dépression
Syndr. G. Tourette
3%-6%
9%
8-9%
~2%
~8%
7-15%
75%
→
→
0.3-3.8%
20-50%
30%
30%
92%
30-45%
(c) Roger Godbout
AUTISME
• Diagnostiqué chez ≈ 110/10,000 des enfants entre 8 et
17 ans (CDC 2012; Fombonne 2009; Kogan 2009)
• 4M:1F
• Co-occurrence avec epilepsie et déficience
intellectuelle :
– ~ 50% des enfants autistes ont une déficience intellectuelle
(Chakrabarti & Fombonne, 2005; Charman, et al., 2011)
– L’épilepsie est présente chez 5% - 25% des cas, surtout
lorsque QI < 70 (Amiet, et al., 2008; Spence & Schneider,
2009)
5
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AUTISME
Autres co-occurences
• Symptomes d’anxieté : 11% - 84% des cas
(White et al., 2009)
• Trouble anxieux : 50% (De Bruin et al., 2007)
• Dépression : 6% à 30% (Ghaziuddin et al., 1998;
Matilla, 2010)
Troubles de la santé mentale
et troubles du sommeil: quoi traiter ?
Seulement environ 1% à 10% des patients
avec un trouble du sommeil sont référés à
une clinique spécialisée. Deux raisons :
 N’avons-nous pas assez de problèmes à
régler avant d’en venir au sommeil ?
 Les troubles du sommeil ne sont-ils pas une
conséquence du trouble psychiatrique ?
(c) Roger Godbout
N’avons-nous pas assez de problèmes à régler avant d’en venir au sommeil ?
Santé mentale et troubles du
sommeil : fonctionnement diurne
• Aggravation des symptômes
o↑
Sx = mauvais sommeil; mauvais sommeil = ↑ Sx
• Des symptômes cachés ou de nouveaux
symptômes peuvent apparaître
• Relations avec la famille, l’autorité, les pairs
• Performance scolaire
• Somnolence
(c) Roger Godbout
6
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Santé mentale et troubles du
sommeil : sensibilité accrue
• Même à des niveaux faibles, sous-cliniques,
les troubles « organiques » du sommeil
(apnées, « jambes sans repos »…) ont un effet
significatif sur le fonctionnement diurne
• Chez les enfants, la somnolence diurne
s’exprime par :
de l’agitation
de l’irritabilité
 de l’impulsivité


(c) Roger Godbout
Somnolence et impulsivité chez
l'enfant somnolent
• La capacité d’attention pour vérifier la
présence d’autos avant de traverser la rue
est normale chez les enfants avec une
somnolence diurne excessive mais la prise
de décision pour déterminer le moment où
traverser la rue de façon sécuritaire est
atteinte.
• « Cécité attentionnelle » : ils regardent
mais ne traitent pas l’information
Avis KT et al. Sleep 2014;37(2):283-287.
Effet des troubles respiratoires nocturnes
sur les capacités cognitives diurnes
PS = Primary snoring; index AH = 0.3±0.04;
Mild OSA; index AH = 2.4±0.2
MS (moderate/severe) OSAS; index AH = 15.9±3.0
Bourke R. et al. Sleep Medicine 2011; 12(5): 489-496.
7
17/04/2014
LES OUTILS D'ÉVALUATION
DES TROUBLES DU SOMMEIL
•
•
•
•
L'histoire médicale
Les échelles cliniques et les questionnaires
L' agenda de sommeil
Les investigations ambulatoires:
• Polysomographie, actigraphie, vidéo
• Les investigations en laboratoire:
•
•
•
Sommeil nocturne (polysomographie)
Test itératif d'endormissement/de maintien de l'éveil
Évaluation (neuro)psychologique
(c) Roger Godbout
Définitions des troubles du sommeil
Deux types de définitions :
1- Subjective (le point de vue du dormeur)
La personne dira ce qu’elle ressent ou ne ressent pas, le
patient dira ce qui ne va pas.
2- Objective (le point de vue des « somnologues »)
L’équipement transcrira ce qu’il détecte, selon les
paramètre qu’on a prévu (ondes cérébrales, réaction au
toucher, fréquence cardiaque…), etc.
Conclusion :
Les deux types sont utiles, tout dépend du but poursuivi
Questionnaires de sommeil
Avantages et inconvénients
• Permettent de formaliser la plainte du patient
• Existence de normes pour les questionnaires validés
…mais :
• Ne permettent pas de détecter les troubles « occultes »
du sommeil :
 Mouvements périodiques des jambes
 Micro-réveils
 Changements fréquents de stades
 Apnées du sommeil (flot, effort, oxymétrie, ECG)
(c) Roger Godbout
8
17/04/2014
LE HIBOU
Score de sévérité :
- faible : ne pas référer,
enseignement, hygiène de
sommeil
- moyen: à surveiller (surtout
si 3 aux questions I et U)
- élevé : référence à la
clinique
Total
(c) Roger Godbout
AGENDA DU SOMMEIL
LES OUTILS D'ÉVALUATION
DES TROUBLES DU SOMMEIL
•
•
•
•
L'histoire médicale
L' agenda de sommeil
Les échelles cliniques et les questionnaires
Les investigations ambulatoires:
• Actigraphie, vidéo
• Les investigations en laboratoire:
•
•
•
Sommeil nocturne (polysomographie)
Test itératif d'endormissement/de maintien de l'éveil
Évaluation (neuro)psychologique
(c) Roger Godbout
9
17/04/2014
MÉTHODE AMBULATOIRE:
Actigraphie
Bracelet porté au poignet de la main non dominante
Dispositif sensible au mouvement
Estimation du rythme activité / repos
Inférence des périodes d’éveil et de sommeil (délai,
durée, efficacité…)
L'INVESTIGATION DU SOMMEIL
ENREGISTREMENT VIDÉO
David Ichioka Photo Gallery
LE SOMMEIL EN LABORATOIRE :
LA POLYSOMNOGRAPHIE
(c) Roger Godbout
10
17/04/2014
(c) Roger Godbout
X
Fuseau de sommeil
Activité EEG lente après un complexe K
(c) Roger Godbout
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17/04/2014
(c) Roger Godbout
(c) Roger Godbout
HYPNOGRAMME
(jeune adulte)
(c) Roger Godbout
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17/04/2014
ONTOGÉNÈSE DU SOMMEIL
FONCTIONS DU SOMMEIL
Sommeil lent: fonctions somatiques
Sommeil paradoxal: fonctions neuro‐cognitives
∙ Sécrétion hormone de croissance ∙ Maturation du SNC, synaptogénèse
∙ Activation immunitaire
∙ Mémoire: encodage et rappel
∙ Homéostasie (éveil accumulé, ∙ Réactivation d’informations vitales exercice)
à la survie
∙ Mise en place du SP ∙ Support physiologique du rêve
(c) Roger Godbout
AUTISME
ET TROUBLES DU SOMMEIL
(c) Roger Godbout
13
17/04/2014
AUTISME
Autres co-occurences
• Symptomes d’anxieté : 11% - 84% des cas
(White et al., 2009)
• Trouble anxieux : 50% (De Bruin et al., 2007)
• Dépression : 6% à 30% (Ghaziuddin et al., 1998;
Matilla, 2010)
(c) Roger Godbout
SOMMEIL ET AUTISME
Études par questionnaires
Chez les enfants :
• Troubles d’initiation et maintien du
sommeil rapporté par ≈ 50-80% des parents
• …comparé à 10%-35% des parents
d’enfants neurotypiques (Silver & Rapin
2012; Richdale et Schreck 2009; Krakowiak
2008)
(c) Roger Godbout
AUTISME ET TROUBLES DU
SOMMEIL
• Prévalence (enfants):
– Autisme: plus de 44-83%
– Autres troubles du développement: 35-45%
– Population générale: 10-35%
• Profil de sommeil:
– Difficultés d’initiation et de maintien du sommeil
– Problèmes d’entraînement du rythme veille-sommeil
– Paramètres architecturaux (résultats disparates)
• Évolution:
– Dépisté précocement, vers 2 ans.
– Diminuent avec l’âge adulte ?
(c) Roger Godbout
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17/04/2014
AUTISME ET TROUBLES DU
SOMMEIL
REVUE DE LITTÉRATURE 1/3
Organisation du cycle veillesommeil (questionnaires)
– Retard dans le développement
des rythmes circadiens (4 ans vs
< 6 mois, typiquement)
(c) Roger Godbout
AUTISME ET TROUBLES DU
SOMMEIL
REVUE DE LITTÉRATURE 2/3
Induction et maintien du sommeil
– Délai
• mesures subjective: élevé (mesures parentales)
• en laboratoire: pas toujours élevé
– Durée du sommeil et des réveils nocturnes
• mesures subjective: élevés
• en laboratoire: élevés ou pas de différence
(c) Roger Godbout
AUTISME ET TROUBLES DU
SOMMEIL
REVUE DE LITTÉRATURE 3/3
Structure du sommeil
–%
–%
–%
–%
stade 1 (léger) :
stade 2 :
SLP (profond) :
Sommeil paradoxal :
élevé
faible ou normal
faible ou normal
normal
(c) Roger Godbout
15
17/04/2014
AUTISME ET TROUBLES DU
SOMMEIL
VARIABILITÉ MÉTHODOLOGIQUE
• Âge
• QI
• Comorbidité:
– génétique
– neurologique
– psychiatrique
• Mesures subjectives vs objectives
(c) Roger Godbout
SOMMEIL ET AUTISME
ÉTUDES CHEZ L’ENFANT À HRDP
(c) Roger Godbout
Méthodes
• Participants :
– 11 enfants autistes (10.3 ± 2.2 ans)
– 13 enfants au développement typique (10.2 ± 2.0 ans)
• Diagnostic : critères DSM-IV, ADI-R et ADOS.
• Critères d’exclusion :
– QI : aucun participant avec un QI sous 75 (échelle Wechsler).
– Médication : aucune médication.
– Comorbidité : Aucune histoire de retard mental ou épilepsie
– Troubles de sommeil : aucune plainte spontanée de la part des parents
(c) Roger Godbout
16
17/04/2014
Méthodes
Le sommeil a été évalué de 3 façons :
1) La version française du Children’s Sleep Habits Questionnaire (CSHQ),
rempli 1 fois par les parents, 2 semaines avant de venir au laboratoire
2) Un agenda de sommeil, rempli quotidiennement par les parents pendant
deux semaines avant de venir au laboratoire
3) Enregistrement polysomnographique au laboratoire : deux nuits
consécutives : N1 = adaptation, N2 = données d’analyses.
(c) Roger Godbout
Résultats
Children Sleep Habit Questionnaire
TSA
TYP
p
Résistance au coucher
7.09 ± 1.92
7.23 ± 2.20
0.87 (ns)
Délai d’endormissement
1.64 ± 0.92
1.31 ± 0.63
0.31 (ns)
Durée du sommeil
3.27 ± 0.65
4.00 ± 2.24
0.31 (ns)
Anxiété du sommeil
5.64 ± 1.69
4.69 ± 1.70
0.19 (ns)
Réveils nocturnes
3.45 ± 0.69
3.69 ± 0.75
0.43 (ns)
Parasomnies
8.18 ± 1.08
7.92 ± 1.71
0.67 (ns)
Apnées du sommeil
3.27 ± 0.47
3.31 ± 0.86
0.90 (ns)
Somnolence diurne
12.18 ± 2.48
11.31 ± 1.93
0.34 (ns)
Total des échelles
42.09 ± 3.53 41.15 ± 4.22
0.57 (ns)
A. Lambert et al. 2014; article en préparation
Résultats
Agendas de sommeil
Variables
TSA
TYP
p
Délai d’endormissement
(min.)
43.6 ± 39.0
17.2 ± 17.5
0.05
Durée du sommeil (h.)
9.78 ± 0.37
9.92 ± 0.51
0.45
Réveils nocturnes (no.)
7.26 ± 6.51
8.42 ± 13.05
0.76
A. Lambert et al. 2014; article en préparation
17
17/04/2014
Polysomnographie chez 11 enfants autistes sans
plainte de sommeil et 13 témoins type (8-12 ans)
TSA
TYP
p
Initiation et maintien
Délai d’endormissement (min)
32.97 ± 27.69
14.44 ± 16.58
0.023
Durée du sommeil (min)
560.78 ± 54.27
539.67 ± 60.21
ns
Efficacité du sommeil (%)
97.08 ± 1.42
97.22 ± 1.17
ns
Stade 1 (%)
7.82 ± 3.28
6.06 ± 2.10
ns
Stade 2 (%)
56.89 ± 5.34
53.91 ± 6.27
ns
SLP (stades 3+4) (%)
18.24 ± 3.15
23.64 ± 5.70
0.009
Délai d’apparition
106.00 ± 37.70
126.13 ± 50.21
ns
Durée (%)
95.84 ± 24.53
88.90 ± 20.98
ns
Mouvements oculaires rapides (nb/h)
380.71 ± 88.82
325.43 ± 109.27
ns
Sommeil lent
Sommeil paradoxal
A. Lambert et al. 2014; article en préparation
Résultats
Ondes en fuseaux et Complexes K
Conclusions
• Les enfants autistes sans plainte subjective de la part des parents
montrent des signes objectifs d’un mauvais sommeil au CSHQ
• Les agendas de sommeil et la polysomnographie montrent un
allongement du délai d’endormissement
 Ceci souligne l’importance d’obtenir des données numériques
(polysomnographie et agendas de sommeil) en plus de données
catégorielles (CSHQ).
• Le sommeil lent est surtout perturbé: sommeil lent profond
écourté, moins d’ondes en fuseaux et de complexes K
 Ceci démontre un déficit sur le plan des mécanismes corticaux
protecteurs du sommeil.
(c) Roger Godbout
18
17/04/2014
TROUBLES DU SOMMEIL DANS L’AUTISME
Impact sur le fonctionnement diurne
Les troubles du sommeil sont associés à une
intensification des symptômes de l’autisme
chez les enfants (Schreck et al., 2004)
• Score clinique total et déficits des habiletés sociales
• Comportements stéréotypés
(c) Roger Godbout
ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU
SOMMEIL DANS L’AUTISME 1/3
1- L’horloge circadienne
• Mélatonine : synthèse/libération
insuffisante, sensibilité altérée des
récepteurs, mutation du gène (Bourgeron, 2007;
Jonsson et al., 2010; Melke et al.m 2008; Tordjman et al., 2005)
• Profil de sécrétion inverse/atypique chez les
enfants autistes (Silver & Rapin 2012; Glickman 2010)
(c) Roger Godbout
ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU
SOMMEIL DANS L’AUTISME 2/3
2- Mécanismes corticaux de protection du sommeil
(EEG) : faible densité et distribution atypique
– Ondes en fuseaux
– Complexes K
– Activité EEG lente
• La synthèse de la sérotonine augmente rapidement de
2 à 11 ans chez les enfants autistes : 150% du niveau
des témoins (Chugani 1999, 2002). Impact sur l’activité
EEG.
(c) Roger Godbout
19
17/04/2014
ÉTIOLOGIE DES TROUBLES DU
SOMMEIL DANS L’AUTISME 3/3
3- Comportement :
– Problème de détection des signaux circadiens
externes : horaires, lumière…
– Associations imparfaites sur ce qui appartient au
jour et à la nuit
– Mauvaises habitudes acquises
• Les enfants autistes sont d’abord et avant tout
des enfants !
(c) Roger Godbout
AUTISME ET SOMMEIL : PROTOCOLE
DE RECHERCHE ADULTE
Nuit 1
Nuit 2
(adaptation)
(analyse)
_ _ _|_ _ // _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _ _ _ _|_ _ _
15 jours
1er soir
1er matin
2e soir
2e matin
Tests
neuropsychol.
avant labo
Agenda
Chronotype
Q psych
Habitudes
PSG
PSG
Échantillons salivaires de cortisol (c) Roger Godbout
Sommeil et autisme: Résumé
• Les adultes avec autisme, de QI normal et sans troubles
associés présentent des indices subjectifs et objectifs d’un
mauvais sommeil mais ne s’en plaignent pas.
• Trois types de problèmes de sommeil sont objectivés:
– Difficultés d’initiation et de maintien
– Désordre de synchronisation de l’EEG du sommeil
 Allègement du sommeil: SLL ↑ , SLP ↓ , fuseaux ↓
– Moins de mouvements oculaires rapides en SP
(c) Roger Godbout
20
17/04/2014
Sommeil et autisme
Fonctionnement diurne chez l’adulte
Fonctionnement psychologique
-Stress/anxiété
- Inventaire des comportements déviants d’Achenbach
- Inventaire de dépression de Beck
- Échelles cliniques
(c) Roger Godbout
Sommeil et autisme:
Anxiété/stress
Questionnaire STAI
Cortisol
Le groupe de participants avec
autisme montre une anxiété de trait
plus élevée que le groupe de
comparaison
(39.4±62.9 vs 30.6±2.1; p < 0.02).
(c) Roger Godbout
Sommeil et autisme:
Fonctionnement psychologique
• Inventaire des comportements déviants (Achenbach)
– Score global:
autistes > contrôles
– Symptômes internalisés:
autistes > contrôles
– Symptômes externalisés:
autistes = contrôles
• Dépression (Beck)
autistes = contrôles
Faibles corrélations avec l’organisation du sommeil
(c) Roger Godbout
21
17/04/2014
Sommeil et autisme:
Échelles diagnostiques
Mesures objectives du sommeil
Scores ADI-R
Durée totale du
sommeil
MORs
Interactions
sociales
-.52*
-.02
Communication
-.54*
-.14
Stéréotypies
-.11
-.33
(c) Roger Godbout
Sommeil, autisme et fonctionnement diurne
Conclusions
• Les variables de sommeil s’associent plus aux
caractéristiques spécifiques de l’autisme qu’au
fonctionnement psychologique
• Le mauvais sommeil est d’abord causé par l’autisme plutôt
que secondaire à un trouble concomitant ?
(c) Roger Godbout
Sommeil et autisme:
Performance cognitive
• Sommeil et éveil sont intimement liés chez les
individus au développement typique
• La perte de sommeil affecte la mémoire, l'attention
et les fonctions exécutives
• Les déficits cognitifs associés à un mauvais
sommeil sont habituellement réversibles
(c) Roger Godbout
22
17/04/2014
Sommeil et performance cognitive
Épreuves attentionnelles:
Attention soutenue
Attention sélective
(4-CH)
(Recherche visuelle)
Épreuves mnésiques:
Mémoire de travail
Mémoire déclarative
Mémoires procédurales
Sensori-motrice
Cognitive
(Blocs de Corsi)
(12 signes graphiques)
(Poursuite rotative)
(Tour de Londres (Doyon et coll.))
Administrées entre 8:00 et 12:00, le deuxième matin. Durée: 2 heures.
(c) Roger Godbout
SOMMEIL, AUTISME ET PERFORMANCE
Attention soutenue
Mémoire
procédurale
sensori-motrice
Mémoire
procédurale
cognitive
Limoges et coll., 2013
Sommeil et performance cognitive
corrélations
Difficultés d’initiation et de maintien du sommeil:
Mémoire procédurale sensori-motrice et cognitive
(performance atypique)
 Pas de déficit ni relation avec attention soutenue :
performance non liée à de la somnolence
Marqueurs de synchronisation de l’EEG (SLP, fuseaux):
Mémoire procédurale sensori-motrice
Activité oculomotrice en sommeil paradoxal:
 Aucune corrélation observée
(c) Roger Godbout
23
17/04/2014
SOMMEIL, AUTISME ET PERFORMANCE:
Conclusions
• Niveau de performance (précision des réponses) préservé
malgré un mauvais sommeil.
• Vitesse de traitement et/ou d’exécution ↓vs. témoins
– Niveau d’alerte réduit?
– Recours à des mécanismes cérébraux différents?
• Le mauvais sommeil et la performance atypique partagent un
substrat commun
• Questions:
 L’un influence-t-il l’autre?
 Faut-il intervenir sur le sommeil des personnes autistes?
(c) Roger Godbout
TROUBLES DU SOMMEIL DANS
L’AUTISME
Stratégies de traitement adaptées :
– Stratégies comportementales
– Support pharmacologique, incluant la mélatonine
Devons-nous traiter ceux qui ne se plaignent pas ?
– Il y a une corrélation négative entre l’apprentissage
/ la mémoire sensori-motrice implicite et le déficit
des mécanismes de protection du sommeil
(c) Roger Godbout
SOMMEIL ET AUTISME
Intervenir? Comment?
24
17/04/2014
SOMMEIL ET AUTISME
Intervenir? Comment?
Trois stratégies principales:
1) Identifier et traiter les facteurs de
comorbidité (reflux, anémie, apnées du
sommeil, anxiété,…); revue de la
médication.
2) Instaurer des mesures d’hygiène du
sommeil
3) Supports à la synchronisation des
rythmes biologiques
(c) Roger Godbout
HYGIÈNE DU SOMMEIL
ET AUTISME
• Maintenir une heure régulière du
lever. S’exposer rapidement à la
lumière du jour
• La chambre doit être sombre et
silencieuse, température agréable, lit
confortable.
• Maintenir une heure régulière des
repas.
• Repères physiques: lit en coin,
coussin de corps
• Éviter les repas lourds le soir;
éviter la caféine et l’alcool après
midi.
• Repères temporels: pictogrammes
• Faire de l'exercice régulièrement
le jour, mais pas moins de 3
heures avant le coucher.
• Établir une routine relaxante en
préparation au coucher. Routine
stable, prévisible et répétitive (34 étapes claires sur 30-45 min.).
• Ne pas utiliser le lit ou la chambre à
coucher pour autre chose que le
sommeil, les relations intimes et se
soigner.
• La télévision, l’ordinateur (jeux,
courriels, clavardage…), les goûters
stimulent l'éveil, pas le sommeil.
(c) Roger Godbout
Délai de phase (chez l’adolescent)
(c) Roger Godbout
25
17/04/2014
HYGIÈNE DU SOMMEIL
CHEZ L'ADOLESCENT (avec les parents?)
• Considérer tous les
• Développer une
problèmes médicaux et
routine du coucher
psychologiques possibles
• Réajuster l’ heure de
• Éviter les breuvages
coucher 10-15 min.
caféinés
plus tôt (ou plus tard),
chaque 2-3 jour.
• Analyser l'environnement
• Stabiliser l’heure du
• Chambre à coucher: zone
lever: moins de 1 ½ h
exclusive de sommeil
plus tard en fin de
semaine
(c) Roger Godbout
Quelques références
• Culebras A. et al. Sleep and psychiatric disorders in children and adolescents.
NY: Informa, 2008
• James E. Jan, Judith A. Owens, Margaret D. Weiss, Kyle P. Johnson, Michael
B. Wasdell, Roger D. Freeman and Osman S. Ipsiroglu. Sleep Hygiene for
Children With Neurodevelopmental Disabilities. Pediatrics 2008; 122: 13431350.
• Martello, E. Enfin je dors et mes parents aussi. CHU Ste-Justine, 2007,106 p.
• Mindel J, Owens J. A clinical guide to pediatric sleep: diagnosis and
management of sleep problems. Lippincott Williams & Wilkins, 2003, 313 p.
• Splaingard, M. (ed.) Sleep Medicine. Pediatrics Clinics of North America,
2004; 51(1): 236 p.
(c) Roger Godbout
Collègues, collaborateurs et
étudiantes
Christianne Bolduc, PhD
Élyse Limoges, PhD
Anne-Marie Daoust, PhD
Annie-Claude Rochette, BSc
Sabine Duplan, PhD
Élyse Chevrier, EPM
Cathy Léveillé , BSc
Laurent Mottron, MD, PhD
Andréane Lambert, MSc
Les participants, leurs familles.
Instituts de la recherche en santé du Canada
Fonds de la recherche en santé du Québec
(c) Roger Godbout
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17/04/2014
QUESTIONS?
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