centrales d'achat d'espaces. Il n'existe pas pour la régie de contrat type officiellement reconnu par les
pouvoirs publics. Toutefois, une convention type a été proposée par le syndicat national des régies de
presse. Les contrats particuliers peuvent y déroger ;
la plupart du temps, le régisseur agit en qualité de mandataire exclusif du support. Dans ce cas, la régie
est tenue de vendre et de facturer aux clients selon les tarifs fixés par le support. Sa rémunération est
calculée en pourcentage des sommes payées par les annonceurs. Si la régie fournit d'autres services, sa
commission est augmentée.
I - ANALYSE DES RISQUES
Dans ses analyses sectorielles, le SCPC cherche souvent à identifier deux types de risques :
le risque pénal, conséquence de manipulations mises en place, en connaissance de cause, tant par le
management que par certains salariés ;
le risque inhérent à l'absence, à la carence ou aux cumuls des carences des contrôles dans l'organisation
elle-même qui permettent les manipulations décrites ci-dessus.
Ce risque est, certes, interne à l'entreprise, mais ne pas l’intégrer dans une analyse rend possible toutes les
dérives. Il peut s’agir de dérives directes (un détournement de fonds au détriment de l’employeur par un salarié,
par exemple) ou d’une succession de dérives indirectes lorsque ces risques pourtant identifiés ne sont pas traités :
on sait que tel contrôle n'est pas fait et que, dans ces conditions, des dérives sont plus que probables, mais l'on
s’abstient de prendre les mesures adéquates dans la crainte de susciter des problèmes internes et de remettre en
cause la réalisation des objectifs (dans une optique de prévention il convient de cerner les contours et la typologie
des risques plutôt que de rechercher les responsables. Il est donc essentiel de connaître les dérives qui permettent
de constituer les caisses noires sans lesquelles fraudes et corruption sont impossibles).
Les montages sont relativement courants, on pourrait dire " classiques ", mais leur mise en évidence est souvent
difficile, d'une part, en raison de la spécificité du secteur de la publicité et, d'autre part, du fait qu'ils peuvent
impliquer des complicités qui se situent à plusieurs des niveaux individualisés sur le schéma d'organisation. Les
montages peuvent se matérialiser par des détournements de sommes importantes au final mais dont le montant
unitaire est relativement faible, ce qui rend l’appréhension du risque difficile donc coûteuse et limite le contentieux.
Les détournements sont alors d'autant plus difficiles à identifier que le contrôle interne de l'annonceur peut
éprouver quelques difficultés à disposer de tous les éléments d'analyse nécessaires en temps utile.
Les montages peuvent se développer entre plusieurs niveaux d'intervenants (voir diagramme n°1 : les acteurs en
présence) au gré des complicités internes ou externes et de l’urgence. Dans ce cas, l’annonceur, volontairement ou
involontairement, paye plus cher une prestation. Les autres intervenants, pour équilibrer leurs comptes, font
ressortir, par palier, et suivant un processus spécifique adapté à la structure, des produits d'un montant plus élevé
ou émettent des fausses factures. En général, seul l'annonceur ne bénéficie pas du montage frauduleux, à
l'exception du cas où l'annonceur " malin " et le fournisseur indélicat se partagent le montant de la fraude.
1. SURFACTURATION DE LA PRESTATION RENDUE
Le risque de surfacturation est un risque classique difficile à mettre en évidence du fait de la complexité des
circuits, du caractère immatériel des prestations et de la concentration des acteurs. Les montages peuvent
présenter des caractéristiques différentes suivant leur origine et leur but. Ils peuvent être organisés à des fins
frauduleuses ou se poursuivre par facilité parce que le fournisseur a pu constater que l’absence de tout contrôle
chez le client rend le risque d’être découvert particulièrement faible. Ces risques de surfacturation sont plus grands
dans les groupes de sociétés qui peuvent utiliser les différentes structures de la société pour faire " tourner " les
factures.
Le montant correspondant à des surfacturations est intégré au résultat de l’entreprise bénéficiaire puis, selon les
besoins, ressorti par les jeux classiques de sortie de charges (facturations de sociétés liées ou complices, fausses
créances, faux contentieux, etc…).
1.1. Majoration des frais techniques.
Ce poste doit faire l'objet d'une surveillance particulière. Il recouvre les frais techniques qui sont attachés aux
diffusions du message publicitaire. Les éléments qui le constituent restent relativement simples à analyser car ils
ne nécessitent pas d'importantes recherches complémentaires. Il s’agit de prestations matérielles diverses :
collages, frais de mise sous pli, frais de timbre, distribution de catalogue, mise sous film etc… Sont aussi
considérés comme frais techniques des achats d’art et de création, les honoraires et droits utilisés, les frais de
composition etc… .
Le montage peut affecter l’ensemble des supports. Cette facturation vient en sus de la prestation et elle est dans la
majorité des cas justifiée. Le problème n'est pas dans la nature de la prestation qui, en général, est réelle, mais
dans sa valorisation (par exemple : facturer 2 francs le point de colle par exemplaire distribué peut sembler
exagéré) et dans le risque de doublon (une prestation déjà comptabilisée est facturée une deuxième fois). Le
risque de double facturation est plus important encore lorsqu’on a affaire à des sociétés liées. L'une prend la
facture à sa charge et l'autre reçoit une facture de prestation sans que l’original ne soit fourni, ce qui permet de