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1.2. PRESENTATION DU CONTEXTE PISCICOLE
La superficie du contexte de la Sensée amont est de 316 km². La source de la Sensée se localise à Chérizy et s’écoule à travers
un substrat crayo-marneux. Le cours principal de la Sensée présente une pente naturelle moyenne de 1.62‰, lui conférant son faciès
lotique typique des milieux à salmonidés. Cependant, les ouvrages implantés en travers de la rivière induisent une perte de pente de
9.5% et modifient localement les fonctionnalités hydro-écologiques de la Sensée.
La Sensée et ses affluents en amont du décanteur de Tortequesne appartiennent au contexte salmonicole de la Sensée au sens
du PDPG 62 (Lefebvre, 2007). L’état de fonctionnalité sur ce contexte est dégradé à 16% c’est-à-dire que le cycle biologique de la truite
fario (TRF), espèce repère dans les rivières en contexte salmonicole ne se réalise pas complètement : une phase de vie de ladite
espèce est compromise voire impossible.
La carte intitulée LocDensitéTRF, traduit les densités de truite fario en fonction des secteurs de la Sensée et permet de mettre
en évidence des tronçons à fort potentiel pour la truite fario. Les secteurs concernés correspondent à des tronçons découpés en fonction
de la pente, de la largeur, des affluents et des ouvrages la jalonnant. De l’amont vers l’aval, cinq tronçons ont été définis :
- la Sensée 1 : de la source permanente à Chérisey jusqu’à la confluence du ruisseau d’Haucourt
- le ruisseau d’Haucourt
- le ruisseau de la Lugy
- le ruisseau du Cojeul
- le ruisseau de la Trinquise
- la Sensée 2 : de la confluence avec le ruisseau d’Haucourt jusqu’au pont de Tortequesne (limite contexte)
Sur le contexte « Sensée amont », les facteurs de perturbations recensés sont principalement liés aux travaux hydrauliques, à
l’érosion des sols agricoles et aux lessivages des surfaces imperméables. Les obstacles en travers du lit (seuil, barrage, tôle, buse….),
participent également à la dégradation des milieux aquatiques bien que leur nombre sur le bassin de la Sensée amont reste limité. Il
résulte de cette fragmentation spatiale une atteinte sur la qualité du peuplement piscicole, par fragilisation des populations de poissons
sauvages déjà touchées par d’autres facteurs de dégradations du milieu aquatique tels que la qualité de l’eau (nitrates) et l’érosion des
sols agricoles (matières en suspension).
Pour rappel, d’après Malavoi (2003), les ouvrages hydrauliques nuisent aux écosystèmes aquatiques à plusieurs niveaux :
par l’effet « flux » entraînant des modifications des processus de transit d’eau amenant à l’augmentation des
inondations en amont, de solides qui favorisent le colmatage du fond et une érosion progressive, de poissons par le blocage de leur
migration et l’incapacité de se reproduire sur les zones favorables à la reproduction
par l’effet «retenue» modifiant les caractéristiques hydromorphodynamiques du cours d’eau (hauteur d’eau, faciès
d’écoulement, T°c, O2)
Ces perturbations diverses et variées pénalisent le bon déroulement du cycle biologique de la truite fario (perte d’habitats,
destruction de fraies, limitation de la migration, isolement de la faune piscicole, banalisation des milieux... Il en résulte une perte de
fonctionnalité générale du contexte piscicole (Cf. LocFonct) pour chaque secteur de la Sensée amont.
Dans les conditions actuelles, la capacité de production est le facteur limitant. En effet, seulement 16% des habitats encore
fonctionnels peuvent à ce jour être saturés.