
 
Économie, sociologie et histoire du monde contemporain, 2e édition © Armand Colin, 2016. 
 
Fiche concours : La croissance économique  française 
au XIXe siècle (Chapitre 4-I ) 
Introduction 
Le XIXe siècle est celui de la révolution industrielle et celui au cours duquel les hiérarchies économiques mondiales vont 
s’établir. La France, à la veille du XIXe siècle a des atouts mais aussi des handicaps et surtout elle sort difficilement de la 
révolution de 1789. À la veille de la première guerre mondiale, l’économie française reste une économie de premier rang 
mondial mais elle est concurrencée par de nouveaux arrivants (États-Unis, Allemagne…). L’économie française aurait-elle 
manqué le train de la croissance au XIXe ou s’est-elle appuyée sur ses particularismes ? 
I. La croissance économique française au XIXe siècle : lenteur, 
retard et des potentialités mal exploitées 
Malgré des avantages au départ, la croissance économique française s’est réalisée sur un rythme beaucoup plus faible 
que ses principaux concurrents, en particulier le Royaume-Uni. La France n’aurait pas connu de « 
take off
 » au sens de 
Rostow. Ainsi, les engrenages positifs entre révolutions agricole, démographique et industrielle ne semblent pas avoir 
vraiment eu lieu. 
Une croissance qui cumule des handicaps : un commerce extérieur peu développé et peu diversifié, des innovations qui 
apparaissent  moins  efficaces  que  dans  d’autres  pays  (Royaume-Uni,  États-Unis,  Allemagne…),  une  modernisation  de 
l’agriculture lente, une croissance démographique plus faible (la population française est multipliée par 1,5 alors qu’en 
Angleterre,  elle  est  multipliée  par  3  sur  le  XIXe siècle),  une  épargne  qui  ne  sert  pas  les  intérêts nationaux  (emprunts 
russes à la fin du XIXe siècle), une administration fortement présente (mesures protectionnistes à la fin du XIXe siècle avec 
les lois Méline en 1892 et la loi du cadenas en 1897), une prise de risque trop limitée (frilosité du patronat français en 
matière d’investissement)… 
II. La croissance économique française au XIXe siècle : la marque d’un modèle original de croissance 
Si la France n’a pas connu de « 
take off
 », elle a connu cependant un processus d’industrialisation certes plus lent mais 
continu  avec  aussi  des  accélérations.  En  effet,  sous  le  Second  Empire  (1852-1870),  sous  l’effet  des  travaux 
d’aménagements de Paris (baron Haussman) et du chemin de fer, l’industrialisation s’accélère. 
Un  encadrement  étatique  prononcé,  facteur  de  développement  économique  (plan  Freycinet  en  1878  de  soutien  au 
chemin de fer) et social (lois Ferry sur l’enseignement  par exemple en 1881-82). Un État qui reste très présent dans 
l’économie en association avec tout un ensemble d’entreprises privées plutôt de taille moyenne. La croissance française 
s’est réalisée de manière introvertie. Il y a bien des relations avec l’extérieur mais elles se font en grande partie dans le 
cadre de relations coloniales. 
Si le début du XIXe siècle n’est pas marqué par une évolution des droits sociaux, ce n’est pas le cas de la fin du siècle. Il y a 
des avancées sociales (droit de grève en 1864, de se syndiquer en 1884, loi sur les accidents du travail en 1898…). Une 
dimension sociale du capitalisme français semble se dessiner à la fin du XIXe siècle. 
Conclusion 
Si l’économie française n’a pas connu de « 
take off
 », ce n’est pas pour autant qu’elle n’a pas connu de croissance. Le 
rythme de croissance a tourné autour de 2 % (en rythmes annuels) sur le XIXe siècle. On le retrouve au XXe siècle en 
dehors  de  la  période  des  Trente  Glorieuses.  La  France  aurait-elle  manqué  sa  révolution  industrielle  comme  elle 
aurait pu manquer la révolution récente de l’internet ? Le thème du retard français est ancien mais il reste toujours 
vivace dans la société française.