Les programmes d’histoire et de géographie entrés en application en 2009 sont assez profondément renouvelés.
Les changements portent non seulement sur les contenus, les problématiques et les démarches, mais égale-
ment sur les définitions des capacités que les élèves doivent acquéri. Il n’est pas nécessaire d’insister ici sur
la novation que constitue l’inscription de ces capacités dans le corps même du programme, les enracinant de
la sorte dans le socle commun de connaissances et de compétences.
Ce triple renouvellement apparaît dans la présentation en trois rubriques (connaissances, démarches et capa-
cités) qu’il convient de lire comme un tout cohérent.
Autre nouveauté importante de ces programmes : les possibilités de choix qu’ils offrent aux enseignants.
En histoire, les évolutions en termes de contenus sont sensibles.
Tout en centrant l’étude sur des moments forts, les programmes s’ouvrent davantage au monde – d’où l’intro-
duction de moments d’histoire du continent américain – et s’élargissent à de nouveaux champs historiques,
telle l’histoire des traites négrières et de l’esclavage.
Une problématisation systématique, précisée dans la rubrique « connaissances », permet non seulement de
resserrer davantage le champ de l’étude sur l’essentiel, mais aussi d’intégrer le renouvellement des éclairages
scientifiques et des problématiques
Le programme d’histoire est également novateur sur le plan des démarches.
L’un des soucis des rédacteurs du programme était de permettre aux professeurs d’éviter la tentation de l’ex-
haustivité et le risque d’un enseignement « désincarné » et en survol. D’où l’idée de leur donner la possibilité
de s’attacher à des objets précis et significatifs. Les études de situations, de lieux, de personnages ne doivent
pas aboutir à une généralisation de leurs caractères propres ; elles ne servent pas à la construction d’un savoir
historique général qui serait déduit d’une singularité. Elles sont choisies en fonction de leur pertinence pour
faire découvrir des traits essentiels d’une réalité historique et les mettre ainsi clairement en lumière. Ces
études d’objets singuliers sont inséparables d’un repérage spatio-temporel indispensable. Elles doivent être
inscrites dans la maîtrise des repères. Elles doivent aussi être porteuses de signification et aider les élèves à
acquérir les connaissances et les capacités qui constituent les objectifs d’apprentissage à atteindre. Une telle
démarche ne relève pas des règles de la production de l’histoire dans le cadre de la recherche universitaire ;
elle est fondamentalement pédagogique et répond à un besoin d’appui sur le concret, afin d’incarner la leçon
tout en donnant du sens.
Cette démarche n’est pas exclusive : elle est un instrument parmi d’autres dans la panoplie du professeur ,
tant il est vrai que la répétition est génératrice d’ennui. Son but est de conduire les élèves à une compréhen-
sion vivante du passé en s’appuyant sur des « objets historiques » particulièrement pertinents et significatifs
Cet ouvrage prend en compte ces différentes dimensions et s’avère de ce fait utile pour le professeur.
Les mises au point scientifiques permettent au professeur d’actualiser ses connaissances. Les problématiques
clairement formulées et les « synthèses des idées clés » l’aident à dégager l’essentiel. Une rubrique intitulée
« Diversifier les situations pédagogiques » l’invite à varier les approches, tout en insistant sur l’importance
d’un ancrage dans le concret. D’autres rubriques, consacrées aux documents, l’incitent à réfléchir à la dive -
sification de leur usage. La présence de nombreux documents et les ressources complémentaires présentées
sur le CD-Rom sont, dans cette perspective, d’une grande utilité.
La bibliographie est toujours accompagnée d’une sitographie, ce qui est particulièrement important à un
moment où l’usage des Tice va croissant.
Il convient par ailleurs de remercier les auteurs du beau travail qu’ils ont accompli, travail qui contribuera,
sans nul doute, au renouvellement de l’enseignement de l’histoire au collège.
Ghislaine Desbuissons et Laurent Wirth
inspecteurs généraux d’histoire et de géographie
Préface
L’histoire en quatrième • 7