ÉVÈNEMENT
Santé-MAG N°28 - Mars 2014
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que la Caisse de sécurité sociale ne joue
pas le jeu.
Pour donner une idée, c’est entre
500.000 et 1 million de DA, pour un trai-
tement et l’algérien à revenu moyen ne
peut pas se le permettre. La CNAS ne
veut pas jouer le jeu, alors qu’elle a payé
des prises en charge dans des structures
privées à l’étranger. Je parle, en parti-
culier, en France, sans rechigner, pour
certains et lorsqu’il s’agit de traitement,
tout simplement, en Algérie, elle s’op-
pose - et c’est le comble! - au rembour-
sement des cures et des médicaments,
pour de simples citoyens, sous prétexte
que le cancer se soigne, exclusivement,
dans les hôpitaux; ce qui est faux !
On parle de prévention dans le plan can-
cer. Aussi, que peut assurer une bonne
prévention, quant à l’endiguement d’un
cancer; notamment, du sein ?
Pour le cancer du sein, c’est une préven-
tion secondaire. Il y a d’autres cancers,
qui peuvent se prévenir de manière
primaire. C’est, en particulier, le can-
cer du col de l’utérus, qu’on prévient
facilement, par la vaccination contre le
virus à l’origine de ce cancer, qui est le
HPV et dans le plan cancer, il est prévu
d'introduire et de rendre obligatoire ce
vaccin chez toutes les jeunes filles, entre
11 et 15 ans, avant le premier rapport
sexuel. L’autre aspect de prévention,
c’est la lutte contre le tabac. A cet eet,
des textes de loi ont été promulgués et
l’Algérie a adhéré, en outre, à la conven-
tion internationale pour la lutte contre le
tabac; mais, malheureusement, il y a un
manque de rigueur, quant à leur appli-
cation.
L’autre aspect préventif c’est, égale-
ment, de préserver l’environnement, de
contrôler l’utilisation abusive des pes-
ticides dans l’agriculture, qui sont des
produits chimiques toxiques et cancé-
rigènes…
Par ailleurs, en ce qui concerne le can-
cer du sein, ceci passe par l’examen
clinique de la sage-femme et du méde-
cin généraliste. Cet examen doit être
systématique, comme si l’on prenait sa
tension artérielle. Les seins de toutes
les femmes doivent être surveillés, pour
détecter, éventuellement, un nodule, ou
quelque chose de palpable. Faire, à ce
moment-là, une mammographie et que
la patiente rentre dans le circuit de trai-
tement; car, lorsque le diagnostic se fait
tôt, la femme guérit systématiquement.
En outre, il y a lieu de pratiquer le dépis-
tage, chez les familles à risque, car 10%
des cancers du sein surviennent dans le
terrain génétique. Ainsi, dès que le pre-
mier cas est noté dans la famille, il faut
faire des IRM, parce que la mammogra-
phie, chez les femmes jeunes, n’est pas
assez fiable, pour diagnostiquer, très
tôt, le cancer du sein et le guérir.
Un message ?
Je souhaiterai que lorsqu’on organise
des conférences de ce type et voir
tous les acteurs concernés; en parti-
culier, ceux du ministère du Travail et
de la sécurité sociale, pour qu’ils nous
expliquent les contradictions citées plus
haut et surtout, s’expliquer sur les non-
dits qui circulent; à savoir: «ils ont un
cancer et ils vont mourir; alors, à quoi
bon …»
A cet eet, cela fait, maintenant, 5 ans je
n’ai pas vu les représentants de ces ins-
titutions, dans les réunions de ce genre.
Donc, mon message est: qu’ils viennent
dans nos réunions, pour qu’ils nous
donnent les raisons du non rembourse-
ment des médicaments pour traiter le
cancer, ainsi que la radiothérapie; alors
que, a contrario, l’hémodialyse, la chirur-
gie cardiaque sont remboursées et heu-
reusement, d’ailleurs
* Pr K. Bouzid,
chef du service d’oncologie médicale au
Centre Pierre et Marie Curie (CPMC),
Hôpital Mustapha Bacha - Alger.
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Découverte de la mutation génétique
causant une maladie rétinienne
L'équipe du Dr David Stanek, de l'Institut
de Génétique Moléculaire, de l'Académie
des Sciences, a publié les résultats de ses
recherches sur la rétinite pigmentaire,
une maladie héréditaire de la rétine, qui
peut conduire à la cécité et qui aecte,
environ, une personne sur 4000.
Cette maladie, qui peut être détectée à
partir de l'âge de 10 ans, environ, ne pos-
sède, toujours pas, de traitement ecace,
bien qu'étant relativement courante.
RÉTINE
Nous percevons le monde extérieur,
principalement, à travers nos yeux,
grâce à des cellules photosensibles,
situées sur la rétine. Chez une per-
sonne atteinte de rétinite pigmen-
taire, ces cellules meurent au cours du
temps, jusqu'à disparition complète de
l'acuité visuelle. Les causes de la mala-
die peuvent être diérentes, mais sont,
principalement, dues à la mutation de
certains gènes impliqués dans la vision.
En fonction des gènes endommagés,
la maladie peut, ou non, se déclarer.
La maladie peut être, aussi, due à des
mutations présentes dans les gènes
impliqués dans l'épissage de l'ARN, un
des processus de base de la biologie
cellulaire. Cela représente la seconde
cause de rétinite pigmentaire.
Les chercheurs ont étudié les muta-
tions du gène SNRNP200, qui code
pour la protéine BRR2, jouant un rôle
essentiel dans le processus d'épissage
de l'ARN.
Ils s'attendaient à ce que la protéine
mutée s'intègre mal dans le sys-
tème d'épissage, mais il s'est avéré
au contraire que le mutant s'intégrait
très bien au système, agissant même
de manière plus ecace que la pro-
téine non mutée. Cependant, le mutant
générait en plus des erreurs qui provo-
quaient la mort des cellules photosen-
sible de la rétine.
Selon le Dr Stanek, il reste beaucoup de
travail à eectuer, pour décrire, correc-
tement, les problèmes provoqués par
la protéine BRR2 mutée dans les cel-
lules photosensibles de la rétine. Dans
le but de trouver un traitement ecace
à la rétinite pigmentaire, il est, en eet,
important de comprendre les proces-
sus aectés au niveau moléculaire