Rien de bien neuf ! Honoré de Balzac, grand écrivain français du 19ème siècle,
décrit les bienfaits d’un produit dans un de ses bouquins (César Birotteau) de façon
particulièrement tendancieuse : « L’eau Carminative enlève ces légers boutons qui,
dans certains moments, surviennent inopinément aux femmes et contrarient leurs
projets pour le bal ; elle rafraîchit et ravive les couleurs en ouvrant ou en fermant
les pores selon les exigences du tempérament ; elle est si connue déjà pour arrêter
les outrages du temps que beaucoup de dames l’ont, par reconnaissance, nommée
L’amie de la beauté ».
Méliès, pionnier du cinéma, fut aussi partisan de la publicité clandestine, en 1901 !
Dans Barbe bleue, il est fait mention du champagne Mercier, déjà…
Tout ça ce ne sont encore que les préliminaires de la pub. Le véritable
développement du secteur correspond à la fin du 19ème siècle, quand sont
produits en série les 1ers biens de consommation courante (savon, biscuits…) et
d’équipement (vaisselle, cruches, bassins…), la naissance des 1ères marques
commerciales, l’apparition des moyens modernes d’affichage et de prospectus.
- De ce périple à travers les âges, on peut tirer 5 enseignements:
· L’apparition de la publicité coïncide au développement de l’économie de
marché moderne, à laquelle elle est étroitement liée puisqu’elle active et anime les
produits et les marques.
· L’existence de la publicité ne se limite plus à la volonté d’acteurs économiques
de s’adresser à un large public à des fins commerciales et marchandes (signaler à
un public potentiel que des biens/des produits sont à leur disposition).
· La publicité ne se contente pas d’informer. Elle se positionne toujours par
rapport à la concurrence, elle baigne dans cette compétition, c’est presque sa
raison d’être ! Elle est orientée et elle prend parti volontairement parce qu’elle vise
à déclencher un acte d’achat (ou un ralliement à une cause).
· Le développement de la publicité reste étroitement lié à l’évolution et à la
transformation des médias de masse (mass-médias) qui font transiter les
messages.
· Pas de produit sans marque ! cf. MKT A côté des informations rationnelles s’est
fortement développé la dimension imaginaire, à travers la culture de marque cf.
sondage chaussures étudiants > Alessandro Baricco : Quand vous achetez une
paire de Nike, vous payez 100€ pour le nom et 50€ pour les chaussures. Est-ce
que vous êtes idiots ? Non. Vous êtes en train d’acheter un monde, peuplé de gens
libres qui courent, presque toujours beaux, élastiques et très modernes.
A l’heure où on se parle, la publicité se joue donc majoritairement sur le terrain des
marques, même si les messages d’intérêt collectif se développent. D’ailleurs, ceux-
ci sont souvent tentés d’utiliser les recettes des véritables marques, en donnant à
certains enjeux une façade très commerciale cf. Bison Futé, Bob (cases)