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EAON
EUROPEAN ASTEROIDAL
OCCULTATION NETWORK
Francis DELAHAYE président de la Société Astronomique de Bordeaux et coordinateur EAON.
Membre et Lauréat de la Société astronomique de France
L’EAON est un réseau d’observateurs répartis sur une vingtaine de pays et mobilisés
pour surveiller les occultations d’étoiles par les astéroïdes.
Ce réseau trouve son origine en 1988, sur l’initiative de Roland BONINSEGNA qui
animait alors une section astéroïdale au sein du GEOS (Groupe d’Etude des Objets
Stellaires). En effet, avec l’aide de Jean LECACHEUX de l’Observatoire de Paris à
Meudon et en utilisant les prédictions d’Edwin GOFFIN dans « Astronomical
Journal » et « Occultation Newsletter » quelques observateurs du GEOS se
regroupent pour observer et surveiller les occultations d’étoiles par les astéroïdes. En
avril 1988, cette section astéroïdale devioent indépendante pour s’appeler
« l’European Asteroïdal Occultation Network ». Elle distribue, depuis, gratuitement
les prédictions, les cartes, les résultats et les informations à tous ses observateurs,
grâce toujours à Jean LECACHEUX, sur une vingtaine de pays. Chaque pays a un
ou plusieurs coordinateurs qui sont en liaison avec Roland BONINSEGNA et Francis
DELAHAYE. Les coordinateurs doivent mobiliser leurs observateurs dans le cas des
prédictions de dernières minutes. L’activité de l’EAON est aussi d’informer les
observateurs par un courrier régulier comprenant « l’EAON informations » donnant
le bilan des observations et leurs commentaires, mais aussi « l’EAON News » pour
toutes les informations communiquées au sein du groupe. Le rôle de l’EAON, c’est
aussi de garder de bonnes relations avec l’IOTA/us et l’IOTA/es. C’est aussi de
participer aux réunions nationales et internationales par l’intermédiaire de ses
membres et de ses coordinateurs.
L’organisation de l’EAON
Jusqu’en 1995, Roland s’est occupé seul de ce réseau, aidé par périodes de Yvion
THYRIONET et de Jean SCHWAENEN mais malgré cette aide si précieuse, il
devient vite surchargé d’activités pour l’EAON. Aussi depuis 1996, six personnes
s’impliquent dans la nouvelle organisation : Roland BONINSEGNA (BNN) ; Francis
DELAHAYE (DHY) ; Raymond DUSSER (DSS) ; Edwin GOFFIN (GOF) ; Jean
LECACHEUX (JLX) et Jean SCHWAENEN (SCH). Francis s’occupe de la réception
Francis DELAHAYE / Les astéroïdes/
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et de la gestion des observations, prépare « EAON informations », participe à
« l’EAON NEWS », publie les résultats auprès des observateurs et de l’IOTA, dresse
et gère le liste des observateurs actifs et répond aux lettres venant du réseau
d’observateurs. Roland s’occupe à présent de la liste des coordinateurs régionaux,
publie les articles liés aux occultations astéroïdales, sélectionne avec Jean
SCHWAENEN les évènements pour les programmes visuels et vidéos, officialise le
programme visuel, prépare le programme des prédictions de dernières minutes et
surtout réalise la réduction des occultations astéroïdales positives. Raymond est
notre mathématicien et notre critique en vérifiant toutes les données et les
publications de l’EAON. C’est aussi lui qui montre l’exemple de la persévérance et de
la patience puisqu’il détient le record au sein du réseau du nombre de surveillances
effectuées. Jean SCHWAENEN se charge de la bienvenue des nouveaux
observateurs en leur distribuant les cartes, le modèle du « Report form », les
documents technique et le programme. Edwin GOFFIN est la référence en la matière
pour prédire les observations d’occultations et se mobilise avec Roland pour
contacter les coordinateurs régionaux. Il représente aussi l’EAON lors des réunions
internationales auxquelles il participe. Jean LECACHEUX se charge de l’envoie de
toutes les publications à nos observateurs et assure un rôle important entre le milieu
professionnel et le milieu amateur. Sans lui et l’Observatoire de Paris à Meudon
notre réseau n’existerait pas ! Michel RAPPAPORT de l’Observatoire de Bordeaux à
Floirac (33) reste en étroite relation avec notre réseau par l’intermédiaire de Francis
DELAHAYE et réalise des mesures sur la lunette méridienne de l’observatoire afin
d’affiner nos prédictions sur le programme.
L’occultation d’une étoile par un astéroïde : pourquoi ?
Les résultats obtenus par l’EAON améliorent considérablement la connaissance que
nous avons sur les astéroïdes. Le rôle des astronomes amateurs et professionnels
est important dans ce réseau puisque situés aux quatre coins de l’Europe, les
observateurs ont plus de chance de suivre une occultation positive. Le passage d’un
astéroïde entre la Terre et une étoile provoque l’occultation de cette dernière. La
zone d’ombre provoquée par ce phénomène se projette sur la Terre. Comme
l’astéroïde est très près de la Terre comparativement à l’étoile, cette zone d’ombre
correspond au diamètre de l’astéroïde.
L’EAON surveille les occultations d’étoiles par les astéroïdes dont le diamètre de ces
derniers est supérieur à 30 kms, afin d’avoir une largeur d’ombre suffisante, et
d’autre part de magnitude d’étoiles occultée inférieure à la magnitude 11, afin que
l’observation soit accessible à un plus grand nombre d’observateurs. Comme la
précision des données sur l’astéroïde est insuffisante, la zone d’ombre se trouve
élargie par l’incertitude et il est donc nécessaire d’avoir un plus grand nombre
d’observateurs sur la zone géographique concernée. De l’observation de
l’occultation, il en ressortira les renseignements complémentaires pour :
Francis DELAHAYE / Les astéroïdes/
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Améliorer la position de l’étoile
Améliorer la position de l’astéroïde
Détecter les étoiles binaires
Déterminer le diamètre de l’astéroïde
Déterminer les satellites de certains astéroïdes
De toutes les observations faites par les observateurs de l’EAON sur une occultation,
les enregistrements positifs ou négatifs sont utiles. En effet en fonction de la position
géographique des observateurs, de la durée d’occultation, nous pouvons déterminer
la forme et la dimension de l’astéroïde.
L’observation de l’occultation
Afin de suivre tout le programme de l’EAON il est préférable de posséder un
instrument et un lieu d’observation permettant d’atteindre la magnitude visuelle de
11. Ceux possédant une caméra CCD ou un photomètre pourront faire ce
programme sans difficultés et pourront également suivre un programme
supplémentaire accessible à un domaine de détection particulier. Dans tous les cas
la monture équatoriale motorisée devient indispensable. Si le phénomène de
l’occultation ne dure que quelques secondes, il faut cependant surveiller pendant
vingt à trente minutes l’étoile concernée afin de s’affranchir de l’incertitude des
données astéroïdales et stellaires. Il est donc préférable d’avoir un large champ en
faible grossissement, plutôt qu’un occulaire donnant un fort grossissement puisqu’il
faut conserver dans ce champ quelques étoiles repères. Il faut éviter de mesurer
l’étoile occultée par un nuage…Ce champ devra être repéré quelques jours
auparavant afin de s’habituer au positionnement des étoiles et à leur repérage.
L’occultation réelle se traduit alors par une chute brutale de l’éclat de l’étoile
concernée jusqu’à la valeur de la magnitude de l’astéroïde. Si ce dernier a une
magnitude limite de votre instrument, l’étoile deviendra invisible durant les quelques
secondes de l’occultation.
La chute de l’éclat m :
m= 2,5 log (10x +1)
X = 0,4 (m2 – m1)
m1 : magnitude de l’étoile
m2 : magnitude de l’astéroïde
La magnitude globale M des deux astres :
M = m2 - m
Francis DELAHAYE / Les astéroïdes/
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La mesure du temps de l’occultation est référencée par rapport à l’horloge parlante,
une horloge étalon radio-pilotée de type DCF 77. Il faut également se munir d’un
magnétophone et d’un micro afin d’enregistrer ces temps en tenant compte aussi de
son « équation personnelle » dans son temps de réaction. La précision de cette
mesure doit être de l’ordre du dixième de seconde.
L’observation de l’appulse à la CCD
S’il n’y a pas d’occultation par un astéroïde, il y a appulse c'est-à-dire un
rapprochement serré entre les deux astres. Comme il devient difficile de faire une
mesure au moment de l’appulse, la prise d’images CCD se fera un peu avant et un
peu après l’appulse afin d’estimer le passage à la conjonction et le passage au plus
près de l’étoile.
Francis DELAHAYE (1997)
Bibliographie
« L’observation des occultations d’étoiles par les astéroïdes » Roland BONINSEGNA
L’astronomie SAF1983
« La détection de satellites d’astéroïdes par l’observation des occultations d’étoiles »
J. LECACHEUX et W. THUILLOT L’astronomie SAF février 1984
« Les occultations et appulses d’étoiles par les petites planètes » Y.THIRIONET
L’astronomie SAF Janvier 1997
« Le guide des observateurs » Tome 1 P. MARTINEZ
Francis DELAHAYE / Les astéroïdes/
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