Observations et datations précises des occultations stellaires

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Observations et datations
précises des occultations stellaires
Méthode visuelle
Philippe Bernascolle
www.boulines.com
Résumé :
Ce document présente les différentes étapes : préparation, observation,
dépouillement et diffusion des résultats, du protocole expérimental que j’utilise pour
l’observation visuelle et la datation précise des occultations stellaires par des
astéroïdes.
Mots clés :
Datation précise – Occultations – Astronomie – EAON – Euraster – Planocult –
Astéroïdes – GPS – Horloge parlante
Observation visuelles des occultations
Sommaire
1
Introduction ____________________________________________________________ 3
2
Objectifs _______________________________________________________________ 3
3
Prédictions _____________________________________________________________ 4
4
3.1
Les prédictions initiales ____________________________________________________ 4
3.2
Les prédictions de dernière minute ___________________________________________ 4
3.3
La carte de prédiction______________________________________________________ 5
Matériels_______________________________________________________________ 6
4.1
L’instrument _____________________________________________________________ 6
4.2
Le capteur _______________________________________________________________ 7
4.3
La base de temps __________________________________________________________ 7
4.4
L'enregistrement__________________________________________________________ 7
5
Protocole expérimental ___________________________________________________ 8
6
Dépouillement _________________________________________________________ 10
6.1
Le temps de réaction______________________________________________________ 11
6.2
Les incertitudes __________________________________________________________ 11
7
Publication des résultats _________________________________________________ 12
8
Conclusions ___________________________________________________________ 13
9
Bibliographie __________________________________________________________ 13
9.1
Livres utiles _____________________________________________________________ 13
9.2
Utilitaires disponibles sur Internet __________________________________________ 13
P. Bernascolle
Février 2008
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Observation visuelles des occultations
1 Introduction
L'observation d'une occultation stellaire par un astéroïde consiste « simplement » à
dater les instants de passage d'un astéroïde devant une étoile.
Considérons l'étoile comme ponctuelle. L'astéroïde possède un certain diamètre
apparent, l'étoile va disparaître brutalement pendant quelques secondes à quelques
dizaines de secondes... puis réapparaître.
Comme pour une éclipse totale de Soleil, le phénomène ne sera observable qu'à
l'intérieur d'une bande d'occultation, représentant la trajectoire de l'ombre de
l'astéroïde sur la surface de la Terre. De part et d'autre de cette bande, l'astéroïde
n'occultera pas l'étoile.
Connaissant la vitesse apparente de l'astéroïde, la durée de disparition de l'étoile (en
secondes) sera directement reliée à une dimension sur l'astéroïde (en kilomètres).
Les temps précis de disparition et de réapparition seront nécessaires pour
positionner cette mesure dans l'espace et assembler ainsi les observations en
provenance de différents observateurs.
2 Objectifs
Comme on vient de le voir, l'observation d'une occultation stellaire permet de réaliser
une mesure des dimensions d'un astéroïde.
Cette mesure a deux grandes qualités :
1. Elle est directe : c'est à dire qu'on ne fait pas d'hypothèse sur les propriétés du
corps mesuré comme c'est le cas avec d'autres méthodes (radiométrie
infrarouge, photométrie...).
2. Elle est très précise : la vitesse angulaire apparente d'un astéroïde de la ceinture
principale est de l'ordre de 30 secondes d'arc par heure. Si la précision du
chronométrage de l'occultation est de 0,1 seconde (c’est l’objectif de précision à
atteindre), la précision angulaire correspondante est alors meilleure que la
milliseconde d'arc (mas).
A titre de comparaison, la résolution que peuvent atteindre, en imagerie directe, un
télescope de 2,40 mètres spatial ou un de 8 mètres terrestre avec optique adaptative
est de 40 à 50 mas.
La mesure obtenue par un seul observateur est appelée une corde. Elle représente
en effet un seul segment, mesuré d'un bord à l'autre du contour de l'astéroïde.
Si plusieurs observateurs observent depuis différents endroits dans la largeur de la
bande d'occultation, on obtient plusieurs cordes, de différentes longueurs,
correspondant à différents segments parallèles traversant le contour de l'astéroïde.
Si les observateurs sont très nombreux, on va obtenir le profil complet de l'astéroïde,
véritable « photographie » de son contour au moment de l'occultation, avec ses
creux et ses bosses.
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Observation visuelles des occultations
Plusieurs profils obtenus lors de différentes occultations par le même objet
permettront enfin d’en construire un modèle en trois dimensions.
L'observation d'une occultation stellaire par un astéroïde permet également :
•
•
D’améliorer la connaissance de l'orbite de l'astéroïde. Si la position de l'étoile est
connue avec précision, on va pouvoir assimiler cette position à celle du centre de
l'astéroïde au moment de l'événement, et obtenir un point astrométrique
extrêmement précis (meilleur que 10 mas).
De détecter des astéroïdes binaires. L'observation d'une étoile alors qu'un
astéroïde croise à proximité de la ligne de visée est un moyen de scanner
l'espace autour de l'astéroïde. Une disparition secondaire peut alors être
détectée, révélant la présence d'un satellite de l'astéroïde.
3 Prédictions
Avant d'observer une occultation stellaire, encore faut-il prédire l'événement. On peut
diviser actuellement les prédictions en deux types.
3.1 Les prédictions initiales
Elles sont réalisées longtemps à l'avance avec les données orbitales des astéroïdes
disponibles, données qui ne sont pas forcément très précises. Mais l'objectif est ici
de recenser l’ensemble des événements, sans traitement individuel fastidieux. C'est
ce genre de prédictions que produit annuellement Edwin Goffin pour le monde entier,
ou que l'on peut faire soi-même avec le logiciel WinOccult.
Les prédictions d'Edwin Goffin pour l'Europe sont accessibles sur la page de Ludek
Vasta. Jean Schwaenen produit sur le site de l'EAON des prédictions avec des
données astéroïdales mises à jour peu de temps avant l'occultation. On trouve enfin
sur Euraster les prédictions pour la France.
3.2 Les prédictions de dernière minute
Il s'agit de mises à jour des prédictions existantes, optimisées parfois jusqu'à la veille
de l'événement. Elles sont plus fastidieuses à réaliser et ne sont effectuées que pour
des événements particulièrement intéressants.
L'objectif est ici de donner la prédiction la plus fiable possible. Le calculateur se
procure des mesures astrométriques récentes de bonne qualité pour l'astéroïde et
pratique une sélection parmi les mesures historiques. Il reconstruit alors une orbite
personnalisée à partir de ces données, cette orbite est de meilleure qualité que celle
obtenue directement depuis une base de données orbitales. Il recalcule enfin la
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Observation visuelles des occultations
prédiction avec la position astrométrique de l’étoile la plus adéquate, et publie le
résultat avec une incertitude pour la trajectoire obtenue qui est la combinaison des
incertitudes sur les positions de l'astéroïde et de l'étoile.
Les mises à jour des occultations européennes sont accessibles sur le site dédié aux
occultations dans le monde de Steve Preston.
Lorsque une mise à jour existe pour un événement donné, elle prime évidemment
sur la prédiction initiale. Si aucune mise à jour n'est disponible, on doit se contenter
de la prédiction de base. L'incertitude sur la position de la trajectoire de l’ombre sera
alors plus grande.
3.3 La carte de prédiction
Voici pour l’exemple la prédiction de l’occultation d’une étoile de magnitude 8.4 par
l’astéroïde 856 Backlunda le 16 février 2008 :
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Observation visuelles des occultations
Sur cette carte on retrouve un certain nombre d’informations. Le titre de la carte
donne le numéro de l'astéroïde suivi de son nom, le numéro de l'étoile, la date et les
heures de contact de l'ombre de l'astéroïde avec la Terre. La colonne de gauche
donne les paramètres de l'étoile, la colonne centrale donne les conditions de
l'occultation, la suivante donne les probabilités d’observation du phenomène, et
enfin, la colonne de droite donne les paramètres de l'astéroïde. La carte donne la
trajectoire de l'occultation, avec éventuellement de part et d'autre la zone
d'incertitude de la prédiction. La trajectoire elle même porte une graduation pour
chaque minute. Et finalement la carte du ciel montre la position de l’étoile.
Que faut-il regarder sur la carte de prédiction ? Tout bien sur ! Mais pour une
observation visuelle, on vérifiera plus particulièrement :
• que l'étoile est visible confortablement avec l’instrument,
• que la chute de magnitude est supérieure à 1 magnitude,
• que la durée prévue est d'au moins quelques secondes,
• que la trajectoire est compatible avec la position de l'observateur. Mais, même à
plusieurs largeurs de la trajectoire, une observation est toujours intéressante pour
une recherche de satellite,
• que les conditions de visibilité sont satisfaisantes (hauteur sur l'horizon, proximité
de la lune, conditions crépusculaires).
4 Matériels
4.1 L’instrument
Le matériel est celui de mon observatoire personnel, c’est un bâtiment à toit roulant,
qui abrite le télescope. La description de cette installation est sur mon site Internet.
A l’adresse suivante : www.boulines.com
L’observatoire avec le C11
Le télescope est un C11 . Le diamètre de 280 mm est largement suffisant pour ces
observations, les étoiles occultées étant généralement de magnitude inférieure à 12.
La motorisation, le goto et la chaise d’observatoire améliore aussi le confort pour ce
genre d’observation.
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
4.2 Le capteur
C'est l’œil, c’est le capteur le plus facile à mettre en œuvre. Bien maîtrisée, la
méthode visuelle permet des résultats surprenants et il est parfaitement possible
d'atteindre presque la précision de 0.1 seconde recherchée.
Le grossissement est choisi de manière à ce que le fond de ciel soit suffisamment
sombre pour permettre de voir l'étoile sans ambiguïté. Il est toujours judicieux d'avoir
plusieurs étoiles dans le champ surveillé, pour lever l'incertitude sur une disparition
douteuse de l'étoile cible (passages de nuages par exemple).
4.3 La base de temps
Les mesures devant être référencées par rapport au Temps Universel (TU), la qualité
de la base de temps et son insertion sur le support d'enregistrement sont cruciaux.
L'horloge parlante
Disponible par téléphone en France depuis le numéro : 3669, l'horloge parlante de
l'observatoire de Paris est en fait un ensemble de 4 horloges atomiques contrôlées
par un comparateur. Les tops qu'elle dispense sont précis à mieux que 20 ms près
sur l'ensemble du territoire français métropolitain. Elle doit impérativement être
consultée depuis un téléphone filaire classique (surtout pas avec un GSM).
L’heure GPS
On utilise ici l'heure des horloges atomiques embarquées sur chaque satellite de la
constellation GPS.
Le télescope Nexstar possède un récepteur GPS, un des modes de fonctionnement
permet d’afficher l’heure sur l’écran de la raquette de contrôle. La détermination du
temps se fait ici uniquement par lecture de la chaîne NMEA et il n’est donc pas
synchronisés avec précision.
On observe systématiquement un retard dans l'heure affichée : d'abord parce qu'il
faut un certain temps au récepteur pour interpréter les informations de la chaîne
NMEA, ensuite parce que l'affichage proprement dit de l'heure, sur l'écran de la
raquette, demande du temps.
Dans la pratique, je n'utilise l’heure du GPS du télescope que pour dater le début et
la fin des observations négatives.
4.4 L'enregistrement
Le principe d'une mesure d'occultation consiste à réunir, sur un même
enregistrement, les événements et le temps absolu. La méthode utilisée, est
l'enregistrement de tops sur un chronomètre.
Mon chronomètre est un appareil à mémoires que l’on trouve (environ 30 Euros)
dans tout les bons magasins d’articles de sports. Le mien possède 100 mémoires,
c’est à dire que je peux enregistrer 100 temps « intermédiaires ». La précision est de
0,01 seconde.
L’observation est démarrée environ 2 minutes avant l'heure prévue pour l'occultation,
et poursuivie environ 2 minutes après, même en cas d'occultation positive. L'utilité de
cet intervalle de surveillance est de scanner l'espace à l'avant et à l'arrière de
l'astéroïde dans l'hypothèse de l'observation d'un événement secondaire (satellite).
Aujourd'hui, l'événement principal est généralement prédit avec une précision
inférieure à 10 secondes, s'il bénéficie d'une mise à jour de dernière minute.
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
5 Protocole expérimental
Voici en quelque mots les préparatifs et l’enchaînement des différentes actions pour
l’observation visuelle d’une occultation.
J’ai la « chance » d’avoir construit dans mon jardin un observatoire à toit roulant. Le
télescope est un Celestron Nexstar GPS sur table équatoriale. C’est donc un
télescope vas-y (goto) que j’utilise en général avec un oculaire Plössl de 15 mm
(grossissement de 185x, pupille de sortie de 1,5 mm, avec un champ de 17 minutes
d’arc).
Je fait partie de l’EAON depuis plusieurs année et je reçois donc par courrier les
cartes de prédictions. Régulièrement (disons une fois par mois) je regarde aussi sur
les sites Euraster et de l’EAON les cartes d’occultations proches de mon lieu
d’observation. Enfin je reçois les messages de la liste de diffusion planocult, qui
m’informe des mises à jour de dernières minutes, et me rappelle l’occultation du
lendemain que j’avais oublier de noter.
Parmi toutes ces prédictions je fais un choix en fonction :
• De la distance entre la trajectoire de l’ombre et mon lieu d’observation,
• De la date et de l’heure de l’événement,
• De la magnitude de l’étoile,
• De l’importance du phénomène…
Le nouveau logiciel Occult Watch de Hristo Pavlov fait ça tout seul, c’est un super
outil que j’utilise maintenant pour la préparation de mes observations.
Si une occultation est sélectionnée je fais, quelques jours avant, une carte du champ
de l’étoile avec le logiciel Carte du Ciel, je vérifie aussi que l’étoile sera bien au
dessus de mon horizon local à l’heure H…
Je prépare sur mon cahier de manip une page avec les renseignements suivants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Date
Heure TU prévue pour l’occultation
Astéroïde N° et nom
Etoile N°
Coordonnées RA et DEC 2000
Température en °C
Humidité en %
Vent
Astéroïde visible ou non
Oculaire utilisé : P15mm en général
De la place pour d’éventuels commentaires sur la météo…
Et enfin un tableau à remplir avec les tops enregistrés sur le chronomètre et
qui comporte en général une bonne vingtaine de lignes :
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# top
Heure Chrono
Heure TU
1
2
3
4
5
6
7
8
9
…
mm:ss,ss
hh:mm:00
hh:mm:15
hh:mm:30
hh:mm:45
hh:mm+1:00
hh:mm+1:15
hh:mm+1:30
hh:mm+1:45
hh:mm:ss
hh:mm:ss
Observation
8 Tops de références temps GPS
Début d’observation
…
Fin d’observation
8 Tops de références temps GPS
…
2 ou 3 Tops de références horloge parlante
…
Quelques heures avant l’heure H j’ouvre l’observatoire pour la mise en température
du télescope. Je démarre le télescope, je fais le calibrage des codeurs de la monture
sur deux étoiles de références proche de la cible. Je rentre sur la raquette les
coordonnées de la cible et le miracle du vas-y fait que j’ai toujours mon étoile dans le
champ.
Je note sur le cahier de manip la température, l’humidité, si l’astéroïde est visible, les
condition météo…
Je met l’affichage de la raquette du télescope en mode pendule GPS pour avoir
l’heure.
L’enchaînement des opérations est alors le suivant :
• Démarrage au hasard du chronomètre, le chrono tourne...
• Prise de 8 temps intermédiaires (toutes les 15 secondes) sur l’affichage du
temps GPS du télescope (je note l'heure TU sur le cahier de manip),
• Je m’installe confortablement et j’observe la bonne étoile,
• Temps intermédiaire au début de l'observation (2 min avant l'heure prévue), je
ne quitte plus l'étoile des yeux...
• Temps intermédiaires sur d’éventuels passages de nuages (grâce à une
deuxième étoile dans le champ),
• Temps intermédiaire sur la disparition de l'étoile...
• Temps intermédiaire sur la réapparition de l'étoile...
• Temps intermédiaire sur la fin de l'observation (2 min après l'heure prévue)...
• Prise de 8 temps intermédiaires supplémentaires sur l’affichage du temps
GPS du télescope (je note l'heure TU sur le cahier de manip),
• Si l’occultation est positive, je prend encore quelques tops par téléphone sur
l’horloge parlante (je note l'heure TU sur le cahier de manip),
• Arrêt du chrono,
• Je met à jour le cahier de manip, je remplis le tableau avec les valeurs des
temps intermédiaires en mémoires dans le chronomètre (avant de les effacer
de la mémoire du chronomètre !).
• Je ferme l’observatoire…
• Je peux aller dormir.
Et voilà, le lendemain je ferais le dépouillement.
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
Enfin, voici les erreurs à ne pas commettre, évidemment si je les cite c’est qu’elles
me sont arrivées au moins une fois :
• Oublier de mettre le réveil pour l’occultation « super importante » qui doit avoir
lieu dans la nuit à 4 heures de matin,
• Oublier de noter les heures de références GPS ou de l’horloge parlante sur le
cahier,
• Observer la mauvaise étoile,
• Observer la bonne étoile à la bonne heure mais pas le bon jour (occultations
du matin),
• Observer la bonne étoile mais pas à la bonne heure (légale ≠ TU),
• Effacer les mémoires du chronomètre avant d’avoir noter les valeurs
enregistrées…
6 Dépouillement
Le dépouillement des mesures est fait avec une feuille de calcul Excel. Le modèle de
cette feuille de calcul Excel est téléchargeable sur mon site (occul_analyse_f.xlt).
• Je saisie mes datations sur le tableau pré formaté.
• Excel transforme tout mes temps qui était en hh:mm:ss,ss en secondes.
• Excel me calcule la meilleure droite qui passe par mes différents tops de
calibrage du chronomètre. J’obtiens donc les coefficients A et B de l’équation :
heure TU GPS en seconde = A x (heure chrono en seconde) + B
•
•
•
•
A est le coefficient de pente qui représente la dérive du chrono pendant
l’expérience, il est toujours très proche de la valeur 1.
B est l’offset, c’est l’heure TU en seconde de l’instant du démarrage du
chronomètre.
Grâce à ces deux valeurs A et B je peux calculer en secondes les heures
réelles de mes tops de mesures (début et fin d’observation, interruption et
disparition réapparition…).
Je transforme ensuite ces instants en hh:mm:ss,ss TU pour le rapport
d’observation (attention au changement de date pendant l’observation).
Si l’occultation est positive, la précision de mon afficheur GPS n’étant pas
suffisante, j’utilise les tops de synchronisations sur l’horloge parlante pour
recaler mon offset (la valeur de B) calcul non présent sur ma feuille de calcul
Excel.
Si l’occultation est positive je retranche mon temps de réaction aux mesures
de disparition et réapparition de l’étoile.
Je peux maintenant faire mon rapport d’observation, puis l’envoyer par mail sur la
liste planocult et à Gilles Regheere qui réalise la centralisation des données pour
l’EAON.
P. Bernascolle
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6.1 Le temps de réaction
Dans le cas d'une observation visuelle positive, je dois soustraire mon temps de
réaction des temps de disparition et de réapparition que j’obtiens.
La méthode de mesure de mon temps de réaction moyen est très simple. Je prend le
chronomètre dont je cache la partie affichant les secondes. Je démarre le chrono et
je l’arrête immédiatement lorsqu'il se produit un changement de minute. La fraction
de seconde affichée dans la partie cachée, est une mesure de mon temps de
réaction. L’inconvénient de cette méthode c’est l’utilisation du pouce pour arrêter le
chrono (je suis droitier), donc, je prend des temps intermédiaire avec l’index, pour
utiliser le même doigt que celui utilisé pendant les observations.
Je recommence l'expérience plusieurs dizaines de fois, en notant chaque valeur
trouvée. Lorsque j’en ai au minimum 20 ou 30, j’en fait la moyenne c’est mon temps
de réaction moyen (= 0.43s). Je calcule l'écart type (sigma = 0.06s) sur l'ensemble
de ces mesures avec Excel, je multiplie par 2, j’obtient l'incertitude sur mon temps de
réaction. Cette incertitude couvre 95% de mes mesures et c'est généralement celle
qu'on utilise en physique.
Je peux donc écrire que mon temps de réaction est de 0,43 +/- 0,12s.
Dans la pratique, il est évident qu'il peut en être autrement, notamment si je suis
anormalement surpris par le phénomène. Je suis alors obligé d'estimer un temps de
réaction spécifique, en prenant comme point de départ mon temps de réaction
mesuré. L'incertitude sur ce temps de réaction est bien entendu plus grande.
6.2
Les incertitudes
Il est nécessaire de fournir une incertitude pour chacune des mesures données dans
le rapport final.
Pour cela, j’essaie de déterminer l'incertitude amenée par chaque élément ou étape
de la méthode utilisée. L'incertitude globale sur la mesure est la moyenne
quadratique des incertitudes, à savoir la racine carré de la somme des carrés des
incertitudes.
La précision de l’affichage de l’heure GPS sur la raquette du télescope est mauvaise
(de l’ordre de la seconde) dans l’absolu mais bonne en relatif, je n’utilise ces tops
que pour calculer le dérive éventuelle de mon chronomètre. Mes dates de début et
de fin d’observations sont donc arrondi à la seconde sans valeurs d’incertitudes.
C’est logique, l’observation effective de l’étoile commence avant l’enregistrement du
top début et se termine après l’enregistrement sur le chronomètre du top fin.
En revanche si l’observation de l’occultation est positive alors, la précision des tops
de synchronisations sur l’horloge parlante est de +/- 0,12s à 2 sigmas. La précision
sur la valeur de mon temps de réaction est de +/- 0,12s à 2 sigmas.
L’incertitude globale sur mes mesures d’occultation est donc au minimum de +/- 0,18
secondes. On tiens donc presque l’objectif de 0,1 seconde de précision.
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
7 Publication des résultats
Une fois les dépouillement terminés, il faut remplir le rapport d’observation, voici celui
de mon observation positive de l’occultation par 306 Unitas le 10 novembre 2004 :
ASTEROIDAL OCCULTATION - REPORT FORM - EAON
EUROPEAN ASTEROIDAL OCCULTATION NETWORK
1.
DATE : 2004/11/10
STAR : HIP 95577
ASTEROID : 306 Unitas
2.
OBSERVER
Name : Philippe Bernascolle
Phone :
Address : Les Boulines – 83170 Tourves - France
Email : [email protected]
3.
4.
OBSERVING STATION
Nearest city : Saint Maximin la Sainte Baume
Longitude : 05°52’28’’EST
Latitude : 43°24’39’’NORTH
Altitude : 335 m
Abbr : BCL
Station : Single
TIMING OF EVENTS
Occultation recorded : Positive
Type of event : "S"tart observation; "I"nterrupt-start; "D"isappearance;
"B"link; "F"lash; "E"nd observation; "I"nterrupt-end; "R"eappearance;
"O"ther (specify)
Personal Equation Substracted : Yes
Event : Time (UTC)
P.E.
+- Accuracy + Comments
Code : HH:MM:SS.ss
S.ss
-
S
D
R
E
:
:
:
:
16:51:04
16:51:49.99
16:51:50.92
16:52:12
0.50
0.40
+- 0.20
+- 0.15
Duration : 0.93 sec
5.
TELESCOPE
Type : Schmidt Cassegrain (C11)
Aperture : 0.28 m
Magnification : 186 x
Mount : Equatorial
Motor drive : Yes
6.
TIMING & RECORDING
Timekeeping : Phone clock after event
Mode of recording : Visual
Device of recording : Stopwatch with memories
7.
OBSERVING CONDITIONS
Atmospheric transparency : Good
Star image stability : Good
Wind : No
Temperature : + 5°C
Humidity : 65%
Minor Planet Visible : No
8.
ADDITIONAL COMMENTS
Ce document est finalement envoyé par courriel à Gilles Regheere qui centralise les
observations et à la liste de diffusion Planocult.
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
8 Conclusions
Ce papier devrait inciter les astronomes amateurs à participer à ce type de mesures.
Car finalement le matériel nécessaire n’est pas très important, c’est même ce qui ce
fait de plus simple pour de l’astronomie scientifique. Avec un télescope, un
chronomètre, un récepteur GPS ou un téléphone fixe pour interroger l’horloge
parlante et l’on peut mesurer des occultations d’étoiles avec une précision meilleure
que 0.2 s.
9 Bibliographie
9.1
•
Livres utiles
La bible
Astronomie - Le guide de l’observateur - Tome 1 et 2
Collectif sous la direction de Patrick Martinez
Edition Société d’Astronomie Populaire - 1987
9.2
•
Utilitaires disponibles sur Internet
Logiciel de cartographie
Carte du ciel de Patrick Chevalley
http://www.astrosurf.org/astropc/cartes/index.html
•
Sites sur les occultations (prédictions…)
Le site de l’EAON (European Asteroidal Occultation Network)
http://www.astrosurf.com/eaon/
« Le site » en Français d' Eric Frappa
http://www.euraster.net
Le site de l’IOTA (International Occultation Timing Association)
http://www.lunar-occultations.com/iota/iotandx.htm
Prédiction pour l’Europe d'Edwin Goffin sur la page de Ludek Vasta
http://mpocc.astro.cz/
Le site de Steve Preston
http://www.asteroidoccultation.com/
Le site de téléchargement du logiciel Occult Watch
http://www.hristo.pavlov.co
P. Bernascolle
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Observation visuelles des occultations
•
Diffusion des résultats
Courriel de Gilles Regheere
[email protected]
Liste de diffusion Planocult
http://www.aula.com/EAON/
•
Sites perso
Le site des Boulines
http://www.boulines.com
Le miroir du site astro sur Astrosurf
http://www.astrosurf.com/boulines/
P. Bernascolle
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