Conférence du Dr Brice Reynolds : « L’ADN est-il le seul moyen de contrôle des maladies
génétiques ?»
Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, France
Notes prises lors de la Convention Internationale Féline Royal Canin des 13, 14 & 15 avril 2010
En matière de génétique, il est important que collaborent vétérinaires cliniciens, généticiens et éleveurs.
« Les chats ne sont pas des pois », le livre de Laura Gould dont la réflexion a été initiée par l'arrivée à la maison
d'un chaton mâle tricolore et que l'auteur de cette intervention conseille de lire, rend compte de la complexité de
la génétique féline, loin de celle étudiée pour la première sur des pois par Georges Mendel au XIXème siècle.
Si on s’intéresse aux maladies félines, il faut avoir en tête qu’on les scinde en deux grands types:
− Les maladies acquises
− Les maladies congénitales: qui sont des maladies présentes dès la naissance mais qui peuvent être acquises in
utero comme lors de l’administration de certains médicaments en début de gestation, ou héréditaires.
− Les maladies héréditaires : maladies portées par le génôme.
Il faut également noter ce qu'on appelle la phénocopie : une maladie acquise ou congénitale non héréditaire
mais qui ressemble à une affection héréditaire. Il est alors primordial pour l’éleveur de savoir si elle est ou non
héréditaire.
Par exemple chez un chat jeune atteint d'une tumeur des noeuds lympathiques du thorax; en étudiant cette
structure anormale, on peut découvrir qu'il s'agit d'un lymphôme et déterminer si c'est héréditaire ou acquis.
Le plus souvent on rencontre chez des chats sans pedigree une leucose féline et on suspecte une infection
acquise à juste titre. Sur des Orientaux de pure race, on pourra se poser la question et valider s'il n'y a pas un
support génétique.
Ces mutations peuvent être polygéniques ou ne concerner qu'un seul gène.
Les maladies héréditaires félines sont de mieux en mieux connues et identifiées.
Certaines de ces maladies ne s'expriment souvent que de façon tardive, sur la fin de carrière d'un reproducteur,
et sont d'autant plus d’impacts sur la descendance.
En matière de transmission, on a deux phénotypes : l'animal est sain ou l'animal est malade. On obtient alors 3
géntoypes différents :
- un chat sain homozygote
- un chat malade homozygote
- un chat hétérozygote (sain ou malade)
A ce jour 277 affections héréditaires ont été déterminées, dont 46 portent sur un seul gène, 22 caractérisées au
plan moléculaire (concernenant 17 gènes) qui codent pour 16 maladies héréditaires pour 8 races de chats
précises.
Au fur et à mesure des recherches et découvertes, ces chiffres évoluent rapidement.
Le vétérinaire suspectera un certain nombre de ces maladies si:
− on connaît la prévalence sur une race donnée (et quand on élève, on augmente la prévalence
des maladies héréditaires),
− elles se présentent sous une même apparence au sein de la portée ou de l'élevage,
− elles débutent tôt pour une affection donnée : par exemple la PKD apparaît chez des individus plus jeunes que
l'insuffisance rénale classique.
− L'évolution est progressive, chronique et l'aggravation lente.
Les outils disponibles pour l'identification de ces maladies héréditaires :
Le diagnostic sur phénotype
− l'examen clinique : les malformations du squelette par exemple